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Poésie

Posts Tagged ‘attaquer’

Tu me poursuis où que j’aille (Rainer-Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023




    
Tu me poursuis où que j’aille,
Force ardente
Qui m’éprouve maille par maille
Dans la tourmente.
Tu m’attaques pour que je vaille
Parmi les choses,
On se décide pour la médaille
Ou pour les roses.

(Rainer-Maria Rilke)

 

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La Carmagnole (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2023




    
La Carmagnole

Madam’Veto avait promis
Madam’Veto avait promis
De faire égorger tout Paris
De faire égorger tout Paris
Mais son coup a manqué
Grâce à nos canonniers

Refrain
Dansons la carmagnole
Vive le son, vive le son
Dansons la carmagnole
Vive le son du canon!

Monsieur Veto avais promis
Monsieur Veto avais promis
D’être fidèle à son pays
D’être fidèle à son pays
Mais il y a manqué
Ne faisons plus quartier

Amis restons toujours unis
Amis restons toujours unis
Ne craignons pas nos ennemis
Ne craignons pas nos ennemis
S’ils viennent nous attaquer
Nous les ferons sauter.

Antoinette avait résolu
Antoinette avait résolu
De nous faire tomber sur le cul
De nous faire tomber sur le cul
Mais son coup a manqué
Elle a le nez cassé

Son mari se croyant vainqueur
Son mari se croyant vainqueur
Connaissait peu notre valeur
Connaissait peu notre valeur
Va, Louis, gros paour
Du temple dans la tour

Les Suisses avaient promis
Les Suisses avaient promis
Qu’ils feraient feu sur nos amis
Qu’ils feraient feu sur nos amis
Mais comme ils ont sauté
Comme ils ont tous dansé !

Quand Antoinette vit la tour
Quand Antoinette vit la tour
Elle voulut faire demi-tour
Elle voulut faire demi-tour
Elle avait mal au coeur
De se voir sans honneur.

Lorsque Louis vit fossoyer
Lorsque Louis vit fossoyer
A ceux qu’il voyait travailler
A ceux qu’il voyait travailler
Il disait que pour peu
Il était dans ce lieu.

Le patriote a pour amis
Le patriote a pour amis
Tout les bonnes gens du pays
Tout les bonnes gens du pays
Mais ils se soutiendront
Tous au son du canon.

L’aristocrate a pour amis
L’aristocrate a pour amis
Tous les royalistes de Paris
Tous les royalistes de Paris
Ils vous le soutiendront
Tout comme de vrais poltrons!

La gendarmerie avait promis
La gendarmerie avait promis
Qu’elle soutiendrait la patrie.
Qu’elle soutiendrait la patrie.
Mais ils n’ont pas manqué
Au son du canonnier

Oui je suis sans-culotte, moi
Oui je suis sans-culotte, moi
En dépit des amis du roi
En dépit des amis du roi
Vivent les Marseillois
Les bretons et nos lois !

Oui nous nous souviendrons toujours
Oui nous nous souviendrons toujours
Des sans-culottes des faubourgs
Des sans-culottes des faubourgs
A leur santé buvons
Vive ces francs lurons!

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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L’incommensurable (Stéphane Bataillon)

Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2022




    
L’incommensurable

Pourquoi personne ne dit rien?
Pourquoi personne ne me dit rien?
Pourquoi alors que c’est cela
que je recherche
que tout le monde recherche
— non?

pas blanc
pas vide
pas néant

ni clairière
ni plage
ni au pied de l’arbre

peut-être une forme
peut-être un son
peut-être autre chose

d’éternel

quelque chose
que le temps
que l’oxydation

que l’oubli
n’attaquerait pas

jamais

impossible de le dire
impossible de te le dire

à moins d’une équation
d’un regard
d’une caresse sur tes seins

et toi qui réponds juste
que tout cela

peut-être

(Stéphane Bataillon)

 

Recueil: La désir Aux couleurs du poème Anthologie établie par Bruno Doucey et Thierry Renard
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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(Le vieil homme et le chaton Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 25 août 2022



Illustration: Frédéric Rébéna
    
Le vieil homme et le chaton

Les volets sont ouverts sur le soleil de mai
Dans le lit le vieil homme se demande s’il vit
encore Il a du mal à faire entrer un peu d’air
dans ses poumons Il s’y prend doucement
pour respirer très lentement
avec une légère douleur
quand un filet d’air se glisse dans les bronches
Au pied du lit où le vieil homme attend la mort
un enfant chat joue avec la pantoufle du vieux
C’est un chaton tout noir le pelage tout doux
Le vieil homme ferme les yeux Le soleil l’éblouit
L’enfant chat regarde le soleil les yeux dans les yeux
Il est content de tout d’être noir et fourrure
Il saute comme une puce attaque la pantoufle
en combat singulier Il en sera vainqueur
Le vieil homme lui est sûr qu’il va perdre
Il ouvre les yeux Il regarde le chat
Le chat regarde l’homme et miaule doucement
Il ne sait pas très bien ce qu’il voudrait dire
mais il sent que le vieux a très bien tout compris

et la mort un instant s’arrête de mourir

(Claude Roy)

 

Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse

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TROP DE MORTS ET DE MAL (Pierre Morhange)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022



TROP DE MORTS ET DE MAL

C’est un parc aux pigeons
Et vous le croyez doux
Pensez donc!

C’est la grille d’enfer
Pour votre serviteur
songez-y!

Le parc ne lui fait peur
Mais quelques souvenirs
A haïr

Ainsi sommes-nous
Des deux côtés de cette grille
De belle herbe fraîche
Et d’arbres aérés

Vous dites que c’est doux
Que n’y suis-je!
Tandis que j’y frémis
Ah ! Dieu oui !
Car moi je ne m’en tire
Que rompu et roussi

Trop de morts et de mal
Et une nuit trop longue
Pour trop de cruauté
Et nos coeurs trop longtemps serrés
Et presque sans souffler
Trop de notre vie passé dans la terreur et dans la guerre

Jusqu’à nous avoir changés de nature
Et accablés de notre péché la fatigue
Comment décharger nos mémoires
Et les laver des fours et des gibets et de l’outrage ?

Comment revivre ?
Comment des graines dans la cendre
Dans notre âme mortelle nourrie de sable
Trop longtemps bue par le désert ?
Comment revivre ?
Comment des branches vertes
Dans le charbon des arbres calcinés ?
Il faudrait un printemps plus fort
Pour nous reprendre tout à fait
I1 faudrait nous refaire
Au lieu de ces ravines de ces fentes
Dont nous sommes en nous
Tout blanchis et ouverts

Désarmée
Attardée
En tendresse
En détresse
O ma soeur profonde
Que je te reconnais
Nous portons même cendre
Dans un pauvre sachet
Nous avons même soif
Humble et très en peine
De rejaillir et de trembler
De toutes ces fleurs du soleil
Où nos yeux ont recommencé

Vent de la vie au crin puissant
Viens attaquer
Pour en tirer
Les accents et les cris d’une pleine musique
Ces deux violons penchés
Bons pêcheurs ces filets
Allez les replonger
Dans les eaux ruisselantes

(Pierre Morhange)

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Anxiété (Charles d’Orléans)

Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2021




As-tu, ce jour, juré ma mort,
Anxiété ? Je t’en prie, sois sage :
À tort, ma douleur, de ton fait,
se renouvelle trop souvent.

À grand déploiement de bannière,
Je ne sais pourquoi, tu m’attaques :
As-tu, ce jour, juré ma mort,
Anxiété? Je t’en prie, sois sage !

Notre guerre, si tu le veux,
Aura tôt fait d’être finie,
Car je me rends : accepte-moi !
Holà! Paix! On l’a proclamée !
As-tu, ce jour, juré ma mort?

(Charles d’Orléans)

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Il porte en lui des forêts (Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 28 avril 2021



Il porte en lui
Des forêts où ça grouille

Et parfois
Il en sort un sanglier

Qui se voit blessé,
Qui attaque.

(Guillevic)

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Le virus à maman (Pierre Perret)

Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2021




    
Le virus à maman

Avez-vous passé le virus à maman?
Voilà, voilà, comment on s’y prend
La toute première fois on n’pense pas à mal
Aujourd’hui l’virus ça semble banal
On va à l’EHPAD faire des embrassades
À sa pauv’ maman que le dentier fout le camp
En plus d’être cardiaque elle s’paye un cancer
Heureusement pour elle qu’elle a un Alzheimer
Virus passé, pour commencer
T’as des tuyaux plein les trous d’nez
S’il prolifère, là c’est plus moche
T’as plus qu’à faire sonner les cloches
Pour passer l’année sans choper le virus
Voilà, voilà, il faut de l’astuce
Avant qu’il n’attaque faut changer ton masque
Puis te faire tester toutes les cavités
Fais bien le contraire de c’qu’y disent de faire
Car on sait maintenant qu’ils se gourent tout l’temps
Après l’confinement, si y’a moins d’macchabés
Après l’couvre-feu y’a trois fois plus d’bébés
Leur confinement, leur couvre-feu
C’est blanc-bonnet mais pas blanc-bleu
La faute aux jeunes, la faute aux vieux
Faut un coupable, c’est jamais eux
Chez l’grand vizir et ses marquis
T’as l’remonte-pente mais pas les skis
Chez l’jupiter quoiqu’il goupille
On a l’bordel mais pas les filles
À l’Elysée la famille Tuche
Ils nous ont pris pour des nunuches
Vérantanplan et l’Salomon
Ils nous ont pris pour des couillons

(Pierre Perret)

 

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Paysage des deux ouvriers (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 21 avril 2020


 

La campagne restait calme
une fille lavait sa jambe pure
et les heures
s’inscrivaient dans l’étoffe qu’elles usent
attaquant les fleurs dans le damas.
Les pages d’un livre d’école
avaient été par le vent emportés
jusqu’au-dessus des églantiers
et le long du chemin
aux fossés pleins de bêtes rusées
aux talus couverts de ces herbes propices
à des tisanes de douceur
deux ouvriers longuement se contaient
les secrets des métiers du bois.

(Jean Follain)

 

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Chacun porte en lui ses glaciers (Maurice Chappaz)

Posted by arbrealettres sur 25 octobre 2019



Chacun porte en lui ses glaciers.
Je suis noir de décès
et bleu de lune.
Les vivants m’attaquent à cet instant :
Pourquoi ce besoin d’avoir toujours un compagnon
qui soit plus que tous nos frères ?
Va-t-en,
délivre-toi,
espère.

Ils agitent leurs mouchoirs.
Devenez dès aujourd’hui des ombres.

***

Everyone carries his glaciers within.
I am black with death
and moon blue.
The living attack me at this moment:
Why this need to always have a companion
who is more than all our brothers?
Go away,
free yourself,
hope.

They wave their hankerchiefs.
From this day become spirits.

(Maurice Chappaz)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

 

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