Posts Tagged ‘attendri’
Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021

LE GRAND DÉFI
I
Ton corps était tendu de grâce et d’insolence :
Le grand défi brillait d’un feu de diamant
dans tes yeux où l’amour en pleine virulence
rutilait comme un astre au fond du firmament.
Nous reprîmes le chant de nos premières fêtes :
Le monde de nouveau chancela sous nos poids,
tellement nous étions lourds de tous nos émois ;
royale tu m’ouvris les alcôves secrètes.
Aussitôt jaillissant du sarcophage d’or
telle tu m’apparus qu’en songe j’avais prise :
reine Néfertiti sans voile ni trésor,
ayant pour seul atour sa beauté reconquise
ou bien, livrée à la caresse de nos brises,
ondine d’Alassour, nymphe des lacs du Nord.
II
Royale tu m’ouvris les alcôves du ciel :
Par quel prodige, par quelle métamorphose
dans ton lit devenu l’axe de toute chose,
l’Univers retrouva son centre essentiel !
Ce fut le tourbillon fantastique des sens
pris soudain dans la ronde éternelle des astres.
Et tel fut le combat que jouant les désastres
il nous rongea les os et nous brilla le sang.
Cherchant de nos volcans les plus riches vestiges
nous tournions, nous tournions sur nos propres vertiges
avant la chute d’or dans le cratère en feu.
Le bonheur renaissait de la chaude coulée
des laves dévalant les flancs nus et nerveux
de ta divinité de nouveau révélée.
III
O Déesse, voici le temps de l’apogée :
La terre disparaît avec son rituel
et son cortège de soucis habituels.
C’est l’ivresse du ciel par l’amour propagée
qui déferle sur nous en beaux cyclones d’or.
Quelle force nous lance au-delà de nous-mêmes,
plus haut que notre rêve et plus loin que la mort.
Le zénith nous délivre un message suprême
pour franchir la frontière au col de l’infini.
Nous avons à passer la charge la plus lourde
dont un simple mortel se soit jamais muni.
Notre soif est si grande et si fraîche la gourde
que du désert brillant le sable et les rocailles
s’en trouvent attendris jusque dans les entrailles.
(Jacques Rabemananjara)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jacques Rabemananjara), alcôve, amour, apogée, apparaître, astre, attendri, axe, émoi, beauté, bonheur, briller, brise, caresse, centre, chanceler, chant, ciel, corps, cortège, cratère, défi, désert, diamant, disparaître, divinité, entrailles, essentiel, fantastique, feu, firmament, fond, gourde, grâce, insolence, ivresse, jaillir, lac, lit, métamorphose, message, mort, nerveux, nymphe, ondine, os, ouvrir, partagée, prodige, rêve, reconquise, riche, rituel, royale, rutiler, sarcophage, songe, souci, suprême, tendu, tourbillon, univers, vertige, virulence, volcan | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2020

Illustration: Georges-Henri Manesse
À GENTILLY
Il est pour tout mortel, soit que, loin de l’envie,
Un astre aux rayons purs illumine sa vie ;
Soit qu’il suive à pas lents un cercle de douleurs,
Et, regrettant quelque ombre à son amour ravie,
Veille auprès de sa lampe, et répande des pleurs ;
Il est des jours de paix, d’ivresse et de mystère,
Où notre coeur savoure un charme involontaire,
Où l’air vibre, animé d’ineffables accords,
Comme si l’âme heureuse entendait de la terre
Le bruit vague et lointain de la cité des morts.
Souvent ici, domptant mes douleurs étouffées,
Mon bonheur s’éleva comme un château de fées,
Avec ses murs de nacre, aux mobiles couleurs,
Ses tours, ses portes d’or, ses pièges, ses trophées,
Et ses fruits merveilleux, et ses magiques fleurs.
Puis soudain tout fuyait : sur d’informes décombres
Tour à tour à mes yeux passaient de pâles ombres ;
D’un crêpe nébuleux le ciel était voilé ;
Et, de spectres en deuil peuplant ces déserts sombres,
Un tombeau dominait le palais écroulé.
Vallon ! j’ai bien souvent laissé dans ta prairie,
Comme une eau murmurante, errer ma rêverie ;
Je n’oublierai jamais ces fugitifs instants ;
Ton souvenir sera, dans mon âme attendrie,
Comme un son triste et doux qu’on écoute longtemps !
(Victor Hugo)
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), air, amour, astre, attendri, âme, écouter, écrouler, étouffer, bonheur, cercle, charmé, château, ciel, cité, coeur, couleur, décombres, désert, deuil, dominer, dompter, douleur, doux, eau, envie, errer, fée, fleur, fruit, fugitif, illuminer, informé, instant, involontaire, ivresse, jour, lampe, loin, lointain, longtemps, magique, mérveilleux, mobile, mort, mortel, mur, murmurer, mystère, nacre, nébuleux, ombre, or, oublier, paix, palais, passer, pâle, peupler, piège, pleur, porte, prairie, pur, ravir, rayon, répandre, rêverie, regretter, s'élever, savourer, sombre, son, souvenir, spectre, suivre, tombeau, tour, triste, trophée, vallon, veiller, vibrer, vie, voiler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 août 2019
Un ciel fébrile oscille
Au-dessus du paysage
Qui frémit dans l’air frais
Du matin et l’horizon
Coud le ciel à la mer
A grand-peine le soleil traverse
Un nuage opiniâtre
Au bout du chemin
Se dresse le noyer
Du champ de mon oncle
Sous lequel nous aimons
Nous asseoir côte à côte
Pour regarder l’oiseau
Dans son vol qui emporte
La clarté du jour
Et dans le soir qui nous baigne
La caresse de ta voix
Crée des images fiévreuses
Au milieu de folles odeurs
Qui montent du jardin
Et de sons liquides
Qui flottent à la surface
Du minuscule ruisseau
Sous un ciel attendri
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration: Aimé Venel
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Posted by arbrealettres sur 21 mars 2019

Après l’Hiver
N’attendez pas de moi que je vais vous donner
Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;
La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,
Dans les champs, dans les bois, est partout la première.
Je suis par le printemps vaguement attendri.
Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;
Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre
Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;
Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.
Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.
Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,
Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.
Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,
Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
Croire, remercier confusément les choses,
Vivre sans reprocher les épines aux roses,
Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.
Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !
On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,
Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;
On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;
On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux
Et de voir, sous l’abri des branches printanières,
Ces messieurs faire avec ces dames des manières.
(Victor Hugo)
Illustration: Piel-Colombo
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), absent, accepter, aimer, attendre, attendri, aurore, bleu, bois, bonheur, champ, croire, dame, Dieu, donner, doux, enfant, fenêtre, frêle, hiver, juste, lumière, mourir, nuit, oiseau, pleurer, printemps, raison, rayonner, remercier | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2018

Comme un naufragé indemne je me retourne
et je vois derrière moi, attendris
par le passé, des océans de rares
violettes, de primevères silencieuses.
Mais ce paysage de jeunes pousses azurées
que le clair Avril adoucissait
est déjà un songe plus lointain que le ciel.
Le temps se dissipe sans vague :
papillons aux vols pudiques,
fleurs violentes, paix hérissée…
Et saurais-je encore m’effrayer si
un son désaccordait la musique ténue
des champs ? Lever les yeux comme un enfant
angoissé par les gouffres célestes
que voile le cours paisible des nuages ?
Et si dans l’azur aride
l’irascible rossignol exhalait son chant diurne
je l’écouterais avec ferveur, mais sans espoir.
Je ne rêve pas, je ne veille pas…
***
Corne un naufrago incolume mi volgo
e vedo, inteneriti dal passato,
alle mie spale, oceani di rare
viole, di silenziose primule.
E già un sogno lontano più del cielo
il paesaggio di germogli azzurri
che il trasparente Aprile intiepidiva.
Il tempo è dileguato senza moto:
le farfalle che volano pudiche,
i fiori violenti, l’irta quiete…
E so ancora atterrirmi ad un accento
che disaccordi con la fioca musica
dei campi? Alzare il capo, puerilmente,
angosciato dai baratri celesti
tra i veli tranquilli delle nuvole?
Se l’iroso usignolo nell’azzurro
arido, esala i suoi canti diurni,
lo ascolto ardente, ma non ho speranza.
Io non sogno, non veglio…
(Pier Paolo Pasolini)
Recueil: Je suis vivant
Traduction: Olivier Apert et Ivan Messac
Editions: NOUS
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Posted in poésie | Tagué: (Pier Paolo Pasolini), adoucir, angoisse, aride, attendri, avril, azur, azuré, écouter, champ, chant, ciel, clair, cours, désaccorder, enfant, espoir, ferveur, indemne, irascible, lointain, musique, naufragé, nuage, océan, paisible, papillon, passé, paysage, poussé, primevère, pudique, rare, rêver, rossignol, s'effrayer, se dissiper, se retourner, silencieux, songe, ténu, temps, vague, veiller, violette, voiler, voir, vol, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2018

Je l’aime et le lui dis toujours en mêmes mots,
Avec de vieux frissons toujours, toujours nouveaux.
Mon cœur changeant, pour elle est demeuré le même ;
C’est mon ancienne voix qui lui dit que je l’aime ;
Et de l’accueil heureux le baiser coutumier,
Ô mystère d’amour ! est toujours le premier !
Ma pauvre âme blasée aux choses de la vie,
Dès que je la revois, en est toute ravie !
C’est elle qu’en mon rêve attendri j’acclamais ;
Et celle-là qui m’est si douce, et plus encore,
Celle-là que d’un cœur toujours jeune j’adore,
Je ne l’aurai peut-être à moi, jamais, jamais !…
(Albert Lozeau)
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Posted in poésie | Tagué: (Albert Lozeau), acclamer, accueil, adorer, aimer, amour, ancien, attendri, âme, baiser, blasé, changeant, coeur, demeure, dire, doux, frisson, heureux, jamais, jeune, mystère, nouveau, pauvre, ravi, rêve, revoir, toujours, vieux, voix | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2018

Illustration: Carl Schweninger
Silence
L’heure coulait comme un ruisseau, vive et divine,
Sous les arbres feuillus où tous deux nous rêvions ;
Et comme font les vrais amants, nous écoutions
Tout ce qui dans nos yeux attendris se devine.
Les mots ne rendent pas tout ce qu’on imagine.
Depuis que l’homme souffre en proie aux passions,
Ils trahissent, les mots ; et nous, qui le savions,
Nous gardions le silence où l’amour grave incline…
Si nous pouvions ainsi, jusqu’au bout du chemin,
Nous dire nos secrets d’un geste de la main,
Nos peines d’un regard, nos bonheurs d’un sourire…
Et nous passer des mots, infidèles, petits,
Qu’on désavoue, à peine aussitôt qu’ils sont dits, –
Comme ceux-là qu’ici, pour vous, je viens d’écrire !
(Albert Lozeau)
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Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2017

Le soleil mollement surgit…
Le soleil mollement surgit et se dilate
Comme une énorme fleur qui lentement s’étale
Et qui soudain parmi les prés mouillés éclate,
Eparpillant au loin ses rougeâtres pétales.
Le marais fume où l’eau mélancolique râle
Etendant sous les joues une moire écarlate,
Et la confuse vase intensément exhale
Dans le vent une odeur de baume et d’aromate
Puissante et qui vous met des baisers sur les lèvres.
Le paysage est plein de langueur et de fièvre
Ainsi que mon désir de troubles rêveries;
Et le songe est si doux dont la langueur m’obsède,
Que je me sens dans la nuit, avec leur parfum tiède,
S’effeuiller sur mon coeur des roses attendries.
(Marie Dauguet)
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Posted by arbrealettres sur 29 août 2017

Tu ne peux face à face contempler le soleil,
mais tu contemples son reflet qui fait la beauté de la lune.
Ainsi tu ne peux face à face contempler le Soleil des âmes;
mais tu contemples sa lueur répandue sur un beau visage,
et attendri tu pleures,
et devant lui ton âme étouffe de désirs.
(Henri Cazalis)
Recueil: Le livre du Néant
Editions: Alphonse Lemerre
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Posted by arbrealettres sur 17 août 2017

Etoile sur le Navire
Tristement je rêvais en regardant les flots…
Le vent occidental portait ma rêverie
Vers des cieux inconnus, et les anciens sanglots
Sourdaient confusément dans mon âme meurtrie.
Sur les embruns, fleuris de sillages légers,
Se mirait le reflet orangé d’une voile,
Et, fraternel parmi les astres étrangers,
Souriait le regard attendri d’une étoile.
Tristement je rêvais en regardant les flots
Que fendait le passage orangé d’une voile ;
Dans mon âme, où somnolaient d’antiques sanglots,
Souriait le regard attendri d’une étoile.
(Renée Vivien)
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