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Posts Tagged ‘aubaine’

Les deux voyageurs (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020



    
Les deux voyageurs

Le compère Thomas et son ami Lubin
Allaient à pied tous deux à la ville prochaine.
Thomas trouve sur son chemin
Une bourse de louis pleine ;
Il l’empoche aussitôt. Lubin, d’un air content,
Lui dit : pour nous la bonne aubaine !
Non, répond Thomas froidement,
Pour nous n’est pas bien dit, pour moi c’est différent.
Lubin ne souffle plus ; mais, en quittant la plaine,
Ils trouvent des voleurs cachés au bois voisin.
Thomas tremblant, et non sans cause,
Dit : nous sommes perdus ! Non, lui répond Lubin,
Nous n’est pas le vrai mot, mais toi, c’est autre chose.
Cela dit, il s’échappe à travers les taillis.
Immobile de peur, Thomas est bientôt pris,
Il tire la bourse et la donne.
Qui ne songe qu’à soi quand sa fortune est bonne
Dans le malheur n’a point d’amis.

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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Coeur de bois (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020



Illustration
    
Coeur de bois

Amandine si hautaine
Amandine au coeur de bois
Ce soir, je serai ton Roi.
Si tu veux, tu seras la Reine.

J’ai ôté mon tablier
J’ai mis mes plus beaux souliers
Dans ma poche des sous neufs
Pour les distribuer aux veufs

Comme trône j’ai le fauteuil
Du Grand Oncle Cancrelat
Qui fume dans son cercueil
Une pipe en chocolat.

Ma couronne vif argent
Vient tout droit du pâtissier.
Sur mes épaules flotte un drap
On se cachera dedans.

Le fauteuil est à roulettes
Quelle aubaine pour un Roi !
Je le déplace et les traîtres
Frappent au mauvais endroit.

Amandine, tes yeux verts
Illuminent toutes mes nuits.
Je voudrais t’écrire en vers
Quand je serai plus instruit

Amandine, tu m’as dit .
« Je viendrai sept heures sonnées.
Je viendrai dans ton grenier
Avec ma chemise à plis. »

L’heure passe et je suis là
Ma couronne pour les rats !
Ah ! ce bruit de patinette !
Mais non, ce n’est pas ici.

Le sang me monte à la tête
J’entends les cloches aussi.
Et pourtant, je suis le Roi !
Tu devrais, genou en terre,

Baiser le bout de mon drap
Et pleurer pour la manière !
« Madame, relevez-vous »
Te dirai-je noblement !

Et sur tes lèvres de houx
T’embrasserai jusqu’à cent.
L’heure fuit , mes oripeaux
Juste bons pour les corbeaux !

Amandine, tu te moques
Tu te ris toujours de moi.
Quand tu remontes tes socques
Je tremble et ne sais pourquoi…

Amandine, je vais mourir
Si vraiment tu ne viens pas.
Je t’ordonne de courir
De grandir entre mes bras !

Le silence, seul, répond
Aile blanche sur mon front.

Le grenier comme un navire
Se balance dans la nuit.
Le trône vide chavire
L’Oncle fume en son réduit.

Amandine sans foi ni loi
Amandine ne viendra pas.
Jamais elle ne sera Reine
D’Occident ou de Saba

Jamais elle ne régnera
Sur c’qu’il y a de plus sacré.
Peste noire ou choléra
Jamais ne pourra pleurer.

Et pourtant comme je l’aime
Amandine des chevaux d’bois
De Jean-Pierre et de Ghislaine
De tout le monde à la fois !

Et pourtant comme je l’aime
(À mes pieds tombe le drap)
Amandine si hautaine
Amandine au coeur de bois.

(René de Obaldia)

 

Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle

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Aubaine insensée (Paul Eluard)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020


Quel soleil dans la glace qui fait fondre un œuf
Quelle aubaine insensée le printemps tout de suite.

(Paul Eluard)

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Je ne crains plus (Claude Esteban)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2019


caillou

 

Aubaine de mon voyage.
Dans le jardin, j’ai ramassé un caillou.
J’ai tant cherché.
Un caillou gris, pareil aux autres.
Que la nuit vienne maintenant,
je ne crains plus.
J’ai le talisman qui me sauve.
Je suis le maître des chemins,
le prince des métamorphoses.

(Claude Esteban)

 

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Le Minotaure (Barbara)

Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2018



Illustration: Pablo Picasso
    
Le Minotaure

Dans le grand labyrinthe où je cherchais ma vie,
Volant de feu en flamme comme un grand oiseau ivre,
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
J’ai cherché le vertige en apprenant à vivre.

J’ai cheminé souvent, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes,
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant malade, envoûté par un charme.

Dans ce grand labyrinthe, allant de salle en salle,
De saison en saison, et de guerre en aubade,
J’ai fait cent fois mon lit, j’ai fait cent fois mes malles,
J’ai fait cent fois la valse, et cent fois la chamade.

Je cheminais toujours, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes,
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes.

Mais un matin tranquille, j’ai vu le minotaure
Qui me jette un regard comme l’on jette un sort.

Dans le grand labyrinthe où il cherchait sa vie,
Volant de feu en flamme, comme un grand oiseau ivre,
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
Il cherchait le vertige en apprenant à vivre.

Il avait cheminé, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes,
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes.

Dans ce grand labyrinthe, de soleil en soleil,
De printemps en printemps, de caresse en aubaine,
Il a refait mon lit pour de nouveaux sommeils,
Il a rendu mes rires et mes rêves de reine.

Dans le grand labyrinthe, de soleil en soleil,
Volant dans la lumière, comme deux oiseaux ivres,
Parmi les dieux nouveaux et les nouveaux amis,
On a mêlé nos vies et réappris à vivre…

(Barbara)

Découvert ici: https://petalesdecapucines.wordpress.com/

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Aubaine du poème (Séverine Daucourt-Fridriksson)

Posted by arbrealettres sur 5 mars 2018




    
aubaine du poème. beauté refaite ou révélée du corps des mots
devenant autres en étant mêmes devenant moi en étant eux

.

(Séverine Daucourt-Fridriksson)

 

Recueil: Salerni
Traduction:
Editions: La lettre volée

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La Famille Dupanard de Vitry-sur-Seine (Robert Desnos)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2018



    

La Famille Dupanard
de Vitry-sur-Seine

1
La tribu Dupanard
Les parents les moutards
Habit’nt dans un gourbi
A Vitry
À Vitry-sur-Seine
Ah! quelle veine!

2
Le papa Dupanard
A jadis fait son lard
Au retour d’ Biribi
A Vitry
À Vitry-sur-Seine
Ah! quelle aubaine!

3
La maman Dupanard
S’est rangé’ sur le tard
E11′ buvait des anis
À Vitry
À Vitry-sur-Seine
Ah! quelle haleine!

4
Le p’tit Louis Dupanard
D’habitude couche au quart
Puis il fait son fourbi
A Vitry
À Vitry-sur-Seine
Ah! quell’ vilaine!

5
La Louison Dupanard
A des patt’s de canard
Des poils de ouistiti
A Vitry
À Vitry-sur-Seine
Ah! quell’ Sirène!

6
Au musé’ Dupuytren
Il y en a encor un
Il n’a pas fait son lit
À Vitry
À Vitry-sur-Seine
Ah! quelle peine!

7
Dans l’caveau familial
Ils iront c’est fatal
C’est la mort c’est la vi’
À Vitry
À Vitry-sur-Seine
Ah! quel domaine!

8
Puis on les oubliera
Tôt ou tard c’est comm’ ça!
À Pékin à Paris
A Vitry
A Vitry-sur-Seine
Faridondaine !

(Robert Desnos)

 

Recueil: Les Voix intérieures
Traduction:
Editions: L’Arganier

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Des mots d’amour (Robert Sabatier)

Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2018



    
Des mots d’amour

Des mots d’amour jamais plus la musique
je n’entendrai. J’aurai peur du silence
moi qui l’aimais ! Je chuchote parfois
pour simuler la parole d’un autre,
je parle seul pour tenter d’être deux.

Le mur est nu. J’y regarde mon ombre.
Merci, mon ombre, aimable compagnie !
et vous mémoire, apportez-moi l’aubaine
d’un souvenir, et je rêve ma vie,
tout ce passé que futur j’imagine.

(Robert Sabatier)

 

Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Albin Michel

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L’aubaine des jours (Joë Bousquet)

Posted by arbrealettres sur 11 juin 2017



Je sais un rosier où s’ouvre une rose
Il n’est plus de nuit pour l’ombre qu’elle est
D’un parterre errant de lumières closes
Où vibrait l’essaim des jours écoulés

Nul feu dans le noir que le ciel ne l’ait
Avec mon amour mort à tant de choses
Contraint de filer aux voeux envolés
Le linceul d’un pleur où s’ouvre une rose

Aube d’une vie étrangère aux jours
L’oubli des hasards morts de notre amour
Eclôt dans la fleur les mains qui la serrent

Et cueillant sans moi la rose des nuits
Une soeur de cendre en quittant nos terres
Rend leur corps lunaire aux morts que je suis

(Joë Bousquet)

Illustration: Sylvie Lemelin

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C’est le printemps (Henri Dès)

Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2016




C’est le printemps

J’suis content
C’est l’printemps
Aujourd’hui j’ai rien à faire
Quelle aubaine
Turlutaine
Je marche le nez en l’air

J’suis content
C’est l’printemps
Les arbres sont en couleur
Dans les nids
Les petits
S’égosillent tous en choeur

REFRAIN:
Le matin, le matin
Ne rime plus avec chagrin
A midi, à midi
Je n’aurai pas plus de soucis
A 4 heures, à 4 heures
Ca rime avec tartine au beurre
Et le soir, et le soir
Ca rime toujours avec espoir

J’suis content
C’est l’printemps
Qui vient juste après l’hiver
Le voilà
Youp’ lala
C’est joli pis c’est pas cher

J’suis content
C’est l’printemps
C’est pour moi qu’elles butinent
Les abeilles
Dans l’soleil
Me préparent mes tartines

REFRAIN

J’suis content
C’est l’printemps
Je compte les rossignols
J’suis gâté
C’est congé
Je n’irai pas à l’école

J’suis content
C’est l’printemps
Poussent des petits bourgeons
Dans les prés
Sur mon nez
Poussent des petits boutons

REFRAIN

J’suis content – Dans l’étang
Y’a de nouveau des grenouilles
Elles s’enlacent – Elles s’embrassent
Y’en a même qui s’tripatouillent

J’suis content – C’est l’printemps
J’aurai bientôt une p’tite soeur
C’est maman – En chantant
Qui me l’a dit tout à l’heure

REFRAIN

J’suis content – C’est l’printemps !

(Henri Dès)

 

 

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