Posts Tagged ‘aubier’
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2023

Illustration: Gennady Privedentsev
COMME UN AUTRE DOMAINE
J’étais auprès de toi comme un autre domaine.
Nos versants se touchaient — et nous ne savions plus
si des cieux étrangers frôlaient nos bois perdus.
Des miroirs t’appelaient au creux de mes fontaines,
tu cueillais l’eau vivante ou l’éclair bleu d’un geai.
Je bâtissais des feux sous tes branches pressées.
Sur le noeud des aubiers nos doigts se rencontraient
Nous échangions le vent, des ailes par poignées,
et de longues ciguës qui ombrageaient nos coeurs.
Nous étions deux enfants aux confins de la vie,
plus secrets que des faons, avec des yeux vainqueurs,
à jamais possesseurs de terres agrandies.
(Anne-Marie Kegels)
Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Editions: Marabout
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Anne-Marie Kegels), agrandi, aile, appeler, aubier, auprès, à jamais, échanger, éclair, étranger, bâtir, bleu, bois, branche, cieux, ciguë, coeur, confins, creux, cueillir, doigt, domaine, eau, enfant, faon, feu, fontaine, frôler, geai, long, miroir, noeud, ombrager, perdu, poignée, possesseur, pressé, savoir, se rencontrer, se toucher, secret, terre, toi, vainqueur, vent, versant, vie, vivant, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 février 2023

L’appel du coucou fore
l’aubier profond d’avril
Bourgeons feuilles naissantes
ont pour l’air
l’oeil
prudent de l’escargot
Au bras du jour
qui ne l’espérait plus
rosit la source
en voile de ciel neuf
Sanglote le cresson
qui voudrait tant les suivre
Un angélus défroisse
prières et pavots
(Jean-Vincent Verdonnet)
Recueil: D’ailleurs
Editions: Saint-Germain-des-Prés
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Vincent Verdonnet), air, angélus, appel, aubier, avril, bourgeon, bras, ciel, coucou, cresson, défroisser, escargot, espérer, feuille, forer, jour, naissant, neuf, oeil, pavot, prière, profond, prudent, rosir, sangloter, source, suivre, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021
Illustration: Giorgio de Chirico
UN DUO
(Le duo)
Un couple de mannequins en bois utilisé dans les ateliers de sculpture :
habitants typiques du monde chiriquien.
Qu’attendre des amours d’un tel couple
si ce n’est un rituel d’insectes rigides, une pariade de robots ?
— Étant sans bras pour nous étreindre, rien ne pourra nous séparer.
— Étant sans sexe pour aimer, rien ne pourra nous désunir.
— Sans yeux et sans nez, mon visage. je suis une élégie de cire.
— Sans front; sans bouche, mon partage. je suis un brouillon de sourire.
— Mannequins au torse d’absence ?
— Simulacres que l’éther encense ?
— Appelants du plus grand silence ?
— Aubiers d’être enfantés du tremble ?
Le savez-vous qu’ainsi livrés à la rigidité dorienne des momies,
vous êtes entrelacés à l’énigme du monde?
Le savez-vous qu’en cette terrasse ensoleillée
s’ébauche en vous une théologie des automates ?
(Jacques Lacarrière)
Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), absence, aimer, amour, appeler, atelier, attendre, aubier, automate, élégie, énigme, éther, étreindre, bois, bouche, bras, brouillon, ciré, couple, désunir, dorien, duo, encenser, enfanter, ensoleiller, entrelacer, front, habitant, insecte, livrer, mannequin, momie, monde, nez, pariade, partage, pouvoir, rigide, rigidité, rituel, robot, s'ébaucher, savoir, séparer, sculpture, sexe, silence, simulacre, sourire, terrasse, théologie, torse, tremble, typique, utiliser, visage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2021
Recueil: Friches 131
Traduction:
Editions: Revue de poésie Friches
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Marcel Lapeyre), aparté, aubier, écorce, coeur, compagnon, derme, entre, fibre, providentiel, résonance | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2019

Ton front sous mes doigts,
Comme un fleuve chaleureux,
Comme le neuf aubier.
Ton front couronné de chemins
Où jamais je n’accompagne
Mon ombre.
Sous les feuilles, je cherche ainsi
La terre,
Pour que ma joie ne puisse
A droite, à gauche, s’en aller,
Pour qu’elle reste en moi
Dans ma liberté de pierre.
(Jean Rousselot)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Rousselot), accompagner, aubier, chaleureux, chemin, chercher, doigt, feuille, fleuve, front, joie, liberté, neuf, ombre, pierre, s'en aller, terre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 février 2019

Illustration
Nous sommes d’une source
Qu’aucune pluie n’abreuve
Mais qui ne tarit pas
Nous sommes d’un matin
Arraché à la nuit
Par un autre soleil
Nous sommes d’une origine
Sans étoiles certaines
Nous sommes d’un amour
Aussi vaste que le vent
Aussi nu qu’un désert
Nous sommes d’une communion
Dont nous sommes le centre
Et le cercle infini
Nous sommes d’une symphonie
L’instrument et l’archet
Et la main qui relève
Nous sommes d’un silence
Que nul chant nul feuillage
Ne sauraient contenter
Nous sommes d’un chemin
Sans bornes et sans tracé
Que visite l’Ouvert
Nous sommes d’une foi
Sans rives et sans frontière
Aux doutes traversés
Nous sommes d’une forêt
Dont nous sommes l’aubier
La racine et la cime
Nous sommes d’une mélodie
Que chaque chant d’oiseau
Consent à imiter
Nous sommes des moissons
Le couvert et le pain
La table partagée
Nous sommes de ce pays
Qui nous change à mesure
Où l’on n’arrive jamais
Nous sommes de cette voix
Qui murmure notre nom
Dans le souffle d’un été
Nous sommes de ce printemps
Dont les branches nous frôlent
Sans jamais nous toucher
Nous sommes d’une blessure
Dont le feu couve en nous
Élargit nos foyers
Nous sommes d’une parole
Non encore entendue
Toujours à écouter
Nous sommes pour chacun
L’eau du puits et le seau
La margelle où puiser
(Jean Lavoué)
Recueil: Nous sommes d’une source
Traduction:
Editions: L’enfance des arbres
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Lavoué), abreuver, amour, arracher, aubier, écouter, élargir, été, étoile, blessure, borne, branche, centre, cercle, certain, changer, chant, chemin, cime, communion, consentir, contenter, couver, couvert, désert, doute, eau, entendre, feu, feuillage, foi, forêt, foyer, frôler, frontière, imiter, infini, margelle, matin, mélodie, mesure, moisson, murmurer, nom, nu, nuit, oiseau, origine, ouvert, pain, parole, partager, pays, pluie, printemps, puiser, puits, racine, rive, se tarir, seau, silence, soleil, souffle, source, symphonie, table, toucher, trace, traverser, vaste, vent, visiter, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2018

Illustration: Alfred Roll
LES MAINS BLANCHES, BLANCHES…
Elle avait les mains blanches, blanches,
Comme deux frêles branches
D’un aubier de mai ;
Elle avait les mains blanches, blanches
Et c’est pour ça que je l’aimais.
Elle travaillait aux vignes ;
Mais les caresses malignes
Du grand soleil
Et l’affront des hâles
Avaient respecté sa chair pâle
Où trônait mon baiser vermeil.
Et ses mains restaient blanches, blanches,
Comme deux frêles branches
D’un aubier de mai.
Et ses mains restaient blanches, blanches
Et toujours ! toujours ! je l’aimais
Mais un monsieur de la ville
Avec ses billets de mille
Bien épinglés
Vint trouver son père
Aux fins des vendanges dernières
Et s’arrangea pour me voler…
Me voler la main blanche, blanche,
Comme une frêle branche
D’un aubier de mai,
Me voler la main blanche, blanche
La main de celle que j’aimais !
Au seul penser de la scène
Où l’Autre, en sa patte pleine
D’or et d’argent,
Broierait les mains chères
Au nez du maire et du vicaire,
J’ai laissé ma raison aux champs,
Lui ! toucher aux mains blanches, blanches,
Comme deux frêles branches
D’un aubier de mai,
Lui ! toucher aux mains blanches, blanches,
Aux mains de celle que j’aimais
La veille du mariage,
Chez le charron du village
Je fus quérir
Un fer de cognée,
Et m’en servis à la nuitée,
Quand ma belle fut à dormir.
J’ai coupé ses mains blanches, blanches,
Comme deux frêles branches
D’un aubier de mai,
J’ai coupé ses mains blanches, blanches…
C’était pour ça que je l’aimais !
(Gaston Couté)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gaston Couté), affront, aimer, argent, aubier, épingle, billet, blanc, branche, broyer, caresse, champ, charron, cognée, couper, fer, for, frêle, halé, main, maire, maligne, patte, raison, soleil, toucher, vendange, village, ville, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mai 2018

L’USAGE DE LA PAROLE
Ce qui reste c’est l’aubier sédimentaire
Des hontes bues
C’est entre les paillers roussis
La ronde des enfants pauvres
C’est le tâtonnement du petit jour
Sur les plèvres endormies
Ce qui reste ce qui monte
C’est la fumée noire qui partage le jour
C’est la main calcinée qui surgit encore des laves
C’est la voix qui n’a rien à dire
Et fleurit obstinément parmi les pierres
Rien à dire car l’ombre des mots est mortelle
Et descend toujours plus bas
Sous les ornières des canons
Ce qui reste c’est
Deux bras
Deux jambes
Qui s’ignorent
Une tête admirablement vide
Qui va son chemin.
(Jean Rousselot)
Illustration: Hans Thoma
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Rousselot), admirablement, aubier, bras, canon, chemin, descendre, dire, endormi, enfant, fleurir, fumée, honte, jambe, jour, mortel, obstinément, ombre, ornière, pailler, parole, partager, pauvre, ronde, roussi, s'ignorer, tâtonnement, vide, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mai 2018

DÉPASSER LE SILENCE
Sous un envoûtement de ciel
rivalisant avec leurs dieux
d’intranquilles mortels s’avancent
en équilibre de passeurs
pas à pas risqué sur un fil
Dans l’enclos cerné de branchages
ils voudraient décrypter le sens
de l’intraduisible dialogue
qui vibre entre lumière et feuilles
aux seules sommations du vent
De nous que peut saisir un arbre
hors de la moindre appréhension
dans son mutisme enraciné
et son ruissellement de sèves
sous les nervures de l’écorce?
Grevé d’anneaux et d’années
en secret l’aubier se souvient
de chaque saison d’opulence
ou de rigueur et de disette
fibres criblées de mitraille
(Jean-Claude Xuereb)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Claude Xuereb), aubier, équilibre, ciel, décrypter, dépasser, dialogue, Dieu, disette, enclos, envoûtement, intranquille, lumière, mitraille, mortel, mutisme, passeur, rivaliser, saisir, se souvenir, silence, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2018

Si l’on emmenait un mot dans la mort, choisir « aubier ».
(Pierre Dhainaut)
Recueil: Sur le vif prodigue
Traduction:
Editions: Des Vanneaux
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Dhainaut), aubier, choisir, emmener, mort, mot | Leave a Comment »