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Poésie

Posts Tagged ‘aujourd’hui’

Un homme couvert de poussière (Maram al-Masri)

Posted by arbrealettres sur 30 mai 2023




    
Un homme couvert de poussière
assis sur un trottoir
regarde au loin.
Sur ses genoux
un bébé d’une pâleur lumineuse
remue ses bras, ses mains,
en buvant
un biberon que l’homme porte à sa bouche.

Derrière eux
un jeune garçon
serre contre sa poitrine
un sac de pain
en regardant lui aussi au loin.

Dans un autre coin de la scène
deux silhouettes:
un enfant assis contre la porte
d’une maison détruite.
Une femme agenouillée devant lui,
essaie de calmer sa terreur.

Ce n’est pa une scène de western:
c’est une famille
en Syrie aujourd’hui.

(Maram al-Masri)

Recueil: Elle va nue la liberté
Editions: Bruno Doucey

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MA DÉESSE… (Sandrine Faivre)

Posted by arbrealettres sur 19 mai 2023




    
MA DÉESSE…

Ma déesse,
Née de nulle part,
Née de l’ultime destin,
Symbole de levain,
Base de toute création,
Celui dont on a besoin,
Pour se grandir, se mouvoir,
Et s’épanouir,
Un chemin,
Une sublimation,
Irréelle pour mon conscient,
Mais réelle dans l’autre moi,
Un bonheur illusionnel,
Né de toi, ma déesse,
Un toi qui n’est plus illusion,
Raison, sans frontière,
Omis de tous sens irréels,
Une histoire parfaite,
Ou tout se conjugue au présent,
Ou l’avant toi était omniprésent,
En attente de ton être,
J’alternais les conjugaisons,
Aujourd’hui, un paradis,
Né de toi, ma déesse,
Ou ma vie,
Est un poème,
Un amour immortel,
Né de toi, ma déesse …

(Sandrine Faivre)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

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COMME UNE SIMPLE FLEUR (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023



Illustration: ArbreaPhotos
    
COMME UNE SIMPLE FLEUR

La vie est un mystère où les soucis abondent
Plus encor que les joies. Mais, du moindre bonheur
Ou d’un insigne espoir en faire le meilleur…
Vont apparaître alors les heures qui fécondent
«L’art de se rendre heureux comme une simple fleur»
Qui s’offre à tous les vents, de son nectar parsème
D’effluves l’alentour et met sur la douleur
D’un pauvre vagabond ou souriant bohème
Ce magnifique don ; faire de son chemin
Quelque trêve d’amour plus lumineuse encore
Que le scintillement s’élevant de l’aurore
«Réjouir aujourd’hui toujours plus que demain.»

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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Lorsque la mort viendra (Anne Perrier)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023




    
Lorsque la mort viendra
Je voudrais que ce soit comme aujourd’hui
Un grand soir droit laiteux et immobile
Et surtout je voudrais
Que tout se tienne bien tranquille
Pour que j’entende
Une dernière fois respirer cette terre
Pendant que doucement s’écarteront de moi
Les mains aimées
Qui m’attachent au monde

(Anne Perrier)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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Mon enfance (Monique Serf)

Posted by arbrealettres sur 9 mai 2023




Illustration
    
Mon enfance

J’ai eu tort, je suis revenue dans cette ville au loin perdue
Où j’avais passé mon enfance
J’ai eu tort, j’ai voulu revoir le coteau où glissait le soir
Bleu et gris, ombres de silence
Et j’ai retrouvé comme avant
Longtemps après
Le coteau, l’arbre se dressant
Comme au passé

J’ai marché les tempes brûlantes
Croyant étouffer sous mes pas
Les voies du passé qui nous hantent
Et reviennent sonner le glas
Et je me suis couchée sous l’arbre
Et c’était les mêmes odeurs
Et j’ai laissé couler mes pleurs
Mes pleurs

J’ai mis mon dos nu à l’écorce, l’arbre m’a redonné des forces
Tout comme au temps de mon enfance
Et longtemps j’ai fermé les yeux, je crois que j’ai prié un peu
Je retrouvais mon innocence
Avant que le soir ne se pose
J’ai voulu voir
La maison fleurie sous les roses
J’ai voulu voir
Le jardin où nos cris d’enfants
Jaillissaient comme source claire
Jean-claude et Régine et puis Jean
Tout redevenait comme hier
Le parfum lourd des sauges rouges
Les dahlias fauves dans l’allée
Le puits, tout, j’ai tout retrouvé
Hélas

La guerre nous avait jeté là, d’autres furent moins heureux je crois
Au temps joli de leur enfance
La guerre nous avait jeté là, nous vivions comme hors-la-loi
Et j’aimais cela quand j’y pense
Oh mes printemps, oh mes soleils, oh mes folles années perdues
Oh mes quinze ans, oh mes merveilles
Que j’ai mal d’être revenue
Oh les noix fraîches de septembre
Et l’odeur des mûres écrasées
C’est fou, tout, j’ai tout retrouvé
Hélas

Il ne faut jamais revenir aux temps cachés des souvenirs
Du temps béni de son enfance
Car parmi tous les souvenirs, ceux de l’enfance sont les pires
Ceux de l’enfance nous déchirent
Oh ma très chérie, oh ma mère, où êtes-vous donc aujourd’hui?
Vous dormez au chaud de la terre
Et moi je suis venue ici
Pour y retrouver votre rire
Vos colères et votre jeunesse
Et je reste seule avec ma détresse
Hélas

Pourquoi suis-je donc revenue et seule au détour de ces rues
J’ai froid, j’ai peur, le soir se penche
Pourquoi suis-je venue ici, où mon passé me crucifie
Et ne dort jamais mon enfance?

(Monique Serf)

Recueil: Des chansons pour le dire Une anthologie de la chanson qui trouble et qui dérange (Baptiste Vignol)
Editions: La Mascara TOURNON

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Il y a longtemps ce me semble (Clemens Brentano)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023



Illustration: Mireille Gendron
    
Il y a longtemps ce me semble,
Le rossignol chantait aussi ;
Comme il était doux de l’entendre
Au temps où nous étions ensemble.

Je chante et ne puis pas pleurer,
Et file à mon rouet, si seule,
Mon fil limpide et pur
Tant que brillera la lune.

Quand ensemble nous étions,
Le rossignol chantait,
Aujourd’hui mon chant me rappelle
Que tu es parti loin de moi.

Chaque nuit que luit la lune,
Je pense à toi uniquement,
Mon cœur est limpide et pur,
Dieu veuille un jour nous réunir !

Depuis que tu es loin de moi,
Le rossignol chante sans cesse,
Et je pense en l’écoutant
Comme nous étions ensemble.

Dieu veuille un jour nous réunir,
Je suis à mon rouet si seule,
La lune luit limpide et pure,
Je chante et je voudrais pleurer !

***

Es sang vor langen Jahren
Wohl auch die Nachtigal,
Das war wohl süßer Schall,
Da wir zusammen waren.

Ich sing und kann nicht weinen
Und spinne so allein
Den Faden klar und rein,
So lang der Mond wird scheinen.

Als wir zusammen waren,
Da sang die Nachtigal
Nun mahnet mich ihr Schall,
Daß du von mir gefahren.

So oft der Mond mag scheinen,
Gedenk ich dein allein,
Mein Herz ist klar und rein,
Gott wolle uns vereinen.

Seit du von mir gefahren,
Singt stets die Nachtigal,
Ich denk bei ihrem Schall,
Wie wir zusammen waren.

Gott wolle uns vereinen
Hier spinn ich so allein,
Der Mond scheint klar und rein,
Ich sing und möchte weinen!

(Clemens Brentano)

 

Recueil:
Traduction: de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
Editions: Gallimard

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Amour ! (Michel Ange)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
Amour ! Tu m’as, il est vrai, mille fois vaincu
et mortellement blessé dans ma jeunesse ;
mais aujourd’hui, sous mes cheveux blanchis,
puis-je me laisser prendre encore à tes promesses frivoles ?

Hélas ! combien de fois as-tu tour-à-tour
rallumé ou étouffé mes désirs !
combien de fois m’as-tu vu, le sein baigné de larmes,
trembler et pâlir sous tes coups !

Amour! c’est à toi que je parle,
et c’est de toi que je me plains.
Désabusé de tes flatteurs mensonges,
je ne crains plus tes traits cruels;
tu les diriges en vain contre moi.

Que peut la scie ou le ver
contre le bois réduit en cendres?
Et n’y a-t-il pas de la honte
à poursuivre celui qui manque à-la-fois
et d’haleine et de force?

(Michel Ange)

 

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Les jours passent (Anise Koltz)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2023




    
Les jours passent
pour s’établir
dans l’aujourd’hui

Chaque matin
je ressuscite
d’une mort passagère

Réinventant
la fiction de mon existence

(Anise Koltz)

 

Recueil: Un monde de pierres
Editions: Arfuyen

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Se peut-il qu’aujourd’hui le monde? (Mireille Fargier-Caruso)

Posted by arbrealettres sur 17 février 2023



Illustration
    
se peut-il qu’aujourd’hui le monde?
comme si l’on ne savait pas
que l’on n’était qu’un peu de temps
semé entre terre et ciel

avec juste l’art et l’amour en bagage
dans l’éphémère superbe des couleurs

du rouge flamboyant des tulipes
à la calligraphie des hirondelles
s’effaçant à peine tracée dans le bleu

ou même la légèreté blanche si blanche
des flocons de neige
ces instants glacés suspendus dans l’air
qui retombent sans bruit pour mourir

(Mireille Fargier-Caruso)

Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Demain, à nouveau (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 11 février 2023



Illustration: Utagawa Hiroshige
    
Demain, à nouveau,
je découvrirai
qu’il est nuage d’hier,
ce sentier bien réel — mont Utsu —
que j’emprunte aujourd’hui

***

Asu ya mata
kinohu no kumo ni
odorokan
kehu ha utsutsu no
Utsu no yamagoe

(Anonyme)

Recueil: En longeant la mer de Kyôto à Kamakura
Traduction: Le groupe Koten
Editions: Le bruit du Temps

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