Posts Tagged ‘auteur’
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022

Les mots traversent l’éther de la page.
A peine veut-on les saisir, entre deux doigts de fée,
qu’ils meurent et renaissent plus loin :
comme à ce jeu, vous en souvenez-vous,
où il est question d’un bois,
et où demande est faite au loup de signaler sa présence.
Semblablement, le lecteur y est lorsque l’auteur n’y est plus,
tous deux se cherchant en vain dans la forêt de Langue d’Or.
Lire.
Déplier l’échelle qui est dans l’âme,
dont les degrés se perdent de vue,
vers le haut comme vers le bas.
(Christian Bobin)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), auteur, âme, échelle, éther, bas, bois, déplier, degré, doigt, en vain, fée, forêt, haut, jeu, langue, lecteur, lire, loup, mot, mourir, or, page, présence, renaître, saisir, se chercher, se perdre, se souvenir, traverser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2020

La brebis et le chien
La brebis et le chien, de tous les temps amis,
Se racontaient un jour leur vie infortunée.
Ah ! Disait la brebis, je pleure et je frémis
Quand je songe aux malheurs de notre destinée.
Toi, l’esclave de l’homme, adorant des ingrats,
Toujours soumis, tendre et fidèle,
Tu reçois, pour prix de ton zèle,
Des coups et souvent le trépas.
Moi, qui tous les ans les habille,
Qui leur donne du lait, et qui fume leurs champs,
Je vois chaque matin quelqu’un de ma famille
Assassiné par ces méchants.
Leurs confrères les loups dévorent ce qui reste.
Victimes de ces inhumains,
Travailler pour eux seuls, et mourir par leurs mains,
Voilà notre destin funeste !
Il est vrai, dit le chien : mais crois-tu plus heureux
Les auteurs de notre misère ?
Va, ma sœur, il vaut encor mieux
Souffrir le mal que de le faire.
(Jean-Pierre Claris de Florian)
Recueil: Fables
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Claris de Florian), adorer, ami, assassiner, auteur, brebis, champ, chien, confrère, coup, dévorer, destinée, donner, esclave, faire, famille, fidèle, frémir, fumer, funeste, habiller, heureux, homme, infortune, ingrat, inhumain, lait, loup, main, mal, malheur, matin, méchant, mieux, misère, mourir, pleurer, raconter, recevoir, reste, seul, soeur, songer, souffrir, soumis, tendre, travailler, trépas, victime, vie, zèle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2019

VIEILLIR
A force d’être jeune, on devient vieux.
Les ans passent trop vite et l’on ignore
Si un monde meilleur existe encore
Ou s’il est exilé en d’autres lieux.
Un été se termine et c’est l’automne
Dont la splendeur annonce un autre hiver.
Les arbres dépouillés ne sont plus verts
Et le décor paraît bien monotone.
Il nous faudrait, d’après l’auteur ancien,
Sans attendre cueillir toutes les roses.
La vie ne suffit pas à un païen
Pour pouvoir savourer toutes les choses.
Et je croyais triompher du destin,
Me réchauffer toujours près de la flamme
Mais, froid, j’avais déjà perdu mon âme,
Convive repoussé hors du festin.
(Jean-Baptiste Besnard)
Son blog ici: https://jeanbaptistebesnard.wordpress.com/
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), auteur, âme, décor, destin, exilé, exister, festin, flamme, froid, jeune, meilleur, monotone, païen, passer, repoussé, savourer, se réchauffer, splendeur, triompher, vert, vieillir, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2019

D’un et de deux, de tous
Je suis le spectateur et l’acteur et l’auteur
Je suis la femme et son mari et leur enfant
Et le premier amour et le dernier amour
Et le passant furtif et l’amour confondu
Et de nouveau la femme et son lit et sa robe
Et ses bras partagés et le travail de l’homme
Et son plaisir en flèche et la houle femelle
Simple et double ma chair n’est jamais en exil
Car où commence un corps, je prends forme et conscience
Et même quand un corps se défait dans la mort
Je gis en son creuset j’épouse son tourment
Son infamie honore et mon cœur et la vie.
(Paul Eluard)
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Eluard), acteur, amour, auteur, épouser, bras, chair, coeur, conscience, corps, creuset, deux, enfant, exil, femelle, femme, furtif, homme, houle, infâmie, lit, mari, mort, partage, passant, plaisir, robe, spectateur, tourment, tous, travail, un, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2019
![Remedios Varo Uranga Musique solaire [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/07/remedios-varo-uranga-musique-solaire-1280x768.jpg?w=754&h=986)
Qui questionnera la Lune ?
Qui demandera des comptes au soleil?
Qu’avez-vous à émettre des nuits et des jours?
Qui nommera l’auteur génial de la Terre?
De même
ce poème
n’a
personne
pour auteur
Et sa seule idée est :
briller pour le lendemain qui se lève
(Vladimir Maïakovski)
Illustration: Remedios Varo Uranga
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Posted by arbrealettres sur 30 mars 2019

Illustration: Noèla Morisot
Le chant qui tourne et qui s’élève
À la merci du vent d’été
Quand un poème se compose
Dont personne n’est l’auteur
Il y a des jours il y a des heures
Où je suis ivre d’avoir été,
En tel jour tel homme telle heure
À l’affût du plus jamais.
(Henri Thomas)
Recueil: Trézeaux
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2018

Stylite inébranlable sur la ferme colonne
Des vers où je demeure,
L’interne mouvement créateur, je le sais,
Par quoi j’ai été leur auteur
Passe, et je survis, moi, sans plus être celui
Dont j’écris qu’il les fit.
Lorsque l’heure viendra, je passerai aussi
Et mes vers, qui ne ressentent rien,
Seront l’unique permanence posée
Sur quelques chapiteaux du temps.
(Fernando Pessoa)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 24 juin 2018

encore une mitraille d’idées
et le roman explose en plein vol
l’auteur saute en parachute
et n’écrit que des titres
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2018
Recueil: Somnambule du jour Poèmes choisis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 10 mars 2018

Demandez à un crapaud ce que c’est que la Beauté, le grand beau, le « to kalon » !
Il vous répondra que c’est sa femelle avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête,
une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun.
Interrogez un nègre de Guinée ; le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté.
Interrogez le diable ; il vous dira que le beau est une paire de cornes, quatre griffes, et une queue.
Consultez enfin les philosophes, ils vous répondront par du galimatias ;
il leur faut quelque chose de conforme à l’archétype du beau en essence3, au « to kalon ».
J’assistais un jour à une tragédie auprès d’un philosophe. « Que cela est beau ! disait-il.
— Que trouvez-vous là de beau ? lui dis-je.
— C’est, dit-il, que l’auteur a atteint son but ».
Le lendemain il prit une médecine qui lui fit du bien.
« Elle a atteint son but, lui dis-je ; voilà une belle médecine » !
Il comprit qu’on ne peut dire qu’une médecine est belle, et que pour donner à quelque chose le nom de beauté,
il faut qu’elle vous cause de l’admiration et du plaisir.
Il convint que cette tragédie lui avait inspiré ces deux sentiments, et que c’était là le « to kalon », le beau.
Nous fîmes un voyage en Angleterre : on y joua la même pièce parfaitement traduite ;
elle fit bâiller tous les spectateurs.
« Oh ! oh, dit-il, le « to kalon » n’est pas le même pour les Anglais et pour les Français.
» Il conclut, après bien des réflexions, que le beau est très relatif,
comme ce qui est décent au Japon est indécent à Rome,
et ce qui est de mode à Paris ne l’est pas à Pékin ;
et il s’épargna la peine de composer un long traité sur le beau.
(Voltaire)
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