Posts Tagged ‘autobus’
Posted by arbrealettres sur 31 août 2022

Le jour monte et grandit, retombe sur la ville
Nous avons traversé la nuit sans délivrance
J’entends les autobus et la rumeur subtile
Des échanges sociaux. J’accède à la présence.
Aujourd’hui aura lieu. La surface invisible
Délimitant dans l’air nos êtres de souffrance
Se forme et se durcit à une vitesse terrible;
Le corps, le corps pourtant, est une appartenance.
Nous avons traversé fatigues et désirs
Sans retrouver le goût des rêves de l’enfance
Il n’y a plus grand-chose au fond de nos sourires,
Nous sommes prisonniers de notre transparence.
(Michel Houellebecq)
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Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022

Ô, Dis-moi la vérité sur l’amour
D’aucuns disent que l’amour est un petit garçon,
D’autres disent que c’est un oiseau,
D’aucuns disent qu’il fait tourner le monde,
D’autres disent que c’est absurde,
Et quand je demandai au voisin,
Qui feignait de s’y entendre,
Sa femme se fâcha vraiment,
Et dit qu’il ne faisait pas le poids.
Ressemble-t-il à un pyjama,
Ou au jambon dans un hôtel de la ligue anti-alcoolique ?
Son odeur rappelle-t-elle les lamas,
Ou a-t-il une senteur rassurante ?
Est-il épineux au toucher comme une haie,
Ou doux comme un édredon pelucheux ?
Est-il dur ou plutôt souple sur les bords ?
Ô, dis-moi, la vérité sur l’amour.
Nos livres d’histoire en parlent
Avec des petites notes ésotériques,
C’est un sujet assez ordinaire
Sur les navires transatlantiques ;
J’ai vu la question traitée
Dans le récit de suicides,
Et je l’ai même vu griffonné au dos
Des indicateurs de chemin de fer.
Hurle-t-il comme un berger allemand affamé,
Ou gronde-t-il comme une fanfare militaire ?
Peut-on l’imiter à la perfection
Sur une scie ou sur un Steinway ?
Chante-t-il sans frein dans les réceptions ?
N’apprécie-t-il que le classique ?
Cessera-t-il quand on veut la paix ?
Ô, dis-moi la vérité sur l’amour.
J’ai regardé dans la maison de vacances ;
Il n’y était même pas ;
J’essayai la Tamise à Maidenhead,
Et l’air tonique de Brighton.
Je ne sais pas ce que chantait le merle,
Ou ce que disait la tulipe ;
Mais il ne se trouvait ni dans le poulailler,
Ni sous le lit.
Peut-il faire des mimiques extraordinaires ?
Est-il souvent malade sur la balançoire ?
Passe-t-il tout son temps aux courses,
Ou gratte-t-il des bouts de cordes ?
A-t-il une opinion sur l’argent ?
Pense-t-il assez au patriotisme ?
Ses plaisanteries sont-elles vulgaires mais drôles ?
Ô, dis-moi la vérité sur l’amour.
Quand il viendra, viendra-t-il sans avertissement
Au moment où je me gratterai le nez ?
Frappera-t-il à ma porte un veau matin,
Ou me marchera-t-il sur les pieds dans l’autobus ?
Viendra-t-il comme le temps change ?
Son accueil sera-t-il aimable ou brutal ?
Bouleversera-t-il toute mon existence ?
Ô, dis-moi la vérité sur l’amour.
***
O Tell Me The Truth About Love
Some say love’s a little boy,
And some say it’s a bird,
Some say it makes the world go round,
Some say that’s absurd,
And when I asked the man next door,
Who looked as if he knew,
His wife got very cross indeed,
And said it wouldn’t do.
Does it look like a pair of pyjamas,
Or the ham in a temperance hotel?
Does its odour remind one of llamas,
Or has it a comforting smell?
Is it prickly to touch as a hedge is,
Or soft as eiderdown fluff?
Is it sharp or quite smooth at the edges?
O tell me the truth about love.
Our history books refer to it
In cryptic little notes,
It’s quite a common topic on
The Transatlantic boats;
I’ve found the subject mentioned in
Accounts of suicides,
And even seen it scribbled on
The backs of railway guides.
Does it howl like a hungry Alsatian,
Or boom like a military band?
Could one give a first-rate imitation
On a saw or a Steinway Grand?
Is its singing at parties a riot?
Does it only like Classical stuff?
Will it stop when one wants to be quiet?
O tell me the truth about love.
I looked inside the summer-house;
It wasn’t even there;
I tried the Thames at Maidenhead,
And Brighton’s bracing air.
I don’t know what the blackbird sang,
Or what the tulip said;
But it wasn’t in the chicken-run,
Or underneath the bed.
Can it pull extraordinary faces?
Is it usually sick on a swing?
Does it spend all its time at the races,
or fiddling with pieces of string?
Has it views of its own about money?
Does it think Patriotism enough?
Are its stories vulgar but funny?
O tell me the truth about love.
When it comes, will it come without warning
Just as I’m picking my nose?
Will it knock on my door in the morning,
Or tread in the bus on my toes?
Will it come like a change in the weather?
Will its greeting be courteous or rough?
Will it alter my life altogether?
O tell me the truth about love.
(Wystan Hugh Auden)
Recueil: Dis-moi la vérité sur l’amour suivi de Quand j’écris je t’Aime
Traduction: Gérard-Georges Lemaire et Béatrice Vierne
Editions: Du Rocher
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Wystan Hugh Auden), absurde, amour, argent, autobus, avertissement, édredon, ésotérique, balançoire, bouleverser, chanter, dire, existence, fanfare, hurler, lama, lit, malade, merle, navire, odeur, oiseau, paix, parler, pelucheux, perfection, petit garçon, plaisanterie, poulailler, pyjama, rassurant, réception, scie, se fâcher, suicide, tulipe, vérité, voisin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022

LUMIÈRE VIVE
La lumière chante dehors
Pianote sur les murs
Et gratte les cordes
Où sèche le linge
Elle court à perdre haleine
Dans les ruelles sombres
Traverse les carrefours
Et prend le dernier autobus au vol
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022
La Poésie
Mais parfaitement la Poésie
Prend l’autobus et le métro
Elle monte même quand c’est complet
En surcharge
Comme les gardiens de la paix
(Pierre Albert-Birot)
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Posted by arbrealettres sur 24 août 2020

Je passais en chantant sur le pont Alexandre
L’air du matin avait des senteurs de coriandre
Un dromadaire blanc d’un pas désabusé
S’éloignait lentement vers les Champs-Alizés
Des otaries aux corps noirs comme de l’ébène
Faisaient mille plongeons dans les eaux de la Seine
Et dans les grands palmiers le long du quai d’Orsay
Des singes bleus et or en voltigeant dansaient
La mousson se leva le ciel devint de bronze
Soudain parut un bus ligne 91
Une autruche en habit et coiffée d’un gibus
D’un geste dédaigneux arrêta l’autobus
Elle dit en montant et je l’ai entendue
Car elle avait la voix très forte et très pointue:
« Oh can’t you take me please to the Park Montsouris? »
Décidément Paris sera toujours Paris!
(Francis Blanche)
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020

LE MANEGE
Un enfant de couleur à la fête :
Où est le compartiment des nègres
Sur ce manège,
Monsieur, parce que je veux monter ?
Là-bas dans le Sud d’où je viens
Les Blancs et les gens de couleur
Ne peuvent pas s’asseoir côte à côte.
Là-bas dans le Sud dans le train
Y a une voiture pour les nègres.
Dans l’autobus on nous met à l’arrière,
Mais y a pas d’arrière
Dans un manège!
Où est donc le cheval
Pour le gamin qu’est noir ?
***
Merry-Go-Round
(Colored child at carnival)
Where is the Jim Crow section
On this merry-go-round,
Mister, cause I want to ride?
Down South where I come from
White and colored
Can’t sit side by side.
Down South on the train
There’s a Jim Crow car.
On the bus we’re put in the back-
But there ain’t no back
To a merry-go-round!
Where’s the horse
For a kid that’s black?
(Langston Hughes)
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Posted by arbrealettres sur 5 février 2020

Illustration: Marie-France Busset
UN COQ PLACE DE L’OPÉRA
Le chant d’un coq de ferme à midi place de l’Opéra
en attendant l’autobus 27 Si on y réfléchit
il est peu probable qu’il y ait un coq en train
de faire le faraud entre le Drug Store Opéra
et le Café de Paris Un coq à crête pourpre
dans une cour agricole brûlée du soleil d’août
coq qui gratte de ses griffes la paille de la grange
pour y trouver une provende tardive
puis entre deux goulées de grains
saute sur une poule et la transperce à la diable
l’amour foudre le plaisir éclair
Coq si content de toi que viens-tu faire
en chantant si fort à midi en décembre
à l’arrêt de l’autobus 27 place de l’Opéra ?
Tu n’as rien à faire dans cette journée
Tu as soixante ans de retard (ou d’avance ?)
J’ai huit ans Maman veut que je dorme après le déjeuner
Elle m’a mis sur le lit a tiré les persiennes
Mais une fois la porte fermée je me lève
et pieds nus je vais à la fenêtre regarder la cour
où se pavane en habit de clarté
un coq couleur de feu qui malgré l’heure d’après-midi
se met à chanter comme si c’était l’aube
et chante dans ma tête après tant d’années
à midi en décembre place de l’Opéra
où les coqs se font de plus en plus rare
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted by arbrealettres sur 26 février 2019

NUIT CITADINE
Sur le pavé humide,
Des chevaux galopant
Des autobus grondant,
Et des phares rapides
Par les vitres glissant
Vivement éclairant
Maintes pièces sordides.
Des tic-tac obsédants,
Des silences pleurant,
Et la nuit pluvieuse
Au dehors, et poisseuse…
Je ne sais rien… La pluie…
Depuis des jours, des ans,
Toujours la même vie,
Les tic-tac obsédants,
Les silences pleurant
D’un temps privé de vie…
(George Bacovia)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 16 juin 2018

«Attendre l’autobus parfois ça prend du temps»
«On contemple la rue déserte, empli d’espoir.»
«Un moteur, est-ce lui? Non, c’est un Solex noir,»
«Tant pis, il arrivera peut-être au printemps.»
(Pierre Thiry)
Recueil: Sansonnets un cygne à l’envers
Traduction:
Editions: BOOKS ON DEMAND
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Posted by arbrealettres sur 15 juin 2018

Illustration: Vincent Van Gogh
Je ne sais si tout est dieu.
Je ne sais si quelque chose est dieu
Mais toute parole nomme dieu:
soulier, grève, coeur, autobus.
Et-plus,
autobus incendié,
vieux soulier,
grève générale,
azur près des ruines.
Et plus encore,
autobus sans homme,
soulier sans semelle,
grève générale des morts,
coeur dans les ruines de l’air.
Et plus encore,
autobus immobile pour dieux,
soulier pour aller dans les mots,
grève des morts en guenilles,
coeur au sang des ruines.
Et plus.
Mais n’importe.
J’ai fini de prier.
Je vais chercher maintenant le dos de dieu.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Poésie et Réalité
Traduction: Jean-Claude Masson
Editions: Lettres Vives
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