L’odeur du buis le fait penser aux poires mûres,
cette valse à son amour pour Hélène.
La mer, la mer le fait penser à l’infini,
ce lac si calme, à la longueur du temps.
Le ciel des nuits d’été, ça va de soi, le fait penser à Dieu.
Pourquoi les choses font-elles toujours penser à autre chose ?
« C’était une de ces journées grises
où il va se mettre à neiger d’une minute à l’autre
et qu’il y a comme de l’électricité dans l’air.
On peut presque l’entendre.
Et ce sac était là.
En train de danser avec moi.
Comme un enfant qui m’invitait à jouer avec lui.
Pendant 15 minutes.
C’est là que j’ai compris qu’il y avait autre chose.
Au delà de l’univers.
Plus loin que la vie.
Je sentais cette force, incroyablement bienveillante
qui disait qu’il n’y avait aucune raison d’avoir peur.
Jamais.
Sorties du contexte, les images n’ont aucun sens je sais mais…
ça m’aide à m’en souvenir.
J’ai besoin de m’en souvenir.
Parfois je me dis qu’il y a tellement de beauté… dans le monde…
que c’en est insoutenable.
Ce n’est pas dieu qui nous aime, c’est nous qui l’aimons.
Qui nous tendons vers lui dans le désir d’autre chose,
de quelque chose au-delà de nous,
comme fait l’amour.
Et d’autant plus ardent notre désir qu’il est moins entendu,
plus profond notre désespoir de comprendre que nous
sommes abandonnés.
Que nous ne sommes aimés de personne.
Qu’y a-t-il de profond comme le manque,
comme l’amour sans réponse.
***
Det är inte gud som älskar oss, det är vi som älskar honom.
Som sträcker oss efter honom i längtan efter något annat,
något utöver oss själva,
så som kärleken gör.
Och vår längtan blir hetare ju mindre den besvaras,
vår förtvivlan djupare ju mer vi förstår att vi är övergivna.
Att vi är älskade av ingen.
Vad är djupt som saknad, som obesvarad kärlek.
pourtant il y avait encore autre chose
et ce n’était pas rien mais c’était
presque rien l’odeur d’un vieux veston
le frisson de l’été dans les feuilles du tremble
et ce que j’écrivais je savais seulement
que cela perdait toute réalité
en moi cet inconnu qui cherchait à parler
je le sentais vivant comme s’il était mort
Je me disais aussi : vivre est autre chose
que cet oubli du temps qui passe et des ravages
de l’amour, et de l’usure – ce que nous faisons
du matin à la nuit : fendre la mer,
fendre le ciel, la terre, tour à tour oiseau,
poisson, taupe, enfin : jouant à brasser l’air,
l’eau, les fruits, la poussière ; agissant comme,
brûlant pour, allant vers, récoltant
quoi ? le ver dans la pomme, le vent dans les blés
puisque tout retombe toujours, puisque tout
recommence et rien n’est jamais pareil
à ce qui fut, ni pire ni meilleur,