Posts Tagged ‘averti’
Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2020

VIN D’HAVDALA
Chacun boit le vin d’Havdala,
J’en bois moi-même quelques gouttes,
Grand-mère me dit, tendre et grave:
— Ma chère enfant sois avertie
Qu’à boire le vin d’Havdala
La barbe vient aux jeunes filles,
C’est écrit noir sur blanc là-bas
Dans l’armoire aux anciens livres.
Tremblante de frayeur je palpe
Mon petit menton: Dieu merci
Il est tendre et lisse. Rien d’autre
Que la peur ne le hérisse!
(Myriam Ulinover)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Myriam Ulinover), armoire, averti, barbe, blanc, boire, enfant, frayeur, goutte, grand-mère, grave, hérisser, jeune fille, lisse, livre, menton, palper, peur, tendre, trembler, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2017

Je meurs de soif auprès de la fontaine,
Tremblant de froid au feu des amoureux;
Je suis aveugle et je conduis les autres;
Pauvre en bon sens, l’un des gens avertis ;
Très négligent, souvent soucieux pour rien :
Ma situation est comme ensorcelée,
Conduite au pire et au mieux par Fortune.
Gagnant du temps, je perds mainte semaine ;
Je joue et ris quand la douleur m’étreint;
Mon déplaisir est comblé d’espérance;
J’attends ma chance aux affres du regret;
Rien ne me plait et pourtant je désire;
Joie et chagrin je trouve à ma pensée
Conduite au pire et au mieux par Fortune.
Je suis bavard et me tais à grand peine ;
Déconcerté sans manquer de courage ;
Mon réconfort est aux mains de Tristesse :
Je ne peux pas les esquiver tous deux ;
Dans l’affliction, je fais bonne figure ;
La maladie m’échoit dans la santé
Conduite au pire et au mieux par Fortune.
Envoi
prince, je dis que mon cas désastreux
Et mon profit aussi avantageux,
Je les jouerai au hasard, quelque année
Conduite au pire et au mieux par Fortune.
(Charles d’Orléans)
Illustration: Anne-Marie Zilberman
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Posted by arbrealettres sur 11 mai 2017

DEUX ANS PLUS TARD
Et personne ne t’a-t-il dit
Que l’oeil qui ose et qui aime
Devrait être plus averti,
Ni instruite du désespoir
De l’éphémère qui brûle ?
J’aurais pu te l’apprendre, moi,
Mais tu es jeune, et nous parlons
Deux langues bien différentes.
Ah, tu prendras ce qui s’offre, tout,
Tu rêveras que le monde est bon,
Tu souffriras comme fit ta mère,
Brisée comme elle à la fin.
Mais je suis vieux, tu es jeune,
Je parle une langue barbare.
***
TWO YEARS LATER
Has no one said those daring
Kind eyes should be more learn’d ?
Or warned you how despairing
The moths are when they are burned ?
I could have warned you ; but you are young,
So we speak a different tongue.
O you will take whatever’s offered
And dream that all the world’s a friend.
Suffer as your mother suffered,
Be as broken in the end.
But I am old and you are young,
And I speak a barbarous tongue.
(William Butler Yeats)
Illustration: Bruno Di Maio
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