Posts Tagged ‘(Axel Toursky)’
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021

LETTRE
Tu portais, ce dimanche-là,
Ma tristesse à fleur de visage,
Et Septembre était comme la
Vingt-huitième année de ton âge.
Il avait plu. Le boulevard
Coulait vers la ville, pareil
A la rivière quand le soir
Y perd les feuilles du soleil.
La corde à l’épaule, halant
Mon tirant d’eau lourde vers Cannes,
Je descendais au gré du lent
Echelonnement des platanes.
Pressentais-je alors quelle voix
Commanderait l’écluse ? Quelle
Force ferait crier le bois
Pour une descente nouvelle ?
Et tes bras m’ont ouvert sans le
Savoir les vannes d’une vie
Dont je n’attendais plus qu’un peu
De repos au creux de la pluie.
(Axel Toursky)
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Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

LES OBJETS PERDUS
(Extraits)
Le briquet, le canif,
ont eu raison des poches.
Ton prénom a dû prendre
ce chemin… Liane ou Line ?
Les doublures trouées
réservent à la main
une bise venue
d’en bas, du sol hostile.
Tout le désert occupe
l’espace d’un objet
perdu. Le dénuement
est de ne plus avoir
un rien qui rassurait.
*
Une veste qui s’use,
des montres qui s’arrêtent,
m’épaulent davantage
que la résignation.
Nous acceptons de vivre
parce qu’autour de nous
s’effilochent, s’éliment,
de pauvres serviteurs,
compagnons qui rejoignent
la matière orpheline,
anneaux sans annulaires,
alors que je conserve
mes mains pour te les tendre !
(Axel Toursky)
Illustration: Pierre Mornet
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Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

Une maison, des roses.
Un ami, le soleil.
Une chambre, le vent.
L’heure, l’écho, le sable.
Une épée à midi,
une écharpe le soir.
La jeunesse des gestes.
L’ombre qui dit peut-être,
la lampe qui dit oui.
Ecoutez un poème
sans rimes ni saisons.
(Axel Toursky)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

CHAMBRE COMMUNE
Le coeur livré
aux libertés
du provisoire,
il y aura
toujours assez
d’eau et de feuilles,
toujours assez
de terre meuble
et de pitié
pour y loger
les aventures
de ton corps.
(Axel Toursky)
Illustration: Andrej Gorenkov
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Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2018

LA CHAMBRE NOIRE
(Extrait)
Je t’aurai tant aimée
que l’oubli ne pourra
donner une autre forme
au vide que j’habille.
Je m’en irai, manteau
de ta légère absence,
écharpe au cou du vent
qui portait ton visage.
Je passerai, serrant
les biens que tu me fus,
geôle de ton passé,
bouche de ton silence.
(Axel Toursky)
Illustration: Leslie Adams
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Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2018

POUR FAIRE UN HOMME
Le nom, le prénom, la naissance,
les yeux, la taille, les cheveux,
— avec la blessure d’enfance —
fais-en un homme, si tu veux.
Une mesure d’existence,
de la douleur tassée au creux
de sa poitrine, un coup de chance,
le refrain qu’il chante le mieux.
Et je doute que le mot frère
le fasse un instant s’arrêter
si dans la main gauche il ne serre,
morceau de rouge fait pour mordre
loin de la patente et de l’ordre,
un témoin de sa liberté.
(Axel Toursky)
Illustration: Agim Sula
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Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2018

L’ESCARGOT
L’escargot se déplace
dans une continue
création de son corps,
s’invente et se rejoint.
Il glisse avec aisance
dans le tunnel sans fin
de son identité.
On le dit peu rapide,
sans voir que le précède
son image future,
et qu’il avait en lui
la route qu’il emprunte.
(Axel Toursky)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2018

CHANSON FACILE
Je fais une chanson facile
que d’autres chanteront,
et je t’invente plusieurs vies,
moi qui me lasse de la mienne
Une chanson qui plaise autant
à la mémoire qu’à l’oubli.
Qui l’entend croit la chanter.
Qui la chante n’y pense plus,
et qui veut y croire la vit.
(Axel Toursky)
Illustration
http://www.slash.fr/fr/lieux/insitu
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Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2018

LA VIE NOCTURNE
Chaque nuit de sa vie était
Un coup de pouce dans l’ébauche
Qu’une fille savante et gauche
Préparait à l’éternité.
Fatigue proche du soleil !
Nuits de labeur où l’ouvrière
Allumait sous chaque paupière
Un aveuglement de sommeil.
Souvent il s’éveillait, baigné
D’une sueur étrange et forte,
Comme si les mains d’une morte
L’avaient en songe travaillé.
Il souffrait alors de sentir
Dans l’inachevé de sa glaise
Les doigts qu’une absence mauvaise
Trouait à même le désir.
(Axel Toursky)
Illustration: Rockwell Kent
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Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2018

ROMAN DU SAULE
D’abord, ce dut être une plante,
petite et souple juste assez
pour s’écouter chanter le vent.
Une plante qui se taisait
pour apprendre son métier d’arbre
dans la mémoire des racines.
Un beau jour, toutes les idées,
tous les raisonnements d’écorce
qui la gonflaient ont giclé drus.
Comme une grande véhémence
d’un coup se vide par la bouche
et laisse l’homme titubant,
cette verdure échevelée
a démoli l’énergumène
qui n’en pouvait plus de pousser.
Maintenant l’arbre ne vit plus
que de couleuvres et de rats
dans le creux de sa réussite,
et répète inlassablement
un mot énorme et sédentaire
qui fait se presser les nuages.
(Axel Toursky)
Illustration
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