Posts Tagged ‘bâillonner’
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022

SEULE
à Gérard Vulliamy
Tout se résout dit-elle en s’éveillant
Car le sommeil m’a donné à penser
Et ma mémoire est un fruit savoureux
Plus savoureux que le soleil nouveau
Qui doucement éclaire mes draps chauds
Mémoire et même du désert et du silence
Joli désert où la mort est légion
Le cœur parcelle et le temps dispersion
Silence noir où tout se contredit
Elle s’éveille et ses yeux ne sont plus
Ces îles loin à l’horizon du corps
On y pénètre on y chante on y rit
Le jour bâillonne le silence.
(Paul Eluard)
Illustration: Tereza Vlcková
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Eluard), éclairer, île, bâillonner, corps, désert, dispersion, drap, fruit, horizon, jour, mémoire, mort, pénétrer, penser, rire, s'éveiller, savoureux, se résoudre, seule, silence, soleil, sommeil | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juin 2020
Le temps avec toi
Je bâillonne le temps
Et mes souvenirs bousculent
Des silences de couleurs
J’apprécie l’aube
Sur ton sein florissant
Et ta bouche qui s’ouvre
Pour éclore des baisers
Je lisse la surface de l’eau
Pour y voir ton reflet
Tu imprègnes ta chambre de ton charme
Des vagues de désirs me submergent alors
Tu es mon havre provisoire
Dans ma conquête des espaces
Un reste de lumière éclaire les heures silencieuses.
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration: Jean-Baptiste Valadié
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), apprécier, aube, éclairer, éclore, baiser, bâillonner, bouche, bousculer, chambre, charmé, conquête, couleur, florissant, havre, imprégner, lisser, ouvrir, reflet, sein, silence, souvenir, submerger, temps | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2020
![Remedios Varo Uranga _trois destinée parfois suivent le même chemin [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/remedios-varo-uranga-_trois-destinc3a9e-parfois-suivent-le-mc3aame-chemin-1280x768.jpg?w=830&h=722)
DE LA CONTRÉE DE LA MORT
Comme le silence bâillonne nos âmes,
Ce ciel gris nous dévisage,
L’homme va et en vain son visage
Interroge les présages.
L’oiseau ne peut plus voler,
Par-delà les toits gris, sans force, il fuit
L’énergie ne peut renaître,
L’homme gît à terre, épuisé.
Et vers le soir, lorsque les brouillards gris
S’allègent et que sur les demeures vieilles
L’or s’embrase, les âmes tremblent :
Qui nous éveille de la mort ?
(Srecko Kosovel)
Illustration: Remedios Varo Uranga
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Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018

ANNEAUX DE CENDRE
Ce sont mes voix qui chantent
pour qu’ils ne chantent pas,
les bâillonnés à l’aube grise,
les déguisés en oiseau éploré sous la pluie.
Il y a, dans l’attente,
une rumeur de lilas qui se déchire.
Il y a, lorsque vient le jour,
un partage du soleil en petits soleils noirs.
Et lorsque c’est la nuit, toujours,
une tribu de mots mutilés
cherche asile dans ma gorge
pour qu’ils ne chantent pas,
les funestes, les maîtres du silence.
(Alejandra Pizarnik)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2018

Incertitude
T’absentant,
tu m’habites.
Tendrement.
Comme présent.
Dis-moi vite…
et ne mens :
M’absentant,
je t’habite
mêmement ?
Ne sachant,
je m’irrite.
Questionnant
bassement.
Etouffant
mes élans.
Bâillonnant
mes redites.
T’assommant.
M’assommant.
Qu’il est fort
mon tourment !
Et pourtant…
Mais encore…
Dis-moi vite :
M’absentant,
je t’habite ?
(Esther Granek)
Illustration: Andrey Kartashov
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Posted by arbrealettres sur 20 juin 2016
![Alexandra Kirievskaya r [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/02/alexandra-kirievskaya-r-1280x768.jpg?w=768&h=768)
Visage entre tous les visages
Que je t’ai donnés pour te voir,
Avec eux c’est toi qui partages
Leur multiple et secret pouvoir.
Tu ne retournes sur la terre
Que par la grâce d’un vivant
Dont le nom, ce masque de verre,
T’enchaîne à tous ceux qu’il défend.
Visage entre tous les visages,
C’est le tien qui me fut donné
Pour que ce soit toi qui propages
L’étreinte qui m’a bâillonné.
Je m’égare sur cette route
Qui rejoint nos pas dans tous ceux
Que j’invente et que je redoute :
Sommes-nous si seuls d’être deux ?
Visage entre tous les visages,
Par le tien je suis condamné
A survivre à tous ces naufrages
Dans un grand corps déraciné.
Quand, chaque nuit, tu me visites,
Quel orageux enlacement
Livre à ces formes interdites
Celle où je te vois en dormant ?
Visage entre tous les visages,
Est-ce le tien que je dois fuir
Lorsque la mer où tu voyages
Me disperse et veut m’envahir?
Sur la blancheur de cette couche,
L’aube a la couleur du baiser
Qui ravit à la même bouche
Le vain désir de l’épuiser.
Visage entre tous les visages,
Que n’ai-je aboli dans le tien
L’éternité de ces images
Où ton corps se vouait au mien?
Je m’oublie en toi si je rêve
A ce qui fut et n’est en moi
Que le même jour qui se lève
Sur celui que j’attends de toi.
(Louis Emié)
Illustration: Alexandra Kirievskaya
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Posted by arbrealettres sur 16 février 2016

Les Idées sont en route
Depuis longtemps,
Et vont coûte que coûte
Par tous les temps…
… Quelles embûches l’Ignorance,
A disposées sur leur chemin!
Et quels clous de souffrance
Bêtise planta dans leurs mains!
Mais elles s’en allaient, sublimes, résignées,
Elles laissaient pleurer leurs yeux hallucinés,
Leurs beaux yeux,
Et parlaient sourdement, la bouche bâillonnée,
Par les mauvaises routes,
Et sans qu’on les écoute…
(Charles Vildrac)
Illustration: Eugène Delacroix
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Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2015
J’ai fermé mon balcon
car je ne veux pas entendre les pleurs,
mais derrière les murs gris
on n’entend rien d’autre que les pleurs.
Il y a très peu d’anges qui chantent,
il y a très peu de chiens qui aboient,
mille violons tiennent dans la paume de ma main.
Mais les pleurs sont un chien immense,
mais les pleurs sont un ange immense,
les pleurs sont un violon immense,
les larmes bâillonnent le vent,
et l’on entend rien d’autre que des pleurs.
(Federico Garcia Lorca)
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