ce que le fleuve emmène ce
que nos mains retiennent
la joie du torrent
les baisers les larmes l’or
derrière les nuages et
aussi
cette étoile tremblante
qui nous sourit
(Gaëlle Josse)
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA
Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2022
ce que le fleuve emmène ce
que nos mains retiennent
la joie du torrent
les baisers les larmes l’or
derrière les nuages et
aussi
cette étoile tremblante
qui nous sourit
(Gaëlle Josse)
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Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2022
LES LIMITES DE L’AMOUR
Il suffit d’un baiser
Pour apprendre l’amour
Et d’un oeil abaissé
Pour connaître la nuit
Il suffit d’un mort
Pour savoir en secret
Les machines de l’oubli
Les pièges du souvenir
Et de sable mouillé
Pour à jamais découvrir
Les industries de la mer
A effacer les pas.
Longuement j’écoute
En toi respirer mon amour
Tu as en toi mon amour
J’ai ton amour en moi
Le plus clair de mon sang
Depuis longtemps passe en toi
Et voici que ton sang
En mes veines afflue
Je te prolonge tu me limites
Ta frontière est en moi
Ta vie se fait de la mienne
Serais-je si tu n’étais pas ?
La buée de nos haleines
C’est au froid du ciel
La preuve de nos sangs mêlés
De nos vies l’une par l’autre
Comme un halo de la lune
Mon souffle entoure le tien
Et sans la rosée de tes lèvres
Je serais sable dans le vent
Quand cessera mon coeur
Le tien cessera de battre
Il faut
bien que tu saches
Que j’emporterai ton coeur
(Max-Pol Fouchet)
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Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2022
Sous la chevelure avance
un long corps d’étoile
nu comme un lac,
et fendu comme un arbre
Sous la foudre froide,
un lait d’or figé,
où boit un serpent
rouge et prisonnier.
Double faux des cuisses
dans l’herbe nocturne,
éclat des aciers,
noués d’une fleur.
Ô marche odorante
d’une claire armure
l’ouragan s’arrête
au porche des jambes.
Quel est ce rosier
qui a deux racines,
et si peu de feuilles
sur l’éclat des roses.
Si la nuit expire,
la couleur de l’aube
aura son miroir,
Ô corps solitaire,
que baise la nuit
d’un baiser sans lèvres,
que de lits te rêvent !
(Alain Borne)
Posted in poésie | Tagué: (Alain Borne), étoile, baiser, chevelure, cuisses, fendu, figer, foudre, lac, lait, nu, odorante, rêver, rosier, serpent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2022
EN TOI
en toi
se loge ma paresse
mon grand pays paresseux
comme un serpent
dans un tronc évidé
en toi
roule le cerceau crispé du passé
tu fixes d’un regard égal
le lointain et l’immédiat
et les phares relèvent leur jupe d’écume
pour s’éteindre dans les faveurs de la mer
dénués de gardiens
en toi
l’irréfléchi fait parler les voiles
en toi
rebondit le long exil d’un baiser
en toi
je suis enfin
à ma merci
(Georges Henein)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), écume, baiser, cerceau, crispé, exil, fixer, gardien, irréfléchi, loger, mer, merci, paresse, paresseux, pays, phare, rebondir, regard, s'éteindre, serpent, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022
Baisersrâlesmoteurssonnettescanonstramwaysvoixtonnerres
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Quel bruit quand on n’entend rien!
(Pierre Albert-Birot)
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Albert-Birot), amour, animaux, baiser, bruit, cri, douleur, entendre, joie, machines, moteur, râle, rien, tonnerre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2022
TRANSFIGURATION
[…]
Comme un nuage
Je me filtre
au soleil
Je me sens épandu
dans un baiser
qui me consume
et m’apaise
(Giuseppe Ungaretti)
Posted in poésie | Tagué: (Giuseppe Ungaretti), apaiser, épandu, baiser, consumer, filtrer, nuage, soleil, transfiguration | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022
LA DELUSOIRE BEAUTE
En cette nuit de lune et de neige
Tu es bien plus sombre que de coutume
Ainsi l’étang derrière les bouleaux
Disque d’eaux mortes muées en plomb
Plus noir plus pesant sous le ciel pâle.
Tu n’y vois qu’un autre miroir
Où aller solitaire et nue
T’aguerrir devant ton image.
Il fait si froid que les oiseaux
Viennent mourir à ta fenêtre
Et tu les regardes mourir
Sans vouloir leur ouvrir tes lèvres
Qui les attirent hors du bois.
Aussi chaudes qu’un nid
Tes lèvres collées au carreau
Pour un appât de baisers
Trop vite évanoui.
(André Pieyre de Mandiargues)
Posted in poésie | Tagué: (André Pieyre de Mandiargues), appât, attirer, étang, évanoui, baiser, beauté, bouleau, carreau, ciel, délusoire, eau, lèvres, lune, miroir, mourir, neige, nid, nue, nuit, pesant, plomb, s'aguerrir, solitaire, sombre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022
Comme deux orphelines nous allons déjeuner
nous prenons le thé nous donnons des baisers.
On dirait un jardin d’enfants, une colonie de vacances
mais on ne se distrait jamais assez
pour oublier son gros cul de maman.
(Patrizia Cavalli)
Posted in poésie | Tagué: (Patrizia Cavalli), baiser, colonie, cul, déjeuner, jardin, maman, orphelin, oublier, se distraire, thé, vacances | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2022
Invitation
Je vous souhaite la peur délicieuse d’un orage
tout seul dans votre chambre d’enfant
le sourire triste d’un bonbon de miel
au cours d’une convalescence tiède,
un baiser, sur le front, dans le noir.
Je vous souhaite l’émerveillement d’un caillou
choisi sur une plage entre cent millions d’autres.
Je voudrais tant que vous partagiez l’événement d’une ultime coccinelle
perdue sur la page d’un livre à la rentrée des classes,
le bouleversement d’une goutte de rosée qui hésite à l’extrémité d’une branche
ou la fragilité du ronronnement d’un chat dans la pupille de la nuit.
Écoutez la cotte de maille du peuplier dans le vent !
Écoutez l’audace d’une odeur de mimosa en plein coeur de l’hiver !
Je vous souhaite la curiosité,
l’appétit d’infimes et de minuscules rencontres
l’éclair d’une cicindèle ou d’un martin-pêcheur…
le plaisir d’une giboulée sur la peau nue
les grains de douceur sur la rivière
qui confesse tous les dessous du ciel
de ses dentelles d’écume sur les galets.
Je vous souhaite, le panier rempli de chanterelles,
l’odeur de chien mouillé, du vêtement qui sèche
près d’une flamme de feu de bois
et l’amitié de ce vieil habit qui ne craint rien.
Le chèvrefeuille, le chardonneret, l’ancolie, la morille…
Ah ! comme je vous souhaite de bâtir votre enfance
dans un puzzle de nuages blancs
la nuque sur un coussin de mousse.
(Jean-Hughes Malineau)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Hughes Malineau), amitié, ancolie, appétit, audace, éclair, écouter, écume, émerveillement, évènement, baiser, bâtir, blanc, bois, bonbon, bouleversement, branche, caillou, chambre, chanterelle, chardonneret, chat, chèvrefeuille, chien, choisir, cicindèle, ciel, classe, coccinelle, coeur, confesser, convalescence, coussin, craindre, curiosité, délicieux, dentelle, dessous, douceur, enfance, enfant, extrémité, feu, flamme, fragilité, front, galet, giboulée, goutte, grain, habit, hésiter, hiver, infime, invitation, livre, martin-pêcheur, miel, mimosa, minuscume, morille, mouillé, mousse, noir, nu, nuage, nuit, nuque, odeur, orage, page, panier, partager, peau, perdre, peur, plage, plaisir, pupille, puzzle, remplir, rencontre, rentrée, rivière, ronronnement, rosée, sécher, seul, souhaiter, sourire, tiède, triste, ultime, vêtement, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2022
Illustration: Grégoire Mathieu
Démunie
Pourquoi n’ai-je pas conservé
Tes sourires précieux
Et préservé l’ombre
Que tu jetais sur nos routes ?
Pourquoi n’ai-je pas mis de côté
Tes regards d’ambre et d’or,
Fortune fabuleuse pour plus tard
Quand je serai à court de tendresse ?
J’ai gaspillé tes caresses
Je n’ai aucun disque de tes pas
L’orage a éparpillé tes étreintes
Et détruit les silos remplis de baisers.
Le dernier son de ta voix
S’est perdu dans le sable
Et je dessine en vain ton profil
Dans le givre de ma fenêtre.
(Claire Goll)
Posted in poésie | Tagué: (Claire Goll), ambre, éparpiller, étreinte, baiser, caresse, conserver, démuni, détruire, dernier, dessiner, disque, en vain, fabuleux, fenêtre, fortune, gaspiller, givre, jeter, ombre, or, orage, pas, pourquoi, précieux, préserver, profil, regard, remplir, route, sable, se perdre, silo, son, sourire, tard, tendresse, voix | Leave a Comment »