Tout concentrer dans une vision poétique des évènements
et jouir ainsi des choses, transformer en être fantastique
ce qui habituellement arrive de la manière la plus banale
(Pier Paolo Pasolini)
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2022
Tout concentrer dans une vision poétique des évènements
et jouir ainsi des choses, transformer en être fantastique
ce qui habituellement arrive de la manière la plus banale
(Pier Paolo Pasolini)
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Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020
Je m’éveillai heureux, la maison
était étrange…
Puis je me rappelai
ce que j’avais rêvé –
Une jeune fille
que je connaissais bien
se penchait à la portière de ma voiture
et me caressait la main –
Je la rencontrerai dans la rue
nous dirons des choses banales
elle et moi
Mais je ne cesserai jamais
de chercher dans ses yeux
ce regard paisible –
(William Carlos Williams)
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Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2019
La Vie Par Procuration
Elle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux, les pigeons
Elle vit sa vie par procuration
Devant son poste de télévision
Levée sans réveil
Avec le soleil
Sans bruit, sans angoisse
La journée se passe
Repasser, poussière
Y’a toujours à faire
Repas solitaires
En points de repère
La maison si nette
Qu’elle en est suspecte
Comme tous ces endroits
Où l’on ne vit pas
Les êtres ont cédé
Perdu la bagarre
Les choses ont gagné
C’est leur territoire
Le temps qui nous casse
Ne la change pas
Les vivants se fanent
Mais les ombres, pas
Tout va, tout fonctionne
Sans but, sans pourquoi
D’hiver en automne
Ni fièvre, ni froid
Elle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux, les pigeons
Elle vit sa vie par procuration
Devant son poste de télévision
Elle apprend dans la presse à scandale
La vie des autres qui s’étale
Mais finalement, de moins pire en banal
Elle finira par trouver ça normal
Elle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux, les pigeons
Des crèmes et des bains
Qui font la peau douce
Mais ça fait bien loin
Que personne ne la touche
Des mois, des années
Sans personne à aimer
Et jour après jour
L’oubli de l’amour
Ses rêves et désirs
Si sages et possibles
Sans cri, sans délire
Sans inadmissible
Sur dix ou vingt pages
De photos banales
Bilan sans mystère
D’années sans lumière
Elle met du vieux pain sur son balcon…
(Jean-Jacques Goldman)
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Posted by arbrealettres sur 16 août 2018
Les Fenêtres
Las du triste hôpital, et de l’encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos,
Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu’un beau rayon clair veut hâler,
Et la bouche, fiévreuse et d’azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis ! encrasse
D’un long baiser amer les tièdes carreaux d’or.
Ivre, il vit, oubliant l’horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l’horloge et le lit infligé,
La toux ; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son œil, à l’horizon de lumière gorgé,
Voit des galères d’or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l’éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir !
Ainsi, pris du dégoût de l’homme à l’âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s’entête à chercher cette ordure
Pour l’offrir à la femme allaitant ses petits,
Je fuis et je m’accroche à toutes les croisées
D’où l’on tourne l’épaule à la vie, et, béni,
Dans leur verre, lavé d’éternelles rosées,
Que dore le matin chaste de l’Infini
Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j’aime
— Que la vitre soit l’art, soit la mysticité —
À renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté !
Mais, hélas ! Ici-bas est maître : sa hantise
Vient m’écœurer parfois jusqu’en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l’azur.
Est-il moyen, ô Moi qui connais l’amertume,
D’enfoncer le cristal par le monstre insulté
Et de m’enfuir, avec mes deux ailes sans plume
— Au risque de tomber pendant l’éternité ?
(Stéphane Mallarmé)
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Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2017
Chanson Banale
Quand mon jardin d’aubépine
Etait vert
Je dansais la capucine
J’aimais le diable vauvert
Jusqu’en Chine
Pour tout rêver de travers.
Après je vis le ciel bleu,
J’étais folle.
Je m’arrachais les cheveux
En chantant la carmagnole
Sous les yeux
Navrés d’une belle idole.
Puis l’amour devint tout noir
J’étais veuve
Je décrochai ma mâchoire
Je jetai mon sang aux fleuves
Sans espoir
De rien sentir qui m’émeuve.
Et les nuages soudain mauves
Cavalaient,
Sous leur course j’étais sauve,
Réfugiée en mon palais
Plein d’alcôves
Qui rendaient mon teint violet.
Enfin, comme tout le monde
Je mourus
Je fus sage et pudibonde :
Parmi les nouveaux venus
A la ronde
Jamais je ne reparus.
(Marie-Anne Bruch)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Marie-Anne Bruch), alcôve, banale, capucine, cavaler, chanson, ciel, course, danser, espoir, folle, idole, jardin, jeter, mourir, noir, nuage, pudibonde, rêver, reparaître, ronde, sage, veuve | 8 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2015
Couleurs et formes au large de la mer
Plus pures
Les couleurs se dépouillent de leurs formes
Dans la valse des vagues
Dans une musique immobile
La lumière fait frissonner les ombres
Je contemple le mouvement bleu de la mer
Et empoigne l’univers
L’océan se penche vers le ciel
Qui prend la terre à ras de l’horizon
Où la mer agite ses vagues
Je défie le mystère des plus banales choses.
(Jean-Baptiste Besnard)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), banale, ciel, couleur, forme, frissonner, horizon, lumière, mer, mystère, océan, ombre, pur, terre, univers, vague | 2 Comments »