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Poésie

Posts Tagged ‘banquise’

Tu me grondes (Joël Sadeler)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022




    

Tu me grondes
parce que j’ai les doigts
de toutes les couleurs
noir-polar
ou jaune-sable des squares
parfois blanc-banquise
ou rouge-révolution
et même bleu-contusion
Tu me grondes
et tu te trompes
mes doigts je les ai trempés
dans l’amitié
des mains
des enfants
du quartier

des enfants
du monde entier

(Joël Sadeler)

Recueil: La cour couleurs Anthologie de poèmes contre le racisme
Traduction:
Editions: Rue du monde

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La polka du roi (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

Abraham Bosse_001 [1280x768]

La polka du roi

Voulez-vous danser, marquise?
Voulez-vous danser le menuet?
Vous serez vite conquise
Donnez-moi la main, s´il vous plaît

{Refrain:}
Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Entrons en danse, quelle cadence
Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Le menuet c´est la polka du roi

Pendant que le marquis sommeille
Je veux poser un baiser sur vos doigts fluets
Et sur votre bouche vermeille
Moi, pour l´amour, je suis toujours prêt

{au Refrain}

Montons sans faire de tapage
Tout en dansant le menuet là-haut
Montons jusqu´au troisième étage
Du bonheur nous aurons bientôt

{au Refrain}

J´enlève votre jolie robe
Et, doucement, j´ouvre votre corset
Votre perruque est mal commode
Il faut vous en débarrasser

{au Refrain}

Oh doux émoi, minute brève
C´est dans la joie, la soie et le satin
Que j´accomplis mon plus beau rêve
Chérie, je vous possède enfin!

{au Refrain}

Mais soudain! Qu´y a-t-il marquise?
Je ne vous sens plus très bien dans mes bras
Vous fondez comme une banquise
Expliquez-vous, je ne comprends pas!

{au Refrain}

Hélas, Monsieur, je suis en cire
Et vous, vous êtes au Musée Grévin
Louis XIV? ah triste sire!
Nous ne sommes plus des humains

Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Finie la danse, plus de cadence
Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Ainsi s´achève la polka du roi!

(Charles Trenet)

Illustration: Abraham Bosse

 

 

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Moi j’irai dans la lune (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 20 juin 2021



Moi, j’irai dans la lune
Avec des petits pois,
Quelques mots de fortune
Et Blanquette, mon oie.

Nous dormirons là-haut
Un p’tit peu de guingois
Au grand pays du froid
Où l’on voit des bateaux
Retenus par le dos.

Bateaux de brise-bise
Dont les ailes sont prises
Dans de vastes banquises
Et des messieurs sans os
Remontent des phonos.

Blanquette sur mon coeur
m’avertira de l’heure :
Elle mange des pois
Tous les premiers du mois.

Elle claque du bec
Tous les minuits moins sept.
Oui, j’irai dans la lune !
J’y suis déjà allé
Une main dans la brume
M’a donné la fessée,

C’est la main de grand-mère
Morte l’année dernière.
(La main de mon Papa
Aime bien trop les draps !)

Oui, j’irai dans la lune,
Je vais recommencer.
Cette fois en cachette
En tenant mes souliers.

Pas besoin de fusée
Ni de toute une armée,
Je monte sur Blanquette
Hop ! on est arrivé.

(René de Obaldia)

Illustration: Corinne Delhaye

 

 

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Si un jour les brise-glaces de ta tête (Bernard Montini)

Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2020



Si un jour

les brise-glaces de ta tête
sont cloués
sous un ciel bas
écoute le murmure des phoques
sous la banquise

(Bernard Montini)


Illustration

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Nous y voilà, nous y sommes ! (Fred Vargas)

Posted by arbrealettres sur 21 mai 2020




    
Nous y voilà, nous y sommes !

Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes.

Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal.
Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance.

Nous avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air,
nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde,
nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche,
nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles,
comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre,
déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome,
enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s’est marrés.

Franchement on a bien profité.

Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses
que de biner des pommes de terre.

Certes.

Mais nous y sommes.

A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie.

« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

Oui.

On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.

C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.

La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.

De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié :

Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux.

D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance.

Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs,
éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin,
relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, (attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille)
récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines,
on s’est quand même bien marrés).

S’efforcer. Réfléchir, même.

Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.

Pas d’échappatoire, allons-y.

Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.

Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible.

A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut être.

A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

(Fred Vargas)

Fred Vargas – 7 novembre 2008 – EuropeEcologie.fr

Lu mise en musique par Philippe Torreton et Richard Kolinka
https://twitter.com/elsaboublil/status/1253749194910838785?s=20

 

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Banquises blonde (Marie-Jeanne Durry)

Posted by arbrealettres sur 3 août 2019



Banquises blondes entre les doigts d’eau, royaumes interdits,
de quelle route vous ai-je longés ?
Sur le fleuve et nues, ouvertes, flottantes,
nul arbre ne les enracine, aucune plante, aucun pas n’y mettent leur poids d’ombre.
Seuls parfois les touchent des oiseaux de passage.

(Marie-Jeanne Durry)

 

 

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Nuages (Gaëtane Drouin-Salmon)

Posted by arbrealettres sur 6 août 2018


Nuages

Poèmes de corolles silencieuses
Jardins d’enfance et d’espace
Sculptures d’illusions et de neige
Visages de rêves et de voyage

Naissances de voiles et de solitude
Valses d’images et de temps
Gerbes de banquises et d’ailes

Tempêtes de confiance et d’orage
Départs de saisons et d’éclat
Murs d’eau et de tourbillons

Puissances d’espoir et de paresse
Dérives de mémoire et de glace
Chants de foules et de dentelle
Parcelles d’âmes et de corps!

(Gaëtane Drouin-Salmon)

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Murailles des tempêtes (Jean Laude)

Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2018



 

Hervé Rochoux  tempête9

Murailles des tempêtes, j’y cloue un fanal.
Banquises suspendues, surface d’un seul gris.

Il demande. J’ai demandé. Rien ne répond qu’un cri, un cri
que l’on isole
des basses tailles de la mer

La chambre alternative, et les remparts du temps.
Seulement ce fanal, et seulement ce clou, rouillé, qui se délite.

Le vent fut la banquise, infranchissable mur affronté la nuit,
et l’obscur m’interroge.
L’ombre envahit la houle. Il y a ce silence, en bordure de ciel,
la trace blanche d’un éclair.

Un cri, ce n’est qu’un cri, que l’on isole.
Et le cri meurt, insecte bref, fourbu, entre les lattes.

(Jean Laude)

Découvert chez Lara ici

Illustration: Hervé Rochoux 

 

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QUELQUES MOTS (Claude Prouvost)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2018



 

Gabriel Ferrier  l

QUELQUES MOTS

Je t’écris quelques mots de nuit
Quelques fragments de ma banquise
Un flot d’espoir trop vite enfui
En laissant des mots de hantise

Je t’écris quelques mots de fleurs
Quelques parfums de pétulance
Un peu de faste et de couleurs
Pour peindre mes mots d’espérance

Je t’écris quelques mots d’azur
Quelques vigueurs de forteresse
Un incendie sur le futur
Pour brûler des mots d’allégresse

Je t’écris quelques mots d’amour
Quelques fournaises de ma vie
Ton souvenir en chaque jour
Habillant mes mots d’ambroisie

(Claude Prouvost)

Illustration: Gabriel Ferrier

 

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Une abeille s’est noyée (Katell Antoine)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2018



dans la banquise de grêle
une abeille s’est noyée
un monde si instable
sans cesse renouvelé
personne pour le voir
dix mille ans pour l’inventer

(Katell Antoine)

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