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Écrire de la poésie dans les lieux publics, cafés, bars, etc… (Richard Brautigan)

Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2023




    
Écrire de la poésie dans les lieux publics, cafés, bars, etc…

Seul dans un lieu plein d’inconnus
chante comme si j’étais au centre
d’un choeur céleste

— ma langue un nuage de miel —

Parfois je me trouve bizarre.

***

Writing Poetry in Public Places, Cafes, Bars, etc

Alone in a place full of strangers
I sing as if I’m in the center
of a heavenly choir

— my tongue a cloud of honey —

Sometimes I think I’m weird.

(Richard Brautigan)

 

Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral

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Une jeune Japonaise joue (Richard Brautigan)

Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2023




    
Une jeune Japonaise joue
sur un piano à queue dans un bar à cocktails
cher et très chic

Tout brille comme du jade noir :

Le piano (inventé
Sa longue chevelure (austère
Son évidente indifférence (pour la musique
qu’elle joue.

Son esprit, si loin de ses doigts,
est à des millions de kilomètres, il brille

comme du jade
noir.

***

A Young Japanese Woman Playing
a Grand Piano in an Expensive
and Very Fancy Cocktail Lounge

Everything shines like black jade:

The piano (invented
Her long hair (severe
Her obvious disinterest (in the music
she is playing.

Her mind, distant from her fingers,
is a million miles away shining

like black
jade.

(Richard Brautigan)

 

Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral

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j’aimerais éclaircir avec toi quelques points (Guillaume Marie)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2022




    
j’aimerais éclaircir avec toi
quelques points

qui es-tu
quelle est ta position préférée

et autres détails
prenons rendez-vous

quelle est la fréquence
de tes rapports

as-tu une photo de toi
sous la douche

fixons un moment
dans nos agendas

comment tu t’appelles
aimes-tu le risotto

c’est important
mardi je ne peux pas

connais-tu la bible
as-tu déjà nagé

dans une mer
jeudi non je vois Yves

tu fais du combien
es-tu un garçon

ou une fille
accessoirement

ne réponds pas
maintenant

as-tu tous tes doigts
je m’interroge

quelle est la distance
de la terre à la lune

je me suis toujours demandé
ce soir non je suis fatigué

manges-tu du poisson
d’élevage

note les questions
s’il-te-plaît

la semaine prochaine
je suis pris

es-tu ok avec le tutoiement
tu me diras

on le fait
ou pas

deux fois deux moins
trois ne réponds pas

dans un bar ça me va
si tu aimes le café

cinq moins trois plus douze
fois deux

couleur des cheveux
taille des pieds

films préférés de zéro à cinq
jeudi oui mais alors pas le soir

je pourrais me libérer
dis-moi

(Guillaume Marie)

Recueil: Le désir en nous comme un défi au monde 84 Poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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Leur angoisse discrète (Peter Bakowski)

Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022




Illustration
    
Leur angoisse discrète

Dans les bars
les salles de billard
les bas-fonds
je vois des hommes
sans amour depuis si longtemps.

Pour continuer à vivre,
certains d’entre eux
ont du fermer leur coeur,
s’endurcir,
étriquer leur façon de voir et de penser.
Ils disent « Les hommes sont comme ci, les femmes sont comme ça… »
Des équations qui les aident
à marcher
jusqu’à l’épicier du coin.

Ils ont peint la cascade en noir, massacré le tigre,
enterré les photos cornées de l’horizon.
Ils habitent des garçonnières,
où ils écoutent
assis
les remous de la circulation,
les querelles des pigeons sur le toit.
En regardant
le jour devenir nuit,
les étoiles grandir dans le ciel.
Ils s’allongent
dans le noir
en attendant
la clémence du sommeil.

(Peter Bakowski)
Le coeur à trois heures du matin

Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Le jardin extraordinaire (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

Le jardin extraordinaire

C´est un jardin extraordinaire
Il y a des canards qui parlent anglais
Je leur donne du pain ils remuent leur derrière
En m´disant  » Thank you very much Monsieur Trenet  »
On y voit aussi des statues
Qui se tiennent tranquilles tout le jour dit-on
Mais moi je sais que dès la nuit venue
Elles s´en vont danser sur le gazon
Papa, c´est un jardin extraordinaire
Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet
Ils vendent du grain des petits morceaux de gruyère
Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet

Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade
Où les touristes s´ennuient au fond de leurs autocars
Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade
J´avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard
Dans dans dans

Un jardin extraordinaire
Loin des noirs buildings et des passages cloutés
Y avait un bal qu´donnaient des primevères
Dans un coin d´verdure deux petites grenouilles chantaient

Une chanson pour saluer la lune
Dès que celle-ci parut toute rose d´émotion
Elles entonnèrent je crois la valse brune
Une vieille chouette me dit:  » Quelle distinction!  »
Maman dans ce jardin extraordinaire
Je vis soudain passer la plus belle des filles
Elle vint près de moi et là me dit sans manières
Vous me plaisez beaucoup j´aime les hommes dont les yeux brillent!

Il fallait bien trouver dans cette grande ville perverse
Une gentille amourette un petit flirt de vingt ans
Qui me fasse oublier que l´amour est un commerce
Dans les bars de la cité :
Oui mais oui mais pas dans…
Dans dans dans

Mon jardin extraordinaire
Un ange du Bizarre un agent nous dit
Etendez-vous sur la verte bruyère
Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis
Cet agent était un grand poète
Mais nous préférions Artémise et moi
La douceur d´une couchette secrète
Qu´elle me fit découvrir au fond du bois
Pour ceux qui veulent savoir où ce jardin se trouve
Il est vous le voyez au cœur de ma chanson
J´y vol´ parfois quand un chagrin m´éprouve
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination!

(Charles Trenet)

Illustration

 

 

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DIEU EST NÈGRE (Léo Ferré)

Posted by arbrealettres sur 5 juin 2020



Louis Armstrong
    
DIEU EST NÈGRE

Y avait dans la gorge à Jimmy
Tant de soleil à trois cents balles
Du blues, du rêve et du whisky
Tout comme dans les bars de Pigalle
Dieu est nègre!

C´est à la une des quotidiens
Ça fait du tort aux diplomates
Jimmy l´a vu au p´tit matin
Avec un saxo dans les pattes
Dieu est nègre!

Armstrong est reçu chez le président
Il y est allé sans sa trompette
Depuis qu´il est entré là-dedans
C´est plus du blues, c´est la tempête
Dieu est nègre!

Ça fait du bruit dans le monde entier
À faire danser tous les cimetières
Les orgues à Saint-Germain-des-Prés
En perdent le souffle et la prière
Dieu est nègre!

Il a des p´tits cheveux d´argent
Qui font au ciel comme des mirages
Et dans sa gorge y a du plain-chant
Comme dans les bars du Moyen Âge
Dieu est nègre!

Et dans la gorge à mon Jimmy
Y a du soleil à trois cents balles
Du blues, du rêve et du whisky
Comme dans les bars de Pigalle
Dieu est nègre!

Et dans l´aube grise et toute glacée
Jimmy s´endort dans l´ caniveau
En jouant d´ la trompette bouchée
Dans sa bouteille de Jéricho
Pauvre et maigre!

(Léo Ferré)

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BAR DE L’ESCADRILLE (Max Olivier Bizeau)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2019




    
BAR DE L’ESCADRILLE

Au Bar-Tabac de l’Escadrille
Contraints par la guerre et ses lois
En fils d’un ciel où l’on s’étrille
Saufs, ils trinquent à leurs exploits

Au Bar-Tabac de l’Escadrille
Ils content, de retour du Nord
Les croix noires tombant en vrilles
Vers Dixmude, Ypres ou Nieuport

Au Bar-Tabac de l’Escadrille
Ils miment jusques au matin
Les entrechats de leurs quadrilles
Danseurs d’acier, tous feux éteints

Au Bar-Tabac de l’Escadrille
Chansons à boire, allègres trilles
Fusent pour conjurer le sort
De gueules d’amour, joyeux drilles
Qui font pieds de nez à la mort…

(Max Olivier Bizeau)

 

Recueil: Paris … en haïku et en brèves
Traduction:
Editions: La Simarre

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PETITE COUSINE (Menno Wigman)

Posted by arbrealettres sur 22 septembre 2019



Illustration
    
PETITE COUSINE

Cousine, petite cousine de miel sauvage, comme nous rampions
joueurs autour des pieds de table, nous approchions furtifs
des escarpins et des bottes, attrapions les lacets, vilaine,

vilaine cousine, blondes tes tresses et de bonbon
ta bouche, cette barque, cet été et ce lac
où j’inventai l’énigme de ta bouche,

aujourd’hui, tu noues toi-même tes lacets, tu es montée
dans mille trains, as pris des vols à destination de Milan
et arrêté des taxis à Prague et au Cap.

Quelque chose nous débusque, nous chasse de-ci de-là.
Ô qu’un jour me soit promis un bar de nuit
où tu consoles ma mélancolie avec des histoires,

quatre lacets noués ensemble pour toujours.

***

NICHTJE

Nichtje, wild honingnichtje, hoe we speels
langs tafelpoten kropen, pumps en laarzen
beslopen, steeds naar veters grepen, stout

stout nichtje, blond je vlechten en van snoep
je mond, die sloep, die zomer en dat meer
waar ik het raadsel van je mond uitvond,

nu strik je zelf.je veters, stapte duizend
treinen in, nam vluchten naar Milaan
en hield in Praag en Kaapstad taxi’s aan.

Jets drijft ons op. Jets jaagt ons heen en weer.
O dat mij ooit een nachtkroeg wordt beloofd
waar jij mijn heimwee met verhalen troost,

vier veters eeuwig aan elkaar geknoopt.

(Menno Wigman)

 

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Je viens de la rue (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019




    
Je viens de la rue aux travaux sans nombre,
j’ai vu l’arroseur matinal changer
le bord du trottoir en azur léger,
sur l’autre trottoir c’est encore l’ombre.

J’ai vu fuir, presque silencieuse,
une automobile merveilleuse,
et les petits bars, très en retard
sur le jour (ils n’ouvrent que le soir).

J’ai vu peu de chose et bien des choses,
la rosée au fond des parcs déserts,
la Seine où mouraient de froides roses,
les chalands de leurs panneaux couverts.

Que m’en restera-t-il dans dix années,
et dans trente, seul, geignant dans un lit?
Rien peut-être, une incertaine pensée,
ou bien tout un monde, épars dans ma nuit?

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

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La patronne du bar (Alexandre Romanès)

Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2019



Illustration: Marie Hélène Mahevo
    
La patronne du bar à côté du cirque,
elle était toujours habillée en rouge,
elle aurait bien aimé
que les hommes soient des taureaux.

(Alexandre Romanès)

 

Recueil: Un peuple de promeneurs histoires tziganes
Traduction:
Editions: Gallimard

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