Posts Tagged ‘barrière’
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2023

COUVÉE PASCALE
À l’aube quand vibrait encore
la gloire du monde, nous descendions
l’échelle des rêves pour chercher
dans l’herbe du jardin
l’oeuf bleu de toutes les promesses
et dans le ciel un reste du vertige
qui nous tirait des cris, mais tout
retombait vite et l’horizon
reprenait son vrai visage : enclos,
barrière, octroi. Nous rentrions couver
notre butin les yeux dans l’ombre
comme si l’aile d’un ange
allait soudain venir briser la coque.
(Guy Goffette)
Recueil: Petits riens pour jours absolus
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Guy Goffette), (Pascal), aile, ange, aube, échelle, barrière, bleu, butin, chercher, ciel, couvée, couver, cri, descendre, enclos, encore, gloire, herbe, horizon, jardin, monde, octroi, oeuf, ombre, promesse, rêve, rentrer, reprendre, reste, retomber, tirer, vertige, vibrer, visage, vite, vrai, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023

Illustration: Ron Mueck
LES BARRIÈRES CÉLESTES
Quelques secondes avant de mourir
la mère tourna son visage vers nous
et d’une voix rauque s’écria :
Il n’y a rien !
Puis la voûte du silence s’éleva sur sa bouche.
Dans quel abîme se sont répandus
les grains de son chapelet
cent fois embrassés,
où sont tombés les mots de toutes ses prières
et le bruissement des chansons
qu’elle chantait depuis l’enfance ?
Que sont devenues la peur et l’angoisse
devant ses actes les plus menus ?
Ils portent les noms des péchés
sans être meilleurs ou pires
que les autres.
Quelle obscurité a-t-elle aperçue
dans cette cruelle seconde,
où, du talon, nous repoussons le sol
pour retomber aussitôt sur lui ?
e sortis sur le balcon
et de la chaise branlante de ma mère
je regardai quelque part,
dans les hauteurs célestes.
Durant toute notre longue vie
elles ne cessent de lorgner vers nos fenêtres,
elles n’ordonnent rien,
elles ne demandent rien
et, si vous voulez, elles
sont d’une beauté indicible.
Et nous, nous essayons de les acheter
par un grain d’encens par un grain du chapelet,
par des mots, par une larme !
Et à la fin
nous voulons soulever leurs barrières lumineuses
par notre dernier soupir,
celui qui, de tous nos gémissements,
est le plus vain.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jaroslav Seifert), abîme, acheter, acte, angoisse, balcon, barrière, beauté, bouche, branler, bruire, céleste, chaise, chanson, chanter, chapelet, cruel, demander, dernier, devenir, embrasser, encens, enfance, essayer, fenêtre, fin, gémissement, grain, hauteur, indicible, larme, lorgner, lumineux, mère, meilleur, menu, mot, mourir, nom, obscurité, ordonner, pêche, peur, pire, porter, prière, rauque, regarder, repousser, retomber, rien, s'écrier, s'élever, se répandre, seconde, silence, sol, sortir, soulever, soupir, talon, tomber, tourner, vain, vie, visage, voûte, voix, vouloir, zpercevoir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022
Illustration: Christophe Merlot
FUSION
Tu dispensas richesses sans mesure,
J’ai bu, ardent, la source tout entière,
Je te voyais, aveuglante lumière,
Tout l’univers sombrait dans l’aventure,
Jusqu’à ne plus sentir que la hantise
De cette ivresse, chute d’eau, prodigue
Roulant sur moi, rompant toutes les digues,
Lorsqu’abîmé en toi, je t’avais prise …
Entre le toi, le moi, plus de barrière …
Où s’étendaient l’une et l’autre frontière ?
Ton coeur au fond du mien battait sonore,
Les mots d’amour que tu soufflais encore
Rendaient en écho mon ravissement,
Et j’étais, moi, dans ton gémissement.
(Léo Schmidl)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: Catherine Kany
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Léo Schmidl), abîmer, amour, ardent, aventure, aveuglant, écho, barrière, battre, boire, chute, coeur, digue, dispenser, eau, encore, entier, fond, frontière, fusion, gémissement, hantise, ivresse, lumière, mesure, moi, mot, prendre, prodigue, ravissement, rendre, richesse, rompre, rouler, s'étendre, sentir, sombrer, souffler, source, toi, univers, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2022
Recueil: Les poètes de Dieu (Pierre Haïat)
Editions: Philippe Lebaud
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Posted by arbrealettres sur 9 avril 2022

La Porte
Ouvrez-nous donc la porte et nous verrons les vergers,
Nous boirons leur eau froide où la lune a mis sa trace.
La longue route brûle ennemie aux étrangers.
Nous errons sans savoir et ne trouvons nulle place.
Nous voulons voir des fleurs.
Ici la soif est sur nous.
Attendant et souffrant, nous voici devant la porte.
S’il le faut nous romprons cette porte avec nos coups.
Nous pressons et poussons, mais la barrière est trop forte.
Il faut languir, attendre et regarder vainement.
Nous regardons la porte ; elle est close, inébranlable.
Nous y fixons nos yeux ; nous pleurons sous le tourment ;
Nous la voyons toujours ; le poids du temps nous accable.
La porte est devant nous ; que nous sert-il de vouloir ?
Il vaut mieux s’en aller abandonnant l’espérance.
Nous n’entrerons jamais. Nous sommes las de la voir…
La porte en s’ouvrant laissa passer tant de silence
Que ni les vergers ne sont parus ni nulle fleur ;
Seul l’espace immense où sont le vide et la lumière
Fut soudain présent de part en part, combla le coeur,
Et lava les yeux presque aveugles sous la poussière.
Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu
(Simone Weil)
Recueil: Les poètes de Dieu (Pierre Haïat)
Editions: Philippe Lebaud
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Simone Weil), abandonner, accabler, amour, attendre, aveuglé, étranger, barrière, boire, brûler, clos, coeur, combler, concerner, coupe, Dieu, eau, ennemi, entrer, errer, espace, espérance, fixer, fleur, fort, froid, immense, inébranlable, jamais, laisser, languir, las, lever, long, lumière, lune, mieux, nul, ordre, ouvrir, paraître, passer, pensée, place, pleurer, poids, porte, pousser, poussière, présent, presser, regarder, rompre, route, s'en aller, s'ouvrir, savoir, silence, soif, souffrir, temps, tourment, trace, trouver, verger, vide, voir, vouloir, vraiment, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2022

La barrière, hélas!
Depuis hier par nous dressée
Entre nos coeurs las,
Déjà semble à ma pensée
Par des siècles amassée.
Réponse Éti
Sais-je, hélas! moi-même
Quel jour nous vint délier
D’un serment suprême,
Quand mon coeur put oublier
Jusqu’à quel point il vous aime ?
(Ken-Tokou-Ko)
Recueil: Poëmes de la libellule
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Ken-Tokou-Ko), aimer, amasser, barrière, coeur, délier, dresser, entre, hélas, hier, jour, las, moi-même, oublier, pensée, point, pouvoir, savoir, sembler, serment, siècle, suprême, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 juin 2020

QUAND
Quand peu avant midi
Le soleil est sur la prairie,
Que la chaleur,
Disent les pâquerettes, est bonne
Au niveau de la fleur
Au niveau des racines,
Que le pré est ouvert
A des champs, des landes,
Des chemins, du ciel,
Qu’il y a :
C’est un chant comme c’est du silence,
Que toutes les choses
Ont le temps de se regarder,
Le brin d’herbe
A les dimensions du monde.
II
Quand beaucoup de choses
Au soleil s’acceptent,
Quand on n’a pas envie
De quitter le pré, le talus,
Quand on se sent de connivence
Avec tous les verts,
Avec la barrière et plus loin
Les toits du hameau,
On peut être tenté de se dire
Que la sphère est partout
En train de s’accomplir.
III
Quand la plage vers le soir
Est de la couleur de la mer,
Que la mer
N’est que le prolongement de la plage,
Quand il n’y a de sûr
Que ce gris qui n’est même pas gris,
Ce plan horizontal et, au-dessus de lui,
Le vague hémisphère translucide,
Il faut sortir
De cette espèce d’éternité.
IV
Quand on torture quelque part
Un corps qui ne peut pas
Crier plus fort que lui,
Rien ne le dit.
Le sol
Est comme un autre jour,
L’air aussi, les feuillages,
Les courbes, les couleurs
Et l’aboiement d’un chien
Aux confins de la Beauce.
Mais il est vrai
Que l’on torture tous les jours
Depuis toujours,
Que l’habitude est prise,
Que c’est enregistré
Sans grandes variations.
(Eugène Guillevic)
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Posted in poésie | Tagué: (Eugène Guillevic), aboiement, éternité, barrière, chaleur, champ, chant, chemin, chien, ciel, confins, connivence, corps, couleur, courbe, enregistrer, feuillage, fleur, fort, habitude, hémisphère, lande, mer, midi, ouvert, partout, pâquerette, plage, prairie, pré, quand, quitter, s'accepter, silence, soir, soleil, sphère, talus, torturer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mai 2020

Si tu viens
Je t’ouvrirai la barrière du pré
Nous irons cueillir les cris des oiseaux dans les campagnes
et tu t’émerveilleras de la fuite d’une fontaine sur la feuillée
et tu me parleras du pays de ton premier âge
dans une odeur de tilleul et de cueillette de romarin.
Si tu viens
ta joie triomphera sur les cris de ma douleur
Dans l’odeur épanouie du pain chaud dans le matin
Dans le parfum de foins coupés
dans l’eau légère et fraîche que l’on boit dans la main
Je retrouverai la fête vivante qui brillait dans tes yeux
Viens
A l’heure où le ciel et la terre se partagent les étoiles
nous danserons encore sur les dunes
en souvenir des chansons assises sur le rivage
et nous irons jusqu’au dernier village
où longtemps le sable chanta dans mes mains
avant de retourner à la terre.
(Georges Drano)
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Drano), étoile, barrière, chanter, cueillir, dune, eau, fête, fruit, main, oiseau, pain, pré, retourner, romarin, yeux | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 février 2020

CHOSES QUI FONT QU’ON SE DEMANDE POURQUOI ON EST TRISTE
Écoute Est-ce le vent ? Écoute Réveille-toi
Est-ce un renard ? Le vent ? Est-ce un pas ? Qui hésite ?
Est-ce un oiseau de nuit clopinant sur le toit ?
Est-ce un chagrin de mes dix ans ayant rejoint ma piste ?
Ou bien l’hésitation à la marge des bois
d’une bête en suspens entre l’ombre et la fuite ?
Écoute On a marché Il faudrait aller voir
C’est peut-être le vent qui fait battre un volet
dans une maison basse au fond de ma mémoire
que j’ai oublié de fermer avant de m’en aller
pour toujours il y a des années
et le volet n’en finit pas dans une autre nuit noire
de battre sur le mur disparu comme si le mur et lui existaient.
Écoute Est-ce la pluie ou bien le vent dehors
qui font glisser le long du silence étonné
le chuchotis furtif d’une averse qui s’endort
puis qui reprend fait halte encore et recommence à pianoter ?
Ai-je rêvé que je pleurais ? Ai-je rêvé que j’étais mort ?
Et maintenant est-ce la pluie sur cette joue ou les larmes que j’ai rêvées ?
Était-ce toi qui m’attendais minuit d’une autre vie ?
Je me suis égaré J’ai cherché très longtemps l’orée et le chemin
J’ai dû marcher des heures dans l’humus sous la pluie
et quand j’ai reconnu la barrière l’allée d’ormeaux le grand pin
qui donc était sur le seuil soulevant la lampe à pétrole dans la nuit ?
(et dans la cheminée brûlait un grand feu qui sentait la lavande et le pin)
Écoute C’est le vent qui se trompe d’années
qui confond les saisons les pays mon absence
le vent qui ne sait plus où il s’est égaré
C’est lui qui bat Ou bien mon coeur À quoi pense
t-il ? Il bat si loin de moi comme à la dérobée
Est-ce que tu te souviens de la promesse d’enfance ?
On a frappé Je vais ouvrir Ce n’est que moi
Je venais visiter celui que j’ai cru être
Où est la lampe ? Qui a éteint le feu de bois ?
Je passais par ici Il y avait autrefois une allée de grands hêtres
Non C’étaient des ormeaux On les a abattus
Je vais repartir Ne vous occupez pas Il fait déjà froid
Ce n’est que moi Et je m’en vais Odeur d’hiver et de salpêtre
Écoute Est-ce le vent ? Était-ce moi ? Une heure sonne
Ce n’est que moi Ou bien le vent Ou bien personne
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), abattre, absence, attendre, averse, écouter, étonner, barrière, bas, battre, bête, bois, brûler, chagrin, chemin, cheminer, chercher, chuchotis, clopiner, confondre, disparu, en suspens, enfance, exister, fermer, feu, fond, froid, fuite, furtif, halte, hésitation, hésiter, hiver, humus, joue, lampe, larme, lavande, maison, marcher, marge, mémoire, minuit, moi, mort, mur, noir, nuit, odeur, oiseau, ombre, orée, ormeau, oublier, pas, pays, personne, pianoter, pin, piste, pleurer, pluie, pourquoi, promesse, rêver, recommencer, reconnaître, rejoindre, renard, repartir, reprendre, s'égarer, s'en aller, s'endormir, s'occuper, saison, salpêtre, se demander, se réveiller, se souvenir, se tromper, silence, toit, triste, vent, vie, visiter, voir, volet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2019

Illustration: Oskar Kokoschka
Ça va, sans fiançailles,
Sans anneau nuptial,
Que le vin suffise
Et bois à ta guise
Si tu es un homme
Moi je suis ta femme,
Éteins la lumière il fera plus clair
Au feu de ma chair
Pour moi il n’est pas
De loi, de barrière,
Si tu es de fer
Moi je suis la flamme
Moi-même je suis le fer et la flamme
Prête à la tenaille, au chant du marteau,
Moi je suis le fer, toi le forgeron.
C’est ton coeur qui bat
En moi dans mes tempes,
Moi je suis la roue
Toi tu es la jante,
Fixe sur la roue cette jante ardente
Et que l’impair devienne pair
Dans la roue de feu.
(Menahem Boraisha)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Menahem Boraisha), anneau, ardent, éteindre, barrière, battre, boire, chair, chant, clair, coeur, femme, fer, feu, fiancailles, fixer, flamme, forgeron, guise, homme, impair, jante, Loi, lumière, marteau, nuptial, pair, roue, suffire, tempe, tenaille, vin | Leave a Comment »