Les Jets vont vivre leur heure de gloire
Cette nuit.
Les Sharks vont avoir leur revanche
Cette nuit.
Les Portoricains ne cessent de geindre : « Combat loyal ».
Mais si ils cherchent la bagarre,
On va se battre sans ménagement.
On leur réserve une surprise
Cette nuit.
On va les écraser
Cette nuit.
On s’est mis d’accord :« Ok, pas de bazar,
Pas de pièges. »
Mais juste au cas où ils nous tomberaient sur le râble,
On est prêts à mettre le feu
Cette nuit.
On va tout déchirer cette nuit,
On va s’éclater, ça va swinguer !
Ils vont comprendre, cette nuit ;
Plus ils nous chaufferont, plus on leur fera mal !
Ce sont eux qui ont commencé !
Ce sont eux qui ont commencé !
Et nous allons les bouter une bonne fois pour toutes,
Cette nuit !
Anita va bien prendre son pied
Cette nuit.
Nous allons nous retrouver, seuls tous les deux
Cette nuit.
Il va rentrer tout suant et harassé,
Eh bien ?
Qu’importe la fatigue,
Du moment qu’il sent la sueur
Cette nuit !
Cette nuit, ce soir,
Ce ne sera pas n’importe quelle nuit,
Cette nuit il n’y aura pas d’étoile du matin.
Cette nuit, ce soir, je verrai mon amour ce soir.
Et pour nous les étoiles se figeront dans le ciel
Aujourd’hui
Les minutes semblent des heures,
Les heures s’écoulent lentement,
Et le soleil brille encore…
Ô lune, réveille-toi,
Et change ce jour interminable en une nuit sans fin !
J’espère que tu ne nous feras pas faux bond
Cette nuit.
Lorsque Diesel gagnera à la loyale
Cette nuit.
Ces minables de Portoricain
Vont perdre.
Et quand il braillera « Mon oncle ! »
Nous brûlerons leur quartier !
Alors, je peux compter sur toi, mon gars ?
D’accord.
On va vraiment s’en payer une tranche.
D’accord.
Du ventre à la tombe !
Du sperme aux vers !
Je te verrai là-bas vers 8h.
Cette nuit…
Cette nuit, ce soir
Ce ne sera pas n’importe quelle nuit,
Cette nuit il n’y aura pas d’étoile du matin.
On va tout déchirer cette nuit !
Ils vont comprendre, cette nuit,
Ils ont commencé,
Ils ont commencé,
Ils ont commencé.
Et nous allons les bouter une bonne fois pour toutes,
Les Sharks vont avoir leur revanche,
Les Sharks vont connaître leur heure de gloire,
On va tout déchirer cette nuit.
Cette nuit !
Cette nuit, ça va swinguer !
Cette nuit !
Ils ont commencé,
Et c’est nous qui allons les arrêter une bonne fois pour toutes !
Les Jets vont avoir leur revanche,
Les Jets vont connaître leur heure de gloire.
On va tout déchirer cette nuit.
Cette nuit !
Cette nuit, ce soir,
Tard dans la nuit,
Nous allons nous retrouver cette nuit.
Anita va se régaler,
Anita va se régaler,
Bernardo va bien profiter
Cette nuit, ce soir,
Cette nuit, c’est cette nuit,
Nous allons nous éclater cette nuit !
Cette nuit, ce soir,
Je retrouverai mon amour ce soir.
Et pour nous les étoiles se figeront dans le ciel.
Aujourd’hui les minutes semblent des heures.
Les heures s’écoulent lentement,
Et le soleil brille encore.
Ô lune, réveille-toi,
Et change ce jour interminable en une nuit sans fin,
Cette nuit !
***
Tonight.
The Sharks are gonna have their way
Tonight.
The Puerto Ricans grumble: « Fair fight. »
But if they start a rumble,
We’ll rumble ’em right.
We’re gonna hand ’em a surprise
Tonight.
We’re gonna cut ’em down to size
Tonight.
We said, « O.K., no rumpus,
No tricks. »
But just in case they jump us,
We’re ready to mix
Tonight.
We’re gonna rock it tonight,
We’re gonna jazz it up and have us a ball!
They’re gonna get it tonight;
The more they turn it on the harder they’ll fall!
Well, they began it!
Well, they began it!
And we’re the ones to stop ’em once and for all,
Tonight!
Anita’s gonna get her kicks
Tonight.
We’ll have our private little mix
Tonight.
He’ll walk in hot and tired,
So what?
Don’t matter if he’s tired,
As long as he’s hot
Tonight!
Tonight, tonight,
Won’t be just any night,
Tonight there will be no morning star.
Tonight, tonight, I’ll see my love tonight.
And for us, stars will stop where they are.
Today
The minutes seem like hours,
The hours go so slowly,
And still the sky is light . . .
Oh moon, grow bright,
And make this endless day endless night!
I’m counting on you to be there
Tonight.
When Diesel wins it fair and square
Tonight.
That Puerto Rican punk’ll
Go down.
And when he’s hollered « Uncle »
We’ll tear up the town!
So I can count on you, boy?
All right.
We’re gonna have us a ball.
All right.
Womb to tomb!
Sperm to worm!
I’ll see you there about eight.
Tonight . . .
Tonight, tonight
Won’t be just any night,
Tonight there will be no morning star,
We’re gonna rock it tonight!
They’re gonna get it tonight,
They began it,
They began it,
The began it.
We’ll stop ’em once and for all.
The Sharks are gonna have their way,
The Sharks are gonna have their day,
We’re gonna rock it tonight.
Tonight!
We’re gonna jazz it tonight!
Tonight!
They began it,
And we’re the ones to stop ’em once and for all!
The Jets are gonna have their way,
The Jets are gonna have their day.
We’re gonna rock it tonight.
Tonight!
Tonight, tonight,
Late tonight,
We’re gonna mix it tonight.
Anita’s gonna have her day,
Anita’s gonna have her day,
Bernardo’s gonna have his way
Tonight, tonight,
Tonight, this very night,
We’re gonna rock it tonight!
Tonight, tonight,
I’ll see my love tonight.
And for us, stars will stop where they are.
Today the minutes seem like hours.
The hours go so slowly,
And still the skiy is light.
Oh moon, grow bright,
And make this endless day endless night,
Le jardin invite au bonheur,
à l’agréable compagnie.
bienvenue, ô saison des fleurs !
Voici le temps des beuveries.
a brise du matin apporte
ses doux effluves à chacun.
Oh oui ! Oh oui ! Comme elle est douce,
l’odeur du souffle protecteur !
La peine est éclose la rose
qu’elle chante un chant du départ :
Gémis donc, pauvre rossignol,
car ton cri nous va droit au cœur.
Voici, oiseau mélodieux,
pour toi une bonne nouvelle :
En amour, il faut bien gémir
toute la nuit, ô triste amant !
Le bonheur ne s’achète pas
au bazar du monde, ici-bas :
Il se trouve dans les façons
des voyous, des mauvais garçons.
Au lys pur j’ai entendu dire
— de ses lèvres à mon oreille
Qu’il ne faut pas être chargé,
dans le monde, ce vieux couvent.
O Hâfez, le renoncement
est le vrai chemin du bonheur.
Il faut bien te garder de croire
que la vie des mondains soit bonne
***
(Hâfez Shirâzi)(Hafiz)
Recueil: L’amour, l’amant, l’aimé
Traduction: Vincent-Masour Monteil
Editions: Actes Sud
J’ai atteint
à la béatitude
des anges
de bazar
j’ai tout repeint
en bleu
Les oursins
du coeur
les sandales
d’Empédocle
sur l’Etna
les machines
à sous du sexe
l’oeil
de verre
des USA
J’ai tout repeint
en bleu
nirvana
comme on fait
aux volets
de campagne
à cause
des mouches
qui n’aiment
pas cette couleur
Et j’ai tourné
sept fois
ma langue
dans l’oreille
de Dieu
pour le faire rire
dans ta rue, il y a
des passants, des pastèques
des flic-floc dans les flaques
des cagettes d’igname et de manioc
des bazars turcs
des coiffeurs pakistanais
des tailleurs juifs
deux joueurs de go poussant leur pions
sur la nappe en papier
d’un restaurant chinois
ton corps
est prêt à tout accueillir
tout
à quoi bon dresser des murailles
pour séparer les différentes couleurs
du vent?
Chemin faisant, je vins à une ville
J’ai vu le palais, il n’est que roses
Du sultan le trône et la couronne
Les murs et le verger, roses ne sont que roses
On achetait des roses, on vendait des roses
A la main des balances de roses
On pesait la rose avec la rose,
Le marché, le bazar, roses ne sont que roses
La terre n’est que roses, roses les pierres
Roses le sec, roses l’humide
Dans son jardin privé
Le cyprès, le platane, roses ne sont que roses
Le moulin de roses tourne
C’est là qu’on moud la rose
Coule son eau, tourne sa roue
Sa digue, sa source, roses ne sont que roses
La rose pourpre avec la rose rouge
Ont fleuri de pair dans un jardin
Epine contre épine elles se regardent
Leurs épines, leurs fleurs, roses ne sont que roses
Une tente de roses est dressée
A l’intérieur le pain béni est prêt.
Le prophète Elie est le portier
Son pain, son vin, roses ne sont que roses
Ummî Sinan ! viens expliquer
La plainte de la rose et du rossignol :
Du rossignol toujours seul
Soupirs et lamentations, roses ne sont que roses…
(Ummî Sinan)
Recueil: La montagne d’en face (Poèmes de derviches anatoliens)
Traduction: Guizine Dino, Michèle Aquien, Pierre Chuvin
Editions: Fata Morgana
Je ne puis traverser un marché aux fleurs sans me sentir
saisi d’une amère tristesse.
Il me semble que je suis dans un bazar d’esclaves, à Constantinople ou au Caire.
Les esclaves sont les fleurs.
Voilà les riches qui viennent les marchander;
ils les regardent, ils les touchent, ils examinent si elles sont dans
des conditions suffisantes de jeunesse, de santé et de beauté.
Le marché est conclu. Suis ton maître, pauvre fleur,
sers à ses plaisirs, orne son sérail,
tu auras une belle robe de porcelaine, un joli manteau de mousse,
tu habiteras un appartement somptueux;
mais adieu le soleil, la brise et la liberté: tu es esclave!
Pauvres fleurs! on les entasse les unes sur les autres,
on les laisse exposées au vent, à la poussière,
à toutes les intempéries des saisons.
Le passant s’arrête. Redressez-vous, pauvres fleurs, faites les coquettes;
c’est pour cela que le marchand vous a conduites au bazar,
c’est sur vous qu’il compte pour s’enrichir.
La plupart restent inclinées sur leur tige;
elles sont languissantes, faibles, étiolées: les fatigues d’un long voyage,
les ennuis de la captivité se lisent sur leurs feuilles pâles.
Que leur importe d’être belles!
Avant le soir elles auront passé sous les lois d’un maître inconnu.
Il est certain que la traite des fleurs est aujourd’hui un fait patent.
Le gouvernement la tolère et l’encourage.
Chaque année il expédie même sous le nom de voyageurs du Jardin des Plantes,
des espèces de corsaires qui vont çà et là sur tous les rivages,
font des descentes, des expéditions dans l’intérieur des terres,
et ramènent captives les fleurs dont ils ont pu s’emparer.
On les transporte en France, on leur donne une case au jardin du roi,
on les établit en familles; ces fleurs s’acclimatent, font des enfants,
et quand ils sont arrivés à un certain âge,
le gouvernement les arrache au sein de leur mère,
et les vend ou les donne à des particuliers.
Cela est affreux.
Quand donc les fleurs trouveront-elles
leur Wilberforce?
L’art en bazar,
c’est le pari insolite et absurde
d’essayer de mettre un peu d’ordre
dans des tableaux sans queue ni tête,
dans des compositions abstraites,
dans des peintures foisonnantes de détails.