Posts Tagged ‘beaucoup’
Posted by arbrealettres sur 8 mars 2023

Illustration: Raymond Peynet
KLAGELIED
O misère de trop aimer.
On se tient mal à cause de cela.
Lorsqu’on donne la main, on rougit.
Pourtant, nous touchons aux fleurs,
Aux cristaux, aux petits encriers.
Et l’on se touche, pour pleurer.
Il me faut beaucoup de silence.
Rien qu’un bruit…
Tranquille au parc bleu :
Pas de l’enfant qui se lamente
En souvenir de tes yeux bleus.
(Léon-Paul Fargue)
Recueil: Poésies Tancrède. Ludions. Poëmes. Pour la musique.
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 7 mars 2023

J’ai pour voisine une dame entre deux âges
– quarante et soixante-dix ans –
qui passe beaucoup de temps à s’occuper de ses volets:
les ouvrir, les fermer, les entre-fermer…
de l’intérieur, de l’extérieur…
le matin, le midi, le soir…
Il y a une infinité combinaisons.
(Laurent Graff)
Recueil: Au nom de sa majesté
Editions: Le dilettante
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Posted by arbrealettres sur 7 mars 2023

Le caillou qu’on ramasse et qu’on rapporte chez soi
n’a rien de vraiment extraordinaire.
Mais dans les décombres ou les cendres de sa maison,
plus que beaucoup d’autres choses,
on serait formidablement heureux de le retrouver.
(Laurent Graff)
Recueil: Au nom de sa majesté
Editions: Le dilettante
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Posted by arbrealettres sur 1 février 2023

Seule,
j’achète des légumes verts…
beaucoup trop!
***

(Mariko Koga)
Recueil: Haïjins japonais
Traduction: Dominique Chipot & Makoto Kemmoku
Editions: Points
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Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2023

Chimère
J’imaginais avoir beaucoup appris,
j’ai passé bien des années dans des rêveries,
et ai récolté maintes déceptions de mes chimères.
J’ai fait ce que j’étais incapable de faire :
j’ai déplacé les montagnes, fait rouler des trains
dans leur ventre.
Comme un roi content que ses volontés soient faites
j’étais satisfait,
et ma conscience s’envolait haut comme un oiseau et revenait à moi
Mais ce que j’ai raté,
la plus grande chose que j’ai ratée, c’est d’apprendre
à dire
au bon moment
à qui j’aime
je
t’aime.
(Adil Mahmud)
***

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2023

Il pleut en amour
Je ne sais pas ce qui se passe,
mais je ne me fais pas confiance
quand je commence à beaucoup aimer
une fille.
Ça me rend nerveux.
Je ne dis pas ce qu’il faut
ou peut-être que je commence
à examiner,
évaluer,
calculer
ce que je suis en train de dire.
Si je dis : « Tu crois qu’il va pleuvoir ? »
et qu’elle me dit : « Je ne sais pas », je me mets
à gamberger : je lui plais vraiment ?
Autrement dit
je deviens un peu lourd.
Un de mes amis a dit un jour :
« C’est vingt fois mieux d’être ami
avec quelqu’un
plutôt que d’en tomber amoureux. »
Il a raison, à mon avis, et à côté de ça
il pleut quelque part,
ça programme des fleurs
et ça rend les escargots heureux.
Tout ça, c’est réglé.
MAIS
Si une fille m’aime beaucoup
et commence à être vraiment nerveuse
et soudain se met à me poser de drôles de questions
et a l’air triste si je donne les mauvaises réponses
et me dit des trucs du style :
« Tu crois qu’il va pleuvoir ? »
et que je dis : « Je n’en sais rien »
et qu’elle dit : « Oh »,
et prend son petit air triste pour regarder
le ciel bleu clair de Californie,
je pense : Dieu merci, c’est toi, baby, cette fois-ci,
et non pas moi.
***
It’s Raining in Love
I don’t know what it is,
but I distrust myself
when I start to like a girl
a lot.
It makes me nervous.
I don’t say the right things
or perhaps I start
to examine,
evaluate,
compute
what I am saying.
If I say, « Do you think it’s going to rain? »
and she says, « I don’t know »,
I start thinking: Does she really like me?
In other words
I get a little creepy.
A friend of mine once said,
« It’s twenty times better to be friends
with someone
than it is to be in love with them. »
I think he’s right and besides,
it’s raining somewhere,
programming flowers
and keeping snails happy.
That’s all taken care of.
BUT
if a girl likes me a lot
and starts getting real nervous
and suddenly begins asking me funny questions
and looks sad if I give the wrong answers
and she says things like,
« Do you think it’s going to rain? »
and I say, « It beats me »,
and she says, « Oh »,
and looks a little sad
at the clear blue California sky
I think: Thank God, it’s you, baby, this time
instead of me.
(Richard Brautigan)
Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022

Certains arbres donnent beaucoup
si on pense à eux.
(Christian Bobin)
Recueil: La grande vie
Traduction:
Editions: Folio
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Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2022

Je connais tous les contes
Je ne sais pas beaucoup de choses, il est vrai.
Je ne dis rien d’autre que ce que j’ai vu.
Et j’ai vu:
que l’on berce le berceau de l’homme avec des contes
que l’on étouffe les cris d’angoisse de l’homme avec des contes
que l’on éponge les larmes de l’homme avec des contes
que l’on enterre les os de l’homme avec des contes
et que la peur de l’homme…
a inventé tous les contes.
Je sais très peu de choses, il est vrai,
mais on m’a endormi avec tous ces contes…
Je connais tous les contes.
***
Sé Todos los Cuentos
Yo no sé muchas cosas, es verdad.
Digo tan sólo lo que he visto.
Y he visto :
Que la cuna del hombre la mecen con cuentos,
Que los gritos de angustia del hombre los ahogan con cuentos
Que el llanto del hombre lo taponan con cuentos
Que los huesos del hombre los entierran con cuentos
Y que el miedo del hombre…
Ha inventado todos los cuentos.
Yo sé muy pocas cosas, es verdad,
Pero me han dormido con todos los cuentos…
Y sé todos los cuentos.
(León Felipe)
Traduction: Jean-Michel Maulpois
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 24 août 2022

Illustration: Frédéric Rébéna
L’enfant qui a la tête en l’air
L’enfant qui a la tête en l’air
si on se détourne, il s’envole.
Il faudrait une main de fer
pour le retenir à l’école.
L’enfant qui a la tête en l’air
ne le quittez jamais des yeux :
car dès qu’il n’a plus rien à faire
il caracole dans les cieux.
Il donne beaucoup de soucis
à ses parents et à ses maîtres :
on le croit là, il est ici,
n’apparaît que pour disparaître.
Comme on a des presse-papiers
il nous faudrait un presse-enfant
pour retenir par les deux pieds
l’enfant si léger que volant.
(Claude Roy)
Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse
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Posted by arbrealettres sur 20 août 2022

Illustration
OH ENFANTS
Oh enfants, allez-vous grandir dans un monde sans oiseaux ?
Y aura-t-il des grillons, là où vous êtes ?
Y aura-t-il des asters ?
Des palourdes, au minimum.
Peut-être pas des palourdes.
Nous savons qu’il y aura des vagues.
Pas besoin de beaucoup de vie pour celles-là.
Une brise, une tempête, un cyclone.
Des ondulations, aussi. Des pierres.
Les pierres sont une consolation.
Il y aura des couchers de soleil, tant qu’il y aura de la poussière.
Il y aura de la poussière.
Oh enfants, allez-vous grandir dans un monde sans chansons ?
Sans pins, sans mousses ?
une grotte scellée avec un conduit d’oxygène,
jusqu’à ce qu’il y ait une panne de courant ?
Vos yeux s’éteindront-ils
comme les yeux blancs des poissons sans soleil ?
Et là-dedans, quel voeu ferez-vous ?
Oh enfants, allez-vous grandir dans un monde sans glace ?
Sans souris, sans lichens ?
Oh enfants, allez-vous grandir ?
***
OH CHILDREN
Oh children, will you grow up in a world without birds?
Will there be crickets, where you are?
Will there be asters?
Clams, at a minimum.
Maybe not clams.
We know there will be waves.
Not much life needed for those.
A breeze, a storm, a cyclone.
Ripples, as well.
Stones.
Stones are consoling.
There will be sunsets, as long as there is dust.
There will be dust.
Oh children, will you grow up in a world without songs?
Without pines, without mosses?
Will you spend your life in a cave, a sealed cave with an oxygen line, until there’s a power failure?
Will your eyes blank out like the eggwhite eyes of sunless fish?
In there, what will you wish for?
Oh children, will you grow up in a world without ice?
Without mice, without lichens?
Oh children, will you grow up?
(Margaret Atwood)
Recueil:Poèmes tardifs
Traduction: Christine Évain & Bruno Doucey
Editions: Pavillons
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Posted in poésie | Tagué: (Margaret Atwood), aster, beaucoup, besoin, blanc, brise, chanson, conduit, consolation, coucher, courant, cyclone, enfant, faire, glace, grandir, grillon, grotte, là-dedans, lichen, minimum, monde, mousse, où, oiseau, ondulation, oxygène, palourde, panne, pierre, pin, poisson, poussière, s'éteindre, sceller, soleil, sourire, tempête, vague, vie, voeu, yeux | Leave a Comment »