Posts Tagged ‘berger’
Posted by arbrealettres sur 18 avril 2023

Illustration: Georges Paul François Laurent Laugée
Le pastoureau
Un pastoureau, seul, est en peine,
loin de tout plaisir et contentement,
en sa pastourelle la pensée fixée,
et le coeur d’amour très blessé.
Ne pleure pas que l’amour l’ait meurtri,
car il n’a peine ainsi d’être affligé,
bien qu’en son coeur il soit blessé :
il pleure à la pensée de se voir oublié.
Car rien qu’à la pensée d’être oublié
de sa belle bergère, en grande peine,
en terre étrangère se laisse maltraiter,
le coeur de l’amour fort blessé.
Et le pastoureau dit : « Ah ! malheur
à qui de mon amour s’est fait absent,
et ne veux pas jouir de ma présence
et de mon coeur par son amour blessé ! »
***
El pastorcico
Un pastorcico solo está penado,
ajeno de placer y de contento,
y en su pastora puesto el pensamiento,
y el pecho del amor muy lastimado.
No llora por haberle amor llagado,
que no le pena verse así afligido,
aunque en el corazón está herido ;
mas llora por pensar que está olvidado.
Que sólo de pensar que está olvidado
de su bella pastora, con gran pena,
se deja maltratar en tierra ajena,
el pecho del amor muy lastimado.
Y dice el pastorcico : ¡Ay desdichado
de aquel que de mi amor ha hecho ausencia,
y no quiere gozar la mi presencia
y el pecho por su amor muy lastimado!
Y a cabo de un gran rato se ha encumbrado
sobre un árbol, do abrió sus brazos bellos,
y muerto se ha quedado, asido de ellos,
el pecho del amor muy lastimado.
(Saint Jean de la Croix)
Recueil: Jean de la Croix L’oeuvre poétique
Traduction: de l’espagnol par Bernard Sesé
Editions: Arfuyen
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Posted in poésie | Tagué: (Saint Jean de la Croix), absent, affligé, amour, étranger, beau, berger, blessé, blesser, coeur, contentement, fixer, jouir, loin, malheur, maltraiter, meurtrir, oublier, pastoureau, pastourelle, peine, pensée, plaisir, pleurer, présence, se laisser, seul, terre, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 février 2023

Le mouton
Le mouton vit de l’herbe
Le papillon de fleur
Le papillon de fleur
Et toi z’et moi Marianne
Nous nous mourons de langueur
Et toi z’et moi Marianne
Nous nous mourons de langueur.
Le mouton dans le pré
Est en danger du loup
Est en danger du loup
Et toi z’et moi Marianne
Sommes en danger d’amour.
J’ai un copain de frère
Qui me fait enrager
Qui me fait enrager
Il va dire à ma mère
Que j’aime mon berger.
Berger de mon village
Reviens me secourir
Reviens me secourir
Car ce serait dommage
Car ce serait dommage
De me faire languir.
Nous sommes-t-ici z’ensemble
Restons-y bien longtemps
Restons-y bien longtemps
L’amour est agréable
L’amour est agréable
Auprès de son amant.
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (anonyme), agréable, aimer, amant, amour, auprès, berger, copain, danger, dommage, enrager, ensemble, fleur, frère, herbe, laisser, langueur, languir, longtemps, loup, mère, mourir, mouton, papillon, pré, rester, secourir, village, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2023

Jeté dans la vérité de l’être par l’être…
l’homme est devenu le berger de l’être.
(Martin Heidegger)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Martin Heidegger), être, berger, devenir, homme, jeter, vérité | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

Pour gagner le verger aux arbres toujours verts
Aux fleurs fraîches et neuves, aux herbes courageuses
Au ruisseau non souillé coulant entre les mousses
C’est debout qu’il faut vivre dans la force du monde
La chevelure au vent et le coeur en éveil.
Il faut marcher encore dans les herbes brûlées
Où nous avons senti la beauté de la route
Il faut garder toujours cette fleur de fraisier
Dernière de cet automne mais pour nous la première.
Sachons toujours nous souvenir que le mot le plus beau
Sera toi sur mes lèvres, sera tien dans ton coeur.
(Luc Dietrich)
Illustration: Evgeni Gordiets
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Dietrich), arbre, automne, éveil, beauté, berger, chevelure, coeur, fleur, fraisier, herbe, lèvres, marcher, mousse, route, ruisseau, se souvenir, souillé | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022
Oiseau poète
Je quitterai le toit
Et me ferai oiseau
Je frôlerai le nuage
Et raserai la vague
Les bras écartés
Couverts des plumes
Des ailes d’un poète
Après avoir touché
Le bord de l’espace
Je saluerai le nid
De l’arbre ivre de sève
Qui titube le long de l’avenue
Où je t’ai connue
Le vent du soir
Berger des migrateurs
Me ramènera à la maison
Où je me poserai
Sous le regard furieux
De ma mère mécontente
De ma conduite juvénile.
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration: René Magritte
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), aile, arbre, berger, connaître, espace, frôler, ivre, juvénile, maison, mère, mécontente, nid, nuage, oiseau, plume, poère, poète, quitter, regard, saluer, sève, toit, vague | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022
![Christian Schloe 75_b [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/12/christian-schloe-75_b-1280x768.jpg?w=865&h=678)
DES CONTEMPTEURS DU CORPS
C’est aux contempteurs du corps que je veux dire leur fait.
Ils ne doivent pas changer de méthode d’enseignement,
mais seulement dire adieu à leur propre corps — et ainsi devenir muets.
« Je suis corps et âme » — ainsi parle l’enfant.
Et pourquoi ne parlerait-on pas comme les enfants ?
Mais celui qui est éveillé et conscient dit :
Je suis corps tout entier et rien autre chose ;
l’âme n’est qu’un mot pour une parcelle du corps.
Le corps est un grand système de raison,
une multiplicité avec un seul sens,
une guerre et une paix, un troupeau et un berger.
Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles esprit,
mon frère, petit instrument et petit jouet de ta grande raison.
Tu dis « moi » et tu es fier de ce mot.
Mais ce qui est plus grand, c’est — ce à quoi tu ne veux pas croire —
ton corps et son grand système de raison : il ne dit pas moi, mais il est moi.
Ce que les sens éprouvent, ce que reconnaît l’esprit, n’a jamais de fin en soi.
Mais les sens et l’esprit voudraient te convaincre qu’ils sont la fin de toute chose : tellement ils sont vains.
Les sens et l’esprit ne sont qu’instruments et jouets : derrière eux se trouve encore le soi.
Le soi, lui aussi, cherche avec les yeux des sens et il écoute avec les oreilles de l’esprit.
Toujours le soi écoute et cherche : il compare, soumet, conquiert et détruit.
Il règne, et domine aussi le moi.
Derrière tes sentiments et tes pensées, mon frère, se tient un maître plus puissant, un sage inconnu — il s’appelle soi.
Il habite ton corps, il est ton corps.
Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse.
Et qui donc sait pourquoi ton corps a précisément besoin de ta meilleure sagesse ?
Ton soi rit de ton moi et de ses cabrioles.
« Que me sont ces bonds et ces vols de la pensée ? dit-il.
Un détour vers mon but. Je suis la lisière du moi et le souffleur de ses idées. »
Le soi dit au moi : « Éprouve des douleurs ! »
Et le moi souffre et réfléchit à ne plus souffrir — et c’est à cette fin qu’il doit penser.
Le soi dit au moi : « Éprouve des joies ! »
Alors le moi se réjouit et songe à se réjouir souvent encore — et c’est à cette fin qu’il doit penser.
Je veux dire un mot aux contempteurs du corps.
Qu’ils méprisent, c’est ce qui fait leur estime.
Qu’est-ce qui créa l’estime et le mépris et la valeur et la volonté ?
Le soi créateur créa, pour lui-même, l’estime et le mépris, la joie et la peine.
Le corps créateur créa pour lui-même l’esprit comme une main de sa volonté.
Même dans votre folie et dans votre mépris, vous servez votre soi, vous autres contempteurs du corps.
Je vous le dis : votre soi lui-même veut mourir et se détourner de la vie.
Il n’est plus capable de faire ce qu’il préférerait : — créer au-dessus de lui-même.
Voilà son désir préféré, voilà toute son ardeur.
Mais il est trop tard pour cela :
— ainsi votre soi veut disparaître, ô contempteurs du corps.
Votre soi veut disparaître, c’est pourquoi vous êtes devenus contempteurs du corps !
Car vous ne pouvez plus créer au-dessus de vous.
C’est pourquoi vous en voulez à la vie et à la terre.
Une envie inconsciente est dans le regard louche de votre mépris.
Je ne marche pas sur votre chemin, contempteurs du corps !
Vous n’êtes point pour moi des ponts vers le Surhumain ! —
Ainsi parlait Zarathoustra.
(Frédéric Nietzsche)
Illustration: Christian Schloe
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Frédéric Nietzsche), ardeur, âme, éveillé, berger, cabriole, conscient, contempteur, corps, créateur, désir, disparaître, enfant, enseignement, esprit, folie, frère, guerre, idée, inconscient, joie, mépris, muet, paix, parcelle, parler, préféré, sage, sagesse, se réjouir, sens, servir, soi, souffleur, souffrir, surhumain, troupeau, vain, volonté | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2022
La fille venue d’ailleurs
Jadis dans une vallée, chez de pauvres bergers,
Paraissait, dès l’année nouvelle
Et les premiers babils des alouettes,
Une fille, merveilleuse et belle.
Elle n’était point de la vallée,
On ne savait d’où elle venait,
Et, dès qu’elle avait pris congé,
Bien vite on reperdait sa trace.
L’approcher rendait bienheureux
Et tous les coeurs se dilataient,
Mais une dignité, une sorte de grandeur
Empêchaient qu’on fût familier.
Elle apportait des fleurs, des fruits
Mûris dans une autre campagne,
Sous le soleil d’un autre ciel,
Dans une nature plus heureuse.
Et faisait un don à chacun,
À l’un des fruits, des fleurs à l’autre,
Jeune homme ou vieillard marchant mal,
Chacun rentrait chez lui comblé.
Tout hôte était le bienvenu,
Mais quand venaient des amoureux,
Ils avaient la meilleure offrande,
La plus belle fleur était pour eux.
***
Das madchen aus der fremde
In einem Tal bei armen Hirten
Erschien mit jedem jungen Jahr,
Sobald die ersten Lerchen schwirrten,
Ein Mädchen, schön und wunderbar.
Sie war nicht in dem Tal geboren,
Man wusste nicht, woher sie kam,
Und schnell war ihre Spur verloren,
Sobald das Mädchen Abschied nahm.
Beseligend war ihre Nähe,
Und aile Herzen wurden weit,
Doch eine Würde, eine Höhe
Entfernte die Vertraulichkeit.
Sie brachte Blumen mit und Früchte,
Gereift auf einer andern Flur,
In einem andern Sonnenlichte,
In einer glücklichern Natur.
Und teilte jedem eine gabe,
Dem Früchte, jenem Blumen aus,
Der Jüngling und der Greis am Stabe,
Ein jeder ging beschenkt nach Haus.
Willkommen waren aile Gäste,
Doch nahte sich ein liebend Paar,
Dem reichte sie der Gaben beste,
Der Blumen ailerschönste dar.
(Friedrich Schiller)
Illustration: Edvard Munch
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Posted in poésie | Tagué: (Friedrich Schiller), ailleurs, amoureux, approcher, belle, berger, bienheureux, bienvenu, ciel, coeur, dignité, don, fille, fleur, fruit, grandeur, hôte, jadis, merveilleuse, offrande, vallée | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2021

Il m’a pris dans ses mains et j’ai posé la tête
Sur le coeur du Berger ainsi qu’un agneau las.
Et j’y suis bien, sa folle et plaintive conquête,
J’y suis bien et, s’il veut, je ne bougerai pas
(Marie Noël)
Recueil: Les Chansons et les Heures / Le Rosaire des joies
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations | Tagué: (Marie Noël), agneau, berger, bouger, coeur, conquête, fou, las, main, plaintif, poser, prendre, tête | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2021
THÈME SENTIMENTAL
Je t’ai vue un soir me sourire
Dans la planète des Bergers :
Tu descendais à pas légers
Du seuil d’un château de porphyre.
Et ton oeil de diamant rare
Éblouissait le règne astral.
Femme, depuis, par mont ou val,
Femme, beau marbre de Carrare,
Ta voix me hante en sons chargés
De mystère et fait mon martyre,
Car toujours je te vois sourire
Dans la planète des Bergers.
(Emile Nelligan)
Illustration: Georges Paul François Laurent Laugée
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Posted in poésie | Tagué: (Emile Nelligan), éblouir, berger, château, diamant, hanter, martyre, mystère, oeil, piédestal, planète, porphyre, rare, règne, sentimental, sourire, voix | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mai 2021
Illustration: Castanheira Amilcar
RECUEILLEMENT
Mes biens, c’est le monde entier.
Je les rassemble dans ce livre comme
le berger ses moutons quand le crépuscule tombe
sur le pré. Non pas qu’il fasse nuit, mais
nos jours sont divins, ainsi que les heures, divines
les minutes, leurs secondes. Quant à moi,
je ne me souviens pas bien, j’ai pourtant
je ne sais pas,
toujours l’impression
que quelqu’un m’a demandé
d’embellir le monde.
(Nikiforos Vrettakos)
Recueil: Mon soleil
Traduction: Traduit du grec par Ioannis Dimitriadis
Editions: ainigma.net
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Posted in poésie | Tagué: (Nikiforos Vrettakos), berger, bien, crépuscule, demander, divin, embellir, entier, heure, impression, jour, livre, minute, monde, mouton, nuit, pré, rassembler, recueillement, savoir, se souvenir, seconde, tomber | Leave a Comment »