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Poésie

Posts Tagged ‘bleuir’

Je pense à toi (Salih Diyab)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2023



Illustration: Amedeo Modigliani
    
Je pense à toi
sur mon chemin
pour trouver la maison
pour voyager tranquille
vers le soir
et arriver indemne
au matin

en passant
la longue file des jours
aux cous inclinés tels des
portraits de Modigliani
je traverse midi
où la désolation
est un olivier luisant

chaque fois que je ferme
mes yeux sur ton odeur
je vois la petite main
de la rose
mes pensées bleuissent
deviennent cerfs-volants
mon coeur divague
plus qu’une fenêtre

j’ouvre la porte
j’entre doucement
pour que ton sommeil se promène
à la manière d’un ange

***

(Salih Diyab)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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A la pensée de la mer (Pierre Reboul)

Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022




    
à la pensée de la mer
mon coeur
bleuit

(Pierre Reboul)

Recueil: Un désir de haïku
Traduction:
Editions: Le Prunier Sully

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LA FOLLE (Franz Hellens)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2022



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LA FOLLE

Elle était folle, disait-on, folle
Parce qu’elle marchait sur le même trottoir
Du matin jusqu’au soir
Sans prononcer une parole.

Elle était folle, disait-on,
Parce qu’elle s’en donnait plein la vue
Des autos qui fauchaient l’avenue
Comme pour y retrouver un nom.

Elle était folle, disait-on, folle
Parce qu’elle s’appuyait au mur
Quand à la nuit venue
Elle sentait se dérober le sol.

Elle était folle, disait-on,
Parce qu’elle ne dormait pas de hâte
De revoir dans la rade
Un soleil dont elle n’oubliait pas le nom.

Elle était folle, disait-on, folle
Parce qu’elle attendait ce bateau bleu
Qui lui avait fait signe, un jour,
Et qui pour elle faisait voile.

Elle était folle, disait-on,
Parce qu’à chaque signe
Elle s’élançait, à chaque signe
Qui s’annonçait à l’horizon.

Et parce que voyant un jour cette auto bleue
Venir à sa rencontre (elle en avait vu d’autres
De la même couleur, mais c’était celle-là
Qu’elle attendait, cette auto bleue)

Elle s’y jeta d’un élan si décidé
La face rayonnante et le coeur en fournaise
(On la dit folle, folle à lier)
Qu’elle en mourut, les gens en parlent à leur aise!

Et moi qui n’ai cherché ni le pied ni la rime
Mais autre chose qui bleuit je ne sais où,
Peu me chaut qu’on me l’impute à crime
Ou qu’on me dise fou !

(Franz Hellens)

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Passage du Temps (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021



Passage du Temps

Dans les bras du silence
Les toits bleuissent
Une aube indécise
Verse un air liquide
Sur la forêt assoiffée
A l’horizon le ciel épouse la terre
Dans un jour fait d’insectes et de fleurs

L’arbre dort encore
Les oiseaux le secouent
Pour le réveiller
Et en faire tomber
Des cerises à peine mûres

Le vent rampe à ras du sol
Tout mon être tressaille
Quand le matin étire
Ses bras nus caressés de soleil

Il circule des prémisses d’azur
Au flanc d’un nuage
Des couleurs tourbillonnent
Dans le flou au bout de la route
Où la colline déploie des clairs et des sombres

La mousse tourne autour des troncs
Et les brumes s’effilochent
A la pointe des branches

(Jean-Baptiste Besnard)

Illustration

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CLAIR DE LUNE (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2020




    
CLAIR DE LUNE

La lune bleuit le jardin et, dans l’ombre, Zeineh rêve.
Elle est accroupie tout au bord du ruisseau limpide,
un jasmin aux lèvres, l’âme resplendissante d’amour.
Chaque battement de son cœur scande le nom du bien-aimé
et la chanson de l’eau le lui répète.
Zeineh sourit ; la fleur de jasmin palpite.
L’heure s’écoule. Le jardin bleuit davantage.
La lune a quitté le palmier dentelé et glisse derrière la colline ;
un rossignol prélude ; ses notes énamourées s’égrènent une à une dans la nuit écouteuse.
Zeineh lève le visage et rit.
Mais la fleur de jasmin s’est échappée de ses lèvres.
Elle est recueillie par le ruisseau où ne se mire plus la lune.
Zeineh tressaille. Son regard cherche les pétales tombés au fil du courant.
Mais le courant a emporté la fleur de jasmin et, là-bas,
la grenouille mélancolique semble pleurer une joie évanouie.
La fleur de jasmin est loin ; elle parfume l’eau fuyante.
Dans le cœur de Zeineh plus rien, que le souvenir du parfum.

(Anonyme)

 

Recueil: Ghazels – Poemes persans
Traduction: Marguerite Ferté
Editions: http://www.ebooksgratuits.com

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Terrain poussiéreux à droite des morts (Anna Akhmatova)

Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020




    
1
Terrain poussiéreux à droite des morts,
Et au loin bleuissaient les eaux.
« Va-t’en au couvent, me dis-tu alors,
Ou bien va épouser un sot… »

C’est là d’un prince le banal refrain
Mais je n’oublie pas ces paroles –
Qu’elles ruissellent cent siècles au moins,
Cape d’hermine à mes épaules.

2
Et comme sans vouloir le dire,
Je lui dis : « Tu… »
Sur ses traits l’ombre d’un sourire
Est apparue.

À ces lapsus, l’oeil le moins tendre
S’enflamme presque.
Oui, je t’aime comme quarante
Soeurs de tendresse !

(Anna Akhmatova)

 

Recueil: Les poésies d’amour
Traduction: Henri Abril
Editions: Circé

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LA DERNIÈRE FOIS (Isaïe Spiegel)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2019




    
LA DERNIÈRE FOIS
à Rebecca

Je t’ai vue, la dernière fois, dans le wagon encore ouvert,
Parmi le troupeau effrayé, le visage des enfants juifs,
Je n’ai pu te tendre la main même pour le dernier voyage
Déjà le camion refermé m’emportait vers la grande route

Et je ne savais pas que c’était la dernière fois,
Le dernier voyage de tous nos rêves,
Vers nous les monts semblaient bleuis de froid.
Et près d’eux, sur le ciel, crachaient les crématoires.

(Isaïe Spiegel)

 

Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard

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La Lyre d’or (Goethe)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018


La muette douleur s’exprime,
L’éther s’éclaire en bleuissant -,
La voici donc, la Lyre d’or,
Viens, vieille amie, viens sur mon coeur.

(Goethe)

Illustration


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Deux lampes luisent (Herman Gorter)

Posted by arbrealettres sur 1 mai 2018




    
Deux lampes luisent,
le miroir bleuit de pénombre,
les meubles tout autour brillent,
toute chose est muette.

J’entends la respiration
d’une femme, je voudrais
je voudrais — assis lourd et silencieux,
ce n’est pas ce que je veux.

Écoute le tic-tac de l’horloge,
Il compte les instants.

(Herman Gorter)

 

Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante

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COIN DE CIEL (Federico Garcia Lorca)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2018



Illustration
    
COIN DE CIEL

L’étoile
ancienne
ferme ses yeux brouillés.

L’étoile
nouvelle
veut bleuir
l’ombre.

(Dans la pinède brillent
des vers luisants.)

(Federico Garcia Lorca)

 

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