Posts Tagged ‘bleuté’
Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023

ANDALOUSIE
Cette terre a l’écorce de ses vieux sycomores,
La rudesse de ses pins, la douceur des lavandes,
Le parfum tourmenté des roseaux sur la lande,
Et dans son sang chrétien le fantôme des Mores.
Les oliviers crochus s’y tordent infiniment,
Cloués à des collines qui n’en finissent pas,
Et crucifiés d’ardeur sur leur brun Golgotha,
Ils languissent la pluie en verts tressaillements.
Quand le soir décadent incendie les remparts,
A l’heure où la montagne tourne fantomatique,
On peut voir indécise, sereine et famélique,
Quelque chèvre accrochée aux rochers du hasard.
Cette terre porte ses villes comme autant de diadèmes,
Cordoba la gitane et Séville la mauresque,
Et Granada la rouge et Cadiz l’arabesque,
Cette terre bâtit ses villes comme autant de poèmes.
Partout sont les mosquées et les blanches cathédrales,
Les minarets de fièvre et les clochers d’orgueil,
Les villages andalous assoupis sur le seuil,
Et la lourde torpeur de la mer orientale.
Ce pays est un rêve, un délire céramique,
Une harmonie bleutée de soleil et de mer,
Avec dans son âme le reproche doux-amer
D’une guitare flamenco sanglotant sa musique.
(Roger Bevand)
Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe
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Posted in poésie | Tagué: (Roger Bevand), accrocher, Andalousie, ardeur, assoupi, âme, écorce, bâtir, blanc, bleuté, brun, cathédrale, céramique, chèvre, chrétien, clouer, colline, crochu, crucifier, décadent, délire, douceur, doux-amer, famélique, fantôme, fièvre, finir, flamenco, guitare, harmonie, hasard, incendie, indécis, infiniment, lande, languir, lavande, lourd, mer, minaret, montagne, mosquée, musique, olivier, oriental, parfum, pays, pin, pluie, poème, rêve, rempart, reproche, rocher, roseau, rudesse, sang, sangloter, se tordre, serein, seuil, soir, soleil, sycomore, terre, torpeur, tourmenter, tourner, tressaillement, vert, vieux, ville, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2021

LE ROCHER DE ROQUEBRUNE
Les monts de l’Estérel brodent de teintes roses
Un horizon bleuté, caressé par le vent
En ce jeune matin, les grands pins se reposent
Auprès du grand rocher, déposé là… Comment ?
Il est plus qu’une énigme, il est plus qu’un mystère
Immense, majestueux, et un rien insolent.
A ses pieds l’écureuil que l’Argens désaltère
Amuse le vieux pâtre, à demi somnolent.
Par de petits sentiers, des chemins de rocaille
Un accès est inscrit par l’empreinte du temps,
Là-haut vit un ermite, perdu dans la muraille
Mais son sourire moqueur évoque le printemps…
Un soleil sans éclat se couche avec paresse,
Frère Antoine vit ici, défiant tous les ans.
Debout sur le rocher, prie avec allégresse.
Dans la nuit, assoupie, loin de tout, il attend…
(Paulette Chouvel)
Illustration
***
Deux citations de Frère Antoine (qui lui ressemblent en le voyant sur cette photo!!):
« La spiritualité c’est tout prendre du bon coté ! »
« La violence est tristesse, la non violence est humour »
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Posted in poésie | Tagué: (Paulette Chouvel), allégresse, attendre, énigme, bleuté, caresser, défier, désaltérer, ermite, frère, horizon, insolent, majestueux, matin, moqueur, paresse, pâtre, perdu, prier, printemps, rocher, sourire, vent | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020

Illustration: Vincent Van Gogh
SÈVE ASCENDANTE
Un frisson parcourt les arbres
comme un battoir vert
Ossip Mandelstam
ce sont les arbres
du grand paysage interne
écoutons-les croître
ce sont arbres à visions
arbres résistants
aux racines comme des mains
arbres-personnages
selon Van Gogh
arbres de vie vivante
dont chaque feuille
est une prophétie
arbres aux mélancolies fulgurantes
arbres d’un Paul Klee
pénétrant dans les profondeurs de la forêt
pour se réfugier dans le vert
chaud tendre abyssal
arbres aux tendresses
qui trouent le ciel
interprètes des vents solaires
babels de toutes les géographies
arbres voyants
hommes posés sur la tête
dont la sève bleutée
circule dans notre sang
(Zéno Bianu)

Illustration: Paul Klee
Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), abyssal, arbre, ascendant, écouter, Babel, battoir, bleuté, chaud, ciel, circuler, croître, feuille, forêt, frisson, fulgurant, géographie, homme, interne, interprète, main, mélancolie, parcourir, paysage, personnage, pnétrer, poser, profondeur, prophétie, racine, résister, sang, sève, se réfugier, solaire, tête, tendre, tendresse, trouer, vent, vert, vie, vision, vivant, voyant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020

QUINCAILLERIE
Dans une quincaillerie de détail en province
des hommes vont choisir
des vis et des écrous
et leurs cheveux sont gris et leurs cheveux sont roux
ou roides ou rebelles.
La large boutique s’emplit d’un air bleuté
dans son odeur de fer
de jeunes femmes laissent fuir
leur parfum corporel.
Ilsuffit de toucher verrous et croix de grilles
qu’on vend là virginales
pour sentir le poids du monde inéluctable.
Ainsi la quincaillerie vogue vers l’éternel
et vend à satiété
les grands clous qui fulgurent.
(Jean Follain)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), écrou, éternel, bleuté, boutique, cheveu, choisir, croix, femme, fulgurer, grille, gris, inéluctable, odeur, parfum, poids, province, quincaillerie, rebelle, roux, satiété, verrou, virginale, vis, voguer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020

Douce l’odeur des raisins bleutés,
Et leur ivresse encore lointaine,
Sourds et sombres les sons de ta voix…
Je ne ressens ni pitié ni peine.
Toiles d’araignée entre les grappes,
Entre les pieds de vigne trop frêles.
Comme des glaçons portés par les eaux,
Flottent les nuages dans le ciel.
Mais le soleil paraît, haut et net.
Si tu souffres, aux vagues va le susurrer,
Peut-être vont-elles te répondre
Ou peut-être même t’embrasser.
(Anna Akhmatova)
Recueil: Les poésies d’amour
Traduction: Henri Abril
Editions: Circé
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Posted in poésie | Tagué: (Anna Akhmatova), bleuté, ciel, doux, eau, embrasser, flotter, frêle, glaçon, grappe, haut, ivresse, lointain, net, nuage, odeur, peine, pied, pitié, porter, raisin, répondre, ressentir, soleil, sombre, son, souffrir, sourd, susurrer, toile d'araignée, vague, vigne, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2019

Illustration: Edward Hopper
Soir ivre
Soir ivre empli d’une clarté bleutée
titube à la fenêtre et désire chanter.
Les vitres peureusement se rassemblent et se pressent
dans lesquelles ses ombres se sont prises au filet.
Il obscurcit et tangue autour des maisons,
tombe sur un enfant et le chasse en criant,
poursuit tout en haletant et chuchotant
de sombres et inquiétantes déclarations.
Dans la cour humide, à la lisière sombre du mur,
il s’ébat avec les rats dans les coins.
Une femme dans sa robe grise râpée de bure
s’enfuit devant lui pour se cacher plus loin.
A la fontaine un filet mince encore coule,
une goutte s’empresse de saisir l’autre au vol ;
là, il boit sans ambages au trou encrassé de rouille
et aide à laver les noirs caniveaux et rigoles.
Soir ivre empli d’une clarté bleutée
titube par la fenêtre et commence à chanter.
Les vitres se brisent. Le visage ensanglanté,
il entre pour lutter avec ma terreur.
***
Betrunkner Abend
Betrunkner Abend, voll vom blauen Licht,
taumelt ans Fenster und begehrt zu singen.
Die Scheiben drängen furchtsam sich und dicht,
in denen seine Schatten sich verfingen.
Er schwankt verdunkelnd um das Häusermeer,
trifft auf ein Kind, es schreiend zu verjagen,
und atmet keuchend pinter allem her,
Beängstigendes flüsternd auszusagen.
Im feuchten Hof am dunklen Mauerrand
tummelt mit Ratten er sich in den Ecken.
Ein Weib, in grau verschlissenem Gewand,
weicht vor ihm weg, sich tiefer zu verstecken.
Am Brunnen rinnt ein dünner Faden noch,
ein Tropfen läuft, den andern zu erhaschen;
dort trinkt er jäh aus rostverschleimtem Loch
und hait, die schwarzen Gossen mitzuwaschen.
Betrunkner Abend, voll vom blauen Licht,
taumelt ins Fenster und beginnt zu singen.
Die Scheiben brechen. Blutend im Gesicht
dringt er herein, mit meinem Graun zu ringen.
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), aider, ambages, bleuté, boire, bure, caniveau, chanter, chasser, chuchoter, clarté, coin, commencer, couler, cour, crier, déclaration, désirer, emplir, encrasser, enfant, ensanglanter, entrer, femme, fenêtre, filet, fontaine, goutte, gris, haleter, humide, inquiétant, ivre, laver, lisière, loin, lutter, maison, mince, mur, noir, obscurcir, ombre, peureux, poursuivre, prendre, rat, râpe, rigole, robe, rouille, s'ébattre, s'empresser, s'enfuir, saisir, se briser, se cacher, se presser, se rassembler, soir, sombre, tanguer, terreur, tituber, tomber, trou, visage, vitre, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 août 2019

Au fond je ne demande pas l’impossible:
juste que le noir, de temps à autre,
soit lavé de rose et de quelques flammes orange,
qu’une salve de lueurs bleutées
le crible par intermittence.
Que j’en puisse retenir l’éclat
avant d’arriver en bas
où le noir n’a pas son pareil
pour que tout rentre enfin dans l’ordre.
Je sais de quoi je parle :
chaque fois que j’arrive en bas,
je suis frappé de cécité,
je dois rêver pour voir.
(Alain Veinstein)
Recueil: Voix seule
Traduction:
Editions: Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Alain Veinstein), arriver, éclat, bleuté, cécité, cribler, demander, en bas, enfin, flamme, frapper, impossible, intermittence, laver, lueur, noir, orange, ordre, pareil, parler, rêver, rentrer, retenir, rose, salve, savoir, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2019

Illustration
Un froid bleuté
Pose sa poigne
Sur la crête enflammée
Du géranium
Engoncée dans la tiédeur domestique
Je me régale d’égoïsme et de paresse
J’ai posé mon livre
Il ne reste que Bach et moi
La machine à tourner en rond
S’allume
Et la revoilà
L’enfant triste
(Josée Tripodi)
Recueil: Le temps court plus vite que moi
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Josée Tripodi), égoïsme, Bach, bleuté, crête, enfant, enflammer, engoncé, froid, géranium, livre, machine, paresse, poigne, poser, s'allumer, se régaler, tiédeur, tourner, triste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juin 2018
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roger Munier), bleuté, connaître, langue, parler, sembler, soir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

Illustration
En automne crie le hibou
Sur la blessure de la route.
Alors ma tête choit,
Mes cheveux blonds se fanent.
Hou! hou! des champs et de la steppe,
Bonjour tremble bleuté, ma mère!
Bientôt la lune, se baignant dans la neige,
S’assiéra sur les boucles de ton fils.
Bientôt sans feuilles je serai glacé,
Un tintement d’étoile à mon ouïe.
Les jeunes chanteront sans moi,
Les vieux ne m’écouteront plus.
Un nouveau poète viendra des champs,
Un nouveau sifflement dans la forêt,
Par l’automne le vent se précipite,
Par l’automne les feuilles parlent bas.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted in poésie | Tagué: (Sergueï Essénine), automne, écouter, étoile, bas, blessure, bleuté, blond, bonjour, boucle, champ, champs, chanter, cheveux, choir, crier, feuille, fils, forêt, glace, hibou, jeune, lune, mère, neige, nouveau, ouïe, parler, poète, route, s'asseoir, se baigner, se faner, se précipiter, sifflement, steppe, tête, tintement, tremble, venir, vent, vieux | 1 Comment »