Posts Tagged ‘bois’
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022

Dans le regard d’un enfant
J’ai vu des continents
Des îles lointaines
De fabuleux océans
Des rives incertaines
Dans le regard d’un enfant
J’ai vu des châteaux
Des jardins à la française
Des bois des coteaux
De blancs rochers sous la falaise
Dans le regard d’un enfant
J’ai vu les Champs-Élysées
L’Arc de Triomphe la Tour Eiffel
Le Louvre et la Seine irisée
Comme un arc-en-ciel
Dans le regard d’un enfant
(Claude Haller)
Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Haller), arc de triomphe, arc-en-ciel, île, blanc, bois, Champs-Elysées, château, continent, coteau, enfant, fabuleux, falaise, incertain, iriser, jardin, lointain, Louvre, océan, regard, rive, rocher, Seine, Tour Eiffel, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mai 2022

QUE C’EST BEAU DE PENSER A TOI…
Que c’est beau de penser à toi
à travers les rumeurs de mort et de victoire, en prison,
alors que j’ai franchi la quarantaine.
Que c’est beau de penser à toi :
ta main, oubliée sur une étoffe bleue,
et dans tes cheveux,
la fière tendresse de ma terre d’Istanbul.
C’est comme un second être en moi
le bonheur de t’aimer.
Au bout de tes doigts demeure
le parfum de la feuille de géranium.
Une paix ensoleillée,
Et l’appel de la chair :
une obscurité dense,
chaude,
striée de rouge.
Que c’est beau de penser à toi,
d’écrire des choses sur toi,
de penser à toi, couché sur le dos en prison.
Un mot que tu as dit tel jour à tel endroit,
pas le mot lui-même,
mais le ton sur lequel il fut dit,
et l’univers qu’il contenait…
Que c’est beau de penser à toi.
Je vais encore te sculpter quelque chose en bois,
un coffret,
une bague,
te tisser trois mètres de soie très fine.
Et tout à coup,
me levant d’un bond,
me collant aux barreaux de ma fenêtre,
vers le bleu clair de la liberté,
je dois te crier de toute ma voix
ce que j’ai écrit pour toi.
Que c’est beau de penser à toi
à travers les rumeurs de mort et de victoire, en prison,
alors que j’ai franchi la quarantaine…
(Nâzim Hikme)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: Munevver Anday
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Nâzim Hikme), aimer, appel, à travers, écrire, étoffe, être, bague, barreau, beau, bleu, bois, bond, bonheur, chair, chaud, cheveux, clair, coffret, coller, contenir, coucher, crier, demeurer, dense, doigt, dos, ensoleillé, fenêtre, feuille, fier, fin, franchir, géranium, liberté, main, mort, mot, obscurité, oublier, paix, parfum, penser, prison, quarantaine, rouge, rumeur, sculpter, se lever, second, soie, strié, tendresse, terre, tisser, ton, tout à coup, univers, victoire, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022
Berceuse
Au fond des bois
Couleur de faine,
La feuille choit
Si doucement
Que c’est à peine
Si on l’entend.
À la fontaine,
Le merle boit
Si doucement
Que c’est à peine
Si on l’entend.
À demi voix,
Si doucement
Que c’est à peine
Si on l’entend,
Une maman
Berce la peine
De son enfant.
(Maurice Carême)
Illustration: William Bouguereau
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Posted by arbrealettres sur 16 mai 2022

Cycle
La vermoulure ouvre le filet, le labyrinthe
Des sombres galeries qui affaiblissent
La dureté du cerne résineux.
Tout le bois passe dans les mandibules
Des insectes rongeurs, se convertit
En déjections de poussière, remastiquées.
Tronc vivant qui fut, mort maintenant,
Il restituera la solive à l’insondable
Matrice dont un autre arbre s’alimente.
***
Ciclo
Abre o caruncho a rede, o labirinto
De escuras galerías que enfraquecem
A rijeza do cerne resinoso.
Toda a madeira passa nas mandíbulas
Dos insectos roazes, se converte
Em dejectos de pó, remastigados.
Tronco vivo que foi, agora morto,
Tornará o barrote à insondável
Matriz de que outra árvore se alimenta.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted in poésie | Tagué: (José Saramago), affaiblir, arbre, bois, cerne, cycle, déjection, dureté, filet, galerie, insecte, insondable, labyrinthe, maintenant, mandibule, matrice, mort, ouvrir, passer, poussière, résineux, remastiquer, restituer, rongeur, s'alimenter, se convertir, solive, sombre, tronc, vermoulure, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 avril 2022

Illustration: Salvadore Dali
QUIA HORTULANUS ESSET
Je suis l’ouvrier du silence,
L’au-delà des gestes humains,
L’obole qui contrebalance
L’or des Césars entre vos mains.
Je suis l’innocence de l’aube
Et l’oeuf fragile au fond du nid;
Les replis usés de ma robe
Ont la largeur de l’infini.
Je suis plus vendu qu’un esclave,
Et, plus qu’un pauvre, abandonné;
Je suis l’eau céleste qui lave
Le sang que pour vous j’ai donné.
Les lys et les agneaux, mes frères,
Sont comme moi sans défenseur;
Je revêts tous ceux qui pleurèrent
D’une cuirasse de douceur.
Peu m’importe que l’on me nie :
Je suis l’obscur et l’insulté
Semant sa sueur d’agonie
Aux sillons du futur été.
Je suis la neige qui prépare
La lente éclosion des fleurs;
Deux bras ouverts, vivante barre,
Diamètre de vos douleurs.
La rose à mes côtés relève
Son visage innocent et beau;
Le bois mort s’humecte de sève;
Et la Madeleine au tombeau,
Moite encor des larmes versées,
Reconnaît, dieu qui sanglota,
Le jardinier aux mains percées
Sous l’arbre noir du Golgotha.
(Marguerite Yourcenar)
Recueil: Les charités d’Alcippe
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022

L’homme à la jambe de bois
Il y avait un homme qui vivait tout près de chez nous;
Il avait une jambe de bois et un chardonneret dans une cage verte.
Il s’appelait Farkey Anderson,
Il avait été faire une guerre pour avoir sa jambe.
Nous étions très tristes pour lui
Car il avait un si beau sourire
Et était trop grand pour vivre dans une maison si petite.
Quand il marchait sur la route sa jambe n’avait pas d’importance
Mais quand il marchait dans sa petite maison
Cela faisait un bruit affreux.
Petit Frère disait que son chardonneret était le plus bruyant de tous les oiseaux
Pour qu’il n’entende pas sa pauvre jambe
Et ne se sente pas trop affligé.
***
The Man with the Wooden Leg
There was a man lived quite near us;
He had a wooden leg and a goldfinch in a green cage.
His name was Farkey Anderson,
And he’d been in a war to get his leg.
We were very sad about him,
Because he had such a beautiful smile
And was such a big man to live in a very small house.
When he walked on the road his leg did not matter so much;
But when he walked in his little house
It made an ugly noise.
Little Brother said his goldfinch sang the loudest of all birds,
So that he should not hear his poor leg
And feel too sorry about it.
(Katherine Mansfield)
Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
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Posted in poésie | Tagué: (Katherine Mansfield), affligé, affreux, bois, bruit, bruyant, cage, chardonneret, entendre, grand, guerre, homme, importance, jambe, maison, marcher, oiseau, petit, route, triste, vert, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Solitaire
Il chasse la souris et câline l’enfant
si l’enfant n’est pas trop importun.
Mais quand l’enfant dort et que la lune sort,
Lui aussi il sort.
Il est le chat qui s’en va seul.
Il est le chat qui s’en va ça et là,
dans les bois mouillés de la nuit,
sur les arbres mouillés de la nuit,
le long des toits mouillés de la nuit.
Il balance sa queue et conquiert l’ombre, solitaire.
(Rudyard Kipling)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Rudyard Kipling), arbre, balancer, bois, caline, chasser, conquérir, dormir, enfant, importun, lune, mouiller, nuit, ombre, queue, s'en aller, seul, solitaire, sortir, souris, toit | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2022

Illustration: ArbreaPhotos
BERCEUSE
Endormons-nous, petit chat noir.
Voici que j’ai mis l’éteignoir
Sur la chandelle.
Tu vas penser à des oiseaux
Sous bois, à de félins museaux…
Moi rêver d’Elle.
Nous n’avons pas pris de café,
Et, dans notre lit bien chauffé
(Qui veille pleure.)
Nous dormirons, pattes dans bras.
Pendant que tu ronronneras,
J’oublierai l’heure.
Sous tes yeux fins, appesantis,
Reluiront les oaristys
De la gouttière.
Comme chaque nuit, je croirai
La voir, qui froide a déchiré
Ma vie entière.
Et ton cauchemar sur les toits
Te dira l’horreur d’être trois
Dans une idylle.
Je subirai les yeux railleurs
De son faux cousin, et ses pleurs
De crocodile.
Si tu t’éveilles en sursaut
Griffé, mordu, tombant du haut
Du toit, moi-même
Je mourrai sous le coup félon
D’une épée au bout du bras long
Du fat qu’elle aime.
Puis, hors du lit, au matin gris,
Nous chercherons, toi, des souris
Moi, des liquides
Qui nous fassent oublier tout,
Car, au fond, l’homme et le matou
Sont bien stupides.
(Charles Cros)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), aimer, appesanti, au fond, épe, éteignoir, berceuse, bois, bras, café, cauchemar, chandelle, chat, chauffer, chercher, coup, cousin, crocodile, croire, déchirer, dire, dormir, entier, fat, faux, félin, félon, fin, froid, gouttière, griffer, gris, heure, homme, horreur, idylle, liquide, lit, matin, matou, mordre, mourir, museau, noir, nuit, oaristys, oiseau, oublier, patte, penser, pleur, pleurer, railleur, rêver, reluire, ronronner, s'éveiller, s'endormir, souris, stupide, subire, sursaut, toi, toit, tomber, veiller, vie, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2022


Illustrations: Vilhelm Hammershøi
V. HAMMERSHOI
Ce sont de longues et larges
pièces vides bleues et grises que
partout ailleurs on nomme
avancées progressives du chagrin
mais
dans la ligne du dos de cette femme
penchée à la fenêtre qu’encadrent des
mousselines blanches
mais
sur la table en bois d’aulne ou de châtaignier le
silence emmaillote la tige d’une orchidée et
foudroie les paroles vaines
mais
ce que vous nommez aisément
— vide impossible à meubler de sa propre présence —
en lui réside le paradis véritable :
vivre dans un tableau de V. Hammershoi
m’apprend à disparaître
sans esclandre.
(Cécile Coulon)
Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022

PRINTEMPS DE GUERRE
J’étais boueux et las
Et le soir dans les bois
M’étreignait la poitrine.
Je m’étais étendu
Sur un sombre tapis
D’herbes froides et lisses.
Un papillon d’argent
Errait dans l’air inerte
Avant d’aller mourir.
Des troncs d’arbres gisaient,
Sciés depuis l’hiver ;
Mais il surgissait d’eux
Des pousses condamnées,
De tendres pousses vertes
Qui regardaient le ciel
Et croyaient au bonheur.
Pour le cœur, nul repos ;
Pour l’âme, nul sourire
Que celui de la mort !
Je me suis relevé,
J’ai regardé, stupide,
L’herbe longue brisée par le poids de mon corps.
Je me suis mis en marche.
(Charles Vildrac)
Recueil: Chants du désespéré (1914-1920) –
Traduction:
Editions: Gallimard
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