Derrière chez moi, devinez ce qu’il y a ?
Derrière chez moi, devinez ce qu’il y a ?
Il y a un arbre, le plus bel arbre,
Arbre du bois, petit bois derrière chez moi.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
Et sur cet arbre, devinez ce qu’il y a ?
Et sur cet arbre, devinez ce qu’il y a ?
Il y a une branche, la plus belle branche,
Branche sur l’arbre, arbre du bois,
Petit bois derrière chez moi.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
Et sur cette branche, devinez ce qu’il y a ?
Et sur cette branche, devinez ce qu’il y a ?
Il y a une feuille, la plus belle feuille,
Feuille sur la branche, branche sur l’arbre,
Arbre du bois, petit bois derrière chez moi.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
Et sur cette feuille, devinez ce qu’il y a ?
Et sur cette feuille, devinez ce qu’il y a ?
Il y a un nid, le plus beau nid,
Nid sur la feuille, feuille sur la branche,
Branche sur l’arbre, arbre du bois,
Petit bois derrière chez moi.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
Et dans ce nid, devinez ce qu’il y a ?
Et dans ce nid, devinez ce qu’il y a ?
Il y a une aile, la plus belle aile,
Aile sur le nid, nid sur la feuille,
Feuille sur la branche, branche sur l’arbre,
Arbre du bois, petit bois derrière chez moi.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
Et sur cette aile, devinez ce qu’il y a ?
Et sur cette aile, devinez ce qu’il y a ?
Il y a une plume, la plus belle plume,
Plume sur l’aile, aile sur le nid,
Nid sur la feuille, feuille sur la branche,
Branche sur l’arbre, arbre du bois,
Petit bois derrière chez moi.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
Et sur cette plume, devinez ce qu’il y a ?
Et sur cette plume, devinez ce qu’il y a ?
Il y a un poêle, le plus beau poêle,
poêle sur la plume, plume sur l’aile,
Aile sur le nid, nid sur la feuille,
Feuille sur la branche, branche sur l’arbre,
Arbre du bois, petit bois derrière chez moi.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
Et dans ce poêle, devinez ce qu’il y a ?
Et dans ce poêle, devinez ce qu’il y a ?
Il y a un feu, le plus beau feu,
Feu sur la poêle, poêle sur la plume,
Plume sur l’aile, aile sur le nid,
Nid sur la feuille, feuille sur la branche,
Branche sur l’arbre, arbre du bois,
Petit bois derrière chez moi.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
Et dans ce feu, devinez ce qu’il y a ?
Et dans ce feu, devinez ce qu’il y a ?
Il y a un arbre, le plus bel arbre,
Arbre du bois, petit bois derrière chez moi.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la lon la.
Et la lon la, lon lère et la lon la.
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
En passant près d’un petit bois,
Où le coucou chantait
Où le coucou chantait
Et dans son joli chant disait :
« Coucou, coucou
Coucou, coucou »
Et moi je croyais qu’il disait :
« Coupe-lui le cou !
Coupe-lui le cou ! »
Refrain :
Et moi de m’en cour’, cour’, cour’
Et moi de m’en courir.
Et moi de m’en cour’, cour’, cour’
Et moi de m’en courir.
En passant près d’un étang,
Où le canard chantait
Où le canard chantait
Et dans son joli chant disait :
« Cancan, cancan
Cancan, cancan »
Et moi je croyais qu’il disait :
« Jette-le dedans !
Jette-le dedans ! »
Refrain
En passant près d’un moulin,
Où une femme berçait
Où une femme berçait
Et dans son joli chant disait :
« Dodo, dodo,
Dodo, dodo »
Et moi je croyais qu’elle disait :
« Jette-le dans l’eau !
Jette-le dans l’eau ! »
Refrain
En passant près d’une rivière,
Où les pêcheurs pêchaient
Où les pêcheurs pêchaient
Et dans son joli chant disait :
« Quel beau poisson, quel beau poisson
Quel beau poisson, quel beau poisson »
Et moi je croyais qu’ils disaient :
« Quel polisson !
Quel polisson ! »
Refrain
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
1, 2, 3, allons dans les bois
4, 5, 6, cueillir des cerises
7, 8, 9 dans mon panier neuf
10, 11, 12, elles seront toutes rouges
1, 2, 3, allons dans les bois
4, 5, 6, cueillir des cerises
7, 8, 9 dans mon panier neuf
10, 11, 12, elles seront toutes rouges
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
La nuit dernière sur le petit navire : un ciré pour la pluie,
Plein fleuve de vent et de vagues : à la nuit qu’y faire ?
Ce matin seul, on veut rouler la toile pour regarder,
Rien n’a changé : des montagnes bleues et des bois verts partout.
***
(Zhu Xi) (1130-1200)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
M’en allant par la bruyère
– Buisson rouge, buisson blanc –
Pour cueillir la fleur dernière
Qui pousse au milieu du vent.
Buisson rouge, buisson jaune, buissons au loin buissonnant.
Passant vers la clématite
– Le rouge-gorge est dedans –
J’ai rencontré la nourrice
Qui mène au bois ses enfants.
Buisson rouge, buisson jaune, buissons au loin buissonnant.
Les trois plus beaux vont derrière,
Les trois plus gais vont devant,
Mais la petite dernière
Traîne le pied marchant.
Buisson rouge, buisson jaune, buissons au loin buissonnant.
Passant par le champ de trèfle
– Ses frères sont loin du champ –
Elle baisse un peu la tête,
Elle s’arrête en pleurant.
Buisson rouge, buisson jaune, buissons au loin buissonnant.
« Viens-t’en, ma petite rose,
Ma mie, avec moi viens-t’en.
Nous rattraperons les autres
À travers les pays grands.
Buisson rouge, buisson jaune, buissons au loin buissonnant.
« Donne-moi ta main sauvage
Qui tient une fleur au vent;
Donne-moi ton doux visage
Et ton joli cœur battant.
Buisson rouge, buisson jaune, buissons au loin buissonnant.
« Donne-moi ton cœur qui tremble
Avec son chagrin dedans;
Nous le porterons ensemble
Sous mon grand manteau flottant.
Buisson rouge, buisson jaune, buissons au loin buissonnant.
« Et j’endormirai ta peine
Le long des bois en chantant.
Ta peine d’aujourd’hui même
Et celles des autres temps.
Buisson rouge, buisson jaune, buissons au loin buissonnant.
« La plus vive, la plus folle
Qui sort du monde au printemps
Et celle qui vient d’automne
Pour faire mourir les champs.
Buisson rouge, buisson jaune, buissons au loin buissonnant.
Posé à même la montagne inclinée,
Je suis l’errance d’une barque fragile,
Dont l’écho rappelle ma destinée.
Elle flotte, légère, sur les flots lourds,
Et fuit mon regard dans l’ampleur du ciel.
Le soleil s’épuise alors dans l’horizon
Et ma vue entre soudain dans le demi-jour d’une lumière indécise.
Un dernier rayon considère encore la cime des arbres
Et la pointe des roches chenues.
Tandis que le lac se teinte d’encre noire,
Des nuages rouges témoignent encore de l’astre défunt.
L’ombre des îles, plus noire encore
Se détache des eaux assoupies
Qui reflètent un instant le souvenir du jour ;
Mais déjà l’obscurité pèse sur les bois et les collines,
Et le trait confus du rivage
Se trouble dans mon regard impuissant.
La nuit vient, l’air est vif ;
Le souffle du nord crie implacable
Et pousse les cormorans vers la rive.
Ils attendront l’aurore entre les roseaux.
La lune coquette se montre sur les eaux lisses.
Je prends mon luth
Et accompagne ma solitude.
Mes doigts caressent les cordes en sanglots ;
Le chant disperse au loin ses accords.
Le temps s’envole ;
Un frisson de rosée me rappelle à l’heure tardive.
(Chang Jian)
(VIIIe siècle)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
Le sage a soif mais il ne boit pas aux sources malignes
Le sage a chaud mais il ne s’abrite pas sous des ombres faciles
L’homme véritable sait porter le poids de la liberté.
Mon cheval est sellé ; il m’emporte auprès du devoir.
Ma cravache rythme son pas vif vers l’aventure qui appelle
Ma faim recherche l’antre des tigres — je me nourris de leur sauvagerie
Le froid et le sommeil me conduisent au bois des oiseaux où trouver refuge
La fin du jour presse mon coeur insatisfait — ma quête n’est pas finie.
Je vois le déroulement des jours ; l’an s’épuise dans la nuit qui vient.
De lourds nuages occupent le rivage et poussent leurs soupirs vers la montagne.
La vallée retient mes vers et la crête des pics libère mes souffles angoissés.
Si l’agitation heurte les cordes du luth, Les hautes aspirations élèvent la parole.
Ô ! Comme vivre peut être pesant parfois !
Mais que se passe-t-il en moi qui braille la lâcheté qui s’épanche ?
Je frappe mon coeur — « réveille-toi et garde droite la vertu nécessaire ! »
Si ma poitrine se gonfle, voilà ma tête qui s’abaisse — comme j’ai honte…
(Lu Ji)
(261-303)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
Beaucoup de lumière
et votre voix partout
mêlée aux voix des choses
comme une paix brutale
un couteau de fraîcheur
au plus épais de l’âme
Je parle de l’âme
Je pourrais dire le corps
le bois de cette table
ou le tissu de vos robes
Je pourrais dire chaque chose
dans la lumière
L’âme n’est rien que l’invisible
et l’invisible est tout ce que l’on voit
ou plutôt tout ce qui sous nos yeux
demande à être vu
désespère d’être vu
appelle appelle appelle