Bonjour, bonjour, mon vieil âge
(j’avais perdu mon visage)
Pour vingt sous moins un écu
je vends mon chapeau pointu.
(Georges Libbrecht)
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019
Bonjour, bonjour, mon vieil âge
(j’avais perdu mon visage)
Pour vingt sous moins un écu
je vends mon chapeau pointu.
(Georges Libbrecht)
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Posted by arbrealettres sur 21 mars 2019
Ne devinez-vous pas pourquoi je meurs d’amour ?
La fleur me dit : salut : l’oiseau me dit bonjour :
Salut ; c’est le printemps ! c’est l’ange de tendresse !
Ne devinez-vous pas pourquoi je bous d’ivresse ?
Ange de ma grand’mère, ange de mon berceau,
Ne devinez-vous pas que je deviens oiseau,
Que ma lyre frissonne et que je bats de l’aile
Comme hirondelle ?…
(Arthur Rimbaud)
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Posted by arbrealettres sur 19 mars 2019
LE RETOUR
Le retour Où A quel pays A quelle ville
A quelle maison
Qui te renseignera si tu te perds
répondra à ton bonjour et sourira — qui
t’indiquera la route à prendre
dira ce qu’il reste jusqu’au pays sans personne
Et tu marcheras le jour toute la nuit cent jours
cela durera des années tu traverseras mille rivières
sans arriver ni revenir jamais
c’est quelqu’un de tout à fait autre qui est revenu
a couru en haut des marches s’est arrêté un instant
devant le vieil appartement de la maison d’avant
a profondément repris son souffle
et impatient en vain a sonné
(Jan Skacel)
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Posted by arbrealettres sur 14 mars 2019
Le nom
Je vous aime vous et votre nom séparément
personnes séparées
Je vous aime vous et votre nom pour
des raisons différentes
Je ferme les yeux et je suis avec votre
nom Je les ouvre et je vous trouve
Je ferme les yeux et
je suis avec vous je les ouvre et je trouve votre nom
Ah c’est
une longue histoire dont je ne puis raconter qu’un petit bout
Il était une fois votre nom et une route
Votre nom était tout seul sur la route Il savait que j’allais
passer par là et il m’attendait
C’est arrivé comme ça Je suis passée
Vraiment par hasard Nous nous sommes dit bonjour
Et sommes restés côte à côte Nous n’avons pas dit pour toujours
comme les amants d’autrefois mais nous avons écrit au fond de
la mer ou dans le repaire de l’arbre qui nous abrita jusqu’à
l’aube quelque chose d’autre
qui voulait dire la même
chose
Nous sommes partis nous perdant de vue Mais
inespérément un jour votre nom vient de nouveau
à ma rencontre Il me monte de nouveau aux lèvres
je savoure de nouveau toutes ses syllabes ses consonnes et
ses voyelles une à une je reconnais leurs sons
leurs contours
dans ma gorge dans ma peau dans mon sang
Puis
nous sommes partis chacun de notre côté sans plus nous voir
jusqu’au jour où de nouveau
à un autre virage du temps
votre nom
Là toujours vivants
les arêtes
le stylet des semi-voyelles
Et par-dessus le pic de la plus
escarpée de la plus seule
la petite goutte de sang jamais
coagulé avec laquelle au-delà de la mort tu m’assistes
adolescent tu me souris
et quelque peu impatient
tu m’attends
Toi
le véritable détenteur
du nom
***
O nome
Gosto de si e do seu nome separadamente
pessoas separadas
Gosto de si e do seu nome por
razôes diferentes
Fecho os olhos e estou corn o seu
nome Abro-os e encontro-o a si
Fecho os olhos e
estou consigo abro-os e encontro o seu nome
Ah é
uma historia comprida de que so posso contar um
bocadinho
Era uma vez o seu nome e uma estrada
O seu nome estava sozinho na estrada Sabia que eu
ia passar por ele e esperava-me
Assim foi passei
Tâo por acaso Dissemos bom dia um ao outro
E ficâmos lado a lado Nâo dissemos para sempre como
os amantes de antigamente mas escrevemos no fundo
do mar ou na toca da ârvore que nos deu abrigo até de
madrugada qualquer coisa outra
que queria dizer
a mesma coisa
Partimos e perdemo-nos de vista Mas
inesperadamente um dia o seu nome vem de novo
ao meu encontro Sobe-me de novo aos lâbios
Saboreio-lhe de novo todas as sîlabas as consoantes e
as vogais uma por uma reconheço-lhes o som
os contornos
na garganta na pele no sangue
Depois
fomos à vida cada um à sua e deixàmos de nos ver
Até que um dia de novo
a outra esquina do tempo
o seu nome
Là estâo elas sempre vivas
as arestas
o estilete das semi-vogais
E por cima do pico da mais
ingreme da mais sô
a gotinha de sangue nunca
coagulada corn que para além da morte me assistes
adolescente me sorris
e um tanto impaciente
me esperas
Tu
o verdadeiro detentor
do nome
(Teresa Rita Lopes)
Posted in poésie | Tagué: (Teresa Rita Lopes), abriter, aimer, attendre, aube, bonjour, détenteur, dire, gorge, impatient, inespérément, lèvres, mer, mort, nom, ouvrir, partir, passer, peau, perdre de vue, rencontre, sang, savourer, sourire, trouver, véritable, vivant | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018
Illustration: Daniel Siguier
Pourtant chaque jour plus seul
Homme ouvre le seuil de ta demeure
femme ouvre ta chambre ouvre tes jambes
enfant ouvre la salle de tes jeux
parlez-moi embrassez-moi dites un peu
montrez-moi les photos les cicatrices les secrets
la solitude me maçonne
chaque jour elle jette sur moi d’un geste sec
sa truellée de ciment noir
elle me crépit elle vise mes yeux
elle monte son mur autour de moi
elle épaissit ma peau toujours sa trahison
quand l’envie de brûler me parle
quand l’envie de parler me brûle
quand l’océan des autres me lèche
quand cet homme qui passe je voudrais l’arrêter
et cette femme lui sourire poser ma main sur son épaule
pourtant chaque jour plus seul isolé contre moi
moi qui ai le goût des bonjours
des braises du coeur dans les yeux
des mots
des mains
du verre de vin sous les platanes.
(Jean Pérol)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Pérol), arrêter, épaule, bonjour, braise, brûler, chambre, cicatrice, ciment, coeur, demeure, embrasser, enfant, envie, femme, geste, goût, homme, isolé, jambe, jeter, jeu, lécher, maçonner, main, monter, montrer, mot, mur, océan, ouvrir, parler, photo, platane, salle, sec, secret, seuil, seul, solitude, sourire, verre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2018
Illustration: Zofia Rozwadowski
Qui te connaît Georges Perros
Nul au monde ni moi ni vous
Toi peut-être fille aux seins roux
Prêtresse de ce vieil Eros
Je ne sus que te caresser
Alors qu’intense amour à faire
Qu’es-tu devenue ô beauté
Dont je perçus mal le mystère
Qu’est-il devenu ton cher corps
Terreux, dansant avec les morts
L’horrible, l’éternel quadrille
Où es-tu folle jeune fille
Folle d’aimer qui ne sait pas
Être aimé autrement qu’en rêve
Non plus aimer sinon trop brève
La férocité d’un désir
Moins à vivre hélas qu’à mourir.
Si je te rencontrais demain
Tu me verrais main dans leurs mains
A ces enfants que je fis naître
Tu me dirais bonjour peut-être
Je l’ai vu quelque part mais où
Cet homme près de la vieillesse
Avec ce regard un peu flou
Mais quand mon Dieu mais où était-ce ?
(Georges Perros)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Perros), aimer, amour, éternel, beauté, bonjour, caresser, connaître, danser, désir, devenir, enfant, Eros, férocité, fille, flou, fou, homme, horrible, intense, main, mort, mourir, mystère, naître, percevoir, prêtre, rêve, regard, rencontrer, roux, sein, vieillesse, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2018
Illustration: Justine Jugnet
Éternel adieu,
à tout moment;
Éternel bonjour,
en l’unique instant.
(François Cheng)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (François Cheng), adieu, éternel, bonjour, instant, moment, unique | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2018
Souhaite le bonjour à ton chemin
si tu veux que le soleil t’accompagne
(Adonis)
Posted in méditations, photos | Tagué: (Adonis), accompagner, bonjour, chemin, soleil, souhaiter | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 juin 2018
Un rêve
Un rêve, un rêve,
Un rêve sinon rien
Un rêve qui élève
Qui enivre, qui délivre
Un rêve, pour aller plus loin
Donnez-nous un rêve
Et nous soulèverons le monde
Le rêve d’un rêve
Et nous le chanterons à la ronde
Celui du semeur qui prie pour sa moisson
Ou de l’homme confiant qui construit sa maison
Celui des braves gens qui disent encore bonjour
Et de l’enfant qui rit au bonheur qui l’entoure
Celui de l’ami Pierre, celui de Thérésa
Dans la même bonté Paris et Calcutta
Celui de celles et ceux
Qui cherchent et cherchent encore
Pour rallumer des vies
En réparant les corps
Et celui de John
Si bien imaginé
Celui que personne
N’a encore exaucé
Un rêve, le rêve de ne pas tout gâcher
Le rêve de n’pas tout fiche en l’air
Pour ne pas que la terre redevienne un désert
Sans rêve et sans lumière
Donnez-nous un rêve
Et nous soulèverons le monde
Le rêve d’un rêve
Et nous le chanterons à la ronde
Celui des marins qui ont vaincu leurs peurs
Qui ont défié la mer l’immensité au coeur
Les premiers fous volants,
Ces fiers enfants d’Icare
Jubilants en suspens
Entre le vide et l’histoire
Et celui de tous ceux
Qui inventent du soleil
D’une couleur, d’une note,
D’une image ou d’un mot
Artistes et magiciens
Qui entrouvrent le ciel
Frissons d’éternité
Si chers à Cyrano
Un rêve d’amour
Et de fraternité
Plus fort que les discours
Et les mots frelatés
Celui de Martin,
Celui de Nelson
La couleur de leur peau
Portée comme une couronne
Et celui de John
Si bien imaginé
Celui que personne
N’a encore exaucé
Le rêve, le rêve… La paix
(Salvatore Adamo)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Salvatore Adamo), artiste, élever, bonheur, bonjour, bonté, brave, chanter, chercher, ciel, coeur, confiant, corps, couleur, couronné, défier, délivrer, désert, donner, enfant, enivrer, entr'ouvrir, exaucer, fraternité, frisson, gâcher, histoire, homme, image, imaginer, immensité, inventer, loin, lumière, magicien, maison, marin, mer, moisson, monde, mot, note, paix, peau, peur, porter, prier, rallumer, réparer, rêve, redevenir, rire, semeur, soleil, soulever, vaincre, vide, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 juin 2018
Ma Mère
Je la vois, tenant son bol à deux mains.
Le soir tombait, c’était dimanche.
Elle souriait en silence,
Assise un peu dans la pénombre.
Elle apportait, de chez Son Excellence,
Une assiettée, tout son dîner.
Nous nous couchions et je songeais
Qu’eux en mangeaient une marmite.
C’était ma mère, mince et bientôt morte,
Car les laveuses meurent jeunes.
Leur corps tremble sous les fardeaux,
Le repassage use la tête.
La vapeur semble un nuage apaisant
Sur le linge sale en montagnes.
Pour ce qui est de changer d’air
Les laveuses ont le grenier.
Je la vois finir, le fer à la main.
Sa taille, toujours plus fragile,
A été brisée par le capital.
Pensez-y bien, ô prolétaires!
Courbée par sa tâche, elle était pourtant
Une jeune femme et je l’ignorais.
En rêve, elle avait un tablier propre,
Parfois, le facteur lui disait bonjour.
(Attila Jozsef)
Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), assiettée, bol, bonjour, capital, courbée, dîner, facteur, fardeau, fer, fragile, grenier, jeune, linge, manger, mère, mince, montagne, morte, nuage, prolétaire, rêve, repassage, sale, silence, sourire, tablier, user, vapeur | Leave a Comment »