Je crois en la blancheur immaculée des lys.
Rien n’égale la joie du lys blanc dans le coeur,
le lys blanc qui jamais ne trahit la beauté.
Que croisse dans mon âme le pur amour des lys,
rien ne peut égaler la joie de rester pure
quand la joie m’a jetée dans les bras purs des lys.
Le lys blanc mentirait s’il te cachait ta mort.
Le lys blanc m’assistait de sa blanche agonie
le lys blanc a guéri mon âme de son doute.
Le doute est le seul mal dont on puisse mourir.
Un seul lys a suffi à faire pâlir la mort.
Que serait la bonté sans la bonté des lys
et le divin parfum du lys blanc dans ton âme?
Tous les vents me traversent et toutes les flammes
Des volcans me brûlent et tous les coeurs
Me percent de leurs flèches et toutes les âmes
M’inondent de leurs rayons, ô douceur
De la flamme, du dard et des tempêtes,
Fraîcheur de la lumière et bonté du reflet,
Je brûle, je m’agite, je saigne et c’est fête
Au fond de moi, repos, oubli, calme complet.
L’univers a son port où tout bruit qui menace
Meurt et se change en silence éternel.
Les étoiles s’y vont reposer de l’espace
Et les hommes rêver des voluptés du ciel.
Une fois l’ange passe aussi
Tout près de toi
C’est un lundi matin pluvieux
Tu te sens plus vieux que le monde
Les souliers mal cirés
Et le coeur rouillé
Mais l’ange de ton destin passe
T’inondant de bonté
Et d’un sourire rose:
Retiens-le!
Retourne-toi!
Avant qu’il ne ressemble au vent!
Celle qui a commencé à travailler à dix ans.
Celle qui allait laver à la rivière quand les autres
jouaient et allaient à l’école.
Celle qui ne savait pas écrire mais écrivait dans
nos mémoires des actes de bonté.
Celle qui ne savait lire que dans le coeur des
enfants.
Faites que j’entre un jour dans la dure liberté qui
fut sienne.
Quand tu marches – ô Azizé – la gazelle se juge pesante et l’antilope entravée.
Quand tu souris – ô Azizé – les perles perdent aussitôt leur orient et les roses s’effeuillent, dépitées d’exhaler un parfum si grossier.
Quand tu chantes – ô Azizé – la fauvette critique le merle et le rossignol se tient coi.
Mais quand tu querelles – ô Azizé – le vézir et le calender se chamaillent et l’humanité entière doute de la bonté.
Ce fut l’amour de l’amour,
l’amour qui englobe tout le reste,
un amour reconnaissant,
amour de la nature, des êtres,
des animaux,
un amour engendrant
douceur et bonté
qui m’émut,
et cela je le vis en toi.
Je veux fuir du ventre
de cette nuit étrangère,
dormir d’un sommeil sans printemps retardés,
sans clauses de pardon suspendues,
et me réveiller dans ton ventre, Tiris.
Épouvanter la solitude avec un éventail
de vers que ton immensité inspire.
Vider mon âme dans la bonté de ton âme,
retraverser la mémoire de l’univers
dans la poésie de tes paysages,
écouter l’écho de tes montagnes,
la gloire de l’enfance du monde,
le galop d’une caravane sur la face cristalline
de tes plaines,
et sentir la paix que les dieux en leur bonté gravèrent
sur ton visage.
Ton visage de mer où les vagues se figent.
(Luali Lehsan)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
Chercher dans ses pensées les ombres de ses rêves,
Chercher dans le rêve un peu de réalité;
Dans la course folle des minutes si brèves
Chercher l’Eternité,
Et sur un corps de femme un peu de beauté.
Croire à tous les serments, malgré tous les mensonges,
Croire à la Bonté malgré les méchancetés,
Malgré le doute affreux qui broie et qui nous ronge
Croire à la Vérité,
Et malgré l’obscurité croire à la clarté.
Aimer, aimer chaque heure et toutes les femmes,
Aimer malgré les trahisons, les vanités,
Aimer ce qui peine, aimer ce qui réjouit l’âme,
Ce qui la fait pleurer,
Et toujours vouloir, chercher, ailer l’Unité.