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Extrêmement se perdre aux bornes de soi-même (Jean Cocteau)

Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023




    
Extrêmement se perdre aux bornes de soi-même
Grâce au fil qui nous fut donné
Aboutira peu loin mais c’est le seul extrême
Permis par un monde borné.
Si dans sa propre nuit le voyageur s’enfonce
Il n’en peut atteindre le bout.
Un sphinx garde la porte et ne donne réponse
Autre que ses yeux de hibou.

(Jean Cocteau)

 

Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points

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MAINTENANT ET À L’HEURE DE NOTRE MORT (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022



    

MAINTENANT ET À L’HEURE DE NOTRE MORT

Si facile d’aimer
Le vent
La porte ouverte
Et la lampe allumée
La même voix
La même plainte
Et les deux mains tendues où dépassent les pointes

Le bleu
La haute neige attardée sur ton front
L’églantier de tes yeux
Et tes yeux au plafond
Tout ce qui te ressemble

Il nous reste un pays sans borne
A mesurer
Des écarts de tendresse
Un pas lourd dans l’allée
Sur le bord de la nuit
La première fumée.

(René Guy Cadou)

 

Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers

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Accalmie VI (Jean Moréas)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Accalmie VI

O mer immense, mer aux rumeurs monotones,
Tu berças doucement mes rêves printaniers ;
O mer immense, mer perfide aux mariniers,
Sois clémente aux douleurs sages de mes automnes.

Vague qui viens avec des murmures câlins
Te coucher sur la dune où pousse l’herbe amère,
Berce, berce mon coeur comme un enfant sa mère,
Fais-le repu d’azur et d’effluves salins.

Loin des villes, je veux sur les falaises mornes
Secouer la torpeur de mes obsessions,
Et mes pensers, pareils aux calmes alcyons,
Monteront à travers l’immensité sans bornes.

(Jean Moréas)

Illustration

 

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Je vis dans les images (Paul Eluard)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022



 

Carl Warner -13

Je vis dans les images innombrables des saisons
Et des années
Je vis dans les images innombrables de la vie
Dans la dentelle
Des formes des couleurs des gestes des paroles
Dans la beauté surprise
Dans la laideur commune
Dans la clarté fraîche aux pensées chaude aux désirs
Je vis dans la misère et la tristesse et je résiste
Je vis malgré la mort

Je vis dans la rivière atténuée et flamboyante
Sombre et limpide
Rivière d’yeux et de paupières
Dans la forêt sans air dans la prairie béate
Vers une mer au loin nouée au ciel perdu
Je vis dans le désert d’un peuple pétrifié
Dans le fourmillement de l’homme solitaire
Et dans mes frères retrouvés
Je vis en même temps dans la famine et l’abondance
Dans le désarroi du jour et dans l’ordre des ténèbres

Je réponds de la vie je réponds d’aujourd’hui
Et de demain
Sur la limite et l’étendue
Sur le feu et sur la fumée
Sur la raison sur la folie
Malgré la mort malgré la terre moins réelle
Que les images innombrables de la mort
Je suis sur terre et tout est sur terre avec moi
Les étoiles sont dans mes yeux j’enfante les mystères
A la mesure de la terre suffisante

La mémoire et l’espoir n’ont pas pour bornes les mystères
Mais de fonder la vie de demain d’aujourd’hui.

(Paul Eluard)

Illustration: Carl Warner

 

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Parler de nourriture ne remplit pas le ventre (Hanshan)

Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022




    
Parler de nourriture ne remplit pas le ventre,
Parler de vêtements n’évite pas le froid.
Pour se remplir le ventre, il ne faut que du riz,
Et se vêtir d’habits pour se garder du froid.
La pensée est bornée; faute de le comprendre,
S’adresser au Bouddha vous paraît difficile.
Revenez en vous-même et voici le Bouddha,
Ne tournez plus la tête pour regarder dehors.

(Hanshan)

Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier

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TROIS MURS (Franz Hellens)

Posted by arbrealettres sur 26 mai 2022



 

TROIS MURS

Trois murs échelonnés
(Je me voudrais plus de souplesse)
Je les ai vus tout un hiver
Porter la pluie en équilibre

Ils ont cette fierté des lignes
Qui ne peuvent changer
Mais j’aimerais moins de rigueur
Dans cet amour qui me protège

Aussi j’ai peur en ce printemps
Dont se fleurit le plus haut mur
Que cette crête d’anémones

N’emporte en se fanant
Le seul espoir que j’aie encore
De vivre au-delà de mes bornes

(Franz Hellens)

Illustration: Fanny Verne

 

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Adieu (Franz Hellens)

Posted by arbrealettres sur 26 mai 2022



 

femme mouette [1280x768]

Adieu
Fille détachée
Mouette de ma pensée
Ailes de mon désir
Frisson d’une âme qui s’oublie

Rase un moment la mer
Que j’aperçoive encore ce qui reste
De mon souffle et de ma figure
Deux ailes et cet oeil toujours ouvert

Jusqu’à cet horizon dont la ligne terrestre
Marque les bornes de la vie
Comme au soir le soleil d’un sursaut se replie
Disparais de ma vie

Adieu fille de ma chair âme de mon esprit
Le temps a fait de ma journée un crépuscule
La nuit va me couvrir de sa marée d’étoiles
Tu seras le matin dont je ne me souviens plus.

(Franz Hellens)

Illustration

 

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Je pose un terme (Eugène Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 1 avril 2021




    
Je pose un terme,
Je bouscule
Son espèce de borne.

(Eugène Guillevic)

 

Recueil: Lexiquer
Traduction:
Editions: La Tuilerie Tropicale

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Omniprésence (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 1 avril 2021




    
Omniprésence

Il est en moi, autour de moi, faisant face de tous côtés.
Emmuré dans l’ego pour exclure Son droit
je me tiens sur ses bornes et plonge mon regard
jusqu’aux frontières de l’Infini.

Chaque chose finie que je vois est une façade ;
de ses fenêtres m’observe l’Illimitable.
En vain d’un corps séparé fut faite ma prison ;
Sa présence occulte brûle en chaque cellule.

Il est devenu ma substance et mon souffle,
Il est mon angoisse et mon extase,
ma naissance est le signe de Son éternité,
ma mort un passage vers Son immortalité.

Mes abîmes muets sont Sa secrète demeure ;
dans la chambre de mon coeur vit le Dieu inadoré.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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Tu es ce que tu es (Mihai Beniuc)

Posted by arbrealettres sur 5 mai 2020




    
Tu es ce que tu es,
On te mesure à l’aune,
Ton poids est léger,
Mais de tes rêves
Pourrait-on trouver la mesure ?

Nu-pieds,
En loques,
Assoiffé d’infini et d’immortalité,
Dans ce monde borné, mortel,
Le rêve grandit,
Analphabète.

On pose les mains gantées de douleur sur les choses
Et les choses pleurent.

(Mihai Beniuc)

 

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