Posts Tagged ‘bouchée’
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021
Promenade quotidienne
Je ferme les yeux
Et à petites bouchées
Je savoure le goût du jour
Que m’importe les autres
Quand je cours
Sur l’herbe fraîche
Au milieu des haies
Je parcours un pays
Au-delà de l’ombre
Où les routes disparaissent
Dans des espaces de chaleur
Où les arbres s’élèvent vers la clarté
Je suis la rivière bavarde
Aux lentes navigations
Respirant alors un air fétide
Sur des chemins de halage
Où poussent des herbes chétives
Quand je rentre le soir
Je me faufile
Entre ombre et lumière
A la lisière du silence
Pour me glisser dans la nuit
Sous les astres à l’affût
Dans un ciel qui cache
Bien des mystères.
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), bouchée, cacher, courir, disparaître, fétide, fermer, glisser, goût, haie, halage, mystère, nuit, ombre, parcourir, pays, promenade, savourer, se faufiler, soir, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 juin 2020

Illustration: Ron Mueck
ET LE MORT RESTE PAUVRE
Chaque mort qui part
Laisse aux vivants ses douleurs.
Les uns
En font des habits de deuil,
D’autres de tristes sourires.
Certains les changent
En paroles de circonstance,
D’autres les adoptent
Parmi leurs propres douleurs
Et les laissent grandir.
Quelques-uns les trempent dans le vin
Et n’en font qu’une bouchée,
D’autres les mâchent avec le pain
Et boivent du vin par dessus.
Peu à peu les douleurs du mort
Sont des douleurs d’un autre,
On oublie même celui que les souffrit.
Et le mort reste pauvre,
Il reste comme un serf,
Attaché à la terre.
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), adopter, attacher, boire, bouchée, changer, circonstance, deuil, douleur, grandir, habit, laisser, mâcher, mort, oublier, pain, parole, partir, pauvre, rester, serf, souffrir, sourire, terre, tremper, triste, vin, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 avril 2020

Illustration: Irina Vitalievna Karkabi
ÉCHANGES
Vous donneriez volontiers
une tartine ou un cercueil
pour une paire de souliers
Je donnerais pour un oeil
une dent ou un râtelier
Nous pouvons nous arranger
Pour une bouchée de pain
vous donneriez volontiers
une bonne poignée de main
un cheval pour un royaume
l’éternité pour une pomme
Inutile de discuter
Marchés conclus
Marchés perdus
le diable n’achète plus les âmes
Tout est noir aujourd’hui Madame
les marchés
et les âmes
(Philippe Soupault)
Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset
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Posted in poésie | Tagué: (Philippe Soupault), acheter, arranger, âme, échange, éternité, bouchée, cercueil, cheval, conclure, dent, diable, discuter, donner, inutile, madame, main, marche, noir, oeil, pain, paire, perdre, poignée, pomme, pouvoir, râtelier, royaume, soulier, tartine, volontiers | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2018

Illustration: Salvador Dali
Rose, tu es prête,
il ne tient qu’à toi
de t’arrêter en chemin
Où le coeur bat.
Le silence est à ton côté,
il échange avec toi, rose,
couleur et désir,
dans le même matin.
Si un jour
le chant se brise,
tu seras là
Dans cette bouchée de lumière,
rose de nulle part ,
au large du temps.
(Lionel Ray)
Recueil: Syllabes de sable Poèmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Lionel Ray), échanger, battre, bouchée, côte, chant, chemin, coeur, jour, large, lumière, matin, nulle part, prêt, rose, s'arrêter, se briser, silence, temps, tenir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2018

LA GRANDE CHÈVRE
La grande chèvre avait déjà brouté la vieille gardeuse et la forêt.
De la maison, elle ne fit qu’une bouchée. Un quartier de lune maintenant.
Puis tout un vent du nord.
Et alors, la bique de boire un si grand coup de mer qu’en va-t-à-pied z’à Douvres.
Enfin, enfin, une feuille de laitue !
Si j’avais eu cette feuille de laitue tout de suite, dit-elle,
je n’aurais rien mangé d’autre.
(Norge)
Illustration
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Norge), boire, bouchée, brouter, chèvre, feuille, forêt, laitue, lune, maison, manger, mer, quartier, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018

Attila Jozsef
Coeur Pur
Je n’ai ni père, ni mère,
Ni dieu, ni foyer,
Ni berceau, ni bière,
Ni amante, ni baiser.
Trois jours déjà sans manger,
Ni bombance, ni bouchée.
Mon empire, c’est mes vingt ans.
Mes vingt ans, je vous les vends.
Et si nul n’en veut, ma foi,
Le diable, lui, me les prendra.
Le cœur pur, j’irai voler,
S’il le faut, assassiner.
On m’arrêtera, me pendra,
En terre chrétienne m’enterrera,
Et une ivraie homicide
Croîtra sur mon cœur splendide.
(Attila Jozsef)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Ni père ni mère
Traduction: Guillaume Métayer
Editions: Sillage
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Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), amant, arrêter, assassiner, baiser, berceau, bière, bombance, bouchée, coeur, croître, diable, Dieu, empire, enterrer, foyer, homicide, ivraie, manger, mère, père, pendre, prendre, pur, splendide, terre, vendre, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 septembre 2018

Mon corps las en dormant a réchauffé mon lit…
Ma fatigue d’hier est restée en mes membres
Et mon maître déjà, le matin de décembre,
M’appelle dans la rue où la rumeur grandit.
Dresse tes os, debout. Lève-toi. Lève-toi, debout femme !
Mais est-ce bien la peine, ô Dieu, d’avoir une âme ?
(…)
Huit heures, cours laver à la rivière où l’eau
Attend sous un glaçon tes poignets pour les mordre,
Le linge qu’ont sali les autres va le tordre,
Râpe afin qu’il soit blanc sa crasse avec ta peau.
Frotte, les jours sont courts, le pain cher, frotte femme !
Mais est-ce bien la peine, ô Dieu, d’avoir une âme ?
(…)
Midi… cherche la croûte en ta poche cachée,
Vite, donne à ta chair de pauvre la bouchée
Dont pour s’user à gagner l’autre elle a besoin.
Mange ton pain, ton pain te mange, mange ô femme.
Mais est-ce bien la peine, ô Dieu, d’avoir une âme ?
(…)
Sans repos, sans espoir, use ta vie ô femme…
Mais est-ce bien la peine ô Dieu d’avoir une âme ?
(Marie Noël)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), âme, besoin, bouchée, chair, corps, crasse, croûte, donner, dormir, espoir, fatigue, femme, frotter, glaçon, las, linge, lit, maître, membre, midi, mordre, pain, peau, peine, poche, poignet, râper, réchauffer, repos, rivière, rumeur, se dresser, se lever, tordre, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2018

Illustration: Pierre Mornet
Elle a cet homme dans sa vie,
ce nouvel homme
qui fait mentir les gorges chaudes,
les lèvres blanches, les bouchées doubles,
les dimanches à se fuir
interminablement.
Combien de paupières rougies
pour chaque nuit de solitude ?
Ma belle amie, elle a,
sous le néon bleu du miroir,
vu cligner un autre visage.
Elle a ce nouvel homme,
elle tient sa vie.
(Karel Logist)
Recueil: J’arrive à la mer
Traduction:
Editions: De le Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Karel Logist), bouchée, cligner, dimanche, homme, interminablement, lèvres, mentir, miroir, néon, nuit, paupière, rougi, se fuir, solitude, tenir, vie, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018
Un oiseau passe
Éclair de plumes
Dans le courrier du crépuscule
VA
VOLE
ET DIS-LEUR
Dis-leur que tu viens d’un pays
Formé dans une poignée de main
Un pays simple comme bonjour
Où les nuits chantent
Pour conjurer la peur des lendemains
Dis-leur
Que nous sommes une bouchée
Répartie sur sept îles
Comme les sept couleurs de la semaine
Mais que jamais ne vient
Le dimanche de nous-mêmes
VA
VOLE
ET DIS-LEUR
Dis-leur que les marées
Ouvrent la serrure de nos mémoires
Que parfois le passé souffle
Pour attiser nos flammes
Car un peuple qui oublie
Ne connaît plus la couleur des jours
Il va comme un aveugle dans la nuit du présent
Dis-leur que nous passons d’île en île
Sur le pont du soleil
Mais qu’il n’y aura jamais assez de lumière
Pour éclairer
Nos morts
Dis-leur que nos mots vont de créole en créole
Sur les épaules de la mer
Mais qu’il n’y aura jamais assez de sel
Pour brûler notre langue
VA
VOLE
ET DIS-LEUR
Dis-leur qu’à force d’aimer les hommes
Nous avons appris à aimer l’arc-en-ciel
Et surtout dis-leur
Qu’il nous suffit d’avoir un pays à aimer
Qu’il nous suffit d’avoir des contes à raconter
Pour ne pas avoir peur de la nuit
Qu’il nous suffit d’avoir un chant d’oiseau
Pour ouvrir nos ailes d’hommes libres
VA
VOLE
ET DIS-LEUR
(Ernest Pépin)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Ernest Pépin), aile, aimer, aveuglé, éclair, épaule, île, bonjour, bouchée, chant, chanter, coeur, conte, courrier, dimanche, homme, libre, lumière, mémoire, mer, nuit, oiseau, peur, plume, raconter, serrure, soleil, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 août 2017

Observez la pastèque,
vos yeux se réjouissent de sa couleur,
votre nez de son parfum discret,
votre main caresse sa peau ferme et lisse,
vous n’avez pas besoin de boire en même temps,
car son eau est en elle,
vous n’avez pas à la caler dans une assiette,
puisqu’elle mûrit et s’offre dans son propre récipient.
Commencez par les extrémités,
puis rapprochez-vous du cœur,
et chaque bouchée vous rapprochera
des Jardins de Lumière.
(Amin Maalouf)
Recueil: Les Jardins de lumière
Editions: LE LIVRE DE POCHE
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Amin Maalouf), assiette, besoin, boire, bouchée, caler, caresser, coeur, commencer, couleur, discret, eau, extrémité, fermé, jardin, lisse, lumière, main, mûrir, nez, observer, parfum, pastèque, peau, rapprocher, récipient, s'offrir, se rapprocher, se réjouir, yeux | Leave a Comment »