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LE VENT DU SOIR (Jean-Pierre Lemaire)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2023



    

LE VENT DU SOIR

Des génies habitaient à l’intérieur des arbres
et sortaient le soir, quand il faisait grand vent
par un trou noir dans un noeud du tronc
où l’on ne pouvait passer que deux doigts
Le jardin entier devenait leur domaine
il n’était plus question d’aller dehors
et nous suivions derrière la vitre, anxieusement
les ravages de leur sarabande impalpable
Le matin, le jardin était presque intact
Il fallait se dépêcher, avec des brindilles
et des bouts d’écorce tombés
d’aller boucher le trou mystérieux
Puis on touchait le tronc, à demi rassuré
et l’on pouvait enfin jouer tranquillement

(Jean-Pierre Lemaire)

Recueil: Le pays derrière les larmes Poèmes choisis
Editions: Gallimard

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Ah! Tu sortiras, Biquette (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2023




    
Ah! Tu sortiras, Biquette

Biquette n’veut pas sortir du chou!
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le chien
Afin de mordre Biquette
On envoie chercher le chien
Afin de mordre Biquette
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou.
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le loup
Afin de manger le chien
On envoie chercher le loup
Afin de manger le chien
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou.
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher l’bâton
Afin d’assommer le loup
On envoie chercher l’bâton
Afin d’assommer le loup
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le feu
Afin de brûler l’bâton
On envoie chercher le feu
Afin de brûler l’bâton
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher de l’eau
Afin d’éteindre le feu
On envoie chercher de l’eau
Afin d’éteindre le feu
L’eau ne veut pas éteindre le feu
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le veau
Pour lui faire boire de cette eau
On envoie chercher le veau
Pour lui faire boire de cette eau
Le veau ne veut pas boire de cette eau
L’eau ne veut pas éteindre le feu
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher l’boucher
Afin de tuer le veau
On envoie chercher l’boucher
Afin de tuer le veau
Le boucher n’veut pas tuer le veau
Le veau ne veut pas boire de cette eau
L’eau ne veut pas éteindre le feu
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !

On envoie chercher le diable
Pour qu’il emporte le boucher
On envoie chercher le diable
Pour qu’il emporte le boucher
Le diable veut bien prendre l’boucher
Le boucher veut bien tuer le veau
Le veau veut bien boire de cette eau
Cette eau veut bien éteindre le feu
Le feu veut bien brûler le bâton
Le bâton veut bien assommer le loup
Le loup veut bien manger le chien
Le chien veut bien mordre Biquette
Biquette veut bien sortir du chou

Ah! Tu es sortie, Biquette, Biquette
Ah! Tu es sortie, j’te l’avais dit
Ah! Tu es sortie, Biquette, Biquette
Ah! Tu es sortie, j’te l’avais dit

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Chère Elise (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2023




    
Chère Elise

Avec quoi faut-il chercher l’eau,
Chère Elise, chère Elise,
Avec quoi faut-il chercher l’eau ?
Avec un seau, mon cher Eugène,
Cher Eugène, avec un seau.

Mais le seau, il est percé,
Chère Elise, chère Elise
Mais le seau, il est percé,
Faut le boucher, mon cher Eugène,
Cher Eugène, faut le boucher.

Avec quoi faut-il le boucher,
Chère Elise, chère Elise,
Avec quoi faut-il le boucher ?
Avec d’ la paille, mon cher Eugène,

Cher Eugène, avec d’la paille.
Mais la paille n’est pas coupée,
Chère Elise, chère Elise,
Mais la paille n’est pas coupée…
Faut la couper, mon cher Eugène,

Cher Eugène, faut la couper.
Avec quoi faut-il la couper,
Chère Elise, chère Elise,
Avec quoi faut-il la couper,
Avec une faux, mon cher Eugène,

Cher Eugène, avec une faux.
Mais la faux n’est pas affûtée,
Chère Elise, chère Elise,
Mais la faux n’est pas affûtée
Faut l’affûter, mon cher Eugène,

Cher Eugène faut l’affûter.
Avec quoi faut-il l’affûter,
Chère Elise, chère Elise,
Avec quoi faut-il l’affûter ?
Avec une pierre, mon cher Eugène,

Cher Eugène, avec une pierre.
Mais la pierre n’est pas mouillée,
Chère Elise, chère Elise,
Mais la pierre n’est pas mouillée
Faut la mouiller, mon cher Eugène,

Cher Eugène, faut la mouiller.
Avec quoi faut-il la mouiller,
Chère Elise, chère Elise,
Avec quoi faut-il la mouiller ?
Avec de l’eau, mon cher Eugène,

Cher Eugène, avec de l’eau !
Avec quoi faut-il chercher l’eau,
Chère Elise, chère Elise,
etc…

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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LES DERNIÈRES PIÈCES (Guy Goffette)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2020



Illustration: Erich Heckel
    
LES DERNIÈRES PIÈCES
à Jacques

Comme ceux qui crurent un jour dépasser l’horizon
et qui, le geste las, ne parlent plus qu’avec leur chien

tu répètes que le bonheur est plein de vide
et qu’on a beau crier contre les murs sournois,

l’herbe demeure le chemin le plus tendre
vers l’abattoir — et le boucher peut encore

caresser sa femme avec des mains de soie.
Et tu cries, oui tu cries, mais de plus en plus bas :

bonheur, bonheur, comme on jette,
couché sur la margelle du ciel,

ses dernières pièces dans le bleu qui bouge :
ces yeux que rien ne comble plus

sinon dans la nuit des amants outragés
la sourde et lente montée des larmes.

(Guy Goffette)

 

Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard

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Pétronille (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020



Illustration: Valérie Renoux
    

Pétronille

Je suis une petite fille
Mais je mets des pantalons.
J’ai beau m’appeler Pétronille
J’aime mieux être un garçon.

Quand la crémière m’interpelle
Bonjour ma petite demoiselle »
Exprès je lui réponds
« Bonjour M’sieur Potiron. »

Quand le boucher s’écrie
« Qu’est-ce que veut aujourd’hui
Ma petite escalope ? »
Je fronce les sourcils
Et lui dis . « Du persil,
Mademoiselle Pénélope. »

Ça crée la confusion.

J’ai beaucoup d’caractère
Beaucoup de formation

Et sous mes petits airs
Se cache un grand garçon.

Je n’aime pas les filles
Aux réflexes sanguins
Moites sous les charmilles
Et pâles dans les trains.

Quand on est un garçon
On siffle dans ses doigts
On est Ali-Babas
On grimpe sur les toits.

On s’en va sur les mers
Où y’a plein de moutons.
On vole dans les airs
Avec les électrons.

Et devant ces exploits
Tout l’monde reste baba.

« Non Maman, pas ma robe, je veux mon pantalon
Ma ceinture de cuir, mon colt, mes munitions .
Je vais faire un hold-up
A Plessis-Robinson. »

(René de Obaldia)

 

Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle

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Je te parle tu n’entends pas (Bernard Friot)

Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2019



Illustration: Luc Thébault
    
Je te parle
tu n’entends pas
j’agite les bras
tu ne me vois pas.

Dos tourné
oreilles bouchées
déjà
tu m’as oublié.

Amour volage volatil
tu n’as fait que passer
mais dans mon coeur tu as laissé
ta marque indélébile.

(Bernard Friot)

 

Recueil: Je t’aime, je t’aime, je t’aime… Poèmes pressés
Traduction:
Editions: Folio Junior

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Ah! leur raison (Armand Gaudoy)

Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019



 

Gurbuz Dogan Eksioglu (35) [1280x768]

Ah! leur raison, triste machine délabrée,
Torturant l’arbre afin d’avoir plus tôt son fruit,
Creusant des trous dans l’étendue et la durée,
Pour les boucher avec les cendres de l’ennui!

(Armand Gaudoy)

Illustration: Gurbuz Dogan Eksioglu

 

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LE GARÇON BOUCHER (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019



Illustration: Alfred Boucher
    
LE GARÇON BOUCHER

Toujours te sourire,
Jamais te toucher,
Tu me rendras pire
Qu’un garçon boucher!

Apprends qui je suis,
Sache qu’en dormant
J’égorge, la nuit,
Cette femme enfant

Qui est dans tes yeux,
Qui penche la tête,
Je tords ses cheveux,
Je trahie une bête

Vague, blanche et nue,
Grande comme toi,
Quand elle remue
J’enfonce tout droit

Le couteau joyeux,
Le couteau rageur,
Je le sens heureux
D’aller dans ton cœur.

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

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Eteins mes yeux (Rainer Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 4 avril 2019



Eteins mes yeux – je peux te voir,
bouche mes oreilles – je peux t’entendre
et sans pieds, je peux aller vers toi ;
et sans bouche, je peux te supplier encore.
Arrache mes bras, je te prends
dans mon cœur comme dans une main,
tiens mon cœur fermé, – mon cerveau battra,
et si tu mets dans mon cerveau le feu,
je te porterai dans mon sang.

(Rainer Maria Rilke)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Illustration: Anne-Marie Zylberman

 

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N’adresse pas des cris (Angelus Silesius)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2019



Angelus Silesius
    
N’adresse pas des cris à Dieu,
c’est en toi qu’est la source;
n’en bouche pas l’issue
et elle coulera toujours.

(Angelus Silesius)

 

Recueil: Le Voyageur chérubinique
Traduction:
Editions:

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