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Posts Tagged ‘bouchon’

LE PRINTEMPS DANS UN FILET DE PÊCHEUR (Jaroslav Seifert)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023




    
LE PRINTEMPS DANS UN FILET DE PÊCHEUR

Dans le filet bordé par des bouchons
c’est le printemps. Des arbres pleins de fleurs
nous montrent, souriants, les dents de leurs boutons
lorsque nous regardons en arrière.

Dans le filet bordé par des bouchons
et qui plus est plié triplement
il y a de même les astres ; ils me connaissent
et l’un d’eux se souvient, toujours quand

je rentre — et il m’éclaire, alors que dans l’ombre
vers le seuil aimé j’avance de nouveau.
Qui d’autre a donc les étoiles pour amies ?
D’un petit nombre seulement c’est le lot.

Dans le filet bordé par des bouchons
le vent s’est fait prendre ; et son rire,
c’est le rire que, si elles parlent des hommes,
les femmes font à chaque fois retentir.

Dans le filet bordé par des bouchons
sont prises maintenant les griffes d’une douce peur.
Et c’est la peur que, toujours, éprouvent les hommes
quand ils évoquent les femmes, se parlant entre eux.

(Jaroslav Seifert)

Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud

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Une libellule bleue (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 19 août 2022



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Une libellule bleue
Se pose sur mon bouchon
A peine l’eau frissonne

(Anonyme)

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Le Petit Chat (Edmond Rostand)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    
Le Petit Chat

C’est un petit chat noir effronté comme un page,
Je le laisse jouer sur ma table souvent.
Quelquefois il s’assied sans faire de tapage,
On dirait un joli presse-papier vivant.

Rien en lui, pas un poil de son velours ne bouge ;
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces minets tirant leur langue de drap rouge,
Qu’on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.

Quand il s’amuse, il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent je m’accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.

Tout d’abord de son nez délicat il le flaire,
La frôle, puis, à coups de langue très petits,
Il le happe ; et dès lors il est à son affaire
Et l’on entend, pendant qu’il boit, un clapotis.

Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu’il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.

Alors il se pourlèche un moment les moustaches,
Avec l’air étonné d’avoir déjà fini.
Et comme il s’aperçoit qu’il s’est fait quelques taches,
Il se lisse à nouveau, lustre son poil terni.

Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates ;
Il les ferme à demi, parfois, en reniflant,
Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.

Mais le voilà qui sort de cette nonchalance,
Et, faisant le gros dos, il a l’air d’un manchon ;
Alors, pour l’intriguer un peu, je lui balance,
Au bout d’une ficelle invisible, un bouchon.

Il fuit en galopant et la mine effrayée,
Puis revient au bouchon, le regarde, et d’abord
Tient suspendue en l’air sa patte repliée,
Puis l’abat, et saisit le bouchon, et le mord.

Je tire la ficelle, alors, sans qu’il le voie,
Et le bouchon s’éloigne, et le chat noir le suit,
Faisant des ronds avec sa patte qu’il envoie,
Puis saute de côté, puis revient, puis refuit.

Mais dès que je lui dis : « Il faut que je travaille,
Venez vous asseoir là, sans faire le méchant ! »
Il s’assied… Et j’entends, pendant que j’écrivaille,
Le petit bruit mouillé qu’il fait en se léchant.

(Edmond Rostand)

Recueil: Les Musardises
Traduction:
Editions:

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Le vide (Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 29 avril 2021



Sans le vide,
Rien n’est faisable.

Omniprésent,
Même dans le silence.

Tout, sans lui,Serait de la nature du bouchon.

C’est lui
Qui permet que ça remue,
Qu’on remue tout ça.

C’est lui
Qui permet qu’on entre.

C’est lui qui fait
Qu’il y a un dedans.

C’est lui,
La danse.

(Guillevic)

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La bouteille à la mer (Michel Butor)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2019




    
La bouteille à la mer

Mes parois ont tant absorbé
le whisky de mon héritage
que je suis devenue ivre morte
voguant de Floride en Finistère
et ma respiration haletante
empêche mon bouchon de contenir
les vapeurs de mon appel à l’aide

(Michel Butor)

 

Recueil: Collation précédé de HORS-D’OEUVRE scandés par les SOUVENIRS ILLUSOIRES D’UN JAPON TRES ANCIEN
Traduction:
Editions: Seghers

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Sous un air limpide (Norge)(Georges Mogin)

Posted by arbrealettres sur 17 octobre 2018




    
Sous un air limpide
un vase de légères fleurs
au bord de la mer
et sans que rien n’annonce un malheur

Le sable où quelques os de seiche
s’effritent. Quatre allumettes
mouillées par la marée. Un bouchon.

Monsieur, le temps est très calme.

(Norge)(Georges Mogin)

 

Recueil: Oeuvres poétiques
Traduction:
Editions: Seghers

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Vivez (Robert Desnos)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2018



En voilà une affaire pour du sel renversé,
Un sablier brisé,
Une bouteille débouchée,
Une voiture dans le fossé
Et la culbute ratée.
Remettez le sel dans la salière,
Le bouchon sur la bouteille,
La voiture sur la route,
La tête par-dessus le cul.

Mais le sablier ?
Vous pouvez le retourner,
Temps passé est bien passé
Tâchez d’en profiter.

Le vent emporte le sable
Nos souvenirs et nos amitiés…
Ne vous montez pas le bourrichon !
Avec vous-mêmes, pas de chiqué.

Temps passé est bien passé
Vivez.

(Robert Desnos)

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Bacchus (Aya Cheddadi)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018



Illustration: William Bouguereau
    
Bacchus

Le sélian et le vieux-magon
le saint-augustin et le mornag
me font sortir de mes gonds
Vive le son vive la vague
Emportez bouchons et bougons

(Aya Cheddadi)

 

Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard

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La fraise un bouchon (Laurent Albarracin)

Posted by arbrealettres sur 20 mai 2017



 

    

La fraise un bouchon
de carafe à son parfum

(Laurent Albarracin)

 

Recueil: Le Secret secret
Editions: Flammarion

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Ophélie (Maurice Fanon)

Posted by arbrealettres sur 15 mai 2017



Illustration: Arthur Hughes

    

Ophélie

À la pêche à la ligne avec un bouchon
Qui ressemble à la fleur du jupon d’Ophélie
Avec une chanson au bout de mon hameçon
Y a quelque chose de pourri au royaume des poissons

Quand ils s’étaient couchés dans l’herbe de l’été
Les gens disent qu’elle s’était mise à chanter
S’était mise à chanter dans l’herbe de l’été
Comme jamais l’été fille n’avait chanté

À la pêche à la blonde avec un regard
Qui ressemble à un train qui a perdu sa gare
Avec un billet pour partir à l’armée
Y a quelque chose de pourri au royaume de Peynet

Quand ils s’étaient quittés dans l’herbe de l’été
Les gens disent qu’elle s’était mise à pleurer
S’était mise à pleurer dans l’herbe de l’été
Comme jamais l’été fille n’avait pleuré

À la pêche aux médailles avec un pantalon
De la couleur du temps qu’il fait dans les entrailles

Avec une mitraille pour faire la moisson
Y a quelque chose de pourri au royaume des semailles

Quand il était tombé dans l’herbe de l’été
Les gens disent qu’elle s’était mise à prier
S’était mise à prier dans l’herbe de l’été
Comme jamais l’été fille n’avait prié

À la pêche aux larmes avec le sourire
Des femmes déchirées qui n’ont plus rien à dire
Avec un télégramme venu de quelque part
Y a quelque chose de pourri au royaume des faire-part

Quand elle s’était couchée dans l’herbe de l’étang
Les gens disent que la pluie s’était mise à tomber
S’était mise à tomber dans l’herbe de l’étang
Comme jamais l’été la pluie n’était tombée

À la pêche à la ligne avec un bouchon
Qui ressemble à la fleur du jupon d’Ophélie
Avec une chanson au bout de mon hameçon
Y a quelque chose de pourri au royaume des poissons

(Maurice Fanon)

 

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