Posts Tagged ‘boudoir’
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2022

Pensées dans le boudoir
L’ombre s’enfonce, serre le noeud de mes tourments.
Chagrins et tourments à cause de qui ?
Je pense à notre séparation,
Chacun en vie, mais à chaque bout du ciel,
Sans espoir d’heureuse réunion.
Mon coeur est déchiré, lacéré, blessé.
Ce n’est pas la nourriture qui me manque,
Mais l’appétit tant la peine m’accable.
Assise immobile, sans rien faire,
Je pense à l’éclat radieux de ton visage.
(Xu Gan)
Recueil: Cent poèmes d’amour de la Chine ancienne
Traduction: André Lévy
Editions: Philippe Picquier
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Posted in poésie | Tagué: (Xu Gan), accabler, appétit, assis, éclat, blesser, boudoir, bout, cause, chagrin, ciel, coeur, déchirer, espoir, faire, heureux, immobile, lacérer, manquer, noeud, nourriture, ombre, peine, pensée, penser, radieux, réunion, rien, s'enfoncer, séparation, serrer, tourment, vie, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2020

La Veuve
La Veuve, auprès d’une prison,
Dans un hangar sombre demeure.
Elle ne sort de sa maison
Que lorsqu’il faut qu’un bandit meure.
Dans sa voiture de gala
Qu’accompagne la populace
Elle se rend, non loin de là,
Et, triste, descend sur la place.
Avec des airs d’enterrement,
Qu’il gèle, qu’il vente ou qu’il pleuve,
Elle s’habille lentement,
La Veuve.
Les témoins, le prêtre et la loi
Voyez, tout est prêt pour la noce ;
Chaque objet trouve son emploi :
Ce fourgon noir, c’est le carrosse.
Tous les accessoires y sont :
Les deux chevaux pour le voyage
Et le grand panier plein de son :
La corbeille de mariage.
Alors, tendant ses longs bras roux,
Bichonnée, ayant fait peau neuve,
Elle attend son nouvel époux,
La Veuve.
Voici venir le prétendu
Sous le porche de la Roquette.
Appelant le mâle attendu,
La Veuve, à lui s’offre, coquette.
Tandis que la foule, autour d’eux,
Regarde frissonnante et pâle,
Dans un accouplement hideux,
L’homme cracher son dernier râle.
Car les amants, claquant du bec,
Tués dès la première épreuve,
Ne couchent qu’une fois avec
La Veuve.
Tranquille, sous l’œil du badaud,
Comme, en son boudoir, une fille,
La Veuve se lave à grande eau,
Se dévêt et se démaquille.
Impassible, au milieu des cris,
Elle retourne dans son bouge,
De ses innombrables maris
Elle porte le deuil en rouge.
Dans sa voiture se hissant,
Goule horrible que l’homme abreuve,
Elle rentre cuver son sang,
La Veuve.
Voici venir le prétendu
Sous le porche de la Roquette.
Appelant le mâle attendu,
La Veuve, à lui s’offre, coquette.
Tandis que la foule, autour d’eux,
Regarde frissonnante et pâle,
Dans un accouplement hideux,
L’homme cracher son dernier râle.
Car les amants, claquant du bec,
Tués dès la première épreuve,
Ne couchent qu’une fois avec
La Veuve.
Tranquille, sous l’œil du badaud,
Comme, en son boudoir, une fille,
La Veuve se lave à grande eau,
Se dévêt et se démaquille.
Impassible, au milieu des cris,
Elle retourne dans son bouge,
De ses innombrables maris
Elle porte le deuil en rouge.
Dans sa voiture se hissant,
Goule horrible que l’homme abreuve,
Elle rentre cuver son sang,
La Veuve.
(Jules Jouy)
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Jouy), abreuver, accompagner, accouplement, amant, attendre, époux, épreuve, badaud, bandit, bec, boudoir, bouge, carrosse, claquer, coquette, corbeille, coucher, cracher, cri, cuver, demeure, descendre, deuil, enterrement, fille, foule, fourgon, frissonner, gala, geler, goule, hangar, hideux, homme, horrible, impassible, innombrable, lent, Loi, maison, mari, mariage, mâle, mourir, noce, noir, oeil, pâle, place, pleuvoir, populace, prétendu, prêtre, prison, râle, regarder, rouge, s'habiller, s'offrir, se dévêtir, se laver, se retourner, sombre, sortir, témoin, tranquille, triste, tuer, venter, veuve, voiture | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018

Chant d’automne
I
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.
J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? – C’était hier l’été ; voici l’automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
II
J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant.
Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l’été blanc et torride,
De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !
(Charles Baudelaire)
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Baudelaire), adieu, amante, amour, attendre, automne, avide, âtre, écho, écouter, éphémère, être, bélier, boudoir, cercueil, chant, choc, clarté, colère, départ, doux, frémir, froid, lumière, méchant, mer, monotone, plonger, rayon, retentir, soeur, soleil, sonner, succomber, ténèbres, tombe, torride | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2018

Illustration: Theodore Chassériau
La muse…
elle dicte et souffle un pouvoir très limité,
puis elle s’éloigne et se fatigue vite
en faisant oublier que l’on peut être dévoré à tous moments
par une colonie de fourmis rouges,
broyé par une géante langouste d’arsenic,
ou bien encore pris dans la rose de laque tiède d’un boudoir
contre lesquelles ne peuvent rien les muses
embusquées dans les pupilles des yeux.
Lorsque la muse sent que la mort traîne dans les environs
elle ferme aussitôt sa porte, se dresse sur un socle, prend une urne,
et se met à écrire une épitaphe de sa main de cire,
puis arrose de sueur le laurier de son front et alors dans la brise,
seul le silence se fait entendre.
(Max Jacob)
Recueil: Conseils à un jeune poète
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Max Jacob), arroser, arsenic, écrire, épitaphe, boudoir, brise, broyer, dévorer, dicter, embusqué, entendre, fermer, fourmi, front, langouste, limiter, mort, muse, oublier, porte, pouvoir, pupille, rose, s'éloigner, se fatiguer, silence, souffler, sueur | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2017
Illustration: Diego Rivera
FEMINA
Ton cœur est un miroir où se fige mon âme ;
Ton âme : un frais boudoir aux senteurs de rut fauve ;
Ton regard : un soleil que cerne un désir mauve.
Et ta chair un beau marbre où s’alanguit ma flamme.
Alors que mon frisson de spasme, qui t’arrose.
S’épanouit au sein de la fleur noire et rose !
(Alphonse Gallais)
Recueil: Anthologie universelle des baisers (III France)
Editions: H. Daragon
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Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Gallais), arroser, âme, boudoir, cerner, chair, coeur, désir, fauve, femina, flamme, fleur, frais, frisson, marbre, mauve, miroir, noir, regard, rose, rut, s'alanguir, s'épanouir, se figer, sein, soleil, spasme | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2017

L’andalouse
Avez-vous vu, dans Barcelone,
Une Andalouse au sein bruni ?
Pâle comme un beau soir d’automne !
C’est ma maîtresse, ma lionne!
La marquesa d’Amaëgui !
J’ai fait bien des chansons pour elle,
Je me suis battu bien souvent.
Bien souvent j’ai fait sentinelle,
Pour voir le coin de sa prunelle,
Quand son rideau tremblait au vent.
Elle est à moi, moi seul au monde.
Ses grands sourcils noirs sont à moi,
Son corps souple et sa jambe ronde,
Sa chevelure qui l’inonde,
Plus longue qu’un manteau de roi !
C’est à moi son beau col qui penche
Quand elle dort dans son boudoir,
Et sa basquina sur sa hanche,
Son bras dans sa mitaine blanche,
Son pied dans son brodequin noir !
Vrai Dieu ! Lorsque son oeil pétille
Sous la frange de ses réseaux,
Rien que pour toucher sa mantille,
De par tous les saints de Castille,
On se ferait rompre les os.
Qu’elle est superbe en son désordre,
Quand elle tombe, les seins nus,
Qu’on la voit, béante, se tordre
Dans un baiser de rage, et mordre
En criant des mots inconnus !
Et qu’elle est folle dans sa joie,
Lorsqu’elle chante le matin,
Lorsqu’en tirant son bas de soie,
Elle fait, sur son flanc qui ploie,
Craquer son corset de satin !
Allons, mon page, en embuscades !
Allons ! la belle nuit d’été !
Je veux ce soir des sérénades
A faire damner les alcades
De Tolose au Guadalété
(Alfred de Musset)
Illustration: Isabelle Jacq Gamboena
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Posted in poésie | Tagué: (Alfred de Musset), Andalouse, automne, été, béant, boudoir, brodequin, chanson, chanter, chevelure, col, corset, crier, damner, désordre, dormir, embuscade, flanc, fou, frange, hanche, inconnu, inonder, joie, lion, maîtresse, manteau, mantille, mordre, nuit, oeil, pâle, pétiller, prunelle, rideau, roi, saint, sérénade, se battre, se pencher, sein, sentinelle, soie, sourcil, superbe, tomber, toucher, trembler, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2016

CARAVANE
A Olivier Pain.
Oh ! ne savoir jamais les dates,
Boire de l’eau, manger des dattes !
Les déserts ont des chemins longs
Plus gais vraiment que nos salons.
Quel soleil ! Ça manque de femmes :
Ces chameliers sont bien infâmes.
Ils ne nous versent pas de bocks
Et nous vendent des bijoux tocs.
Entre marcheurs on se dénigre :
Rien ! Quel ciel ! Même pas du tigre !
Oh ! le désert ! Assez, assez !
Rien que des chameaux désossés,
Des chacals, des rats et du sable
L’eau rare et le biscuit… passable,
Et l’on traverse tout cela
Loin du boudoir loin du gala
On vit, on va plein d’espérance :
Parce qu’on est des gens de France.
(Charles Cros)
Illustration: Caroline Duvivier
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), boudoir, caravane, chacal, chameau, chamelier, ciel, date, datte, eau, espérance, femme, gala, manquer, rat, saler, savoir, soleil, tigre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2016

Elle sait que l’attente est un cruel supplice,
Qu’il doit souffrir déjà, qu’il faut qu’elle accomplisse
Le serment qu’elle a fait d’être là, vers midi.
Mais, parmi les parfums du boudoir attiédi,
Elle s’est attardée à finir sa toilette.
Et devant le miroir charmé qui la reflète,
Elle s’impatiente à boutonner son gant ;
Et rien n’est plus joli que le geste élégant
De la petite main qui travaille ; et, mutine,
Elle frappe le sol du bout de sa bottine.
(François Coppée)
Illustration: Auguste Toulmouche
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Posted in poésie | Tagué: (François Coppée), accomplir, attente, élégant, bottine, boudoir, charmé, cruel, gant, geste, miroir, mutine, refléter, s'impatienter, savoir, supplice, travailler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2016

Sonnet d’été
Nous habiterons un discret boudoir,
Toujours saturé d’une odeur divine,
Ne laissant entrer, comme on le devine,
Qu’un jour faible et doux ressemblant au soir.
Une blonde frêle en mignon peignoir
Tirera des sons d’une mandoline,
Et les blancs rideaux tout en mousseline
Seront réfléchis par un grand miroir.
Quand nous aurons faim, pour toute cuisine
Nous grignoterons des fruits de la Chine,
Et nous ne boirons que dans du vermeil ;
Pour nous endormir, ainsi que des chattes
Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;
Nous oublierons tout, – même le soleil !
(Germain Nouveau)
Illustration: Claude Hardenne
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Posted in poésie | Tagué: (Germain Nouveau), blond, boire, boudoir, chat, cuisine, discret, divin, doux, entrer, frêle, grignoter, habiter, mignon, miroir, mousseline, odeur, oublier, ressembler, rideau, s'étendre, s'endormir, saturé, soir, soleil | Leave a Comment »