Posts Tagged ‘bouge’
Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2021

L’Olona
L’aube regarde avec des yeux d’agnelle.
La lumière est blanche et fixe,
Pour qu’elle bouge il suffit que cette
Colombe tourne la tête.
Clarté prise dans le brou,
Voici que le chant du coq
Et le sang de sa crête
Mettent le feu et la bagarre.
***
L’Olona
L’alba guarda con occhi d’agnella.
La luce è bianca e fissa,
Basta a muoverla quella
Colomba in un giro di testa.
Chiarezza chiusa nel mallo,
A metter fuoco e rissa
Ecco il canto del gallo
E il sangue della cresta.
(Leonardo Sinisgalli)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Leonardo Sinisgalli), agnelle, aube, bagarre, blanche, bouge, clarté, colombe, coq, crête, feu, fixe, lumière, regarder, sang, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2020

La Veuve
La Veuve, auprès d’une prison,
Dans un hangar sombre demeure.
Elle ne sort de sa maison
Que lorsqu’il faut qu’un bandit meure.
Dans sa voiture de gala
Qu’accompagne la populace
Elle se rend, non loin de là,
Et, triste, descend sur la place.
Avec des airs d’enterrement,
Qu’il gèle, qu’il vente ou qu’il pleuve,
Elle s’habille lentement,
La Veuve.
Les témoins, le prêtre et la loi
Voyez, tout est prêt pour la noce ;
Chaque objet trouve son emploi :
Ce fourgon noir, c’est le carrosse.
Tous les accessoires y sont :
Les deux chevaux pour le voyage
Et le grand panier plein de son :
La corbeille de mariage.
Alors, tendant ses longs bras roux,
Bichonnée, ayant fait peau neuve,
Elle attend son nouvel époux,
La Veuve.
Voici venir le prétendu
Sous le porche de la Roquette.
Appelant le mâle attendu,
La Veuve, à lui s’offre, coquette.
Tandis que la foule, autour d’eux,
Regarde frissonnante et pâle,
Dans un accouplement hideux,
L’homme cracher son dernier râle.
Car les amants, claquant du bec,
Tués dès la première épreuve,
Ne couchent qu’une fois avec
La Veuve.
Tranquille, sous l’œil du badaud,
Comme, en son boudoir, une fille,
La Veuve se lave à grande eau,
Se dévêt et se démaquille.
Impassible, au milieu des cris,
Elle retourne dans son bouge,
De ses innombrables maris
Elle porte le deuil en rouge.
Dans sa voiture se hissant,
Goule horrible que l’homme abreuve,
Elle rentre cuver son sang,
La Veuve.
Voici venir le prétendu
Sous le porche de la Roquette.
Appelant le mâle attendu,
La Veuve, à lui s’offre, coquette.
Tandis que la foule, autour d’eux,
Regarde frissonnante et pâle,
Dans un accouplement hideux,
L’homme cracher son dernier râle.
Car les amants, claquant du bec,
Tués dès la première épreuve,
Ne couchent qu’une fois avec
La Veuve.
Tranquille, sous l’œil du badaud,
Comme, en son boudoir, une fille,
La Veuve se lave à grande eau,
Se dévêt et se démaquille.
Impassible, au milieu des cris,
Elle retourne dans son bouge,
De ses innombrables maris
Elle porte le deuil en rouge.
Dans sa voiture se hissant,
Goule horrible que l’homme abreuve,
Elle rentre cuver son sang,
La Veuve.
(Jules Jouy)
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Jouy), abreuver, accompagner, accouplement, amant, attendre, époux, épreuve, badaud, bandit, bec, boudoir, bouge, carrosse, claquer, coquette, corbeille, coucher, cracher, cri, cuver, demeure, descendre, deuil, enterrement, fille, foule, fourgon, frissonner, gala, geler, goule, hangar, hideux, homme, horrible, impassible, innombrable, lent, Loi, maison, mari, mariage, mâle, mourir, noce, noir, oeil, pâle, place, pleuvoir, populace, prétendu, prêtre, prison, râle, regarder, rouge, s'habiller, s'offrir, se dévêtir, se laver, se retourner, sombre, sortir, témoin, tranquille, triste, tuer, venter, veuve, voiture | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 août 2018
Le soldat et les servantes
Dans l’escalier qui roule
à grilles vers l’étage
où boivent les capitaines
voici les filles de Nancy
apportant le riesling.
Par de beaux rubans à dénouer
liant au creux des reins
mousseline et dentelles
dorment sur leurs jupes gonflées
les tabliers blancs
Pour le soldat qui les regarde
elles ne sont pas fières
les filles de Nancy.
C’est avec l’un que l’une ira
lorsque places et porches
seront d’ombre
rêver la ville aux rois
– c’est avec l’un que l’une ira
– douce est ta vareuse de drap
mon soldat
– ton corps qui fuit de toutes ses soies
laisse courir mes doigts.
Les filles de Nancy
– c’est avec l’un que l’une ira
aiment trop les fantassins
et rêvent qu’on les embrasse
comme dans les films.
Le train en partance ne revient pas
et le quai luira sous les pas
sous les pas et sous la pluie
– c’est avec l’un que l’une ira –
jamais il ne reviendra
et ce n’est plus vers vous qu’il ira
filles de Nancy
mais vers d’autres villes.
Avez-vous toujours
votre vin gris et vos rires
pour le caporal de jour
filles de Nancy ?
Parfois dans la ville lorraine
– Chantons
tous les soldats se ressemblent
– avec mes sabots dondaine
je ne suis pas si vilaine…
– Non pas j’en sais qui se sanglent
d’un geste si las
qu’ils sont beaux comme des anges
des anges qui marchent au pas.
Quand le café sera mort
mort de nuit
elles iront danser
belles d’ennui
dans tout les bouges du sort
les filles de Nancy.
(Armand Lanoux)
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Posted in poésie | Tagué: (Armand Lanoux), ange, étage, beau, boire, bouge, café, capitaine, corps, dénouer, dentelle, drap, escalier, fille, gonflée, jupe, las, mort, mousseline, nuit, ombre, pluie, porche, regarder, rein, revenir, riesling, se ressembler, servante, soie, soldat, sort | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2018

Illustration: Marion Rose
LA PIE
L’ombre des frondaisons sur les prés bouge.
Le foin reste accroché aux haies par touffes.
Un églantier sur le talus s’étale.
La brise emporte en passant ses pétales.
La vapeur pâle erre au fond de l’azur.
Le soleil jette aux chemins ses dorures.
Un portail s’ouvre au passant sous un saule.
Le courant d’air va d’une arcade à l’autre.
Ainsi la pie d’arbre en arbre au verger,
ainsi la vie d’heure en heure, au juger.
(Jean Grosjean)
Recueil: Nathanaël
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Grosjean), arbre, arcade, azur, églantier, bouge, brise, chemin, courant d'air, dorure, emporter, errer, fond, jeter, juger, ombre, pétale, pie, portail, pré, s'étaler, s'ouvrir, saule, soleil, talus, vapeur, verger, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2016
si tu poses ton regard
sur le pianiste noir
au fond du bouge obscur
ne le détourne pas
tu verras s’élever
des fantômes de fleurs
et des halos de lune
dans la fumée du bar
(Jean-Claude Pirotte)
Illustration: Guillaume Tarayre
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Claude Pirotte), bar, bouge, fantôme, fleur, fumée, halo, lune, obscur, pianiste, regard, s'élever | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 17 mars 2016
![couple [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2016/03/couple-800x600.jpg?w=639&h=600)
Couples maudits
Les criminels parfois ne sont pas les méchants,
Mais ceux qui n’ont jamais pu connaître en leur vie
Ni le libre bonheur des bêtes dans les champs,
Ni la sécurité de la règle suivie.
Que d’amour ténébreux sans lit et sans foyer !
Que de coussins foulés en hâte dans les bouges !
Que de fiacres errants honteux de déployer
Par des jours sans soleil leurs sales rideaux rouges !
Tous ces couples maudits, affolés de désir,
Après l’atroce attente (ô la pire des fièvres !),
Dévorent avec rage un lambeau de plaisir
Que le moindre hasard dispute au feu des lèvres;
Car tous ont attendu de longs jours, de longs mois,
Pour ne faire, un instant, qu’une chair et qu’une âme,
Au milieu des terreurs, sous l’oeil fixe des lois,
Dans un baiser qui pleure et cependant infâme…
(René-François Sully Prudhomme)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (René-François Sully Prudhomme), amour, âme, baiser, bête, bonheur, bouge, chair, champ, connaître, couple, coussin, criminel, déployer, errant, fiacre, fièvre, fixe, foyer, honteux, infâme, libre, lit, Loi, maudit, méchant, pleurer, règle, rideau, sécurité, soleil, ténébreux, terreur | Leave a Comment »