Posts Tagged ‘bouillir’
Posted by arbrealettres sur 25 août 2022

Illustration: Frédéric Rébéna
L’eau vive
L’eau des fontaines de la pluie, la gentille eau, la fraîche aux joues,
l’eau qui a peur quand vient la nuit, l’eau qui tout bas chante tout doux,
l’eau qui murmure, l’eau qui dort, l’eau qui joue avec les anguilles,
avec Inès ou Léonor, avec les longs cheveux des filles,
l’eau qui paresse, l’eau qui bout, l’eau qui bouillonne méchamment,
l’eau qui désaltère les loups, l’eau d’Ophélie lit des amants,
l’eau file et fuit comme ma mort, comme le temps de notre amour,
ainsi qu’Inès ou Léonor, l’eau glisse et fuit comme le jour.
Serre les mains, ferme les doigts — et déjà l’eau file au moulin
comme la joie qui, près de toi, quand tu l’embrasses, est déjà loin.
(Claude Roy)
Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse
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Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2021

La poésie
Parmi les tempêtes tonnantes,
Parmi les passions bouillonnantes,
Et les disputes enflammées,
Céleste, elle descend du ciel,
Sur nous les enfants de la terre,
Les yeux débordants de clarté,
Et verse sur la mer démontée,
Le baume de sa voix apaisante.
(Fiodor Tiouttchev)
Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020

Mille chemins, un seul but
Le chasseur songe dans les bois
À des beautés sur l’herbe assises,
Et dans l’ombre il croit voir parfois
Danser des formes indécises.
Le soldat pense à ses destins
Tout en veillant sur les empires,
Et dans ses souvenirs lointains
Entrevoit de vagues sourires.
Le pâtre attend sous le ciel bleu
L’heure où son étoile paisible
Va s’épanouir, fleur de feu,
Au bout d’une tige invisible.
Regarde-les, regarde encor
Comme la vierge, fille d’Ève,
Jette en courant dans les blés d’or
Sa chanson qui contient son rêve !
Vois errer dans les champs en fleur,
Dos courbé, paupières baissées,
Le poète, cet oiseleur,
Qui cherche à prendre des pensées.
Vois sur la mer les matelots
Implorant la terre embaumée,
Lassés de l’écume des flots,
Et demandant une fumée !
Se rappelant quand le flot noir
Bat les flancs plaintifs du navire,
Les hameaux si joyeux le soir,
Les arbres pleins d’éclats de rire !
Vois le prêtre, priant pour tous,
Front pur qui sous nos fautes penche,
Songer dans le temple, à genoux
Sur les plis de sa robe blanche.
Vois s’élever sur les hauteurs
Tous ces grands penseurs que tu nommes,
Sombres esprit dominateurs,
Chênes dans la forêt des hommes.
Vois, couvant des yeux son trésor,
La mère contempler, ravie,
Son enfant, cœur sans ombre encor,
Vase que remplira la vie !
Tous, dans la joie ou dans l’affront,
Portent, sans nuage et sans tache,
Un mot qui rayonne à leur front,
Dans leur âme un mot qui se cache.
Selon les desseins du Seigneur,
Le mot qu’on voit pour tous varie ;
– L’un a : Gloire ! l’autre a : Bonheur !
L’un dit : Vertu ! l’autre : Patrie !
Le mot caché ne change pas.
Dans tous les cœurs toujours le même ;
Il y chante ou gémit tout bas ;
Et ce mot, c’est le mot suprême !
C’est le mot qui peut assoupir
L’ennui du front le plus morose !
C’est le mystérieux soupir
Qu’à toute heure fait toute chose !
C’est le mot d’où les autres mots
Sortent comme d’un tronc austère,
Et qui remplit de ses rameaux
Tous les langages de la terre !
C’est le verbe, obscur ou vermeil,
Qui luit dans le reflet des fleuves,
Dans le phare, dans le soleil,
Dans la sombre lampe des veuves !
Qui se mêle au bruit des roseaux,
Au tressaillement des colombes ;
Qui jase et rit dans les berceaux,
Et qu’on sent vivre au fond des tombes !
Qui fait éclore dans les bois
Les feuilles, les souffles, les ailes,
La clémence au cœur des grands rois,
Le sourire aux lèvres des belles !
C’est le nœud des prés et des eaux !
C’est le charme qui se compose
Du plus tendre cri des oiseaux,
Du plus doux parfum de la rose !
C’est l’hymne que le gouffre amer
Chante en poussant au port des voiles !
C’est le mystère de la mer,
Et c’est le secret des étoiles !
Ce mot, fondement éternel
De la seconde des deux Romes,
C’est Foi dans la langue du ciel,
Amour dans la langue des hommes !
Aimer, c’est avoir dans les mains
Un fil pour toutes les épreuves,
Un flambeau pour tous les chemins,
Une coupe pour tous les fleuves !
Aimer, c’est comprendre les cieux.
C’est mettre, qu’on dorme ou qu’on veille,
Une lumière dans ses yeux,
Une musique en son oreille !
C’est se chauffer à ce qui bout !
C’est pencher son âme embaumée
Sur le côté divin de tout !
Ainsi, ma douce bien-aimée,
Tu mêles ton cœur et tes sens,
Dans la retraite où tu m’accueilles,
Aux dialogues ravissants
Des flots, des astres et des feuilles !
La vitre laisse voir le jour ;
Malgré nos brumes et nos doutes,
Ô mon ange ! à travers l’amour
Les vérités paraissent toutes !
L’homme et la femme, couple heureux,
À qui le cœur tient lieu d’apôtre,
Laissent voir le ciel derrière eux,
Et sont transparents l’un pour l’autre.
Ils ont en eux, comme un lac noir
Reflète un astre en son eau pure,
Du Dieu caché qu’on ne peut voir
Une lumineuse figure !
Aimons ! prions ! les bois sont verts,
L’été resplendit sur la mousse,
Les germes vivent entr’ouverts,
L’onde s’épanche et l’herbe pousse !
Que la foule, bien loin de nous
Suive ses routes insensées.
Aimons, et tombons à genoux,
Et laissons aller nos pensées !
L’amour, qu’il vienne tôt ou tard,
Prouve Dieu dans notre âme sombre.
Il faut bien un corps quelque part
Pour que le miroir ait une ombre.
(Victor Hugo)
Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), accueillir, affront, aile, aimer, amer, amour, arbre, assis, assoupir, astre, attendre, austère, âme, éclat, éclore, épreuve, été, éternel, étoile, baisser, battre, beauté, belle, berceau, bien-aimé, blé, bleu, bois, bonheur, bouillir, bruit, but, cacher, champ, changer, chanson, chanter, charmé, chasseur, chêne, chemin, chercher, ciel, clémence, coeur, colombe, composer, comprendre, contempler, contenir, corps, coupe, couple, courant, courber, couver, cri, croire, danser, dessein, destin, dialogue, Dieu, divin, dominateur, dormir, dos, eau, embaumer, empire, en fleur, enfant, ennui, entr'ouvrir, entrevoir, errer, esprit, Eve, faute, femme, feu, feuille, figure, fil, fille, flambeau, flanc, fleur, fleuve, flot, foi, fondement, forêt, forme, foule, front, gémir, genoux, germe, gloire, gouffre, hameau, herbe, heure, homme, hymne, implorer, indécis, insensé, invisible, jaser, jeter, joie, joyeux, lac, lampe, langage, langue, lèvres, loin, lointain, luire, lumière, lumineux, main, matelot, mère, mêler, mer, mille, miroir, morose, mot, mousse, musique, mystère, mystérieux, navire, noeud, noir, obscur, oiseau, oiseleur, ombre, onde, or, oreille, paisible, paraître, parfum, patrie, paupière, pâtre, pencher, pensée, penser, penseur, phare, plaintif, poète, pousser, pré, prêtre, prendre, prier, prouver, pur, rameau, ravir, rêve, refléter, reflet, regarder, remplir, resplendir, retraite, rire, roi, rose, roseau, route, s'épancher, s'épanouir, se cacher, se chauffer, se mêler, se pencher, se rappeler, se sentir, secret, seigneur, sens, soir, soldat, soleil, sombre, songer, souffle, soupir, sourire, souvenir, suivre, suprême, tache, tendre, terre, tige, tombe, tomber, transparent, trésor, tressaillir, tronc, vague, vase, vérité, veiller, verbe, vermeil, vert, vertu, veuf, vie, vierge, vivre, voile, voir | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 5 juin 2020

Le chant d’une négresse —
Les vapeurs de la mélasse
Qui bout au soleil.
***
A black woman sings:
Filling the sunlight with steam,
Bubbling molasses.
(Richard Wright)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020

Banalité
L’océan d’argent couvre tout
Avec sa marée incrustante.
Nous avons rêvé jusqu’au bout
Le legs d’un oncle ou d’une tante.
Rien ne vient. Notre cerveau bout
Dans l’Idéal, feu qui nous tente,
Et nous mourons. Restent debout
Ceux qui font le cours de la rente.
Etouffé sous les lourds métaux
Qui brûlèrent toute espérance,
Mon coeur fait un bruit de marteaux.
L’or, l’argent, rois d’indifférence
Fondus, puis froids, ont recouvert
Les muguets et le gazon vert.
(Charles Cros)
Illustration: Alberto Quintero
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Posted by arbrealettres sur 7 février 2020

Illustration: Tyszkiewicz Ryszard
L’EAU VIVE
L’eau des fontaines de la pluie,
la gentille eau, la fraîche aux joues,
l’eau qui a peur quand vient la nuit,
l’eau qui tout bas chante tout doux,
l’eau qui murmure, l’eau qui dort,
l’eau qui joue avec les anguilles,
avec Inès ou Léonor,
avec les longs cheveux des filles,
l’eau qui paresse, l’eau qui bout,
l’eau qui bouillonne méchamment,
l’eau qui désaltère les loups,
l’eau d’Ophélie lit des amants,
l’eau file et fuit comme ma mort,
comme le temps de notre amour,
ainsi qu’Inès ou Léonor,
l’eau glisse et fuit comme le jour.
Serre les mains, ferme les doigts
– et déjà l’eau file au moulin
comme la joie qui, près de toi,
quand tu l’embrasses, est déjà loin.
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), amant, amour, anguille, bouillir, bouillonner, chanter, cheveux, désaltérer, doigt, dormir, doux, eau, embrasser, fermer, filer, fille, fontaine, frais, fuir, gentil, glisser, joie, joue, jouer, lit, loin, loup, main, méchant, mort, moulin, murmurer, nuit, paresser, peur, pluie, serrer, temps, tout bas, vif | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mai 2019

Les yeux brûlés de n’avoir pas dormi
J’ai juste le droit d’écouter
Le silence de la rue
À travers le vacarme du sang
Qui bout dans mes oreilles
Les autos glissent
Le vent se tait
Les platanes effeuillés
N’ont rien à dire
Il me vient un désir
D’offenser cette paix
Par l’envol brisé
D’un corps
(Josée Tripodi)
Recueil: Le temps court plus vite que moi
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 21 mars 2019

Ne devinez-vous pas pourquoi je meurs d’amour ?
La fleur me dit : salut : l’oiseau me dit bonjour :
Salut ; c’est le printemps ! c’est l’ange de tendresse !
Ne devinez-vous pas pourquoi je bous d’ivresse ?
Ange de ma grand’mère, ange de mon berceau,
Ne devinez-vous pas que je deviens oiseau,
Que ma lyre frissonne et que je bats de l’aile
Comme hirondelle ?…
(Arthur Rimbaud)
Illustration: William Robert Symonds
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Posted by arbrealettres sur 18 avril 2018

Comme toi,
j’aime l’amour, la vie, le doux enchantement
des choses, le paysage
céleste des jours de janvier.
Aussi, mon sang bout
et mes yeux rient
qui ont connu le jaillissement des larmes.
Je crois que le monde est beau,
que la poésie est comme le pain, pour tous.
Et que mes veines ne finissent pas en moi
mais dans le sang unanime
de ceux qui luttent pour la vie,
l’amour,
les choses,
le paysage et le pain,
la poésie pour tous.
***
Yo, como tú,
amo el amor, la vida, el dulce encanto
de las cosas, el paisaje
celeste de los días de enero.
También mi sangre bulle
y río por los ojos
que han conocido el brote de las lágrimas.
Creo que el mundo es bello,
que la poesía es como el pan, de todos.
Y que mis venas no terminan en mí
sino en la sangre unánime
de los que luchan por la vida,
el amor,
las cosas,
el paisaje y el pan,
la poesía de todos.
***
Like you I
love love, life, the sweet smell
of things, the sky-
blue landscape of January days.
And my blood boils up
and I laugh through eyes
that have known the buds of tears.
I believe the world is beautiful
and that poetry, like bread, is for everyone.
And that my veins don’t end in me
but in the unanimous blood
of those who struggle for life,
love,
little things,
landscape and bread,
the poetry of everyone.
(Roque Dalton)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: oemas Clandestinos/Clandestine Poems
Traduction: Jack Hirschman
Editions: Curbstone
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Posted by arbrealettres sur 5 avril 2018

Illustration: Eric Zener
À HELENE, QUAND ELLE NAGE
L’or de quelques doux étés fait
Qu’elle revient l’été céder vite au désir
Et qu’elle calme la musique éclatante qui est sienne
Par des mains d’une eau agitée d’un feu bouillonnant.
Où le vent cisèle de son mouvement dans la vallée
Les remparts taillés et changeants, lentement mis en place,
L’eau argentée déforme de ses mains réticentes
Sa poitrine de garçon et ses flancs droits de garçon.
À travers cette cité naissante déjà ciselée
De bras de mer majestueux et continus,
L’eau et ses mains interrompent de leur vert regret
La pure musique brune de ses genoux.
***
TO HELEN, SWIMMING
The gold of smooth and numbered summers does
She back to summer give in swift desire
And hushed the flashing music that is hers
By hands of water mooned to bubbled fire.
Where wind carves of its valleyed unrepose
Hewn changing battlements in slow deploy,
Silver reluctant hands of water lose
Her boy’s breast and the plain flanks of a boy.
Throughout this surging city carven yet
To measured ceaseless corridors of seas,
Hands of water hush with green regret
The brown and simple music of her knees.
(William Faulkner)
Recueil: Hélène: ma cour
Traduction: Michèle Plâa et Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
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