Posts Tagged ‘bourrasque’
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2022

Je veux qu’au milieu de la tempête,
Dans la noire bourrasque neigeuse,
Comme du charbon brasillent les fenêtres,
Qu’au loin les fenêtres brillent
Et forment sur la route des jalons clairs.
Qu’au foyer, avec l’ordinaire,
Vivent les couleurs d’une flamme,
Que l’animal domestique respire
Tranquillement la chaleur et la paix
Au sein d’une nuit familiale.
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted in poésie | Tagué: (Varlam Chalamov), animal, bourrasque, brasiller, briller, chaleur, charbon, clair, couleur, domestique, familial, fenêtre, flamme, former, foyer, jalon, loin, neigeux, noir, nuit, ordinaire, paix, respirer, route, sein, tempête, tranquille, vivre, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Assis un soir à la terrasse de la lune
La chaleur ne quitte pas les jours déclinants
Mais les nuits sont désormais plus promptes à tomber
Aussi le vieil homme, depuis déjà quelques soirs,
S’est assis dehors jusqu’à la troisième veille.
Le vent bourrasque et fanfaronne
Les étoiles clignent leur respiration lumineuse
Les nuages se précipitent vers la lune épanouie
Elle les disperse ensuite dans l’encre du ciel.
Tu cours, haletant, vers la jouissance
Tu cours en vain
Mais lorsque tu renonces aux délices
Les voilà qui arrivent soudain.
(Yang Wan-li)
(1127-1206)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Yang Wan Li), arriver, assis, épanoui, étoile, bourrasque, chaleur, ciel, cligner, courir, décliner, délice, désormais, disperser, en vain, encre, fanfaronner, haleter, homme, jouissance, jour, lumineux, lune, nuage, nuit, prompt, quitter, renoncer, respiration, s'asseoir, se précipiter, soir, soudain, terrasse, tomber, veille, vent, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

Illustration: Edvard Munch
Pour Joséphine,
quelques nouvelles après tant d’années
Qu’espères-tu, qu’attends-tu, mon amie,
qui reviens en un si triste voyage
jusqu’ici où les bourrasques
font entendre au soleil leur voix très forte et endeuillée,
au parfum de jasmin et de terre éboulée ?
Me voici à cet âge que tu sais,
ni jeune ni vieux, j’attends, je regarde
ces vicissitudes comme suspendues ;
je ne sais plus ce que j’ai voulu, ce qu’on m’a imposé,
tu entres dans mes pensées et tu en sors intacte.
Pour le reste, ce qui doit être est encore,
le fleuve coule, la campagne change,
il grêle, il ne pleut plus, un chien aboie,
la lune apparaît, rien ne s’éveille
rien ne sort de ce long sommeil aventureux.
***
Notizie a Giuseppina dopo tanti anni
Che speri, che ti riprometti, amica,
se torni per cosi cupo viaggio
fin qua dove nel sole le burrasche
hanno una voce altissima abbrunata,
di gelsomino odorano e di frane ?
Mi trovo qui a questa età che sai,
né giovane né vecchio, attendo, guardo
questa vicissitudine sospesa;
non so più quel che volli o mi fu imposto,
entri nei miei pensieri e n’esci illesa.
Tutto l’altro che deve essere è ancora,
il fiume scorre, la campagna varia,
grandina, spiove, qualche cane latra,
esce la luna, niente si riscuote,
niente dal lungo sonno avventuroso.
(Mario Luzi)
Traduction de Moussia et Jean-Marie Barnaud
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Mario Luzi), aboyer, ami, année, apparaître, attendre, aventureux, âge, ébouler, bourrasque, campagne, changer, chien, couler, encore, endeuiller, entendre, entrer, espérer, fleuve, fort, grêler, imposer, intact, jasmin, jeune, long, lune, nouvelle, parfum, pensée, pleuvoir, regarder, reste, revenir, s'éveiller, savoir, soleil, sommeil, sortir, suspendre, terre, triste, vicissitudes, vieux, voix, vouloir, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2022

Pour quelques-uns penchés
Sous le fardeau amer
Pour quelques-uns
Qui penseraient avoir le coeur
Brisé
L’instant s’étire
À perdre haleine
Un voile se déchire
Et montre à nu les plaies
Du ciel
Puis tout revient à l’ordre
Et c’est comme le tremblement
Des feuilles
Après une bourrasque
(Jean-Marie Barnaud)
Recueil: Sous l’imperturbable clarté Choix de poèmes 1983-2014
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Marie Barnaud), amer, bourrasque, briser, ciel, coeur, fardeau, feuille, haleine, instant, montrer, nu, ordre, pencher, penser, perdre, plaie, quelques uns, revenir, s'étirer, se déchirer, trembler, voile | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juin 2022

Cortège
La fille du ciel
Est passée par là
Discrète et légère
Elle n’avait l’air de rien
Mais le lendemain quel bleu en mon âme
La fille du vent
Est passée par là
Diaphane à l’orée du jour
Elle semblait ne souffler mot
Mais le lendemain quelle bourrasque en ma tête
La fille du feu
Est passée par là
Ni vu ni connu
Dans ce muet éblouissement
Mais le lendemain c’était l’enfer et pour toujours
(Claude Haller)
Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Haller), air, âme, éblouissement, bleu, bourrasque, ciel, cortège, diaphane, discret, enfer, feu, fille, jour, léger, lendemain, mot, muet, orée, passer, rien, sembler, souffler, tête, toujours, vent, vonnu, vu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 novembre 2021

Bourrasques de vent.
Les nuages filent,
les étoiles s’accrochent.
(Anne Tardy)
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Anne Tardy), étoile, bourrasque, filer, nuage, s'accrocher, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021

LE VENT DU NORD
Le vent du nord
chasse les tourbillons de neige.
Si tu m’aimes,
prends ma main,
et partons vite !
Pourquoi hésiter,
pourquoi s’attarder,
si le temps presse ?
Le vent du nord
soulève des bourrasques.
Si tu m’aimes,
prends ma main,
et partons vite ! Pourquoi hésiter,
pourquoi s attarder, si le temps presse ?
Rien n’est plus rusé
qu’un renard,
rien n’est plus noir
qu’une corneille. Si tu m’aimes,
prends ma main,
et partons vite ! Pourquoi hésiter,
pourquoi s’attarder, si le temps presse ?
(Shijiing)(Le Classique des vers)
Recueil: Neige sur la montagne du lotus Chants et vers de la Chine ancienne
Traduction: Ferdinand Stočes
Editions: Picquier poche
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Posted in poésie | Tagué: (Shijiing), aimer, bourrasque, chasser, corneille, hésiter, main, neige, noir, nord, partir, prendre, presser, renard, ruse, s'attarder, soulever, temps, tourbillon, vent, vite | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2021

L’homme est en mer. Depuis l’enfance matelot,
Il livre au hasard sombre une rude bataille.
Pluie ou bourrasque, il faut qu’il sorte, il faut qu’il aille,
Car les petits enfants ont faim. Il part le soir
Quand l’eau profonde monte aux marches du musoir.
Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles.
La femme est au logis, cousant les vieilles toiles,
Remmaillant les filets, préparant l’hameçon,
Surveillant l’âtre où bout la soupe de poisson,
Puis priant Dieu sitôt que les cinq enfants dorment.
Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment,
l s’en va dans l’abîme et s’en va dans la nuit.
Dur labeur ! tout est noir, tout est froid ; rien ne luit.
Dans les brisants, parmi les lames en démence,
L’endroit bon à la pêche, et, sur la mer immense,
Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant,
Où se plaît le poisson aux nageoires d’argent,
Ce n’est qu’un point ; c’est grand deux fois comme la chambre.
Or, la nuit, dans l’ondée et la brume, en décembre,
Pour rencontrer ce point sur le désert mouvant,
Comme il faut calculer la marée et le vent !
Comme il faut combiner sûrement les manoeuvres !
Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres ;
Le gouffre roule et tord ses plis démesurés,
Et fait râler d’horreur les agrès effarés.
Lui, songe à sa Jeannie au sein des mers glacées,
Et Jeannie en pleurant l’appelle ; et leurs pensées
Se croisent dans la nuit, divins oiseaux du coeur.
(Victor Hugo)
Illustration: Albert Pinkham Ryder
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), bataille, bourrasque, chambre, coeur, démence, faim, filet, froid, gouffre, hameçon, hasard, homme, horreur, labeur, marée, marche, matelot, mer, pêche, pensée, pleurer, pluie, se croiser, sombre, songer, vent | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2020

En marchant la nuit dans un bois
I
Il grêle, il pleut. Neige et brume ;
Fondrière à chaque pas.
Le torrent veut, crie, écume,
Et le rocher ne veut pas.
Le sabbat à notre oreille
Jette ses vagues hourras.
Un fagot sur une vieille
Passe en agitant les bras.
Passants hideux, clartés blanches ;
Il semble, en ces noirs chemins,
Que les hommes ont des branches,
Que les arbres ont des mains.
II
On entend passer un coche,
Le lourd coche de la mort.
Il vient, il roule, il approche.
L’eau hurle et la bise mord.
Le dur cocher, dans la plaine
Aux aspects noirs et changeants,
Conduit sa voiture pleine
De toutes sortes de gens.
Novembre souffle, la terre
Frémit, la bourrasque fond ;
Les flèches du sagittaire
Sifflent dans le ciel profond.
III
– Cocher, d’où viens-tu ? dit l’arbre.
– Où vas-tu ? dit l’eau qui fuit.
Le cocher est fait de marbre
Et le coche est fait de nuit.
Il emporte beauté, gloire,
Joie, amour, plaisirs bruyants ;
La voiture est toute noire,
Les chevaux sont effrayants.
L’arbre en frissonnant s’incline.
L’eau sent les joncs se dresser.
Le buisson sur la colline
Grimpe pour le voir passer.
IV
Le brin d’herbe sur la roche,
Le nuage dans le ciel,
Regarde marcher ce coche,
Et croit voir rouler Babel.
Sur sa morne silhouette,
Battant de l’aile à grands cris,
Volent l’orage, chouette,
Et l’ombre, chauve-souris.
Vent glacé, tu nous secoues !
Le char roule, et l’oeil tremblant,
A travers ses grandes roues,
Voit un crépuscule blanc.
V
La nuit, sinistre merveille,
Répand son effroi sacré ;
Toute la forêt s’éveille
Comme un dormeur effaré.
Après les oiseaux, les âmes !
Volez sous les cieux blafards.
L’étang, miroir, rit aux femmes
Qui sortent des nénuphars.
L’air sanglote, et le vent râle,
Et, sous l’obscur firmament,
La nuit sombre et la mort pâle
Se regardent fixement.
(Victor Hugo)
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), agiter, air, amour, approcher, arbre, aspect, âme, écume, étang, Babel, beauté, bide, blafard, blanc, bois, bourrasque, branche, bras, brume, bruyant, buisson, changer, char, chauve-souris, chemin, cheval, ciel, clarté, coche, cocher, colline, conduire, crépuscule, crier, dormeur, dur, eau, effaré, effrayant, effroi, emporter, entendre, fagot, femme, firmament, fixe, flèche, fondre, fondrière, forêt, frémir, frissonner, gens, glacer, gloire, grêler, grimper, herbe, hideux, homme, hourra, hurler, jeter, joie, lourd, main, marbre, marcher, merveille, miroir, mordre, morne, mort, nénuphar, neige, noir, nuage, nuit, obscur, oeil, oiseau, ombre, oreille, passant, passer, pâle, plaine, plaisir, plein, pleuvoir, profond, râler, répandre, regarder, rire, roche, rocher, roue, rouler, s'éveiller, s'incliner, sabbat, sacré, sagittaire, sangloter, se regarder, secouer, siffler, silhouette, sinistre, sombre, sortir, souffler, terre, torrent, trembler, vague, venir, vent, vieux, voir, voiture, voler, vouloir | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2020

LES SOLITAIRES
Quand j’entends un amant trahi qui se lamente,
Qui maudit le printemps pour un arbre sans nid,
Qui trouve l’amour faux puisque fausse est l’amante
Comme un soleil qu’on voit par un vitrail terni,
Quand il s’enferme seul, les longs soirs de novembre,
Brûlant tout : des cheveux, des lettres, des sachets,
Et que des rais de pluie aux vitres de sa chambre
Viennent appesantir leurs douloureux archets,
Quand, sur la trahison, la tendresse l’emporte
Et que, pour oublier ce soudain abandon,
Il s’en va dans la nuit rôder devant sa porte
Pour envoyer vers elle un essai de pardon,
Alors je songe à ceux — les plus las, les plus tristes !-
Qui n’ont jamais connu la douceur d’être amant;
Les mendiants d’amour, les mornes guitaristes
Qui sur le pont du Rêve ont chanté vainement.
Ils ont été, pleurant, par des quartiers infâmes
Où claquaient aux châssis des linges suspendus,
Ils ont été rôdant et fixant sur les femmes
Des regards suppliants comme les chiens perdus.
Parfois, dans une rue assoupie et déserte,
Rêvant des amours blancs, des échanges d’anneau.
Ils regardaient longtemps une fenêtre ouverte
D’où tombait dans la rue un chant de piano.
D’autres fois ils allaient aux saisons pluviales
Attendre, sous la flamme et l’or des magasins,
Le groupe turbulent des ouvrières pâles
Dont la bouche bleuie a le ton des raisins.
Pauvres coeurs méconnus, dédaignés par les vierges !
Où seule maintenant la bande des Désirs
S’installe. pour un soir comme dans des auberges
Et salit les murs blancs à ses mornes plaisirs.
Oh ! ceux-là je les plains, ces veufs d’épouses mortes
Qu’ils aimèrent en rêve et dont ils n’ont rien eu,
Mais qu’ils croient tous les jours voir surgir à leurs portes
Et dont partout les suit le visage inconnu.
Oh ! ceux-là je les plains, ces amants sans amante
Qui cherchent dans le vent des baisers parfumés,
Qui cherchent de l’oubli dans la nuit endormante
Et meurent du regret de n’être pas aimés
« Mes bras veulent s’ouvrir…» — Non ! Étreins les nuées
— « Je suis seul ! c’est l’hiver ! et je voudrais dormir
Sur les coussins de chair des gorges remuées ! »
— Ton âme n’aura pas ce divin souvenir.
Le Solitaire part à travers la bourrasque;
Il regarde la lune et lui demande accueil,
Mais la lune lui rit avec ses yeux de masque
Et les astres luisants sont des clous de cercueil.
Alors il intercède : « O vous, les jeunes filles,
Venez donc ! aimez-moi ! mes rêves vous feront
Des guirlandes de fleurs autant que les quadrilles… »
Elles répondent : non ! et lui part sous l’affront.
« Vous, mes soeurs, ô pitié! vous, les veuves lointaines,
Qui souffrez dans le deuil et dans l’isolement,
Mes larmes remettront de l’eau dans vos fontaines,
Et votre parc fermé fleurira brusquement… »
Non encor ! — Vous, du moins, les grandes courtisanes
Portant dans vos coeurs froids l’infini du péché,
Mes voluptés vers vous s’en vont en caravanes
Pour tarir votre vice ainsi qu’un puits caché… »
Mais leur appel se perd dans la neige et la pluie !
Et rien n’a consolé de leur tourment amer
Les martyrs d’idéal que leur grande âme ennuie
Et qui vivront plaintifs et seuls — comme la mer !
(Georges Rodenbach)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Rodenbach), abandon, amant, amour, bourrasque, caravane, chair, chanter, chien, coeur, consoler, deuil, douceur, ennuyer, faux, femme, froid, gorge, intercéder, isolement, jeunes filles, las, maudire, mendiant, mer, morne, non, pardon, pêche, plaindre, plaintif, pleurer, raisin, rêve, rire, se lamenter, seul, soleil, solitaire, souffrir, supplier, tendresse, trahi, triste, veuf, vitrail, volupté | 4 Comments »