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Sourate des guérisons (Khayr al-Din al-Asadi)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023




    
Sourate des guérisons
(extrait)

Je me suis consumé comme bois d’agar dans le feu du repentir
sans avoir même atteint la terrasse du palais de notre union

la colombe de mon cœur a tressailli sous mes côtes
voyant les pièges posés en chaque lieu

une trombe couleur du crépuscule est tombée mais
l’éclair de l’espérance n’a pas lui

j’ai parcouru les quatre coins du monde en quête de soulagement à ma douleur
et j’ai trouvé le chagrin de la passion ivre. Inconsciente

ivre et la voix fanée, elle tisse des rêves de soie
fine et de brocart et elle glane des souhaits

mon ivresse s’est enivrée, ma voix s’est fanée et on est passé
au langage des signes

(Khayr al-Din al-Asadi)

***

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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Assis avec ma femme au début du printemps (Xu Junqian)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Assis avec ma femme au début du printemps

Toilettes et parures audacieuses,
Tu t’apprêtes toujours d’avant-garde.
L’herbe encore courte perce au travers des sandales
Les prunes en promesse détachent leur parfum d’à venir
Les arbres s’inclinent pour cueillir ton châle de brocarts
Et l’air s’élève délicat puis dégage ton col écarlate
Remplis ma coupe de vin d’orchidée !
Cette seule vue fait chanter mon esprit.

(Xu Junqian)

(540-609)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Des tapis de brocart, des paravents de soie (Liu Yong)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2019



Des tapis de brocart, des paravents de soie,
Une longue et sinueuse galerie.
La nuit est paisible et j’ai du temps libre pour lui rendre visite.
La nouvelle lune se lève sur les degrés de jade et les rampes sculptées.
Une porte vermillon s’entrebâille, on échange des regards.

Le brasero qui fume a bientôt réchauffé la courtine.
Arbre et rameaux de jade
Souplement s’entrelacent.
La force du vin aidant, le désir se déchaîne
Et l’édredon d’amour ondule en vagues rouges.

(Liu Yong)


Illustration: Koryusai

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Il y a là un prince poisson accompagné de sa princesse (Anna Akhmatova)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019



Dans cette maison, il est agréable,
Le parfum des fleurs et des objets sans vie.
Des légumes de toutes les couleurs
Sont entassés sur la terre noire.

Il y a encore des courants d’air froid,
Mais on a retiré les paillis des serres;
Il y a là un étang, un étang
Où la vase ressemble à du brocart.

Un gamin m’a dit (il avait peur),
Tout doucement, très ému,
Qu’il y a là un prince poisson
Accompagné de sa princesse.

(Anna Akhmatova)

Illustration

 

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A l’ombre des sapins… (Marie Dauguet)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2017



Illustration: Francis Picabia
    
A l’ombre des sapins…

A l’ombre des sapins exhalant leur arôme
S’ouvrent, un peu gluantes, des bises;
Le vent indolemment fait tomber des alises
Et le jour qui s’écoule a la saveur d’un baume.

Un torpide sanglot monte des fondrières,
Languissante prière et qui scande
Les chuchotis légers qu’ont les blancs de Hollande
Et les trembles semant leurs feuilles aux lisières.

Souplement écartant les branches enlacées
Des taillis d’un bleu d’hortensias,
Un brocart, suspendant sa marche cadencée,
Frotte ses cornes aux troncs des acacias.

Renvoyant à l’écho les coups brefs qu’il assène
Un pic entêté fouille du bec
L’écorce crevassée et rugueuse d’un chêne
D’où tombe en crépitant l’averse des glands secs;

Un mulot dérangé a glissé sous les ronces,
Et je rêve, ô solitude douce…
Mon coeur pacifié te pénètre et s’enfonce
En toi, comme le pied des hêtres dans la mousse.

(Marie Dauguet)

 

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Quelle merveille de voir danser Yingying (Liu Yong)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2017



Quelle merveille de voir danser Yingying, et sa taille qui ondule,
Plus souple que la courtisane Saule,
Plus légère qu’hirondelle Volante.
Les grands personnages en robes de brocart
Qui festoient dans la salle d’apparat,
Pour le choix d’une danse offrent l’or à l’envie.
Elle jette un regard vers l’estrade odorante
Où les musiciens accordent leurs instruments,
Et à la faveur de la brise,
Ses pendeloques doucement frémissent.

Et voici que soudain commence la danse Nishang:
Elle s’élance, aérienne,
Au rythme progressif de ses crotales de santal.
Ses manches vaporeuses lentement retombent,
Tandis que les pas de ses lotus s’accélèrent,
Elle varie à l’infini les figures en suivant la cadence.
Il ne lui suffit pas
De renverser les murailles et ruiner les royaumes,
Elle pourrait aussi d’une seule oeillade,
Briser le coeur de dix mille hommes.

(Liu Yong)

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Ses mains qu’elle tend (Jean Moréas)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2015



Ses mains qu’elle tend

Ses mains qu’elle tend comme pour des théurgies,
Ses deux mains pâles, ses mains aux bagues barbares ;
Et toi son cou qui pour la fête tu te pares !
Ses lèvres rouges à la clarté des bougies ;
Et ses cheveux, et ses prunelles élargies

Lourdes de torpeur comme l’air autour des mares ;
Parmi les bêtes fabuleuses des simarres,
Vous ses maigreurs, vous mes suprêmes nostalgies ;

O mirages que ma tendresse perpétue,
Echos fallacieux de l’heure qui s’est tue,
Malgré votre carmin et malgré vos colliers,
Et vos noeuds de brocart, et vos airs cavaliers,
Pauvres ! Vous êtes morts, ô vous tous elle toute,
Elle toute et mon coeur, nous sommes morts, sans doute.

(Jean Moréas)

Illustration: Andor Novák

 

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