Posts Tagged ‘brousse’
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020

Ndèye Coumba Diakhaté
Griot de ma race
Je suis griot de ma race :
Poète, troubadour;
Je chante très haut ma race, mon sang,
Qui clame qui je suis.
Je suis… bois d’ébène,
Que ne consume le feu lent du mensonge.
Je suis… la latérite rouge du sang farouche de mes ancêtres.
Je suis… la brousse inviolée,
Royaume des singes hurleurs.
Pas le Nègre des bas quartiers,
Relégué dans la fange fétide, la suie qui colle;
Là-bas, dans la ville grise, qui accable, qui tue.
Je suis… qui tu ignores :
Soleil sans leurre; pas de néon hypocrite.
Je suis… le clair de lune serein, complice des ébats nocturnes,
Je suis le sang qui galope, se cabre d’impatience
Dans le dédale de mes artères. Je suis qui tu ignores.
Je crache sur l’esprit immonde.
Et voici que je romps les chaînes,
Et le silence menteur
Que tu jetas sur moi.
(Ndèye Coumba Diakhaté)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Ndèye Coumba Diakhaté), accabler, ancêtre, artère, ébat, ébène, bas, bois, brousse, chaîne, chanter, clair de lune, clamer, coller, complice, consumer, cracher, dédale, esprit, fange, farouche, fétide, feu, galoper, griot, gris, haut, hurleur, hypocrite, ignorer, immonde, impatience, inviolé, jeter, latérite, là-bas, lent, leurre, mensonge, menteur, nègre, néon, nocturne, poète, quartier, race, reléguer, rompre, rouge, royaume, sang, se cabrer, serein, silence, singe, soleil, suie, troubadour, tuer, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2019

Enfants venez, le monde est la fortune.
Nous tricherons pour être heureux ici.
Avec des fleurs nous construirons des huttes.
Venez le temps d’opposer un défi
A ce qui meurt chaque nuit sous la lune.
[…]
parmi la brousse, ô kangourous sans âge,
poussant vers l’ouest un ruisseau d’astres verts,
Nous brouterons d’étranges univers
Et sauterons parmi toutes nos larmes.
(Robert Sabatier)
Illustration: Ettore Aldo Del Vigo
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Robert Sabatier), étrange, brousse, brouter, construire, défi, enfant, fortune, heureux, hutte, kangourou, larme, monde, opposer, sauter, tricher, univers | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019
Pour
Pour la nuit que nous n’avons pas vécue et toutes les autres, avant
pour la patience des anges et des volcans
pour la buée sur la vitre
la rumeur de la ville
pour les larmes égarées
frayant chemin de brousse
préférant à la taille
mains écorchées gouttes qui perlent
leur goût salé
rappel
celui des larmes fouillant ravins d’âme leur goût
en plus fort en plus corps aiguës arêtes de poisson chat
Les dents aident la perle à grossir
elle s’excède et coule
devient ruisseau et fleuve qu’agitent vagues
douces et fortes et ressacs
Il ne faudrait même pas un quai
ni une passerelle
Le simple fil d’argent d’une belle araignée brune
aurait à des chaussures de funambule
fait offre de passage
(Martine Fourcand)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Martine Fourcand), araignée, argent, brousse, buée, funambule, larme, nuit, offre, passage, passerelle, perler, poisson-chat, pour, quai, ressac, ruisseau, rumeur, sale, vécu, vitre, volcan | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 août 2018

BOULDERS
Boulders, pub de brousse
à huit kilomètres de Tulbagh
au bout d’une route goudronnée.
Cabane en bois
dotée d’une table de billard
et de deux télévisions géantes.
Tu l’as encore loupé,
tu grognes. Si seulement
tu me disais quelque chose
du style, j’ai quelque chose
d’important à te dire.
Écoute-moi s’il te plaît.
D’un seul coup tu auras
toute mon attention.
Ne sais-tu pas que les femmes
feraient n’importe quoi
pour faire parler les hommes
(Patricia Nolan)
Illustration: Sergey Smirnov
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Patricia Nolan), billard, brousse, cabane, femme, grogner, louper, parler, route, style, télévision | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2018

laisse
laisse se taire
la mélodie trop claire de tes jambes
étends-toi le mouvement terrestre
ivre à force de veiller
t’accueille au creux de sa paume
la mer hisse les fanions des nuages
et ta nudité t’abrite
de tout ce qui n’est pas nu
humons dans la coupe du soir
le balbutiement des parfums
soudain nous apprenons que dans les feux de brousse
avec les mêmes yeux traqués
fuient les plus forts comme les plus craintifs
réconciliés par l’issue qui les happe
courant dansant galopant
devant le cheval aux sabots de cendre
dont ils ne voient qu’il les encercle
que dans leur folle volte-face
même endormis seuls dans ces lits trop vastes
ou dans l’eau murmurante toujours de l’étreinte
nous dérivons ainsi nativement
naufragés
sans pouvoir retrouver le nom
de l’orage
qui va plus vite
(Jean-Louis Chrétien)
Recueil: Entre Flèche et Cri
Traduction:
Editions: Obsidiane
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Louis Chrétien), abriter, accueillir, apprendre, étreinte, balbutiement, brousse, cendre, cheval, clair, coupe, courir, craintif, danser, dériver, eau, encercler, endormi, fanion, feu, fort, fou, fuir, galoper, happer, hisser, humer, issue, ivre, jambe, laisser, lit, mélodie, mer, mouvement, murmurer, naufragé, nom, nu, nuage, nudité, orage, parfum, paume, réconcilier, retrouver, s'étendre, sabot, se taire, soir, terrestre, traquer, vaste, veiller, vite, volte-face, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2017
![Danny Quirk ng131 [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/08/danny-quirk-ng131-800x600.jpg?w=456&h=600)
LA CAGE DE CHAIR
Je voudrais que cet animal
qui s’éveille
chaque jour en moi
meure
enfermé dans sa cellule
de peau
La nuit je le surprends
m’arrachant les côtes
comme des barreaux
À chaque nouvelle lune
je lui cède
pour m’enfuir
brouiller les chemins
de retour
J’ai peur
qu’il morde le coeur
Au centre de la brousse humaine
rompre l’harmonie
de la chair
qui vibre de mille désirs
Je suis las de le traîner
derrière moi
pour témoigner de ma présence
Je dois l’étrangler
pour cet enfant
qui m’appelle
par le code secret du sang
À l’aube
quand il sera raidi
je prendrai le doigt d’un mort
pour crever l’infini.
(Alain Horic)
Illustration: Danny Quirk
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Alain Horic), animal, étrangler, barreau, brouiller, brousse, cage, cellule, chair, chemin, coeur, crever, doigt, enfermé, infini, las, lune, mordre, mort, mourir, nuit, peau, peur, présence, raidi, s'éveiller, s'enfuir, sang, secret, surprendre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2016

Arborescences
Les poussières
de l’Afrique
se sont fourrées
sous nos ongles
entre nos orteils
nos paupières
nos cheveux
et nos dents
à l’intérieur
de nos oreilles
de nos narines
où elles germent
en minuscules
radicelles
qui s’allongent
au long de nos veines
et de nos nerfs
Ainsi la brousse
et la savane
ont envahi
notre poitrine
une rauque fêlure
transforme notre voix
des baobabs
encore nains
décorent nos paumes
métamorphosant
nos lignes de vie
et de chance
il suffit maintenant
de les appliquer
à nos tempes
et nous entendons
le feulement des hyènes
Tout notre corps
est tatoué de lianes
creusées çà et là
de bassins boueux
où viennent boire
gnous et koudous
soucis et hantises
courant sur nos ventres
pour se faufiler
entre les branches
de nos genoux
notre Zambèze intérieur
quand il déborde
transfigure les vallées
qui nous entourent
en l’arbre interdit
de notre royaume perdu
(Michel Butor)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Michel Butor), Afrique, arborescence, arbre, baobab, brousse, cheveu, dent, entendre, fêlure, germer, gnou, hantise, hyène, interdit, liane, métamorphoser, nerf, ongle, orteil, paupière, perdu, poitrine, poussière, radicelle, rauque, royaume, savane, souci, vallée, veine, ventre | 3 Comments »