Les vaches sont parties. Le champ
est tout triste au soleil couchant.
Le coeur lourd, je marche
dans les prés sans vaches.
Pour ne pas broyer du vert,
je veux dire du noir, je rumine des vers.
(Henri-Frédéric Blanc)
Posted by arbrealettres sur 13 novembre 2021
Les vaches sont parties. Le champ
est tout triste au soleil couchant.
Le coeur lourd, je marche
dans les prés sans vaches.
Pour ne pas broyer du vert,
je veux dire du noir, je rumine des vers.
(Henri-Frédéric Blanc)
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Posted by arbrealettres sur 26 mai 2021
Le vent vient en ma maison. Il gratte à ma porte.
Le vent m’emporte, me transporte, me rapporte.
Le vent me perd en chemin. C’est un diable, un requin.
Le vent a de grandes mains de lavandière, de mannequin.
Le vent broie le linge et le pain, boit mon vin,
Le vent courbe la fleur du lin, rameute les embruns.
Le vent convoque le thym. Le vent s’en va, s’en vient.
Le vent met le mal au bien, joue à la petite-main.
Le vent effraie mon chien. Le vent m’appelle :
je viens…
(Hubert Juin)
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Posted by arbrealettres sur 27 mars 2021
COURS PRÉPARATOIRE
Les cailloux se font messe basse
ils s’ensecrètent
ils se broient du blanc
ils s’ébrouent
mâchent le vent
que le vent désordonné
Je me retourne et demande qui parle
ils font les étonnés
pas bougé pas parlé
cailloux
(Paul Fournel)
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Posted by arbrealettres sur 8 mars 2021
La Tête à couper
Homme de nulle part
Immobile sur la page blanche de la langue
Couteau dans la gorge
Homme de nulle part
qui broie le langage et ses pierres
comme d’autres broient leurs vertèbres
Homme de nulle part
dont tous les sens se jettent dans le vide
exilé dans la langue
Homme de nulle part
Photocopie recto A4 noir et blanc
que l’on lave sur les murs d’un business plan
Homme de nulle part
Photocopie du caporal-solitude
Voix étouffée du quotidien
Homme de nulle part
Chômeur de longue haleine
Ils te jetteront du haut d’une montagne
taillée à pic dans tes entrailles
Balayés par la pluie
tes rêves ne laisseront aucune trace.
(Christophe Dauphin)
Posted in poésie | Tagué: (Christophe Dauphin), à-pic, étouffer, balayer, blanc, broyer, business plan, caporal, chômeur, couper, couteau, entrailles, exiler, gorge, haleine, haut, homme, immobile, laisser, langage, langue, laver, long, montagne, mur, noir, numme part, page, photocopie, pierre, pluie, quotidien, rêve, recto, se jeter, sens, solitude, tailler, tête, trace, vertèbre, vide, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2020
Tenir bon. Jusqu’à l’écœurement,
Jusqu’au retournement, chair broyée,
Os rompus, chute dans le Rien, seul à même
De réinventer le Tout. Tenir bon.
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020
Rien n’avait résisté ni le fer ni l’acier
Dieu est une arme plus cruelle
que la houe du jardinier
j’aurais voulu me coucher dans la terre une
jarre d’eau fraîche à portée de main mais
où étaient mes mains?
J’ai recollé ma tête et mes pieds
pour épargner le sable
mais rien ne tenait on avait broyé mes os
Alors j’ai suivi la route des fourmis
mon souffle dans leurs pattes
La colonne avançait en bénissant les nuages
pour trois gouttes d’eau
aucun dieu ne nous a aidés.
Nos pieds allaient vers la mer
loin des arbres à histoires
Nous marchions vers un monde
que nous ne connaissions pas
nos sandales ne comprenaient plus le sable.
La marche m’a forcée
à habiter mon corps
le désert à l’oublier
La mer fut un miracle
je l’ai remerciée de nous porter
plus encore de nous laisser.
Ce que j’ai vu
aucune eau ne pourra l’effacer
aucune source aucune pluie la
mer elle-même a renoncé.
Aujourd’hui je suis là de l’autre côté
avec ma peau d’hier et d’avant-hier
je suis là et je vous regarde grande comme je peux
avec ce poids au bout de mes bras
Des ondes me traversent que je ne comprends pas
ni la force qui me porte
ni le courage qu’elles me donnent
Si je le savais mon coeur s’en irait avec elles.
(Marilyse Leroux)
Posted in poésie | Tagué: (Marilyse Leroux), acier, aller, arbre, arme, aujourd'hui, avancer, épargner, bénir, bras, broyer, côte, coeur, colonne, comprendre, connaître, corps, courage, cruel, désert, Dieu, donner, eau, effacer, fer, force, forcer, fourmi, frais, goutte, grand, habiter, hier, histoire, houe, jardinier, jarre, laisser, loin, main, marche, marcher, mer, miracle, monde, nuage, onde, os, oublier, patte, peau, pied, pluie, poids, porter, résister, recoller, regarder, remercier, renoncer, rien, route, s'en aller, sable, sandale, savoir, se coucher, souffle, source, suivre, tête, tenir, terre, traverser, voir, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
Dictamen
Chercher dans ses pensées les ombres de ses rêves,
Chercher dans le rêve un peu de réalité;
Dans la course folle des minutes si brèves
Chercher l’Eternité,
Et sur un corps de femme un peu de beauté.
Croire à tous les serments, malgré tous les mensonges,
Croire à la Bonté malgré les méchancetés,
Malgré le doute affreux qui broie et qui nous ronge
Croire à la Vérité,
Et malgré l’obscurité croire à la clarté.
Aimer, aimer chaque heure et toutes les femmes,
Aimer malgré les trahisons, les vanités,
Aimer ce qui peine, aimer ce qui réjouit l’âme,
Ce qui la fait pleurer,
Et toujours vouloir, chercher, ailer l’Unité.
(Birago Diop)
Posted in poésie | Tagué: (Birago Diop), affreux, ailer, aimer, éternité, beauté, bonté, broyer, chercher, clarté, course, dictamen, doute, femme, méchanceté, mensonge, ombre, pensée, réalité, réjouir, rêve, serment, unité | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 juin 2020
Chaque soir vient le Sauveur
vers celui qui sait l’attendre.
C’est lui qui viendra te prendre
dans la nuit des profondeurs.
Il marche sur l’eau du lac,
si on l’appelle au secours,
soutient celui que l’on traque,
dans les marais sans amour.
Il traverse les terreurs,
les angoisses des petits,
le silence de leurs cris,
la tristesse dont ils meurent.
Et ton coeur recru reçoit
tout le poids de leurs déboires,
la blessure qui les broie,
le divin baiser du soir.
(Jean Mambrino)
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020
Petites Vies
Broyez-la… ce n’est qu’une guêpe.
Cueillez-le… ce n’est qu’un muguet.
Encagez-le… ce n’est qu’un merle.
Tuez-le… ce n’est qu’un orvet.
Savez-vous la raison profonde
De ces petites vies
Et de quels poids est pour le monde
L’injuste mort d’une fourmi?
(Maurice Carême)
Posted in poésie | Tagué: (Maurice Carême), broyer, cueillir, encager, fourmi, guêpe, injuste, merle, mort, muguet, orvet, petite, raison, tuer, vie | 2 Comments »