Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s’oublier
Qui s’enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Moi je t’offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu’après ma mort
Pour couvrir ton corps
D’or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l’amour sera roi
Où l’amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je t’inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s’embraser
Je te raconterai
L’histoire de ce roi
Mort de n’avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l’ancien volcan
Qu’on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu’un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu’un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s’épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je n’vais plus pleurer
Je n’vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t’écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L’ombre de ton ombre
L’ombre de ta main
L’ombre de ton chien
Mais
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas.
Jour après jour, les jours s´en vont,
Laissant la vie à l´abandon.
Dans le jardin de l´homme au cœur blessé,
L´herbe est brûlée. Pas une fleur.
Sur l´arbre mort, plus rien ne peut pousser.
Rien que les fruits de sa douleur.
Les quatre murs de sa maison
N´abritent que l´absence
Où sont partis les compagnons
Avec leurs rires et leurs chansons?
Où sont partis les compagnons
Avec leurs rires et leurs chansons?
Parfois, des larmes viennent abreuver
L´herbe brûlée du souvenir
Mais quel soleil pourra-t-il réchauffer
Les jours enfuis ou à venir?
Les quatre murs de sa maison
N´abritent que l´absence
Où sont partis les compagnons
Avec leurs rires et leurs chansons?
Où sont partis les compagnons
Avec leurs rires et leurs chansons?
Jour après jour, les jours s´en vont,
Laissant la vie à l´abandon.
L’arbre le voici dans la pierre pure,
dans l’évidence et la dure beauté
bâtie pour cent millions d’années.
Agate, cornaline et luminaire
ont remplacé les sèves et le bois
et un jour le tronc du géant
a rejeté l’humide pourriture
et fondu en lui parallèle une statue:
le feuillage vivant
s’est dispersé
et une fois tombée la verticalité,
et brûlée la forêt, la poussière de feu,
cendre céleste, l’a enveloppé
jusqu’au moment où temps et lave lui ont remis
un prix de pierre transparente.
Pour vivre ce Moment
J’attendrai dix mille ans
J’attendrai que l’océan se vide
Et que la terre explose
Pour vivre ce Moment
J’attendrai dans le sillon
De mon rêve
Que délire l’éternité
Si le temps se brise
Si les heures chavirent
Si mon rêve est trop grand
Et que le mur de ma raison
Ne puisse le contenir
Dans la démence ou l’ouragan
Je vivrai ce Moment
Brûlée jusqu’au sang
Par l’étreinte nue
D’un soleil de légende
Comblée par l’ivresse infinie
Je vivrai ce Moment