Posts Tagged ‘brûlure’
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2023

Sourate de la distillation
(extrait)
Mon bien-aimé au visage brun,
à la bouche souriante, aux yeux ivres,
au front étoilé, et à l’allure gracieuse
mon bien-aimé au désir fougueux
est l’oeillet des joies,
l’apogée de la jeunesse,
l’ivre à longueur de temps,
ses cheveux sont doux,
autour de ses lèvres humides
— comme une colonie de fourmis
aux abords d’une source
le temps a essayé de représenter la beauté
et il a créé des fleurs variées dans le vaste paradis
puis intimidé devant Lui
il les a vite cachées dans les bourgeons
les langues des bougies ont rivalisé
avec les lumières de la pureté
dans la bouche du bien-aimé,
alors sa peine fut la brûlure
les lumières de la pureté, ô voeu de l’oeil !
En elles je hume la quintessence de la vie
***

(Khayr al-Din al-Asadi)
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Posted in poésie | Tagué: (Khayr al-Din al-Asadi), abord, allure, apogée, étoile, beauté, bien-aimé, bouche, bougie, bourgeon, brûlure, brun, cacher, cheveux, colonie, créer, désir, distillation, doux, essayer, fleur, fougueux, fourmi, front, gracieux, humer, humide, intimider, ivre, jeunesse, joie, langue, lèvre, longueur, lumière, oeil, oeillet, paradis, peine, pureté, quintessence, représenter, rivaliser, sourate, source, sourire, temps, varie, vaste, vie, visage, voeu, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022

Nus
spectres tendus
sur le bleu
deux pins mêlés
couple enlacé
supplicié aux tempêtes.
Poings dressés.
Défi à la vie.
En eux
toujours
la brûlure de la sève.
(Jean-Noël Guéno)
Illustration: Nathalie Pelacchi
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Noël Guéno), bleu, brûlure, couple, défi, enlacé, nu, pin, poing, sève, spectre, supplicié, tempête, tendu, toujours, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022

Reste l’amour qui nous enlève de tout sans nous sauver de rien.
La solitude est en nous comme une lame, profondément enfoncée dans les chairs.
On ne pourrait nous l’enlever sans nous tuer aussitôt.
L’amour ne révoque pas la solitude. Il l’a parfait. il lui ouvre tout un espace pour brûler.
L’amour n’est rien de plus que cette brûlure, comme au blanc d’une flamme.
Une éclaircie dans le sang. Une lumière dans le souffle. Rien de plus.
Et pourtant il me semble que toute une vie serait légère penchée sur ce rien.
Légère, limpide : l’amour n’assombrit pas ce qu’il aime.
Il ne l’assombrit pas parce qu’il ne cherche pas à le prendre. il le touche sans le prendre.
Il le laisse aller et venir. Il le regarde s’éloigner, d’un pas si fin qu’on ne l’entend pas mourir :
éloge du peu, louange du faible.
L’amour s’en vient, l’amour s’en va. Toujours à son heure, jamais à la nôtre.
Il demande, pour venir, tout le ciel, toute la terre, toute la langue.
Il ne saurait tenir dans l’étroitesse d’un sens.
Il ne saurait même pas se se contenter d’un bonheur.
L’amour est liberté.
La liberté ne va pas avec le bonheur. Elle va avec la joie.
La joie est comme une échelle de lumière dans notre coeur.
Elle mène à bien plus, plus haut que nous, à bien plus haut qu’elle :
là où plus rien n’est à saisir, sinon l’insaisissable.
(Christian Bobin)
Illustration: Bill Viola
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), aimer, amour, assombrir, échelle, éclaircie, bonheur, brûler, brûlure, chair, enfoncé, enlever, espace, flamme, haut, insaisissable, joie, lame, légère, liberté, lumière, ouvrir, parfaire, prendre, sang, solitude, souffle, tuer | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 3 septembre 2022

Préambule
Ce corps qui est moi
et qui ne l’est pas
me cherche noises
me décortique de haut en bas,
petite eau claire
je subis l’air
sans faire de vagues.
Mes cils neigent
mes dents ont la chair de poule,
mon sourire grille
comme une ampoule
et mes seins boudent
d’une mine pincée
de crayons mal taillés,
tout est plus blanc
qu’une craie d’école.
Objet parmi tant d’autres
après le lit, les verres, les chaises
qui ne savent pas ce qu’ils attendent
je suis la seule cassable
la seule inutile
la seule
apte au départ.
Les douves du désir
sont remplies d’anguilles.
Je dis que j’ai froid
pour fuir la brûlure de ta main.
(Marie-Anne Bruch)
Découvert ici: Lucarne Poétique
Illustration: Dominique TREMOIS-CHAZOT
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Anne Bruch), anguille, blanc, brûlure, cassable, chaise, corps, départ, désir, dent, douve, froid, inutile, lit, main, neiger, noise, préambule, sein, sourire, subir, vague | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Au tribunal d’amour, après mon dernier jour…
Au tribunal d’amour, après mon dernier jour,
Mon coeur sera porté diffamé de brûlures,
Il sera exposé, on verra ses blessures,
Pour connaître qui fit un si étrange tour,
À la face et aux yeux de la Céleste Cour
Où se prennent les mains innocentes ou pures ;
Il saignera sur toi, et complaignant d’injures
Il demandera justice au juge aveugle Amour :
Tu diras : C’est Vénus qui l’a fait par ses ruses,
Ou bien Amour, son fils : en vain telles excuses !
N’accuse point Vénus de ses mortels brandons,
Car tu les as fournis de mèches et flammèches,
Et pour les coups de trait qu’on donne aux Cupidons
Tes yeux en sont les arcs, et tes regards les flèches.
(Théodore Agrippa d’Aubigné)
Recueil: Poèmes par coeur
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Théodore Agrippa d'Aubigné), amour, arc, aveuglé, étrange, blessure, brûlure, coeur, complaindre, connaître, cupidon, demander, dernier, diffamé, donner, excuse, exposer, face, flammèche, flèche, fournir, injure, innocent, jour, juge, justice, main, mèche, mortel, porter, pur, regard, ruse, saigner, tour, trait, tribunal, Vénus, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juin 2021
À UNE FEMME DÉTESTÉE
Combien je vous déteste et combien je vous fuis:
Vous êtes pourtant belle et très noble d’allure,
Les Séraphins ont fait votre ample chevelure
Et vos regards couleur du charme brun des nuits.
Depuis que vous m’avez froissé, jamais depuis,
N’ai-je pu tempérer cette intime brûlure :
Vous m’avez fait souffrir, volage créature,
Pendant qu’en moi grondait le volcan des ennuis.
Moi, sans amour jamais qu’un amour d’Art, Madame,
Et vous, indifférente et qui n’avez pas d’âme,
Vieillissons tous les deux pour ne jamais nous voir.
Je ne dois pas courber mon front devant vos charmes ;
Seulement, seulement, expliquez-moi ce soir,
Cette tristesse au coeur qui me cause des larmes.
(Emile Nelligan)
Illustration: Albert Edelfelt
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Posted in poésie | Tagué: (Emile Nelligan), allure, amour, art, brûlure, cause, charmes, chevelure, créature, détestée, expliquer, femme, froisser, fuir, intime, jamais, larme, madame, regard, séraphin, souffrir, tempérer, tristesse, voir, volage | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 mai 2021

Le portrait
Elle passa comme un parfum de fleur d’automne.
J’espérais la revoir et ne la voyais plus,
Mon cœur était lassé de ne trouver personne,
Mes yeux étaient lassés d’avoir été déçus.
Je me souvins un jour que de notre amour brève,
Il me restait un vieux portrait que je baisais.
Sous les baisers brûlants de larmes arrosés,
L’image s’effaça et s’enfuit comme un rêve.
Et je désespérais quand je vis apparaître
Sur l’image effacée l’azur pur de ses yeux,
Quand je vis la pâleur de ses lèvres renaître
Avec un éclat tendrement mystérieux.
Le souvenir avait refait l’image pure.
Sur le papier vieilli je remis un baiser ;
Ses lèvres vinrent sur les miennes se poser
Et je sentis au cœur une vague brûlure.
(Jules Supervielle)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Supervielle), amour, apparaître, automne, azur, baiser, brûlant, brûlure, bref, coeur, déçu, effacé, espérer, fleur, image, lasse, mystérieux, parfum, pâleur, portrait, pur, renaître, revoir, tendrement, vague | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2020

Illustration: Oleg Zhivetin
LE SABLE
Son grain tiède glisse entre les doigts telle une caresse,
Ainsi a glissé sur mon âme le doux sourire d’Aïcha.
Mille autres sourires ont passé sur mon âme.
L’un y a fait une brûlure ; l’autre y a laissé un dard.
Où retrouver, dans le désert de ma vie,
Le grain de sable qui fut le sourire d’Aïcha ?
(Anonyme)
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Posted in poésie | Tagué: (anonyme), Aïcha, âme, brûlure, caresse, dard, désert, doigt, doux, glisser, grain, laisser, passer, retrouver, sable, sourire, tiède, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020

SUBSTANCE FEMME
(sur des lavis de Colette Deblé)
je me désenfouis
je me dresse
je suis de nulle part
je prends toutes les formes du monde
j’apparais
j’accueille tous les souffles
je ne crains pas
les loups du couchant
je porte mon poids de nuit
pour retomber toute en pluie
je suis une haute gisante
dans l’entre-temps du paradis
je m’allonge sur le cosmos
tout au fond des mots
je perds la tête et un peu plus
je sais toutes les brûlures
oiseau du coeur à la renverse
je suis ravissement
blessure vive
ma sueur se dissipe aux rayons de lune
je viens te dire
la liqueur des anges
je viens te dire
l’infinité de mon tombeau
(Zéno Bianu)
Illustration: Colette Deblé
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), accueillir, ange, apparaître, blessure, brûlure, coeur, cosmos, femme, forme, infinité, liqueur, lune, nuit, nulle part, oiseau, paradis, pluie, poids, ravissement, retomber, s'allonger, se dresser, souffle, substance, tombeau | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020
quand ta faim
ne trouve pas
à s’apaiser
le seul recours
qu’il te reste
c’est de te
nourrir
de sa brûlure
(Charles Juliet)
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), brûlure, faim, nourrir, recours, s'apaiser | Leave a Comment »