C’est quoi la musique? C’est du son qui se parfume
C’est quoi l’émotion? C’est l’âme qui s’allume
C’est quoi un compliment? Un baiser invisible
Et la nostalgie? Du passé comestible
C’est quoi l’insouciance? C’est du temps que l’on sème
C’est quoi le bon temps? C’est ta main dans la mienne
C’est quoi l’enthousiasme? C’est des rêves qui militent
Et la bienveillance? les anges qui s’invitent
Et c’est quoi l’espoir? Du bonheur qui attend
Et un arc-en-ciel? Un monument aux vivants
C’est quoi grandir? C’est fabriquer des premières fois
Et c’est quoi l’enfance? De la tendresse en pyjama
Mais dis, papa
La vie c’est quoi?
Petite, tu vois
La vie, c’est un peu de tout ça, mais surtout c’est toi
C’est toi
C’est quoi le remord? C’est un fantôme qui flâne
Et la routine? Les envies qui se fanent
C’est quoi l’essentiel? C’est de toujours y croire
Et un souvenir? Un dessin sur la mémoire
C’est quoi un sourire? C’est du vent dans les voiles
Et la poésie? Une épuisette à étoiles
C’est quoi l’indifférence? C’est la vie sans les couleurs
Et c’est quoi le racisme? Une infirmité du cœur
C’est quoi l’amitié? C’est une île au trésor
Et l’école buissonnière? Un croche-patte à Pythagore
C’est quoi la sagesse? C’est Tintin au Tibet
Et c’est quoi le bonheur? C’est maintenant ou jamais
Mais dis, papa
La vie c’est quoi?
Petite, tu vois
La vie, c’est un peu de tout ça, mais surtout c’est toi
C’est toi
Dans tes histoires, dans tes délires, dans la fanfare de tes fous rires
La vie est là, la vie est là
Dans notre armoire à souvenirs, dans l’espoir de te voir vieillir
La vie est là, la vie est là
Où est le fol ? Où est le sage ?
Celui qui d’avoir rêvé
compose le paysage,
celui qui sème le blé,
celui qui ferme la cage
d’où l’oiseau s’est envolé ;
l’enfant qui pêche une image,
où est le fol ? Où le sage ?
Eve et le fruit enchanté,
celui qui part en voyage
à bord d’un simple nuage,
celui qui cherche la clé
de tous les yeux verrouillés,
celui qui tourne la page
pour lire l’autre côté,
où est le fol ? Où le sage ?
Celui qui met son visage
sur l’épaule de l’été,
l’écolière du village
avec le coeur buissonnier,
pour le froment qu’on partage,
celui qui a tout donné ;
A pleine main à pleine bouche
comme on mange les plaisirs gourmands
sur un chemin buissonnier, des fruits rouges,
avec des aubépines leur éclat dans le retour nouveau des jours
on mêle les saisons
tout se gorge de salive
qui coule dans les mots
ô les mots comme les beaux jours
ça fait le corps plus grand
et de grands repos dedans.