Posts Tagged ‘butin’
Posted by arbrealettres sur 14 avril 2022

L’ONDINE
Une ondine voguait dans la baie azurée,
Par la pleine lune éclairée.
Elle lançait au ciel, pour effleurer la lune,
L’écume d’argent des lagunes.
On voyait dans les eaux, tremblante palpiter
La nuée à l’éclat reflété.
Et l’ondine chantait sa chanson qui captive
Les humains écoutant sur la rive.
Et l’ondine chantait: «Dans mon sombre séjour
Luit un pâle reflet du jour.
On y voit des troupeaux de poissons d’or errants,
On y voit des palais transparents.
Et là sur le grand banc de sable au fond des eaux,
A l’abri de touffus roseaux,
Dort un fier chevalier, des vagues le butin
Apporté d’un pays lointain.
Dans le calme des nuits, pour nous c’est une joie
Que de peigner ses cheveux de soie.
Sur son front, sur sa bouche, immuablement froids,
Nous l’avons embrassé maintes fois.
Mais nos ardents baisers n’ont pu le remuer,
Il demeure froid et muet.
Sa tête sur mon sein retombe, en se penchant,
Il reste insensible à mon chant.»
Telle était la chanson plaintive de l’ondine,
Au-dessus de la vague argentine.
On voyait dans les eaux, tremblante palpiter
La nuée à l’éclat reflété.
(Michel Lermontov)
Recueil: Michel Lermontov Poèmes
Traduction: Igor Astrow
Editions: Du Tricorne
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Lermontov), abri, apporter, ardent, arge, argent, au-desus, azuré, éclairer, éclat, écouter, écume, baie, baiser, banc, bouche, butin, calme, captiver, chanson, chanter, chevalier, cheveux, ciel, eau, effleurer, embrasser, errer, fier, fond, froid, front, humain, immuable, insensible, joie, jour, lagune, lancer, lointain, luire, lune, muet, nuée, nuit, ondine, or, palais, palpiter, pays, pâle, peigner, plaintif, pleine lune, poisson, refléter, reflet, remuer, retomber, rive, roseau, sable, séjour, se pencher, sein, soie, sombre, tête, tin, touffu, transparent, trembler, troupeau, vague, voguer, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mars 2021

Les feuilles sont l’espoir des racines
Les fleurs, celui des branches
Et le bourgeon, celui de la ramure
Pour nous, quelle sève à notre espoir ?
Le ramage est l’espoir de l’oiseau
Le clapotis, celui des eaux
Le chuchotement, celui des vents
Pour nous, quel chant à notre espoir ?
La rose est l’espoir de la tige
Le bleu, celui de l’océan
Et le vert, celui du printemps
Pour nous quelle couleur à notre espoir ?
Le miel est l’espoir de la ruche
Le vin est celui de la vigne
Et la miche est celui du blé
Pour nous, quelle saveur à notre espoir ?
La proie est l’espoir du rapace
Le venin, celui du serpent
Le butin, celui du pirate
Pour nous, quel destin à notre espoir ?
(Jacques Lacarrière)
Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

– Y a-t-il un lieu de silence
Où je puisse essayer mon chant
Sans que le submerge en moi-même
Le tumulte de ces orages,
Les cris aigus de ce prétoire
Où se proclament par cent voix
Le mensonge des criminels
La cupidité des voleurs
Et la lâcheté des esclaves ?
– Un seul accent vrai de ton cœur
En toi couvrira cent voix fausses.
Ah ! mon cœur n’est-il pas pareil
À un fruit jeté dans la mer :
Quand un batelier le recueille
Il est encore plein et doré
Mais sa chair que l’eau a forcée
N’a plus que l’âcreté du sel.
J’ai regardé bien trop de morts
Avec des yeux secs et distraits ;
J’ai connu trop de paysages,
J’ai pressé pendant ces cinq ans
Trop de mains, vu trop de visages ;
Des flots ont noyé ma mémoire.
– La moisson étouffe et aveugle
L’ample grenier qui la contient
Mais d’où jaillira chaque gerbe
À son tour, avec tous ses grains.
Sur le lourd butin qui t’accable
Penche-toi ! Dans un cœur aimant
Rien n’est perdu, rien ne s’efface
De ce qu’y a mis chaque jour.
(Charles Vildrac)
Recueil: Chants du désespéré (1914-1920) –
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), accabler, accent, aigu, aimer, ample, aveugler, âcreté, étouffer, batelier, butin, chair, chant, coeur, connaître, contenir, couvrir, cri, criminel, cupidité, distrait, doré, eau, effacer, esclave, essayer, faux, flot, forcer, fruit, gerbe, grain, grenier, jaillir, jeter, jour, lâcheté, lieu, lourd, main, mémoire, mensonge, mer, mettre, moisson, mort, noyer, orage, pareil, paysage, perdre, plein, prétoire, presser, recueillir, regarder, se pencher, se proclamer, sec, sel, silence, submerger, trop, tumulte, visage, voir, voix, voleur, vrai, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2019

La floraison du bâton
[ 7 ]
Pourtant la résurrection est le sens de la direction,
résurrection est une droite ligne,
droit sur la horde et le butin,
le trésor, la réserve,
le rayon de miel ;
la résurrection est rémunération,
nourriture, abri, fragrance
de la myrrhe et du baume.
***
Yet resurrection is a sense of direction
resurrection is a bee-line,
straight to the horde and plunder,
the treasure, the store-room,
the honeycomb;
resurrection is remuneration,
food,shelter, fragrance
of myrrh and balm.
(Hilda Doolittle)
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Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2019

Les murs ne tombent pas
[36]
D’aucune façon n’est la colonne-de-nuée
qui allait devant
différente de la colonne-de-nuée
qui vient après ;
le chasme, schisme en conscience,
doit être comblé ;
nous sommes chacun, propriétaire,
chacun avec un trésor ;
il est temps de réévaluer
notre butin secret
à la lumière du passé comme de l’avenir,
car, qu’il s’agisse de
pièces, pierres, or
gobelets, plats
ou simplement
de talismans, archives ou parchemins,
explicitement, il en ressort
qu’il contient,
pour tout scribe
ayant été instruit,
des choses nouvelles
et anciennes.
***
In no wise is the pillar-of-fire
that went before
different from the pillar-of-fire
that comes after;
chasm, schism in consciousness
must be bridged over;
we are each, householder,
each with a treasure;
now is the time to re-value
our secret hoard
in the light of both past and future,
for whether
coins, gems, gold
beakers, platters,
or merely
talismans, records or parchments
explicitly, we are told,
it contains
for every scribe
which is instructed,
things new
and old.
(Hilda Doolittle)
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Posted by arbrealettres sur 3 septembre 2018

LES ÉCOLIERS
Sur la route couleur de sable
En capuchon noir et pointu,
Le « moyen », le « bon », le « passable »
Vont, à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.
Ils ont dans leur plumier des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches, du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d’autres petits hommes.
Ils ont la ruse et la paresse
— Mais l’innocence et la fraîcheur
Près d’eux les filles ont des tresses
Et des veux bleus couleur de fleur
Et de vraies fleurs pour la maîtresse.
Puis, les voilà tous à s’asseoir
Dans l’école crépie de lune,
On les enferme jusqu’au soir
Jusqu’à ce qu’il leur pousse plume
Pour s’envoler. Après, bonsoir !
Ça vous fait des gars de charrue
Qui fument, boivent le gros vin,
Puis des ménagères bourrues
Dosant le beurre et le levain.
Billevesées, coquecigrues,
Ils vous auront connues en vain
Dans leurs enfances disparues !
(Maurice Fombeure)
Illustration: Robert Doisneau
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Posted by arbrealettres sur 9 février 2018

Des rats veillent dans ton sommeil
et miment l’avancée
du manque. Ma voix retourne vers
la faim à laquelle elle donne naissance,
s’associant aux pierres
qui dépassent des murs rouges : le coeur
ronge, mais ne connaît pas
son butin; la langue écorchée
est râpeuse. Nous sommes étendus
au coeur de la moelle terrestre, écoutons
la respiration des anges.
Nos os ont été vidés.
Partout où la nuit a parlé,
des fils à venir arpentent le vide
entre les étoiles.
(Paul Auster)
Illustration: Andrej Gorenkov
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Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2017
Après tout ce vent et ce froid,
Il faisait bon se chauffer près du feu.
Je n’ai pas fait attention à mon coeur,
Et on me l’a volé.
La fin du nouvel an se prolonge solennelle,
Roses du nouvel an, vos tiges sont humides.
Dans ma poitrine on ne sent plus
Le tremblement des sauterelles.
On sait bien qui est le voleur.
Je l’ai reconnu à ses yeux.
Mais j’ai peur parce que bientôt… bientôt…
Il va rapporter son butin lui-même.
(Anna Akhmatova)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 12 avril 2017

CELEBRATION
Maintenant si jamais je te vois c’est toujours
comme une clé vivante. tes seins tes reins ta bouche
ce beau butin de nuits de portes et de joies.
comme une clé toute simple. un chiffre. une musique.
et le cours des choses va. on s’en étonne. les gens
qui songent à leur maison leur jardin leur enfance
les morts impersonnelles de petits fleuves des riens
des moments chaleureux des voyages et des actes
parfaitement accomplis. mais toi quand je te vois
verticale et brillante comme un astre de mai,
réelle : je deviens terre et vent je suis ta nuit
avec ses arbres et ses mots en mouvement
ce battement de voyelles parmi les tournesols
tes mains tes yeux ton jour comme une poignée d’oiseaux.
(Lionel Ray)
Illustration: Audrey Kawasaki
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Posted by arbrealettres sur 16 février 2017

La pente douce s’en était allée
saisie par la rivière
En des matins rouillés
Les feuilles chantèrent avant le jour
Les ombres ne firent plus corps
Le coeur serra éperdument son butin
(Georges Bonnet)
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