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Ma mortelle dame (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2018



Illustration: Katsushika Hokusai
    
ma mortelle dame au corps cadavérique

d’une douceur bête exquisément,équipée
(devenant exactement passionnée agrippe

Volontiers en des gloussements de suprême sexe

ma protubérance muette-articulée)
Désirant que mon bel obus vexe

l’intuitif sillon qui se moque…
Et le vif clapotis-de-son-cerveau me mord

tendrement,
comme la lente concession-de-chair

chaude me,Prend;en de plus folles vagues de lumière
sentantbon
parfumées :
d’éclats imprononçables
Arrachés,
au soleil immense(dont le jour bave
sur la nuit—)et l’abrupt navire-de-ses lèvres

se désintègre,en une explosion!mièvre

***

my deathly body’s deadly lady

smoothly-foolish exquisitely,tooled
(becoming exactly passionate Gladly

grips with chuckles of supreme sex

my mute-articulate protrusion)
Inviting my gorgeous bullet to vex

the fooling groove intuitive…

And the sharp ripples-of-her-brain bite
fondly into mine,
as the slow give

of-hot-flesh Takes,me;in crazier waves of light
sweetsmelling
fragrant:
unspeakable chips
Hacked,
from the immense sun(whose day is drooled
on night—)and the abrupt ship-of-her lips

disintegrates,with a coy!explosion

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers

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Désespoir (Friedrich Nietsche)

Posted by arbrealettres sur 11 mai 2017




Désespoir

Au loin les cloches tintent,
la nuit passe avec une rumeur sombre.
Je ne sais que faire:
ma joie est morte, mon coeur est lourd.

Les heures filent en un silence spectral,
la cohue du monde, son mugissement résonnent dans le lointain.

Je ne sais que faire :
mon coeur est lourd, ma joie est morte.

La nuit est si sombre, si effroyable
la blême lumière cadavérique de la lune.
Je ne sais que faire :
La tempête fait rage, je ne l’entends pas.

Je n’ai ni répit ni repos,
Je marche silencieux jusqu’à la plage,
vers les vagues, vers la tombe,
mon coeur est lourd, ma joie est morte.

(Friedrich Nietsche)

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