Posts Tagged ‘caillot’
Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022

Il gelait à coeur fendre
Aux terrasses délaissées de l’amour
Des caillots de neige
Fermaient les fleurs comme des voix
Et les Soeur-Anne dans les branches
Attendaient en vain un retour.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

Illustration: Francine Van Hove
GENÈSE
I
Déboutonner lentement le corps
quand on manque d’air
comme la châtaigne mûre
desserre ses poings épineux.
Le plus important sont les boutonnières
des veines,
des flottilles fatiguées y sont ensablées
et s’en détachent comme des caillots
des bouquets de coquelicots qui fanent,
se mettent à couler
depuis le cou vers le ventre
et le champ rouge
de ton corps déboutonné
frissonne sous le vent frais du matin.
II
Quand l’air manque
je donne un souffle de vie
au souvenir des eaux utérines.
Des branchies repoussent au cou
des ailerons sur les hanches
du duvet sur le dos,
ni homme ni poisson ni oiseau
je cherche mon sexe.
Après l’ange descend
avec un panier
accroché à son aile gauche
tout au fond mon âme
épouille ses plumes.
III
Il émerge
des eaux utérines,
pousse un sanglot,
la première gorgée d’air
ressuscite la mémoire
de vies précédentes.
On le lange,
on lui attache les mains et les jambes
avec une ganse rouge.
Les souvenirs qu’il a ramenés
s’atrophient avec les années
et chaque partie du corps déboutonné
s’abandonne à un rêve différent :
les plantes des pieds – dans des prairies vertes
des oiseaux de mer – sur les paumes
et je ne comprends vraiment plus
qui coud la chemise
qui déboutonne le corps.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 15 mars 2020
Soir tourmente
La pluie bafouille aux vitres
et soudain ça te prend
de courir dans tes pas plus loin
pour fuir la main sur nous
tu perds tes yeux dans les autres
ton corps est une idée fixe
ton âme est un caillot au centre du front
ta vie refoule dans son amphore
et tu meurs
tu meurs à petites lampées sous tes semelles
ton sang
ton sang rouge parmi les miroirs brisés
(Gaston Miron)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 29 août 2019

J’ai beau faire tu es en moi
Battante
Comme un autre coeur que j’aurais.
J’ai beau faire tu viens tu vas
Dans les couloirs feutrés où mon sang parle bas.
J’ai beau faire je te sais là
Toujours
Caillot qui rôde
A la recherche du jour
Et mes mains malgré moi me prennent à la gorge
Pour te saisir et pour te tordre
Pour t’arracher de moi comme un clou, comme un cri
Pavot éclaboussant les murs blancs de ma vie.
(Jean Rousselot)
Illustration: Malinowsky
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Posted by arbrealettres sur 30 mai 2018

Vivre en sens inverse
avec des cals et des caillots.
Ne se souvenir que du présent
et ne voir ni futur ni passé.
Ne plus jamais toucher
l’autre, et l’autre, et l’autre.
(Jacques Izoard)
Recueil: Lieux épars
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 28 avril 2018
Interrogations
Comment dorment-ils donc, Seigneur, les suicidés ?
Un caillot sur la bouche et les deux tempes vides,
les lunes de leurs yeux blanches, écarquillées,
et les mains orientées vers une ancre invisible ?
Ou arrives-Tu quand les hommes sont partis
pour fermer leurs paupières sur leurs yeux aveugles,
pour sans douleur ni bruit disposer leurs viscères
et pour croiser leurs mains sur leur poitrine muette ?
Le rosier que sur eux arrosent les vivants,
ne donne-t-il à ses fleurs formes de blessures ?
Son parfum n’est-il âcre et sombre sa beauté ?
Des serpents tressent-ils son feuillage chétif ?
Réponds, réponds, Seigneur : Quand leur âme s’enfuit
par la porte mouillée des longues déchirures,
entre-t-elle en tes lieux fendant l’air avec calme
ou entend-on claquer des ailes affolées ?
Livide, un cercle étroit se ferme-t-il sur eux ?
L’éther est-il un champ où fleurissent les monstres ?
Dans leur effroi retrouvent-ils pourtant ton nom ?
Ou crient-ils sans espoir sur ton cour endormi ?
Un rayon de soleil les atteint-il un jour ?
Est-il une eau qui lave leurs stigmates rouges ?
Pour eux seuls tes entrailles restent-elles froides,
sourds tes tympans parfaits, à jamais clos tes yeux ?
C’est ce que l’homme affirme, égaré ou pervers ;
mais moi qui t’ai goûté comme du vin, Seigneur,
laissant les autres t’appeler sans fin Justice,
je ne te donnerai jamais qu’un nom : Amour !
L’homme a toujours été, je le sais, griffe dure ;
vertige, la cascade ; âpreté, la sierra.
Mais Toi tu es la coupe où mêlent leur douceur
les nectars de tous les jardins de cette Terre !
(Gabriela Mistral)
Illustration:John Everett Millais
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Gabriela Mistral), affolée, apreté, aveuglé, âme, écarquillé, blessure, bouche, caillot, cascade, cercle, coupe, crier, dormir, douceur, endormi, feuillage, interrogation, invisible, jardin, nectar, parfum, paupière, stigmate, suicide, tresser, vide | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2018

Retrouver les cachettes dans le mur
Les pépites des vitraux
Le soldat de l’horizon
Et sa tunique bleue froissée
Les caillots crèvent le chemin,
Une latte d’espoir au poteau de torture
Pour donner l’illusion d’une croix
Mais tout est truqué
Jusqu’au salut de la girouette,
Aux feux de joie dans le camp.
(René Guy Cadou)
Recueil: Poésie la vie entière
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 15 août 2017

Dépassé par le ciel, par ma voix
j’entretiens le feu que j’étais
avec la dernière flaque tranchée
la dernière feuille ensoleillée,
et dans mon cœur pèse
tout un caillot déteint
qui n’a connu que la lumière.
Je ne suis plus qu’une tache de terre
encerclée par la mort
je suis quelques pas
que je n’ai pu compter.
Les fenêtres sont fermées
autour de mon sang
qui boite à la place des tempes,
tirant ses ponts de souffrance.
L’eau bue à pleine source
dans le voyage de l’enfance
n’a pas donné de larmes
et je sens mieux la coupure
que mon corps fait avec le Monde.
(Lucien Becker)
Illustration: Zdzislaw Beksinski
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Posted by arbrealettres sur 14 août 2017

Illustration: Leonid Afremov
Quand le vent force la fenêtre
annoncé par tant de portes, tant de forêts battantes
et que le soir passe sa tête
dans ce qui reste, immobile et défiguré,
Quand la rue s’accroche aux lumières
en tirant à elle tout le ciel,
quand la terre n’a plus de jour pour montrer ses routes
le long des carreaux énormes comme des caillots,
il faut dominer l’amour, le dénuder
du sang qui en fait une soif sans remède,
il faut le jeter aux bouches brûlantes de la chair
comme un vivant qui s’éveille en plein incendie,
il faut oublier les mots trop tendres
qui tremblent dans la bouche comme des feuilles
et, crispé sur la chair comme les racines autour de la terre,
il faut fermer la femme à la clarté du jour.
Dans la ville que le soir rassemble en hâte
autour des murs, autour des lampes livides,
la pluie tombe transpercée de vent
et le monde se baisse pour entrer dans la nuit.
(Lucien Becker)
Recueil: Rien que l’amour
Editions: La Table Ronde
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Posted by arbrealettres sur 12 août 2016
Toi rien que toi
Fermant tous mes chemins et scellant ma mémoire
Toi rien que toi
Et les yeux suppliants que tu as dans l’amour
Toi rien que toi
A m’attendre partout
A briser avant moi le pain dur de ma vie
Toi rien que toi
Je n’ai plus de maison
Je n’ai plus de sommeil
Je n’ai plus de raison
Toi rien que toi
Salive amère
Toi rien que toi
Mon remords et ma joie.
*
Je t’ai peu à peu dévêtue
De cette peau de rêves
De ces baisers cousus
Et soudain nue tu m’apparus
Plus rien de moi n’était à toi
Et tu t’enfonçais loin de moi
Mais ce que j’avais su te reprendre
Et qui peut-être était le meilleur de moi-même
Me collait aux doigts comme un fard
Dont je ne savais que faire
Tourné vers les beaux seins que j’aime.
*
J’ai beau faire tu es en moi
Battante
Comme un autre coeur que j’aurais
J’ai beau faire tu viens tu vas
Dans les couloirs feutrés où mon sang parle bas
J’ai beau faire je te sens là
Toujours
Caillot qui rôde
A la recherche du jour
Et mes mains malgré moi me prennent à la gorge
Pour te saisir et pour te tordre
Pour t’arracher de moi comme un clou comme un cri
Pavot éclaboussant les murs blancs de ma vie.
(Jean Rousselot)
Illustration: Ikenaga Yasunari
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