Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘carène’

Nous étions la marelle (Max-Pol Fouchet)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2022



Nous étions la marelle et la pierre et l’enfant
Le rire et les courses le livre et la courbe et la craie
La tuile le gué la rivière les sautes du vent
Aux transparentes carènes ce maigre brûlis d’herbes

Qu’un peuplier sur l’espace un doigt sur les lèvres
A jamais taise le secret dans le rouissage du jour
Perdons-le dans la neige le sable la verdeur vivons
Comme si nous ne savions rien des fumures du labour

Sur le tour des saisons monte la poterie des collines
Des taillis de la nuit les chiens ont levé le jour
Au tableau de l’école un enfant dessine le ciel
Roule une pierre
un oiseau crie
nous avons oublié.

(Max-Pol Fouchet)

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SALINUM (Leconte de Lisle)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2020



Jean-Francis Auburtin mf [800x600]

SALINUM

Le souci, plus léger que les vents de l’Epire,
Poursuivra sur la mer les carènes d’airain;
L’heure présente est douce : égayons d’un sourire
L’amertume du lendemain.

pourpre par deux fois rougit tes laines fines ;
ton troupeau de Sicile est immense ; et j’ai mieux:
Muses de la Grèce et leurs leçons divines
Et l’héritage des aïeux.

(Leconte de Lisle)

Illustration: Jean-Francis Auburtin

 

 

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Echouée en la chair (Werner Lambersy)

Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2016



échouée en la chair
carène
de quel navire
os
sous les étoiles de mer
des mains?

les volutes du coquillage
gardant secrète dans l’oreille
la huée
d’un ressac indéchiffrable
de sang

(Werner Lambersy)


Illustration: Vladimir Kush

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LES FORMULES DE L’HIVER (Tomas Tranströmer)

Posted by arbrealettres sur 17 mai 2016



LES FORMULES DE L’HIVER

I
Je m’assoupis dans mon lit
et m’éveillai sous la carène.

À quatre heures du matin
quand les os récurés de la vie
se fréquentent à froid.

Je m’assoupis parmi les hirondelles
et m’éveillai parmi les aigles.

II
Dans la lueur du phare, la glace du passage
brille comme de l’axonge.
Ce n’est pas l’Afrique.
Ce n’est pas l’Europe.
Ce n’est pas autre part qu’« ici».

Et ce que j’étais « moi»
n’est plus qu’un mot
dans la bouche de la nuit de décembre.

III
Les pavillons de l’asile
exposés à la nuit
luisent comme des écrans télé.

Un diapason caché
dans le grand froid
émet sa tonalité.

Je suis sous les étoiles
et sens que le monde entre
et ressort de mon manteau
comme d’une fourmilière.

IV
Trois chênes noirs sous la neige.
Si grossiers, mais adroits.
Dans leurs flacons immenses
la verdure au printemps moussera.

V
L’autobus se traîne dans la soirée d’hiver.
Il luit comme un navire dans cette forêt de pins
où la route est un canal mort étroit profond.

Peu de passagers : quelques vieux et aussi quelques très jeunes.
S’il s’arrêtait, s’il éteignait ses phares
le monde soudain disparaîtrait.

(Tomas Tranströmer)

 

 

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