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Posts Tagged ‘caressant’

L’arbre qui chante (Jean-Pierre Voidiès)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2019


 


 

Ivan Alifan c43 [1280x768]

L’arbre qui chante

Ecoute, écoute : un arbre chante
Car un nid s’est caché dedans

Qui trouvera, qui trouvera
Dans tout ce vert de sophora

Dans cette boule caressante
Le bateau chaud que la tourmente
Jamais, jamais ne brisera ?

Qui trouvera, qui trouvera ?

Mais laisse donc, enfant, tais-toi

Pour une fois qu’un arbre chante…!

(Jean-Pierre Voidiès)

Illustration: Ivan Alifan

 

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POÈME PERPÉTUEL (René Char)

Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2019



POÈME PERPÉTUEL

De l’œil du doigt j’étudie des sourires
Le petit jour l’herbe endormie
Qui se lève à la vue des bêtes
La poitrine qui n’a plus faim
Qui n’a plus honte

La femme qui se fait complice
D’amours sans force et d’amours forcenées
La femme attentive à la vie
À la tempête d’un sanglot
À l’île verte du silence

De l’œil du doigt j’étudie des sourires
Je les reflète
Quels sont ces êtres caressants
Qui parlent selon mon repos
Sourires selon la rosée

Le soleil doux comme une taupe
Une boucle sur un front bas
La longue nuit immobile est rompue
Le beau masque désarçonné
La chaine usée

Une feuille qui se déplie
Un sourire qui continue
Mes yeux mes doigts
Notre jeunesse tendrement
Fait naitre l’aurore sur terre.

(René Char)

Illustration: ArbreaPhotos  

 

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Douceur (Cécile Périn)

Posted by arbrealettres sur 1 septembre 2019



Douceur d’avoir été malade étant petit.
Malade un peu… Douceur sucrée et languissante..
O bras souples et chauds où l’on était blotti
Si faible! et dorloté par des mains caressantes!

(Cécile Périn)

 

 

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Les chats (Marie Dauguet)

Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2018




Illustration: ArbreaPhotos
    
Les chats

Je veux louer les chats,
Plus caressants qu’un flot s’écoulant à la dune,
Qu’au long d’un toit moussu un bleu rayon de lune,
Les chats voluptueux flairant l’odeur des mains
Et les bouquets fanés qui meurent sur les seins.

Je veux louer les chats aux prunelles languides,
Fluant à pas muets à travers l’herbe humide,
Savants dans l’art de jouir et qui vont dégustant,
Lait pur, l’arôme exquis des jasmins au printemps.

Je veux louer les chats amoureux des nuances
Des coussins japonais, des bergères d’antan,
Des tapis d’Orient à la molle effleurescance
Par qui le dur réel devient inexistant.

Je veux louer les chats dont l’échine se ploie
Agilement aux creux des édredons de soie,
Mais adorant surtout, à l’égal d’un péché,
L’énervante tiédeur des genoux rapprochés.

Je veux louer les chats qui, de leurs ongles fauves,
Dédaigneux des gazons s’étalant en plein jour,
Pétrissent lentement à l’ombre de l’alcôve
L’oreiller langoureux que parfuma l’amour.

Je veux louer les chats par-dessus tout artistes
Qui, lorsque nous dormons, aux lueurs d’améthystes
Des soirs d’Août s’en vont, au bord des toits branlants,
Gémir de mal d’amour dans la nuit s’étoilant.

Je veux louer les chats dont l’âme nous pénètre,
Fins comme les sorciers des anciens fabliaux,
Les chats posant leur front doux au front de leurs maîtres,
Les chats meilleurs que nous, fidèles et loyaux.

(Marie Dauguet)

 

 

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LE SONGE (Evariste Parny)

Posted by arbrealettres sur 31 août 2018



 

Tamara de Lempicka _la_belle_rafala_en_vert1

LE SONGE

Le sommeil a touché ses yeux ;
Sous des pavots délicieux
Ils se ferment, et son coeur veille.
A l’erreur ses sens sont livrés.
Sur son visage par degrés
La rose devient plus vermeille ;
Sa main semble éloigner quelqu’un :
Sur le duvet elle s’agite ;
Son sein impatient palpite
Et repousse un voile importun.
Enfin, plus calme et plus paisible,
Elle retombe mollement,
Et de sa bouche lentement
S’échappe un murmure insensible.
Ce murmure plein de douceur
Ressemble au souffle de Zéphyre,
Quand il passe de fleur en fleur ;
C’est la volupté qui soupire.
Oui, ce sont les gémissements
D’une vierge de quatorze ans,
Qui dans un songe involontaire
Voit une bouche téméraire
Effleurer ses appas naissants
Et qui dans ses bras caressants
Presse un époux imaginaire.

Le sommeil doit être charmant,
Justine, avec un tel mensonge ;
Mais plus heureux encor l’amant
Qui peut causer un pareil songe !

(Evariste Parny)

Illustration: Tamara de Lempicka

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Chant des esprits au-dessus des eaux (Goethe)

Posted by arbrealettres sur 1 août 2018


L’âme de l’homme
Ressemble à l’eau:
Venant du ciel,
Montant au ciel,
Devant descendre
Sur terre encore,
Changement éternel.

Le pur filet jaillit
De la paroi
Haute et abrupte,
Puis asperge avec grâce
D’eau vaporeuse
Le rocher lisse,
Légèrement s’y pose
Et ondoie comme un voile,
Dans un murmure
Gagnant le gouffre.

Si des rochers
S’opposent à sa chute,
De dépit il écume
Et, par degrés,
Va vers l’abîme.

En son lit plat
Il glisse par les prés du val,
Et c’est dans l’onde unie d’un lac
Que tous les astres
Baignent leur face.

Le vent est pour la vague
Un amant caressant;
Le vent jusqu’au fond mêle
Les vagues écumantes.

Ame de l’homme,
Que tu ressembles à l’eau!
Destin de l’homme,
Que tu ressembles au vent!

***

Gesang der Geister Ueber den Wassern

Des Menschen Seele
Gleicht dem Wasser:
Vom Himmel kommt es,
Zum Himmel steigt es,
Und wieder nieder
Zur Erde muss es,
Ewig wechselnd.

Strömt von der hohen,
Steilen Felswand
Der reine Strahl,
Dann stäubt er lieblich
In Wolkenwellen
Zum glatten Fels,
Und leicht empfangen
Wallt er verschleiernd,
Leisrauschend
Zur Tiefe nieder.

Ragen Klippen
Dem Sturz entgegen,
Schäumt er unmutig
Stufenweise
Zum Abgrund.

Im flachen Bette
Schleicht er das Wiesental hin,
Und in dem glatten See
Weiden ihr Antlitz
Alle Gestirne.

Wind ist der Welle
Lieblicher Buhler;
Wind mischt vom Grund aus
Schäumende Wogen.

Seele des Menschen,
Wie gleichst du dem Wasser!
Schicksal des Menschen,
Wie gleichst du dem Wind!

(Goethe)

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Rien que ce mur et ce chemin (Maurice Carême)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018



Rien que ce mur et ce chemin
Et, autour de moi, un matin
Qui a l’odeur dorée du pain.
L’ombre d’un oiseau sur le mur,
L’écho d’un pas sur le chemin.
Douceur faite de petits riens,
De mots caressants dont je doute.
Dans ce calme et tendre matin,
Rien que ce mur et ce chemin.

(Maurice Carême)

Illustration

 

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LES SOURCES (Elisée Reclus)

Posted by arbrealettres sur 25 juin 2018



LES SOURCES

C’est dans les vallées qui s’ouvrent à la base des montagnes,
ou même dans les plaines, au pied des hauteurs secondaires,
que les eaux jaillissantes se montrent en plus grande abondance.
Les sources sont la beauté de ces paysages discrets
où la nature apparaît tout entière dans un espace restreint.
Au bord du ruisseau, qui court en gazouillant et donne, pour ainsi dire, une voix caressante à la terre
on saisit d’un regard tout un ensemble gracieux qui charme et qui console.
Sans effort, on peut se sentir vivre avec les objets environnants qui semblent faits à la taille de l’homme ;
on est attendri et non pas opprimé, confondu d’admiration
comme à la vue des cataractes, des glaciers ou des vagues de la mer.

[…]

Qui décrira jamais l’ineffable beauté de la moindre source ?
Qu’elle s’épanche sous les arbres mystérieux, entre deux berges fleuries,
qu’elle sorte lentement de l’obscurité des grottes sous les blancs rochers calcaires,
ou bien qu’elle jaillisse en perles d’un fond de cailloux
et fasse danser les grains de sable sur ses gouttelettes,
chaque fontaine a son caractère spécial de grâce ou de beauté sévère.

(Elisée Reclus)

 

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Complainte de Panurge (Robert Desnos)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2018



Illustration: Konstantin Razumov
    
Complainte de Panurge

1
Il n’est vraiment pas surprenant
Qu’une fille aux yeux caressants
Se fatigue de travailler
Et, mal payée,
Rêve d’être riche
Sa vie n’est-elle pas chiche?
A d’autres les adorateurs
A d’autres les toilettes
D’autres qui parfois sont plus bêtes
Parfois moins jolies et sans coeur
Au lieu des dîners à cent sous,
Des sommeils trop courts
Manger tout son saoul
Dormir tout le jour
Pourquoi n’est-ce pas elle
Que l’on admire et trouve belle
Et son coeur
Attend le séducteur.

2
Elles ont trimé tout le jour
Au fond des boutiques trop sombres
Elles rentrent comme des ombres
Quand meurt le jour
Elles vont très loin
Hélas pour manger sans faim
Se déshabiller dans un coin
Seules jusqu’à demain
Pourquoi n’est-ce pas elles… etc.

3
Et quand a surgi leur vainqueur
Il est naturel qu’un beau soir
Elles donnent lèvres et coeur
Le temps de boire
Le vin dans le verre
Ceux qui leur jettent la pierre
Ont l’âme sèche et le coeur dur
Peut-on leur faire honte
Puisque la mort vient en fin d’ compte
De courir sans peur l’aventure
De se vêtir avec la soie
Au lieu de la vendre
De chercher la joie
Et pour ça se vendre
C’est à leur tour à elles…

(Robert Desnos)

 

Recueil: Les Voix intérieures
Traduction:
Editions: L’Arganier

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Il est minuit (Robert Desnos)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2018




    
Il est minuit

1
Il est minuit
Il est minuit
L’horloge sonne vive l’amour.
Parlons moins fort
Puisque tout dort
Puisque tout rêve vive l’amour.
Je sens ton souffle près de ma bouche
Et dans tes veines battre ton sang
Quand tu reposes quand tu te couches
Ton oeil limpide si caressant
Fait la nuit claire pleine de rêves
Reste immobile je suis content
Rêvons ensemble c’est une trêve
Avant l’aurore qui se lève.

2
Il est midi
Il est midi
L’horloge sonne-adieu l’amour.
Au soleil d’or
Rêvons encor
La vie est brève-adieu l’amour.
Reprends ta route et moi la mienne
Et si la vie nous réunit
Dans les ténèbres de tes persiennes
Dans le mystère de ton grand lit
Je veux chérie sous le ciel blême
Rêver encore comm’ cette nuit
Je veux chérie que ce soir même
Nous réunisse pour qu’on s’aime.

(Robert Desnos)

 

Recueil: Les Voix intérieures
Traduction:
Editions: L’Arganier

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