Posts Tagged ‘cassé’
Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2022

Je suis folle de toi, mon amour
qui viens chercher
dans mon passé
ces jouets cassés de mes paroles.
Je te donne tout
si tu veux,
je ne suis de toute façon qu’une enfant
pleine de poésie
et couverte de larmes salées,
je veux seulement m’endormir
sur la berge du ciel étoilé
et devenir une douce brise
de chansons d’amour pour toi.
***
Sono folle di te, amore
che vieni a rintracciare
nei miei trascorsi
questi giocattoli rotti delle mie parole.
Ti faccio dono di tutto
se vuoi,
tanto io sono solo una fanciulla
piena di poesia
e coperta di lacrime salate,
io voglio solo addormentarmi
sulla ripa del cielo stellato
e diventare un dolce vento
di canti d’amore per te.
***
I’m crazy for you, love
that search out
in my past
these broken toys of my words.
I give you everything
if you want,
so I’m just a girl
full of poetry
and covered with salty tears,
I just want to fall asleep
on the bank of the starry sky
and become a gentle wind
of love chants for you.
(Alda Merini)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Alda Merini), amour, étoile, berge, brise, cassé, chanson, chercher, ciel, devenir, donner, doux, enfant, fou, jouet, larme, parole, passé, poésie, s'endormir, sale, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mai 2022

ODE
Tu poses devant moi le verre
Et la carafe
C’est un vieux geste qui m’est cher
Et dans ma main la tienne
Buvons voilà vingt ans
Que nous aimons ensemble
Sans que le verre soit cassé
Ni la carafe vide
Un jour viendra où l’un de nous
N’y sera plus pour boire
Ni pour verser
(Franz Hellens)
Illustration: Manuel Gil Perez
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Franz Hellens), aimer, boire, carafe, cassé, ensemble, geste, ode, verre, verser | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2022

Illustration: Bing Wright
LE JOUR OÙ TOUT SE BRISE EN TOI
Le jour où tout se brise en toi
est un jour de vacances, ou bien
un jour de bureau, ou encore
un jour de retrouvailles, un jour
de famille, d’amis, de mariage ou de sexe.
Le jour où tout se brise en toi
ressemble aux autres jours de l’année : bien
sûr il y eut des signes de cet effondrement
mais tout est toujours sur le point de
s’effondrer, les immeubles, les piles de
linge propre, les actions en bourse,
alors pourquoi accorder à ces alarmes
quotidiennes la moindre importance ?
Le jour où tout se brise en toi —
je dis bien « tout » car il ne s’agit pas seulement
du coeur cassé comme le cou d’une volaille
la veille d’un dimanche à la campagne,
je parle du corps, de l’os du genou à celui de la mâchoire,
je parle de l’âme dans ses derniers retranchements,
je parle des plaies qui s’ouvrent, toutes en même temps.
Je parle de la raison qui se jette contre les murs,
du crâne mordu du sommet au
menton, des doigts de la main gauche
pliés entre ceux de la main droite.
Le jour où tout se brise en toi,
le pire n’est pas la quantité ahurissante de larmes
que tu bois des paupières à la bouche,
ni la migraine qui paralyse le visage et la nuque,
le pire, le jour où tout se brise en toi,
c’est le langage qu’on abandonne pour
des reniflements, le langage qu’on roue de coups
pour qu’il cesse d’aboyer ses mots d’amour
et de respect, le langage qu’on étouffe
dans la pornographie, le langage auquel on croyait tant
qui s’effondre avec le reste.
Le jour où tout se brise en toi
tu t’en veux si fort d’y avoir cru.
(Cécile Coulon)
Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Cécile Coulon), abandonner, aboyer, accorder, action, ahurissant, alarme, ami, amour, année, âme, boire, bouche, bourse, bureau, campagne, cassé, cesser, coeur, corps, cou, coup, crâne, croire, dimanche, effondrement, famille, fort, genou, immeuble, importance, jour, langage, larme, linge, mariage, mâchoire, migraine, mot, mur, nuque, os, paralyser, parler, paupière, pilé, pire, plaie, pourquoi, propre, quantité, quotidien, raison, renifler, respect, ressembler, reste, retranchement, retrouvailles, rouer, s'en vouloir, s'ouvrir, se briser, se jeter, sexe, signe, tordu, vacances, veille, visage, volaille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2020

COQUILLAGE CASSÉ
Coquillage cassé
Sur les sables endormis
Dans les bras de la haute mer
Ce gîte ancien
Qui fut le mien peut-être
N’est plus qu’une moitié
De sa spirale première
Au nacre rose
Et je sais que le sable
Remué par la marée prochaine
Emplira parfaitement
Ce trou d’absence
Je sais le vent n’y fera même plus
Ce bruit de grève et rêve
Dont mes oreilles
Orgueilleusement refermées
N’ont cependant pas sacrifié encore
A la clameur du temps
La monodie mélancolique
Coquillage cassé
Sur les sables lointains
De la haute mer
Où donc est passée
La limace
La limace ourlée et fragile
Qui t’habitait ?
S’est-elle exhalée vers
Les rives imaginaires du ciel d’été
Soudain lassée de ta géométrie ?
Coquillage cassé
Sur les sables
Aux confins de la mer
Je ne saurais te dire
Un tel adieu
(Gilles Vigneault)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gilles Vigneault), absence, adieu, cassé, confins, coquillage, endormi, fragile, géométrie, gîte, grève, imaginaire, limace, marée, mer, monodie, nacre, rêve, sable, spirale | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 juin 2020
![Adrian Borda _13 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/adrian-borda-_13-1280x768.jpg?w=776&h=1041)
ICI, AILLEURS
Ailleurs le monde est doux
L’air est meilleur et de partout
Coulent des fleuves d’or et de musique
Ailleurs dormir mon coeur tragique
Ailleurs est à l’envers de nous
Au loin j’entends chanter
Comme une enfant j’entends danser
Ses pieds petits qui font de la dentelle
Au loin déjà mon âme est-elle
Partie au loin du coeur cassé
J’irai chez les parfums de feu de bois
Dans les recoins de mes hivers
J’irai vers les odeurs de sel et sable
Insaisissable
Est la fumée
Accoutumée
Aux matins de la mer
Ici j’use mes dents à mordre un fruit de fer
Au bout du bout de l’oeil
Au bout de l’or et de l’orgueil
Tournent des astres d’ambre et d’eau dolente
Au bout de la lumière lente
À nous tirer de nos cercueils
J’entends tomber le temps
Comme un caillou j’entends mon sang
Battre dedans le temps de quatre vies
Au bout d’une étoile endormie
Je rêve ailleurs et je m’attends
J’irai chez les cristaux
Vivre les jeux interrompus de l’autre corps
J’irai vivre mes âmes polymères
J’irai me taire
Dans une vie
Inassouvie
Où le coeur chante encor
Ici j’use mes mots sur du temps que je perds.
(Gilles Vigneault)
Illustration: Adrian Borda
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gilles Vigneault), ailleurs, âme, cassé, cercueil, chanter, coeur, cristal, dentelle, dormir, doux, envers, feu, ici, inassouvie, matin, meilleur, mer, or, orgueil, parfum, partie, perdre, petit, sable, sang, sel, temps, tragique, user | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 20 avril 2020

Vie recluse
Une humble cour entourée de bambous dépouillés
Les orchidées aux tiges cassées après le vent-pluie
Au profond des feuillages chantent les oiseaux
Sur les mousses vertes nulle trace humaine
Au pavillon Hirondelles durable est le jour
Les arbres sont lourds de fruits en été
Sur ma table s’accumulent des livres rares
Je m’y plonge à l’heure claire près d’une croisée
(Wei Ying-wu)
Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Wei Ying-Wu), arbre, été, bambou, cassé, chanter, clair, cour, croisée, dépouille, entouré, feuillage, fruit, heure, hirondelle, humain, humble, jour, livre, mousse, oiseau, orchidée, pavillon, plonger, pluie, profond, rare, reclus, s'accumuler, table, tige, trace, vent, vert, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2020

ÉLÉGIE
Je fus sa fleur, par ses caresses
Divinisée,
Toute sa passion à jamais
Indivisée,
Souvent par lui saignait mon coeur
Mais je ne savais pas pourquoi.
Je suis à présent sa marmite
Cassée
Et sa vieille robe passée
La journalière,
La poupée qui gît fracassée
Pas plus qu’hier
Je ne sais aujourd’hui pourquoi.
(Jacob Sternberg)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacob Sternberg), aujourd'hui, à jamais, élégie, caresse, cassé, coeur, divinisé, fleur, fracasser, hier, indivisé, journalier, marmite, passé, passion, poupée, pourquoi, robe, saigner, savoir, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 septembre 2019
![Bourgeons [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/01/bourgeons-1280x768.jpg?w=686&h=914)
Vent de printemps.
Bourgeons cassés.
Espoir déçus.
26 Février 1922.
(René Maublanc)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in haïku, poésie | Tagué: (René Maublanc), bourgeon, cassé, déçu, espoir, printemps, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2019

L’Oreille cassée
Le vivant, le vrai
Nos visages ravagés de rides se souviennent des sillons de larmes
et notre colonne vertébrale se voûte sous le poids des tristesses passées.
Un corps vivant ne reste pas longtemps vierge et lisse;
la santé, la joie de vivre n’excluent pas les coups ;
bien au contraire, nous n’existons que de souffrances vaillantes contre l’adversité ;
les bons organismes présentent une tête burinée, un corps las et courageux,
une puissance dévastée, mais toujours debout.
Avant le premier coup de corne,
comment savoir si le torero se conduit avec courage ?
Il n’y a de vrai vivant que déchiré.
Les cicatrices renforcent.
Il n’y a de vérité que falsifiée.
Le faux plaide pour le vrai.
Il n’y a de bonté que tentée.
Quelle vertu sans tribulations ?
Il n’y a de bon système que cassé.
Si tout marche, rien ne marchera.
Chaque épreuve me précipite au devant de ce fétiche :
il n’y a de vrai dieu que blessé.
(Michel Serres)
Recueil: Hergé mon ami
Traduction:
Editions: Le Pommier
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Michel Serres), adversité, épreuve, blessé, bon, bonté, buriné, cassé, cicatrice, colonne, contraire, corps, coup, courage, courageux, déchirer, dévaster, debout, Dieu, exclure, exister, falsifier, faux, fétiche, joie, larme, las, lisse, marcher, organisme, plaider, poids, précipiter, puissance, ravager, renforcer, ride, santé, se souvenir, se voûter, sillon, souffrance, système, tête, tenter, torero, tribulation, tristesse, vaillant, vérité, vertu, vierge, visage, vivant, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2019

LE MARTYRE DE SAINTE EULALIE
PANORAMA DE MERIDA
Dans la rue court et bondit
Un cheval à la queue longue
Tandis que jouent où sommeillent
Quelques vieux soldats de Rome.
Une futaie de Minerves
Ouvre mille bras sans feuilles.
De l’eau suspendue redore
Les arêtes de rochers.
Une nuit faite de torses,
D’étoiles au nez cassé,
Attend les fentes de l’aube
Pour s’écrouler toute entière.
De temps à autre résonnent
Des jurons à crête rouge.
Les soupirs de l’enfant sainte
brisent le cristal des coupes.
La roue aiguise ses lames
et ses crochets suraigus.
Le taureau des forges brame
Et Mérida se couronne
De nards presque réveillés
et de mûres sur leurs tiges.
LE MARTYRE
Voici Flore nue qui monte
De petits escaliers d’eau. .
Le Consul veut un plateau
Pour les deux seins d’Eulalie.
De la gorge de la sainte
Sort un jet de veines vertes.
Son sexe tremble, embrouillé
Comme un oiseau dans les ronces
Sur le sol, déjà sans norme,
Sautent ses deux mains coupées
Pouvant encore se .croiser
Dans une prière ténue,
Ténue mais décapitée.
Et par les trous purpurins
Où naguère étaient ses seins
On voit des ciels tout petits
Ét des ruisseaux de lait blanc.
Mille petits arbres de sang
Opposent leurs troncs humides
Aux mille bistouris du feu.
De jaunes centurions,
Chair grise ayant mal dormi,
Vont au ciel entrechoquant
Leurs armures en argent.
Pendant que vibre confuse
Une passion de crinières
Et d’épées longues et courtes
Le Consul sur son plateau
Tient les seins fumés d’Eulalie.
ENFER ET GLOIRE
La neige ondulée repose.
Éulalie pend à son arbre.
Sa nudité de charbon
Charbonne les airs glacés.
La nuit tendre brille haut.
Eulalie morte dans l’arbre.
Tous les encriers des villes
Versent l’encre doucement.
Noirs mannequins de tailleurs
Vous couvrez la neige au loin.
Vos longues files gémissent
Un silence mutilé.
La neige vient à tomber.
Eulalie blanche dans l’arbre.
Des escadrons de nickel
Joignent à son flanc leurs lances.
On voit luire un ostensoir
Sur un fond de ciels brûlés
Entre des gorges d’eau douce,
Des bouquets de rossignols.
Sautez, vitres de couleurs !
Eulalie blanche sur neiges.
Des anges, des séraphins
Disent : Sainte, sainte, sainte.
(Federico Garcia Lorca)
Illustration: Bernardo Martorell
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), arbre, argent, armure, épée, étoile, bistouri, bondir, bouquet, bramer, briser, cassé, centurion, cheval, cristal, crochet, encre, enfer, escadron, feu, flanc, flore, gloire, gorge, lait, lance, mannequin, martyre, morte, nard, neige, nue, prière, résonner, réveillé, redorer, reposer, rossignol, ruisseau, s'écrouler, séraphin, silence, soldat, taureau, trou, vitre | 1 Comment »