Posts Tagged ‘cavaler’
Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2017

LOIN DES TROPIQUES
C’est tout un art de balayer
c’est un métier digne d’estime
les ruisseaux comme des torrents
cavalent cavalent cavalent
on doit savoir les diriger
y concentrer les ordures
qu’il faut absolument glisser
sous les ouatures
crottes de chiens vieilles lettres
mégots bâtonnets de sucettes
épingle à cheveux verre brisé
l’ajonc mouillé
d’une gracieuse parabole
les fait choir
en bas du trottoir
sans une parole
ces artistes municipaux
ont depuis peu souvent la peau noire
ils ont un air mélancolique.
pensent-ils à la Martinique ?
à un marigot africain ?
lorsqu’ils ont le balai en main
du matin
au soir
(Raymond Queneau)
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Posted in poésie | Tagué: (Raymond Queneau), africain, ajonc, art, artiste, épingle, balai, balayer, cavaler, choir, concentrer, crotté, digne, diriger, estime, glisser, gracieux, lettre, loin, marigot, Martinique, matin, mégot, mélancolique, métier, municipal, noir, ordure, parabole, ruisseau, soir, sucette, torrent, tropique, trottoir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 octobre 2017

CERNÉES
Les femmes fatiguées
s’inventent des beautés
vitales
le temps cavale
il faut parer
Sous l’oeil enluminé
bienheureusement
des ombres évasives
ne se laissent pas chasser
c’est la plainte furtive
des belles épuisées.
Qui l’entend ?
(Carole Zalberg)
Recueil: Revue Vagabondages
Editions: Cherche Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Carole Zalberg), épuisé, évasif, beauté, belle, bienheureusement, cavaler, cerner, chasser, enluminé, entendre, fatigue, femme, furtif, oeil, ombre, parer, plainte, s'inventer, temps, vital | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2017

Chanson Banale
Quand mon jardin d’aubépine
Etait vert
Je dansais la capucine
J’aimais le diable vauvert
Jusqu’en Chine
Pour tout rêver de travers.
Après je vis le ciel bleu,
J’étais folle.
Je m’arrachais les cheveux
En chantant la carmagnole
Sous les yeux
Navrés d’une belle idole.
Puis l’amour devint tout noir
J’étais veuve
Je décrochai ma mâchoire
Je jetai mon sang aux fleuves
Sans espoir
De rien sentir qui m’émeuve.
Et les nuages soudain mauves
Cavalaient,
Sous leur course j’étais sauve,
Réfugiée en mon palais
Plein d’alcôves
Qui rendaient mon teint violet.
Enfin, comme tout le monde
Je mourus
Je fus sage et pudibonde :
Parmi les nouveaux venus
A la ronde
Jamais je ne reparus.
(Marie-Anne Bruch)
Découvert ici: Lucarne Poétique
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Marie-Anne Bruch), alcôve, banale, capucine, cavaler, chanson, ciel, course, danser, espoir, folle, idole, jardin, jeter, mourir, noir, nuage, pudibonde, rêver, reparaître, ronde, sage, veuve | 8 Comments »