Je ne saurais dire combien
Je garde en mon coeur de malheur
Serré d’une vieille ceinture,
Puisque c’est le cours de nature.
(Charles d’Orléans)
Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2021
Je ne saurais dire combien
Je garde en mon coeur de malheur
Serré d’une vieille ceinture,
Puisque c’est le cours de nature.
(Charles d’Orléans)
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Posted by arbrealettres sur 30 mai 2021
TOUTES CES ANNÉES OÙ JE M’ABSENTAIS
Toutes ces années où je m’absentais, c’est pour toi que je voyageais.
En quête de cette rose qu’aucun autre
ne pourrait t’offrir. Nul ne saura jamais
quels monts, quels déserts, quels océans j’ai traversés,
quelles averses m’ont sillonné le front,
quelles tempêtes m’ont tourmenté. J’ai versé mon cœur
dans un saint calice et cette belle rose
en est sortie, pure
comme une aurore de Pâques. Mets-la à ta ceinture,
sur ton cœur ou dans tes cheveux. Elle t’ira à merveille
comme au monde chaque matin le soleil.
(Nikiforos Vrettakos)
Posted in poésie | Tagué: (Nikiforos Vrettakos), aller, année, aurore, averse, calice, ceinture, cheveu, coeur, désert, front, matin, merveille, monde, mont, océan, offrir, Pâques, pur, quête, rose, s'absenter, saint, savoir, sillonner, soleil, tempête, tourmenter, traverser, verser, voyager | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 avril 2021
Illustration: Ivan Puni
Roulette russe
depuis que je vis en moi à plein temps
j’ai compris que le cœur était un organe
charrié dans un sac à provisions
et déposé à la porte des voisins
ou une meute de chiens errants qui s’acharne
contre l’ennemi caché dans les poumons
une ancre employée pour faire rentrer au port
les jours égarés ou la galère d’un proche
le cœur – notre ceinture de sûreté
toujours prêt à sauter sur une mine
pour donner un coup de main
ou pour retrouver son chemin
en l’an de grâce 2020
nous jouons tout au va-et-vient :
certains s’en vont en séries
certains reviennent à la vie
(Roxana Sicoe-Tirea)
Posted in poésie | Tagué: (Roxana Sicoe-Tirea), ancre, égarer, cacher, ceinture, charrier, chemin, chien, coeur, comprendre, coup de main, déposer, donner, employer, ennemi, galère, jouer, jour, meute, mine, organe, plein temps, port, porte, poumon, prêt, proche, provision, rentrer, retrouver, revenir, roulette, russe, s'acharner, s'en aller, sac, sauter, série, sûreté, va-et-vient, vie, vivre, voisin | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mars 2021
ROMANCERO SOMNAMBULE
Vert, que je t’aime vert.
Le vent vert. Les vertes branches.
Le bateau sur la mer
et dans la montagne le cheval.
Avec l’ombre à la ceinture,
elle rêve à son balcon
verte chair, cheveux verts,
les yeux d’argent glacé
Vert que je t’aime vert.
Sous la lune gitane
les choses la regardent
et elle, elle ne peut les regarder.
****
De grandes étoiles de givre,
viennent avec le poisson d’ombre
qui ouvre le chemin de l’aube.
Le figuier frotte son vent
avec la lime de ses branches,
et la colline, chat sauvage
hérisse ses dures agaves.
Mais qui viendra ? Et d’où … ?
Elle est toujours à son balcon
verte chair, chevelure verte,
rêvant de la mer amère.
****
Compère, je veux changer,
mon cheval pour votre maison,
ma monture pour votre couverture.
Compère, je perds mon sang,
depuis les cols de Cabra.
Si je pouvais, garçon,
le marché serait conclu.
Mais moi je ne suis plus moi
et ma maison n’est déjà plus ma maison.
Compère, je veux mourir
décemment dans mon lit.
Lit d’acier, si possible,
avec draps de hollande.
Ne voyez-vous pas ma blessure
de la poitrine à la gorge ?
Trois-cents roses brunes
porte ta blanche chemise.
Ton sang suinte et sent
autour de ta ceinture.
Mais moi je ne suis plus moi :
Et ma maison n’est plus ma maison.
laissez-moi au moins monter
jusqu’aux hauts balcons,
laissez-moi monter ! laissez-moi
jusqu’aux verts balcons.
Balustrades de la lune
où l’eau résonne.
****
Les compères montent déjà
vers les hauts balcons.
Ils laissent un traînée de sang.
Ils laissent une traînée de larmes.
Sur les toits tremblaient
des lampions de fer-blanc.
Mille tambours de cristal
blessaient l’aurore.
****
Vert que je t’aime vert,
le vent vert, les vertes branches.
Les deux compères sont montés.
Le vent persistant, laissait
dans la bouche un goût étrange
de fiel, de menthe et de basilic.
Compère ! Où es-tu, dis-moi ?
Où est ta fillette amère ?
Que de fois elle t’a attendu !
Que de fois a-t-elle pu t’attendre
frais visage, cheveux noirs,
sur ce vert balcon !
****
Sur le ciel du puits,
la gitane se balançait.
Verte chair, cheveux verts,
avec des yeux d’argent froid.
Un glaçon de lune,
la soutient sur l’eau.
La nuit devint intime
comme une petite place.
Des gardes civils ivres,
donnaient des coups dans la porte.
Vert comme je t’aime vert.
Vent vert. Vertes branches.
Le bateau sur la mer.
Et dans la montagne le cheval.
(Federico García Lorca)
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Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020
Si, des femmes, toutes les mains voulaient s’enlacer,
Pour former une ceinture embrassant l’Univers;
Si, des femmes, toutes les voix fredonnaient le même air,
Dissiper la langueur, et prôner liberté;
Si, des femmes, tous les cœurs battaient au même rythme,
Ranimer le vieux monde, par le mal étouffé;
Si seulement toutes les femmes le voulaient bien;
Il naîtrait au vieux monde un cœur neuf, plein d’amour et de vie,
Impulsant sans arrêt du bonheur à foison.
(Ndèye Coumba Diakhaté)
Posted in poésie | Tagué: (Ndèye Coumba Diakhaté), air, amour, arrêt, étouffer, battre, bonheur, ceinture, coeur, dissiper, embrasser, enlacer, femme, foison, former, fredonner, impulser, langueur, liberté, main, mal, monde, naître, neuf, plein, prôner, ranimer, rythme, univers, vie, vieux, voix, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2020
Illustration: Marie-Guillemine Benoist
Tu m’as désossée…
Tu m’as désossée
soigneusement
m’inscrivant
dans ton univers
comme une blessure
une prothèse parfaite
maudite nécessaire
tu as détourné mes veines
pour qu’elles se vident
dans les tiennes
irrémédiablement
en toi un demi-poumon respire
l’autre, que je sache
existe à peine
Aujourd’hui je me suis levée tôt
j’ai enduit de tacula* et d’eau froide
mon corps enflammé
je ne battrai pas le beurre
je ne mettrai pas la ceinture
j’IRAI
vers le sud sauter l’enclos
* Tacula: poudre rouge utilisée comme cosmétique.
(Paula Tavares)
Traduit du portugais par Michel Laban,
in Poésie d’Afrique au sud du Sahara, Actes Sud/Unesco,1995.
Posted in poésie | Tagué: (Paula Tavares), aller, aujourd'hui, battre, beurre, blessure, ceinture, corps, désosser, détourner, eau, enclos, enduire, enflammer, exister, froid, inscrire, irrémédiable, maudit, mettre, nécessaire, parfait, poumon, prothèse, respirer, sauter, savoir, se lever, se vider, soigneux, sud, tôt, univers, veine | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020
Pétronille
Je suis une petite fille
Mais je mets des pantalons.
J’ai beau m’appeler Pétronille
J’aime mieux être un garçon.
Quand la crémière m’interpelle
Bonjour ma petite demoiselle »
Exprès je lui réponds
« Bonjour M’sieur Potiron. »
Quand le boucher s’écrie
« Qu’est-ce que veut aujourd’hui
Ma petite escalope ? »
Je fronce les sourcils
Et lui dis . « Du persil,
Mademoiselle Pénélope. »
Ça crée la confusion.
J’ai beaucoup d’caractère
Beaucoup de formation
Et sous mes petits airs
Se cache un grand garçon.
Je n’aime pas les filles
Aux réflexes sanguins
Moites sous les charmilles
Et pâles dans les trains.
Quand on est un garçon
On siffle dans ses doigts
On est Ali-Babas
On grimpe sur les toits.
On s’en va sur les mers
Où y’a plein de moutons.
On vole dans les airs
Avec les électrons.
Et devant ces exploits
Tout l’monde reste baba.
« Non Maman, pas ma robe, je veux mon pantalon
Ma ceinture de cuir, mon colt, mes munitions .
Je vais faire un hold-up
A Plessis-Robinson. »
(René de Obaldia)
Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), aimer, air, appeler, électron, baba, boucher, caractère, ceinture, charmille, colt, confusion, crémier, cuir, demoiselle, doigt, escalope, exploit, fille, formation, froncer, garçon, grimper, hold-up, mer, moite, mouton, munition, pantalon, pâle, Pénélope, persil, petite fille, potiron, réflexe, s'appeler, s'en aller, sanguin, se cacher, siffler, sourcil, toit, train, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020
Illustration: William Turner
L’aurore s’allume
I
L’aurore s’allume ;
L’ombre épaisse fuit ;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit ;
Paupières et roses
S’ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.
Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chênes,
L’eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !
Tout reprend son âme,
L’enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun. recommence
Ce qu’il ébauchait.
Qu’on pense ou qu’on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté ;
L’esquif cherche un môle,
L’abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité !
II
Vérité profonde !
Granit éprouvé
Qu’au fond de toute onde
Mon ancre a trouvé !
De ce monde sombre,
Où passent dans l’ombre
Des songes sans nombre,
Plafond et pavé !
Vérité, beau fleuve
Que rien ne tarit !
Source où tout s’abreuve,
Tige où tout fleurit !
Lampe que Dieu pose
Près de toute cause !
Clarté que la chose
Envoie à l’esprit !
Arbre à rude écorce,
Chêne au vaste front,
Que selon sa force
L’homme ploie ou rompt,
D’où l’ombre s’épanche ;
Où chacun se penche,
L’un sur une branche,
L’autre sur le tronc !
Mont d’où tout ruisselle !
Gouffre où tout s’en va !
Sublime étincelle
Que fait Jéhova !
Rayon qu’on blasphème !
Oeil calme et suprême
Qu’au front de Dieu même
L’homme un jour creva !
III
Ô Terre ! ô merveilles
Dont l’éclat joyeux
Emplit nos oreilles,
Eblouit nos yeux !
Bords où meurt la vague,
Bois qu’un souffle élague,
De l’horizon vague
Plis mystérieux !
Azur dont se voile
L’eau du gouffre amer,
Quand, laissant ma voile
Fuir au gré de l’air,
Penché sur la lame,
J’écoute avec l’âme
Cet épithalame
Que chante la mer !
Azur non moins tendre
Du ciel qui sourit
Quand, tâchant d’entendre
Je cherche, ô nature,
Ce que dit l’esprit,
La parole obscure
Que le vent murmure,
Que l’étoile écrit !
Création pure !
Etre universel !
Océan, ceinture
De tout sous le ciel !
Astres que fait naître
Le souffle du maître,
Fleurs où Dieu peut-être
Cueille quelque miel !
Ô champs ! ô feuillages !
Monde fraternel !
Clocher des villages
Humble et solennel !
Mont qui portes l’aire !
Aube fraîche et claire,
Sourire éphémère
De l’astre éternel !
N’êtes-vous qu’un livre,
Sans fin ni milieu,
Où chacun pour vivre
Cherche à lire un peu !
Phrase si profonde
Qu’en vain on la sonde !
L’oeil y voit un monde,
L’âme y trouve un Dieu !
Beau livre qu’achèvent
Les coeurs ingénus ;
Où les penseurs rêvent
Des sens inconnus ;
Où ceux que Dieu charge
D’un front vaste et large
Ecrivent en marge :
Nous sommes venus !
Saint livre où la voile
Qui flotte en tous lieux,
Saint livre où l’étoile
Qui rayonne aux yeux,
Ne trace, ô mystère !
Qu’un nom solitaire,
Qu’un nom sur la terre,
Qu’un nom dans les cieux !
Livre salutaire
Où le cour s’emplit !
Où tout sage austère
Travaille et pâlit !
Dont le sens rebelle
Parfois se révèle !
Pythagore épèle
Et Moïse lit !
(Victor Hugo)
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), abeille, achever, agité, aimer, air, allumer, amer, ancre, appeler, archet, astre, aube, aurore, austère, azur, âme, ébaucher, éblouir, éclat, écouter, écrire, élaguer, épais, épeler, éternel, étincelle, étoile, être, blasphémer, boussole, bruit, brume, but, calme, cause, ceinture, champ, chanter, charger, chêne, chercher, ciel, clair, clocher, clos, coeur, cour, création, crever, cueillir, démence, devenir, Dieu, eau, emplir, emporter, enfant, entendre, envoyer, esprit, esquif, feuillage, fin, fleur, fleurir, flotter, folie, fontaine, force, frais, fraternel, front, fuir, fumée, gouffre, haleine, hochet, homme, horizon, humble, immense, inconnu, ingénu, joyeux, lame, lire, livre, luth, maître, môle, mer, merveille, miel, Moïse, mon, monde, mont, mourir, murmurer, mystère, mystérieux, naître, nature, nid, nom, nuit, obscur, océan, oeil, ombre, oreille, paître, parler, parole, paupière, pavé, pâlir, pôle, penché, penser, penseur, phrase, plafond, pli, ployer, poser, profond, pur, Pythagore, rayon, rayonner, réveil, rêve, rêver, rebelle, recommencer, reprendre, rompre, rose, ruisseler, s'épancher, s'emplir, s'ouvrir, sage, saint, salutaire, saule, se voiler, sens, solennel, sombre, songe, souffle, sourire, sublime, suprême, tarir, tendre, terre, tige, toit, tracer, universel, vague, vérité, venir, vent, verdure, village, voile, voix, voler, yeux | Leave a Comment »