Posts Tagged ‘célèbre’
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022
Pensée
La Pensée se promenait sur la terre, ne sachant où se fixer.
Elle avait successivement frappé à bien des portes
sans être admise nulle part.
D’abord, elle s’était offerte
comme dame de compagnie à un bas-bleu fort célèbre;
elle avait essuyé un refus.
Un philosophe de grande renommée
n’avait pas voulu de la Pensée, même comme femme de ménage.
Repoussée successivement par un académicien,
par un ministre, par un prédicateur, par un peintre,
par un romancier, par un sculpteur,
la pauvre Pensée résolut de quitter la ville et de reprendre le cours de ses voyages.
Un jeune homme vint à passer sur la route;
il marchait en regardant les étoiles
et en murmurant tout bas des mots
et des phrases qui lui faisaient ouvrir énormément la bouche
et écarquiller les yeux.
Un soupir étouffé que poussa la Pensée l’avertit
qu’un être souffrant avait besoin de son secours.
Il s’approcha de la voyageuse, lui prit la main et l’aida à se relever;
puis il lui montra dans un massif d’arbres
une petite lumière lointaine qui brillait.
C’est la maisonnette que j’habite; venez,
vous y passerez la nuit en sûreté.
Sous quel nom faut-il que je vous présente à ma mère?
On m’appelle, répondit-elle en hésitant, la Pensée.
Alors le jeune homme frappa des mains en signe de joie,
et passa le premier pour indiquer à la Pensée le chemin de la maisonnette.
A son tour la Pensée voulut connaître le nom de son hôte.
Je suis, lui dit-il, un homme de fantaisie
connu dans la contrée sous le nom de Jacobus le poète.
(J.J. Grandville)
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Posted in poésie | Tagué: (J.J. Grandville), écarquiller, célèbre, chemin, Fantaisie, maisonnette, mère, peintre, pensée, poète, porte, sculpteur, secours, voyageuse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2021

Quel rosignuol che si soave piagne
Tel, esseulé, le rossignol dans la nuit
bleue célèbre les siens parmi la gent ailée,
tel par les combes, les vals et les collines
module et coule le silence des prés,
il émaille et chatouille la grande nuit et
m’accompagne, solitaire désormais… oui
moi ! pose lacs et rets, distille la mémoire à
la mortelle angoisse qu’instille la déesse.
Ô iris de la peur !
Éther d’yeux clairvoyants au profond de
l’éther qu’enfouit la terre en son berceau de
cendres aveugle
— ainsi toi, la fileuse, te voilà satisfaite !
En larmes je l’affirme : tout le charme du monde
dure à peine ce que dure un battement de cils.
(Ossip Mandelstam)
Recueil: Nouveaux poèmes 1930-1934
Traduction: Traduction du russe par Christiane Pighetti
Editions: Allia
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Posted in poésie | Tagué: (Ossip Mandelstam), accompagner, affirmer, aile, angoisse, aveuglé, émailler, éther, battement, berceau, bleu, célèbre, cendre, charmé, chatouiller, cil, clairvoyant, colline, combe, couler, déesse, distiller, dur, durer, enfouir, esseulé, fileur, gent, instiller, iris, lacs, larme, mémoire, moduler, monde, mortel, nuit, peine, peur, poser, pré, profond, rêts, rossignol, satisfait, sien, silence, solitaire, terre, val, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2021

Illustration: Josephine Wall
Quand tu te tiens
dans la proximité du centre
la moindre parcelle de vie
est intégrée à la sphère
Avoir la force de t’arracher
aux joies plaisirs émotions
que te donnent tes semblables
Pour boire à cette source
où capiteuse se fait la vie
Combien seul
combien étranger à ce monde
celui que le manque
contraint à chercher
une vie plus haute
Instants
de folle ébriété
Quand un même flux
mêle en son torrent
la lumière et les eaux
Ce feu doux
de l’amour
quand l’oeil
a clarifié la flamme
Femme
c’est de toi
que me vient la vie
et je n’en finirai pas
de te louer te célébrer
que comprendre
comment rendre compte
parfois c’est le dégoût
la détresse
cette fureur du sang
parce que tout avorte
que chaque effort est vain
que rien n’échappe à la faux
ou parfois
c’est cette vénération cette joie
jubilante cette suffocante
lumière
et chaque visage m’émeut
alors jusqu’aux larmes
je déambule
dans la rue
parmi la foule
désobstrué
transparent
anonyme
avec
oui
avec
comme une lumière invaincue
qui pétille
et bat dans mes veines
minutieusement
goulûment
je vois les visages
happe cette vie
qui déferle
je me livre à chacun
je me love en chacun
en moi
s’enlacent des regards
se nouent des étreintes
s’ébauchent des nuits d’amour
et soudain me saisit
le sentiment suffocant
du mystère de la vie
hautes lames
de l’immense
dévotion éperdue
spacieux vertige
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), amour, avorter, ébriété, échapper, émotion, émouvoir, éperdu, étranger, étreinte, battre, boire, capiteux, célèbre, centre, chercher, clarifier, comprendre, contraindre, déambuler, dégoût, désobstruer, détresse, dévotion, donner, doux, eau, effort, faux, femme, feu, finir, flamme, flux, fou, foule, fureur, goulu, haut, immense, instant, intégrer, invaincu, joie, jublier, larme, louer, lumière, manquer, mêler, minutieux, moindre, monde, mystère, nuit, oeil, parcelle, pétiller, plaisir, proximité, regard, rien, rue, s'arracher, s'ébaucher, s'enlacer, saisir, sang, se livrer, se lover, se nouer, se tenir, semblable, sentiment, seul, soudain, source, spacieux, sphère, suffoquer, torrent, transparent, vain, vartige, vénération, veine, venir, vie, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2021

Illustration
ignorant
que le site fut célèbre
un homme laboure le champ
***
名所とも知らで畑打っ男哉
(Shiki)
Recueil: Ah! Le printemps
Traduction: Cheng Wing fun & Hervé Collet
Editions: Moundarren
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Shiki), célèbre, champ, homme, ignorer, labourer, site | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2019

LA LUMIÈRE TOMBÉE DE LA NUIT
verse sphinge
tes larmes dans mon délire
pousse avec des fleurs dans mon attente
car le salut célèbre
le jaillissement du néant
verse sphinge
la paix de tes cheveux de pierre
dans mon sang enragé
je ne comprends plus la musique
de l’ultime abîme
j’ignore le sermon
du bras du lierre
mais je veux être à l’oiseau amoureux
qui entraîne les fillettes
ivres de mystère
je veux l’oiseau savant en amour
le seul qui soit libre
(Alejandra Pizarnik)
Recueil: Les aventures perdues
Traduction: Jacques Ancet
Editions: Ypfilon
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Posted in poésie | Tagué: (Alejandra Pizarnik), abîme, amour, amoureux, attente, bras, célèbre, cheveux, comprendre, délire, enragé, entraîner, fillette, fleur, ignorer, ivre, jaillissement, larme, libre, lierre, lumière, musique, mystère, néant, nuit, oiseau, paix, pierre, pousser, salut, sang, savant, sermon, sphynge, tomber, ultime, verser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018

LA LUMIÈRE TOMBEE DE LA NUIT
verse sphinge
tes larmes dans mon délire
pousse avec des fleurs dans mon attente
parce que le salut célèbre
le jaillissement du néant
verse sphinge
la paix de tes cheveux de pierre
dans mon sang enragé
je ne comprends pas la musique
de l’ultime abîme
je ne sais pas le sermon
du bras du lierre
mais je veux appartenir à l’oiseau amoureux
qui traîne les filles
ivres de mystère
je veux l’oiseau savant en amour
le seul qui est libre
(Alejandra Pizarnik)
Illustration: Sabin Balasa
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Posted in poésie | Tagué: (Alejandra Pizarnik), abîme, amour, amoureux, attente, célèbre, comprendre, délire, fille, fleur, jaillissement, larme, libre, lierre, lumière, musique, mystère, néant, nuit, oiseau, paix, pierre, salut, sang, savant, sermon, sphynge, versé | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 août 2018
![Atsushi Suwa z9v0to1_500 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/01/atsushi-suwa-z9v0to1_500-1280x768.jpg?w=625&h=768)
Qui Quoi
Il y a si longtemps que tu n’existes pas
Visage quelquefois célèbre et suffisant
Comment je t’aime Je ne sais Depuis longtemps
Je t’aime avec indifférence Je t’aime à haine
Par omission par murmure par lâcheté
Avec obstination Contre toute vraisemblance
Je t’aime en te perdant pour perdre
Ce moi qui refuse d’être des nôtres entraîné
De poupe (ce balcon chantourné sur le sel)
Ex-qui de dos traîné entre deux eaux
Maintenant quoi
Bouche punie
Bouche punie coeur arpentant l’orbite
Une question à tout frayant en vain le tiers
(Michel Deguy)
Illustration: Atsushi Suwa
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Deguy), aimer, arpenter, balcon, bouche, célèbre, chantourné, exister, frayer, haine, indifférence, lâcheté, longtemps, murmuré, omission, orbite, perdre, puni, qui, quoi, refuser, sel, tiers, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2018

DIALOGUE
Le poète
Non pas moi,
Mais les poètes cubains pourraient te bien chanter
O charmante Concha,
Toi mon rameau de fleurs et ma Vega Real!
Puissé-je te regarder longuement comme on regarde les flammes,
Comme, au coeur de l’hiver, on regarde le feu :
J’aime à baiser une femme de flammes,
Je veux baiser une femme de feu!
Que je vous porte donc dans mes deux mains, mains brunes;
Que je sois donc ébloui par vous, grands yeux,.
Que je sente ton parfum dans l’ombre, rose dorée des Andes;
Que je te contemple dans la rue ou au théâtre,
Sérieuse, belle et haute, et souriante,
Grande jeune femme impressionnante; — chiquilla!
Ma femme devant Dieu! ma bourgeoise! ma squaw!
Mon noir petit souillon! mon bel oiseau des îles!
Avec mon tomahawk et ma hache de guerre,
Mon quipocamayo et ma coricoya,
Ne suis-je pas le chef indien que tu désirais,
Le maître et l’époux qu’il te fallait, princesse indienne?
Étends-toi, ma beauté, sur cette peau d’ours blanc,
Et laisse ma main toucher ton visage dans l’ombre;
Tu es plus belle que la Perricholi, si célèbre,
Et je suis plus généreux que tous les Vice-Rois;
Voici des diamants et des perles, —
Mon amour, que voulez-vous encore de moi?
Sa dame
D’autres diamants et d’autres perles.
(Valéry Larbaud)
Recueil: Les Poésies de A.O. Barnabooth
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Valery Larbaud), ébloui, époux, baiser, belle, célèbre, chanter, charmant, contempler, dame, désirer, dialogue, diamant, doré, femme, feu, flamme, généreux, indien, maître, main, oiseau, ombre, parfum, perle, poète, porter, princesse, regarder, rose, rue, sérieux, souillon, souriant, théâtre, toucher | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

Vivement que je sois écrivain.
C’est mon voeu le plus cher.
Je ne sais pas
si c’est simplement
pour être connue et célèbre,
mais je sais
que le seul fait d’écrire
me procure un sentiment de bien-être.
(Hannah Senesh)
Recueil: Revue Vagabondages
Editions: Cherche Midi
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Posted in méditations | Tagué: (Hannah Senesh), écrire, écrivain, bien-être, célèbre, cher, connu, procurer, savoir, sentiment, simplement, voeu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2017

Sous les branches du figuier
S’aimer sans hâte
Nudité célébrée
Un goût de raisin noir dans la bouche
(Mireille Fargier-Caruso)
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