Cendrillon pour ses vingt ans
Est la plus jolie des enfants
Son bel amant, le prince charmant
La prend sur son cheval blanc
Elle oublie le temps
Dans ce palais d’argent
Pour ne pas voir qu’un nouveau jour se lève
Elle ferme les yeux et dans ses rêves
Elle part, jolie petite histoire (x2)
Cendrillon pour ses trente ans
Est la plus triste des mamans
Le prince charmant a foutu l’camp
Avec la belle au bois dormant
Elle a vu cent chevaux blanc
Loin d’elle emmener ses enfants
Elle commence à boire
A traîner dans les bars
Emmitouflée dans son cafard
Maintenant elle fait le trottoir
Elle part, jolie petite histoire (x2)
Dix ans de cette vie ont suffit
A la changer en junkie
Et dans un sommeil infini
Cendrillon veut voit finir sa vie
Les lumières dansent
Dans l’ambulance
Mais elle tue sa dernière chance
Tout ça n’a plus d’importance
Elle part
Fin de l’histoire
Notre père qui êtes si vieux
As-tu vraiment fais de ton mieux
Car sur la terre et dans les cieux
Tes anges n’aiment pas devenir vieux
Aôh! monsieur de Malbrough,
Mettez vos habits brodés du dimanche
Et sur les boucles de vos cheveux roux
Votre chapeau à plumes blanches.
Miss Kate, miss Maud et Miss Lily
Ont emprisonné pour vous leurs pieds mignons
En des souliers de satin gris, jolis,
Vraiment, comme ceux de Cendrillon.
Elles vous attendent fort occupées
A refaire les noeuds de soie de leurs corsages;
Venez vite : vos quatre pages
Porteront à Picadilly votre épée.
Aôh! bonsoir, et choisissez de ces trois lys
De ces fées de rêve de Walter Crane,
Miss Kate, miss Maud et miss Lily
Pour danser la gigue au ballet de la reine.
Triste à ma cellule,
Quand la nuit s’abat,
Je n’ai de pendule
Que mon coeur qui bat ;
Si l’ombre changeante
Noircit mon séjour,
Quelque atome chante,
Qui m’apprend le jour.
Dans ma cheminée,
Un grillon fervent
Faisant sa tournée
Jette un cri vivant :
C’est à moi qu’il livre
Son fin carillon,
Tout charmé de vivre
Et d’être grillon.
La bonté du maître
Se glisse en tout lieu ;
Son plus petit être
Fait songer à Dieu.
Sait-il qu’on l’envie,
Seul et ténébreux ?
Il aime la vie,
Il est bien heureux !
La guerre enfiévrée
Passait l’autrefois,
Lionne effarée,
Broyant corps et voix ;
Mon voisin l’atome
Fut mon seul gardien,
Joyeux comme un gnome
A qui tout n’est rien.
Dieu nous fit, me semble,
Quelque parité :
Au même âtre ensemble
Nous avons chanté.
Il me frappe l’heure,
Je chauffe ses jours ;
Mais, femme, je pleure ;
Lui, chante toujours.
Si jamais la fée
Au soulier d’azur,
D’orage étouffée,
Entre dans mon mur,
Plus humble et moins grande
Que sa Cendrillon,
Oh ! Qu’elle me rende
Heureuse, ou grillon !
Vous épousez, prince Charmant ?
Jamais, jamais. Quelle existence !
Des journalistes tout le temps
derrière-nous. Et jours de France,
et Points de vue. Et les cancans,
et la presse du cœur, tontaine,
et les qu’en dira-t-on, tonton.
Je veux rester dans la maison,
avec, aux pieds, mes charentaises.
Devant la TV, tout à l’aise.
bien au chaud, tontaine, tonton,
grignotant des bonbons pique-nique,
je veux suivre les feuilletons
dallastiques et dynastiques.
C’est l’immense douceur l’insouciance des jours
Vogue l’eau vogue l’air et voguent nos amours
Et vogue tout ceci que je ne comprends pas
Et vogue ce hasard qui promène nos pas
La vie comme elle vient les gens comme les jours
Le temps comme il nous tient la mort comme l’amour
Les hommes comme ils sont les femmes comme elles font
Cet amour qui est mien de chair et de chiffon
C’est l’immense douceur l’insouciance des jours
Une mouette appelle et le ciel devient sourd
Je n’entends que le sang qui bat sur ton poignet
Comme un oiseau présent et déjà éloigné
La vie comme elle vient les gens comme les jours
De l’eau de l’air du pain des grappes de velours
Et de l’huile dorée à ton corps presque noir
La trace d’un baiser à l’angle d’un espoir
C’est l’immense douceur l’insouciance des jours
Le Chat Botté revient pour te faire sa cour
La Belle au Bois s’endort au milieu des rayons
Et Cendrillon pour nous a remis ses haillons
La vie comme elle vient les gens comme les jours
Le temps comme il nous tient la mort comme l’amour
Les hommes comme ils sont les femmes comme elles font
Cet amour qui est mien de chair et de chiffon
Et déchirant le ciel un éclair de chaleur
Qui tombe sur la mer