Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘centre’

Lisières (Olivier Adam)

Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023



Illustration: Adieu les cons
    
Lisières

en lisière
à l’orée
en ceinture

à la marge
aux confins
en bordure

aux frontières
aux contours

aux limites
au carrefour

en lisière
et nulle part
les lueurs
les pleins phares

mais qui sait où est le centre
et de quoi nous faisons le tour

(Olivier Adam)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

CHANSON SUR LES JEUNES FILLES (Jaroslav Seifert)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023




Illustration: Edvard Munch
    
CHANSON SUR LES JEUNES FILLES

Un long fleuve traverse le centre de la ville,
de sept ponts-agrafes il se vante ;
mille belles filles se promènent sur les quais,
toutes différentes.

De coeur en coeur, tu cherches à réchauffer tes mains
aux rayons d’un grand amour plein de flamme ;
mille belles filles se promènent sur les quais
et toutes, elles se valent.

(Jaroslav Seifert)

Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

QUI SOMMES-NOUS ? (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023




    
QUI SOMMES-NOUS ?

Qui est au corps
De son corps
De son âme
De son être
Qui est au logis
Dans l’intime de l’Être ?
Et veille sur la demeure ?
Qui ?

Qui
Dans la demeure du coeur
Ou de l’âme
A conscience du secret de nos vies ?

Qui
Prête attention à moi ?
Qui s’enferme au logis ?
Qui observe les fonds ?

Qui
Dans l’intensité première
Au centre de nous-mêmes
Prête attention à Lui ?

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Écrire de la poésie dans les lieux publics, cafés, bars, etc… (Richard Brautigan)

Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2023




    
Écrire de la poésie dans les lieux publics, cafés, bars, etc…

Seul dans un lieu plein d’inconnus
chante comme si j’étais au centre
d’un choeur céleste

— ma langue un nuage de miel —

Parfois je me trouve bizarre.

***

Writing Poetry in Public Places, Cafes, Bars, etc

Alone in a place full of strangers
I sing as if I’m in the center
of a heavenly choir

— my tongue a cloud of honey —

Sometimes I think I’m weird.

(Richard Brautigan)

 

Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le frisson dans les bruyères (Jean-Pierre Siméon)

Posted by arbrealettres sur 19 décembre 2022




    
Le frisson dans les bruyères qu’étonne
l’aile de l’oiseau

l’infini lavis rose que laisse le soleil le soir
après l’averse

une parcelle de silence entre les bruits

ou la voix jaillie d’un commencement

il est ainsi de ces beautés infimes
qui touchent au centre parfait du jour

et les perçoit l’âme ajustée au simple
comme un chemin par elles vers elle-même

alors nous habitons
réellement
nous n’attendons plus de réponse

alors une joie avance en nous
fleur profonde
déliée de la grande mort

nous voilà savants
comme avant la parole

(Jean-Pierre Siméon)

 

Recueil: Là où dansent les Éphémères 108 poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Quand on est amoureux (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022



  Illustration
    
Quand on est amoureux
on met une seule personne
jolie de préférence
bien au centre du monde
Et quand on aime
d’un amour de personne
on met le monde
au coeur du monde
Bien sûr on n’est jamais à l’abri
d’une rechute
mais quand même quelle douceur
d’aller partout
avec l’insouciance de ce saint
qui entrant dans le château du roi
enlevait son manteau et l’accrochait à
un rayon de soleil
continuant d’avancer impassible
comme si ce geste
était le geste le plus naturel du monde
Oui quel bonheur d’aller ainsi
aimant et ne retenant rien
de ce qu’on aime

Vivre Nella
Vivre respirer chanter
comme si l’on n’y était
plus
pour personne

(Christian Bobin)

 

Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Quittant le monde tu ouvres un livre (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022



 

Anker, Sinnender Knabe - Anker / Boy musing -

Quittant le monde tu ouvres un livre :
une boîte à silence, familière, ouvragée,
délivrant un diable-doux, un ange-acide.
Fermant le livre, tu gagnes enfin ce qui n’est plus ni du monde, ni des mots :
la bonté ou le désespoir.

Allant hors de toi pour mieux te rapprocher du centre,
jusqu’à ce point du plus grand trouble
qui est aussi celui de la plus grande paix.

(Christian Bobin)

Illustration: Albert Anker 

 

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Je ne parviens pas à toucher la pierre noire du silence (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022




Je ne parviens pas à toucher la pierre noire du silence,
celle qui est au centre du langage,
autour de laquelle pèlerinent mes phrases
comme des anges aux ailes rouges.

Ce que je veux te dire sans cesse se dérobe.
Je le frôle lorsque je parle de ton sourire
et de sa bienveillance native.

(Christian Bobin)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Triste est ta lyre, Orphée (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022



Illustration: Chagall
    
Triste est ta lyre, Orphée.
Elle ne peut changer le cours des choses
et pour la captive bien-aimée dans la cage close des morts
elle ne peut créer
un lit d’amour, ni bras, ni tresse.

meurent ceux qui meurent, Orphée.
Le temps qui accourt dans tes yeux s’effondre
et dans tes mains
la lyre s’est brisée.

La mort maintenant est sur la rive
— rien qu’une tête — et chaque fleur
chante et l’eau est une voix.

Je t’écoute maintenant
Je te vois, ombre qui fuit hors du centre.
Et commente l’errante giration.

***

(Adonis)

Traduction de Lionel Ray

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

C’est dur d’en faire un poème! (Michel Ménaché)

Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2022




    
C’est dur d’en faire un poème!

Tous les enfants de la terre
n’ont pas cueilli les mêmes fleurs
reçu les mêmes caresses
appris les mêmes chansons

Certains sont même non loin d’ici
les derniers esclaves cachés au grand jour
qui sèment dans les rizières
récoltent le café grain à grain
talons dans la poussière accroupis
tirent tous les fils de tapis moelleux
couleurs en fête
qu’on admirera bientôt aux étals
du luxe à vendre et à revendre
ou encore ventre creux loqueteux
leurs mains nues retournent
les décharges immondes
à la recherche d’éclats d’étoile

Dans le ventre des ténèbres
d’autres enfants au visage blafard
s’enfoncent dans des trous avides
pour en arracher l’or et le cuivre
qui brilleront bientôt sous les néons
des villes-lumière
Certains jamais ne voient le soleil…

Cela ne s’invente pas
cela n’est pas une histoire
C’est dur d’en faire un poème!

(Michel Ménaché)

Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :