Posts Tagged ‘cerne’
Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023

TROP TARD
Désuet, avec sa médiocre colonnade,
Le vieux château se dresse ; et, d’une aile malade
Sur les mauves asters voletant au hasard,
Un dernier papillon frissonne.
Tout, au jardin fané d’automne,
Dit que je suis venu trop tard.
Là-haut, sur le balcon, dans ses robes de soie,
Avec un cerne autour de ses fiers yeux sans joie,
Orgueilleuse, la reine morne au teint blafard
Retient la main qu’elle veut tendre.
Point de pardon : comment comprendre
Pourquoi je suis venu trop tard ?
***
ZU SPÄT
Altmodisch steht mit schmächtigen Pilastern
Wie sonst das Schloß. Auf violetten Astern
Irrt noch ein später Falter her und hin
Mit krankem Flügelschlagen,
Und welke Beete sagen
Daß ich zu spät gekommen bin.
Und am Balkon in seidenen Gewändern,
Mit stolzen Augen in vertrübten Rändern,
Steht trüb und stolz die blasse Königin,
Und will die Hand erheben, —
Und kann mir nicht vergeben,
Daß ich zu spät gekommen bin.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), aile, aster, automne, autour, balcon, blafard, cerne, château, comonnade, comprendre, désuet, dernier, faner, fier, frissonner, hasard, jardin, joie, là-haut, main, malade, mauve, médiocre, morne, orgueilleux, papillon, pardon, reine, retenir, robe, se dresser, soie, tard, teint, tendre, venir, vieux, voleter, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2022

troussée debout contre le mur
pour les galanteries du vent
la nuit grivoise à l’oeil cernée de blanc
écoute
venue de l’au-delà en tricorne et dentelles
une voix toujours jeune
(Daniel Boulanger)
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Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), au-delà, cerne, debout, dentelles, galanterie, grivoise, jasmin, nuit, oeil, tricorne, troussée, vent, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022

Illustration: Noèla Morisot
Neptune
Je m’habille chaque jour d’un bleu nouveau
veste électrique ou indigo
turquoise vase troublée des émaux
fluorescence ou lait de brumes
rage violette cernes de lune
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), électrique, émail, bleu, brume, cerne, fluorescence, habiller, indigo, jour, lait, lune, Neptune, nouveau, rage, troubler, turquoise, vase, veste, violet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2022

Illustration: Andrey Kartashov
Il est vrai que l’on entend
Dans les chairs
Ces craquements
Ces coups de sonde sous l’armure
Comme de lointains appels
(qui donc écarte ainsi les fibres
pour faire de la place au vide)
Et l’on voit s’affadir
Le regard
Et passer dans l’iris
Sous les cernes des paupières
Toute la blancheur du temps
L’oeil
De plus en plus souvent
Se fixe
Sur moins que rien
Le temps de redonner au coeur
Un peu de son allant
On voudrait bien poser
La chevalée
Et comme finir
Nous pèse
(Jean-Marie Barnaud)
Recueil: Sous l’imperturbable clarté Choix de poèmes 1983-2014
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Marie Barnaud), allant, appel, armure, écarter, blancheur, cerne, chair, chevalée, coeur, coup, craquement, entendre, fibre, finir, iris, lointain, moins, oeil, passer, paupière, peser, place, poser, redonner, regard, rien, s'affadir, se fixer, sonde, souvent, temps, un peu, vide, voir, vouloir, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 mai 2022

Cycle
La vermoulure ouvre le filet, le labyrinthe
Des sombres galeries qui affaiblissent
La dureté du cerne résineux.
Tout le bois passe dans les mandibules
Des insectes rongeurs, se convertit
En déjections de poussière, remastiquées.
Tronc vivant qui fut, mort maintenant,
Il restituera la solive à l’insondable
Matrice dont un autre arbre s’alimente.
***
Ciclo
Abre o caruncho a rede, o labirinto
De escuras galerías que enfraquecem
A rijeza do cerne resinoso.
Toda a madeira passa nas mandíbulas
Dos insectos roazes, se converte
Em dejectos de pó, remastigados.
Tronco vivo que foi, agora morto,
Tornará o barrote à insondável
Matriz de que outra árvore se alimenta.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted in poésie | Tagué: (José Saramago), affaiblir, arbre, bois, cerne, cycle, déjection, dureté, filet, galerie, insecte, insondable, labyrinthe, maintenant, mandibule, matrice, mort, ouvrir, passer, poussière, résineux, remastiquer, restituer, rongeur, s'alimenter, se convertir, solive, sombre, tronc, vermoulure, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021

PARIS SANS TOIT, PARIS SANS TOI
Paris sans toit, Paris la nuit,
Vole les étoiles une à une,
Ne laissant aux cieux que la lune.
Et jusqu’au matin Paris luit,
Paris joue, s’exhale en délices :
Billards enfumés, pianos-bars,
Paris secret des boulevards,
Entrevu par ton interstice…
Paris sans toit, fin de la nuit,
Le creux de jolies cernes brunes
À un baiser a servi d’urne.
Le temps a un goût de litchi.
Le silence soudain se hisse
Face au jour tel un étendard
Murmurant qu’il n’est pas trop tard
Pour que dans tes bras je me glisse.
Paris sans toi, sans jour ni nuit,
N’est plus que relents d’amertume :
Fleur inachevée se consume,
S’étiole la saveur d’un fruit
Trop tôt cueilli. Un long supplice…
Un coeur cloué avec un dard,
Mais cette fois il est trop tard.
N’étais-je à tes yeux qu’un caprice ?
(Morgane Rozier)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Morgane Rozier), amertume, étoile, bras, cerne, clouer, cueillir, délice, fleur, fruit, goût, inachevée, interstice, jouer, litchi, Paris, s'étioler, se consumer, secret, supplice, tard, toi, toit | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2021

Je me demande
Voici mon visage aujourd’hui, rien à faire.
Des cernes marqués, des cheveux mal coiffés,
des lèvres gonflées. C’est tout.
Je me demande, car je peux le faire,
à quoi ressemblera aujourd’hui ton visage ;
pendant que ton cœur bat à rebours,
depuis quatre ans déjà,
sous terre.
***
Me pregunto
Definitivamente este es mi rostro de hoy.
Ojeras marcadas, pelo desparejo;
los labios hinchados. Nada más.
Me pregunto, porque puedo hacerlo,
cómo será tu rostro de hoy;
mientras tu corazón late al revés,
hace ya cuatro años
bajo la tierra.
(Fabián Casas)
Recueil: Le Voyage du saumon
Traduction: Traduit de l’espagnol (Argentine) par Julia Azaretto
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Fabián Casas), aujourd'hui, à rebours, battre, cerne, cheveu, coeur, coiffer, déjà, faire, gonfler, lèvres, mal, marquer, ressembler, rien, se demander, terre, visage, voici | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 août 2020
dans les cernes des gris et des blancs
circularité émiettée
par les années oubliées
toute fenêtre ouvre le chemin des yeux
chaque visée
à l’air neuf
s’offre
(Bernard Pozier)
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Posted in poésie | Tagué: (Bernard Pozier), blanc, cerne, chemin, fenêtre, gris, neuf, s'offrir, visée | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2019

Votre visage … si libre qu’à son contact
le cerne infini de l’air se plissait,
s’entrouvrant à ma rencontre,
me vêtait des beaux quartiers de votre imagination.
(René Char)
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Posted in poésie | Tagué: (René Char), cerne, contact, imagination, infini, libre, rencontre, visage | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2019

Les dés éternels
Pour Manuel Gonzalez Prada
Mon Dieu, je pleure sur l’être que je vis
je regrette d’avoir pris ton pain;
mais la pauvre boue pensive que je suis
n’est pas croûte fermentée dans ton flanc :
toi tu n’as pas de Maries qui s’en vont!
Mon Dieu, si tu avais été un homme,
aujourd’hui tu saurais être Dieu;
mais toi, qui as toujours été bien,
tu ne sens rien de ta création.
En fait l’homme te souffre : le Dieu c’est lui!
Aujourd’hui que dans mes yeux sorciers luisent des chandelles,
comme dans ceux d’un damné,
mon Dieu, tu vas allumer tous tes cierges,
et nous jouerons avec le vieux dé…
Peut-être que, oh joueur! sortant le chiffre
de l’univers entier
surgiront les cernes de la Mort,
comme deux funèbres as de boue.
Mon Dieu, en cette nuit sourde, obscure,
tu ne pourras plus jouer, car la Terre
est un dé rongé et désormais rond
à force de rouler à l’aventure,
qui ne peut s’arrêter que dans un trou,
le trou d’une immense sépulture.
(César Vallejo)
Recueil: Poésie complète 1919-1937
Traduction: Nicole Réda-Euvremer
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (César Vallejo), allumer, as, aventure, éternel, bien, boue, cerne, chandelle, chiffre, cierge, création, croûte, damné, dé, Dieu, entier, fermenté, flanc, funèbre, homme, immense, joueur, luire, mort, nuit, obscur, pain, pauvre, pensif, pleurer, prendre, regretter, ronde, ronger, rouler, s'arrêter, s'en aller, sépulture, sentir, sorcier, souffrir, sourd, surgir, terre, trou, univers, vivre, yeux | Leave a Comment »